Oum Abdulaziz, ex-chrétienne, États-Unis (partie 2 de 4): Jésus au sein du christianisme
Description: Poursuite de ses recherches sur la divinité de Jésus dans les écritures chrétiennes.
- par Oum Abdulaziz
- Publié le 08 Oct 2012
- Dernière mise à jour le 08 Oct 2012
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J’examinai certaines des « preuves » avancées pour expliquer la divinité de Jésus. Certains affirment que les miracles qu’il a accomplis sont des preuves de sa divinité; mais les miracles accomplis par Jésus furent également accomplis par d’autres prophètes avant lui (marcher sur l’eau - Exode (14:22); ressusciter les morts - I Rois (17:22), II Rois (4:34, 13:21); guérir l’aveugle et le lépreux - II Rois (5:14, 6:17, 6:20); la multiplication de la nourriture - II Rois (4:1-7, 4:43-44); l’exorcisme - Matthieu (12:27), Marc (9:38), Luc (11:19)). Il est donc clair que les apôtres savaient parfaitement que ces miracles n’étaient accomplis qu’avec la permission et la toute-puissance de Dieu.
« Jésus de Nazareth, cet homme dont Dieu vous a montré qu'il l'approuvait en accomplissant, par son moyen et au milieu de vous, des miracles, des signes et des actes extraordinaires. » (Actes 2 :22)
Et ceux qui furent guéris comprenaient très bien que le miracle provenait de Dieu et c’est Lui qu’ils remercièrent et glorifièrent (Matthieu 15:31, Luc 13:13, 17:15 et Actes 4:21). Jésus lui-même invoqua Dieu avant de ressusciter Lazare, implorant Dieu de faire de cela un signe pour les gens, afin « qu’ils croient que Tu m’as véritablement envoyé ». (Jean 11 :42). Jésus dit même à ses fidèles que s’ils avaient la foi, ils arriveraient à faire la même chose (Matthieu 21:18-22), que d’autres arriveront à faire encore plus (Jean 14 :12) et met en garde que même « de faux christs surgiront, ainsi que de faux prophètes. Ils produiront des signes extraordinaires et des prodiges au point de tromper, si c'était possible, ceux que Dieu a choisis. » (Matthieu 24 :24).
Je sentais que je devais également me pencher sur la raison pour laquelle Jésus, dans le christianisme, devait nécessairement être divin. Pourquoi déifier un homme de la sorte? Le christianisme enseigne que Jésus doit être divin pour que sa mort serve à racheter les péchés des hommes. Mais la question logique qui vient à l’esprit est : Dieu est-il donc mort en même temps que Jésus? Les chrétiens répondent par la négative; seul Jésus en tant qu’homme est mort. Alors pourquoi la mort de n’importe quel homme ne suffisait-elle pas? Le christianisme enseigne que tous les hommes sont imparfaits parce qu’ils héritent du péché d’Adam (leur père) à la naissance, mais que Jésus n’était pas entaché par le péché d’Adam parce qu’il n’avait pas de père. Plus je considérais leurs arguments, plus je les voyais s’effriter devant mes yeux.
Jésus n’était-il pas né d’une femme? Et cette femme, Marie, ne descendait-elle pas d’Adam et Ève, qui péchèrent tous deux? Croire au concept du péché originel, transmis de génération en génération, c’est croire que les péchés d’Adam et Ève ne furent jamais entièrement pardonnés. Comment un Dieu juste et aimant peut-Il me tenir responsable de péchés que je n’ai jamais commis?
Après maintes recherches, je compris que ni Jésus ni les prophètes l’ayant précédé, dans la Bible, n’avaient jamais enseigné le concept de péché originel. Jésus parle plutôt de la nature totalement pure de l’enfant : « Laissez les enfants venir à moi… car le royaume des cieux leur appartient. » (Marc 10 :14)
Les voies de Dieu sont justes : « Voici un homme qui est juste et qui agit avec droiture et selon la justice (…)Un tel homme est juste et il vivra, le Seigneur, l'Éternel, le déclare. Mais si cet homme a un fils qui est un brigand, un criminel, et qui est coupable de l'une des choses mentionnées alors que son père n'en a commis aucune (…) il mourra et il sera seul responsable de sa mort. … le fils ne portera pas le poids de la faute de son père, ni le père le poids de la faute de son fils. » (Ézéchiel 18:5-20)
« Mais chacun périra pour son propre péché. » (Jérémie 31:30)
« Les parents ne seront pas mis à mort pour les crimes commis par leurs enfants, ni les enfants pour ceux de leurs parents: si quelqu'un doit être mis à mort, ce sera pour son propre péché. » (Deutéronome 24:16)
Je fus agréablement étonnée de découvrir qu’en islam, ce n’est pas Ève qui est accusée d’avoir poussé Adam à céder à la tentation. L’islam enseigne qu’ils furent tous deux séduits par le diable et qu’ils péchèrent ensemble. Puis, ils s’écrièrent : « Seigneur! Nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons certainement du nombre des perdants. »(Coran 7:23) Et leur Seigneur leur pardonna leur péché. (Coran 2 :37).[1]
Dieu dit, dans le Coran:
« Chaque âme n’acquiert le mal qu’à son propre détriment et personne ne portera le fardeau d’autrui. » (Coran 6:164)
Dans les épîtres du Nouveau Testament, une nouvelle doctrine prend forme, selon laquelle Jésus s’est offert en sacrifice à Dieu (Éphésiens 5 :2) et que ce n’est pas la miséricorde de Dieu, mais « le sang de Jésus… qui nous lave de nos péchés. » (1Jean 1 :7), et que « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon pour nos péchés. » (Hébreux 9 :22). Je ne peux accepter cette doctrine parce qu’elle est de nature païenne et ne correspond pas à un Dieu qui est à la fois Tout-Puissant (i.e. capable de pardonner à qui Il veut) et Aimant. Jésus a fait référence à lui-même en tant que « pain de vie » dans une parabole où il se compare à la manne envoyée des cieux à Moïse : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang… vivra éternellement. » Mais Jésus explique également qu’il ne fait pas allusion, ici, au corps physique : « Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. » Après avoir considéré tout cela, je commençai à croire que les musulmans avaient raison de dire que le christianisme moderne est une religion au sujet de Jésus et que l’islam est la véritable religion de Jésus.
