Maria Luisa “Maryam” Bernabe, ex-catholique, Philippines (partie 1 de 2)
Description: Nous sommes tous nés avec une inclination naturelle à adorer Dieu et ma quête de vérité débuta à un très jeune âge.
- par Maria Luisa “Maryam” Bernabe
- Publié le 08 Dec 2014
- Dernière mise à jour le 08 Dec 2014
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Le 11 mars 2011 est la date à laquelle j’ai décidé de me soumettre totalement à Dieu. C’est le jour où j’ai prononcé la shahadah après des mois de réflexion. Les circonstances qui m’amenèrent vers l’islam ne furent pas toujours faciles à vivre. Mais alhamdoulillah (gloire à Lui), je suis finalement musulmane.
J’aimerais partager avec vous mon cheminement vers l’islam.
Je suis née au sein d’une famille catholique. Ma mère avait été une sœur (religieuse) des années durant avant de quitter le couvent et de se marier. Il va sans dire qu’elle nous éleva dans un environnement de prières et de respect de Dieu. Je me souviens que déjà à 7 ans, elle avait infusé en moi la vertu de la soumission à Dieu et m’avait appris à considérer tout ce qui m’arrivait comme des moyens que Dieu utilisait pour me préparer aux bonnes choses qui allaient venir dans ma vie.
Ayant développé une forte relation avec Dieu, je fus très impliquée dans les œuvres apostoliques. Adolescente, j’enseignai le catéchisme et reçus même le prix de la catéchiste de l’année au moment de ma graduation. Suite à cela, ma vie fut un long parcours lié à ma foi.
À un certain moment de ma vie, je travaillai pour une fondation humanitaire qui mettait sur pied des projets visant à unir les Philippins dans la prière, sans égard à leur religion. Cette fondation considérait que nous sommes tous des frères et sœurs aux yeux de Dieu le père. Même avant que je ne m’implique au sein de cette fondation, mes prières étaient toujours adressées à Dieu Tout-Puissant. Il va sans dire, malgré tout, que comme j’avais été élevée dans le catholicisme, j’avais pris l’habitude de faire certaines dévotions à divers saints de l’église, les considérant non pas comme des divinités, mais comme des compagnons de prière. Et j’avoue qu’à un certain moment, j’en étais arrivée à me demander, avant de prier, lequel des saints j’allais choisir afin que ma prière soit exaucée. Puis, avec le temps, je finis par ne plus adresser mes prières qu’à Dieu, sachant qu’après tout, Il était la principale source de bénédictions.
Quand ma mère reçut un diagnostic de leucémie, puis durant les derniers stades de sa maladie, je traversai une période qui fut une longue et difficile épreuve. Il m’arriva même de demander à Dieu d’échanger sa situation avec la mienne, afin que je puisse prendre sur moi-même sa maladie. Je gardais toujours espoir que l’on découvrirait un moyen de guérir ma mère, jusqu’à ce que le prêtre de notre paroisse et des amis proches me disent que je devais tout simplement me SOUMETTRE à la volonté de Dieu. Ce rappel fut bénéfique; je me soumis à nouveau, surtout lorsque le corps de ma mère se mit à ne plus répondre à la chimiothérapie.
Le décès de ma mère constitua un tournant dans ma vie. Car c’est à partir de cet instant que je dus constamment lutter contre moi-même pour me soumettre à Dieu. Mon ego me retenait et me poussait à poursuivre obstinément dans une voie particulière, en dépit de tous les signes que Dieu mettait sur mon chemin pour me faire comprendre que j’avais tort. Durant ces moments, je ne trouvais de paix, intérieurement, que lors des courts instants où je décidais de me soumettre. Mais comme j’étais humaine, je retombais vite dans le piège de faire les choses à ma façon et pas autrement.
Après le décès de ma mère, on m’offrit un emploi au Qatar. C’était en 2003. Peut-être n’étais-je pas prête, alors, car je refusai l’offre et acceptai plutôt un emploi aux Philippines. Comme ma mère était décédée, je n’avais plus besoin de gagner autant d’argent (pour payer ses traitements de chimiothérapie). Je décidai donc de rester dans mon pays.
Puis, en 2006, je reçus un appel inattendu pour un entretien avec un employeur allemand qui travaillait sur un grand projet au Qatar. Je fus étonnée d’entendre à nouveau parler de ce pays et, sur les conseils de mon père, j’allai (un peu à reculons, je dois dire) rencontrer l’employeur. Je ne m’attendais pas à obtenir l’emploi, mais certains signes, durant l’entretien, me donnèrent l’impression que cet emploi était vraiment pour moi. Moins d’un mois plus tard, je débarquais au Qatar. Et, étonnamment, la décision de me rendre dans ce pays m’apporta beaucoup plus qu’un simple emploi.
Dans ma formation catholique, on nous avait inculqué que la raison d’être de notre existence était de connaître, d’aimer et de servir Dieu. En effet, il est dans la nature de l’homme de chercher à connaître la raison d’être de son existence sur terre. Et tant qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherche, il laisse rarement tomber. Rien ne l’arrête, dans sa quête, et c’est pourquoi il cherche à étirer le plus le nombre de ses années sur terre, afin de poursuivre cette quête. Le succès d’un livre tel que « Une vie, une passion, une destinée » témoigne du nombre de personnes qui cherchent à donner un sens à leur vie.
À l’âge de 8 ou 9 ans, j’avais demandé à ma mère : « Où était Dieu avant la création? ». Je lui dis qu’il m’arrivait de passer du temps, les yeux fermés, totalement concentrée sur ce que je tentais d’imaginer dans l’ordre suivant : l’endroit où je me trouvais, les nuages, le ciel bleu, la lune, les neuf planètes, puis la sortie hors de la voie lactée pour découvrir un espace infini. Et pourtant, Dieu se situe au-delà de cet espace d’une immensité incommensurable. « Quand il n’y avait rien, où était-Il? », avais-je insisté. Et ma mère s’était exclamée, en m’étreignant et le sourire aux lèvres : « Tu penses déjà de la sorte? ». Puis elle avait ajouté : « Cela, ma chérie, démontre à quel point Dieu est grand et infini. Il Se situe au-delà de notre compréhension, mais crois-moi, Il est bien là où Il se trouve. »
Le désir de l’homme, qu’il soit jeune ou vieux, ne se limite pas aux choses matérielles, émotionnelles ou physiques uniquement. Sa quête est plus profonde que cela. Nous sommes tous, dès notre naissance, à la recherche de Dieu. Nous sommes faits pour connaître, aimer et servir. Et, maintenant que je suis musulmane, je peux ajouter : pour adorer Dieu en toute exclusivité.
Dans ma quête de Dieu, tout au long de ma vie, je Le glorifie pour m’avoir guidée sur le chemin de l’islam.
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