Molly Carlson, ex-chrétienne, États-Unis (partie 2 de 2)
Description: Elle sent que l’islam a toujours fait partie d’elle.
- par Molly Carlson
- Publié le 21 Oct 2013
- Dernière mise à jour le 21 Oct 2013
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J’entamai mes premières recherches sur l’islam tout de suite après le 11 septembre 2001, lors de mon premier semestre, au collège; j’avais alors 18 ans.
Je travaillais avec une fille originaire d’Arabie Saoudite. Je donnais des cours particuliers à une jeune Pakistanaise qui se couvrait le visage et j’étais amie avec un gars originaire de la Palestine. Ils étaient tous musulmans, à divers degrés, et il ne m’était jamais venu à l’esprit de leur poser des questions sur leur religion.
La fille à qui je donnais des cours particuliers allait devenir, par la suite, une de mes plus proches amies sur cette terre et je lui posais souvent des questions sur sa culture. Mais après les événements du 11 septembre, je la questionnai plus en détail sur l’islam et sur ses croyances.
Mon raisonnement était que j’avais connu ces musulmans avant le 11 septembre et je savais fort bien qu’aucun n’était terroriste, ni même extrémiste. Et je me sentais mal de voir qu’à cause de leur religion, ils étaient devenus les cibles d’une haine incommensurable.
Je voulais en savoir plus pour pouvoir l’expliquer aux gens autour de moi et faire ma part pour que cesse cette haine ambiante. Et je voulais en savoir plus parce que quand on ne comprend pas une chose, on a tendance à la craindre.
J’allai jusqu’à emprunter une abaya, un hijab et un niqab à mon amie pakistanaise et à les porter au collège et au travail pour constater par moi-même à quel point je serais traitée différemment.
La différence fut renversante. Les gens furent très rudes, envers moi, parfois au point de me faire monter les larmes aux yeux. Mon respect pour mon amie s’en trouva augmenté et depuis, je la considère comme une héroïne.
Elle et un autre de mes amis proches – un converti qui est passé par un cheminement similaire au mien – furent mes deux plus grandes influences.
Je passais des heures, avec mon ami converti, à parler d’islam – pourquoi il s’était converti et tout ce qui l’avait amené à emprunter cette voie. Il était très généreux de son temps et de ses conseils.
Il me posait les mêmes questions que je lui posais et connaissait les réponses avant que je ne les émette. Si ce n’était de lui, je ne serais pas la musulmane que je suis aujourd’hui. Ma compréhension de l’islam s’approfondit de manière régulière au cours des trois années et demie suivantes.
Je respectais l’islam, mais je n’avais jamais poussé ma réflexion au point de considérer que je pourrais moi-même devenir musulmane. Et ce fut d’ailleurs la décision la plus difficile de ma vie.
J’arrive ici à un point de mon histoire que je raconte parfois et que je tais à d’autres moments. Il est pourtant important dans le récit de ma conversion, mais moins important au niveau des raisons profondes qui m’ont amenée à me convertir. Mais comme je tiens à être honnête avec vous, lecteurs, je considère qu’il est important que j’en parle.
La première question que me posent les autres musulmans lorsqu’ils me voient avec un hijab est : « Êtes-vous musulmane? » Et 99% du temps, la seconde question est : « Êtes-vous mariée à un musulman? », cette deuxième question laissant évidemment sous-entendre qu’après avoir épousé un musulman, je me suis sentie obligée de me convertir à l’islam pour lui faire plaisir.
Je réponds donc par la négative à la deuxième question, mais prétendre qu’aucun homme n’a été impliqué dans mon cheminement vers l’islam serait un mensonge. Mes derniers pas, dans ce cheminement, furent accompagnés par la présence d’un homme. Par respect pour lui, je n’en parlerai pas trop, mais je sens que je dois tout de même le mentionner.
Cela parce que les gens croient automatiquement qu’une personne convertie ayant été en contact avec un(e) musulman(e) du sexe opposé doit nécessairement avoir été influencée par cette autre personne. Pourtant, ce ne fut pas mon cas.
Si je m’étais convertie pour lui, j’aurais accepté de l’épouser lorsqu’il m’a fait la grande demande; mais j’ai refusé et ce fut là la deuxième décision la plus difficile de ma vie. Je n’étais pas destinée à l’épouser; il fut plutôt la porte par laquelle je devais passer pour aller de l’avant. C’est à travers lui que j’ai fait la connaissance de certaines des personnes les plus importantes, pour moi. Je pense, entre autres, à la famille Osman, qui a su m’accepter telle que j’étais. Ils n’ont jamais fait de remarque sur le fait que j’avais un petit ami, à l’époque, et je les respecte pour cela et pour bien d’autres choses. Je me souviens du soir où je fis leur rencontre, à quel point je me sentis comme chez moi, dans leur maison, et comment ils me firent sentir que je faisais partie de leur famille.
Je crois que Dieu avait fait en sorte que le père de cette famille comprenne que j’avais besoin d’eux. Je crois pouvoir dire, avec le recul, que si je n’avais pas connu la famille Osman, je ne serais peut-être jamais devenue musulmane.
Bhai-ji et sa famille furent, et sont encore, mes héros, mes plus grandes influences et ceux qui m’apprirent le plus. Je leur dois beaucoup.
Quatre mois après les avoir connus, au début du mois de mars 2005, je prononçai la shahadah dans leur salle de séjour, entourée de gens qui m’aimaient plus que je ne saurai jamais l’apprécier.
Ce que je ressentis tout de suite après avoir prononcé les paroles de la shahadah (j’atteste qu’il n’y pas d’autre divinité méritant d’être adorée à part Allah et que Mohammed est Son messager), je n’arriverai jamais à trouver les mots pour le décrire. Je me sentis comme si mon intérieur rayonnait avec tant d’éclat que j’étais sur le point d’exploser en milliers de petites parcelles de lumière. Je me sentis comme si la main de Dieu plongeait en moi pour y retirer les péchés et faire de moi une nouvelle personne. La joie intense de ce moment restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Je me souviens du moment où je compris que tout venait de changer. Toute ma vie, j’avais été la personne que je suis maintenant. Par la volonté de Dieu, 22 années s’écoulèrent avant que je ne le réalise.
Depuis ce jour, je n’ai jamais regardé en arrière. Je n’ai jamais regretté ma décision, car j’ai depuis trouvé plus de sens à ma vie et plus de bonheur, au jour le jour, que j’en ai jamais trouvé ou vécu au cours des 22 années précédentes.
Pour rien au monde je ne voudrais être une autre personne que celle que je suis maintenant. Et cela démontre la véritable conversion de mon âme.
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