La doctrine de l’expiation par le sang constitue le fondement de l’évangile de Paul (II Timothée 2 :8), un évangile au sujet duquel il affirme : « Car je ne l'ai reçu d'aucun homme, personne ne me l'a enseigné; c'est Jésus-Christ lui-même qui me l'a fait connaître, par une révélation. » (Galates 1:12) Paul n’a jamais rencontré Jésus et n’a jamais étudié avec aucun des disciples de Jésus. Il dit : « Je ne me suis même pas rendu à Jérusalem pour rencontrer ceux qui étaient déjà apôtres avant moi, mais je suis parti pour l'Arabie. Ce n'est que trois ans plus tard que je suis allé à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, chez qui je suis resté quinze jours. A part lui et Jacques, le frère du Seigneur, je n'ai rencontré aucun apôtre. Ensuite je me suis rendu dans les districts de la Syrie et de la Cilicie. Mais les chrétiens des Églises de la Judée ne me connaissaient pas personnellement. » (Galates 1:17-22)
Plus je lisais au sujet de l’Église naissante de l’époque, plus j’étais troublée. Paul alla prêcher son propre évangile aux Gentils. Il fit de nombreux fidèles et même quelques apôtres. Son prêche ne ressemblait en rien au prêche des chrétiens d’origine juive, les premiers disciples de Jésus, ce qui cause d’importantes divisions au sein de l’Église de l’époque. Les gens disaient : « Moi, je suis pour Paul!» ou: «Moi, pour Apollos!» ou: «Moi, pour Pierre!» ou encore: «Et moi, pour le Christ!» (I Corinthiens 1:12) Paul alla jusqu’à réprimander les Corinthiens qui écoutaient les autres évangiles de Jésus (II Corinthiens 11 :4) et parla de lui-même en disant : « J'estime cependant n'être en rien inférieur à ces «super-apôtres»! » (II Corinthiens 11:5)
L’histoire des premiers temps du christianisme m’ouvrit les yeux. Jamais il n’y eut, dès le départ, de consensus doctrinal. Des arguments sans fin eurent lieu afin de définir la nature de Jésus et l’on suggéra toutes les possibilités, d’un Jésus strictement humain à un Jésus strictement divin. Le christianisme était déjà en train de s’établir autour de la personne de Jésus et, sans livre révélé pouvant servir de guide, toutes sortes d’attributs furent prêtés à Jésus. L’influence de la société païenne de l’époque sur cette nouvelle religion fut profonde; elle fut influencée par les sociétés païennes de Rome, de Perse, de Grèce, de Babylone et d’Égypte. Comme l’empereur romain était considéré comme la manifestation du dieu-soleil sur terre, l’Église adopta le dimanche (sun-day, en anglais) comme jour du Seigneur. L’anniversaire de ce dieu-soleil, qui avait lieu le 25 décembre de chaque année, fut transféré à Jésus. Le symbole de la croix, symbole de rédemption, chez les païens, devint la bannière du christianisme. La doctrine de la trinité tire elle aussi sa source de croyances païennes, dans lesquelles on retrouve toutes sortes de trinités.
Un autre sujet d’intérêt, pour moi : l’islam affirme que la venue du prophète Mohammed avait été prédite dans la Bible :
« … le Prophète illettré qu’ils trouvent mentionné dans la Torah et l’Évangile qu’ils possèdent déjà. » (Coran 7:157)
Footnotes:
[1] « Puis, Adam reçut (en révélation) des paroles de son Seigneur et Dieu accepta son repentir. Certes, c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux. » (Coran 2:37)
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