Shannon Abulnasr, ex-chrétienne, États-Unis (partie 2 de 3)
Description: Dans cette partie, Shannon raconte comment quelques événements survenus dans sa vie la poussèrent vers l’islam.
- par Shannon Abulnasr
- Publié le 10 Apr 2017
- Dernière mise à jour le 10 Apr 2017
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Un soir, je suis sortie et j’ai bu plus que de raison. Je pris ma voiture pour retourner chez moi, mais à mi-chemin, je m’arrêtai au magasin d’un ami hindou (différent du premier), car je sentais que je ne pouvais continuer à conduire dans cet état sans mettre ma vie et celle des autres en danger. Mon ami n’était pas sur place, mais ses employés étaient à l’extérieur, devant le commerce. Mon ami me raconta plus tard ce que ses employés lui avaient dit au sujet de ma visite, ce soir-là. Quand j’entendis cela, je fus totalement sous le choc. Apparemment, les employés me virent debout, la tête sur mes bras croisés posés contre le bord de ma voiture et pleurant. Ils s’approchèrent et me demandèrent ce qui se passait, mais je ne leur portai aucune attention. Je continuai à pleurer et je me mis à parler en arabe. Je lui demandai comment ils savaient que c’était de l’arabe et il me dit qu’ils m’avaient entendu dire « Bismillah irrahman irrahim ». Ils savaient que c’était de l’arabe, mais ne savaient pas ce que cela voulait dire. Comme je ne parlais pas arabe non plus, je pensai qu’ils ne savaient pas eux-mêmes de quoi ils parlaient.
Le temps passa et rien de particulier ne survint, mais environ un mois plus tard, alors que je repensais à cette nuit-là, je posai les yeux sur le Coran en arabe qu’on m’avait donné. Alors par curiosité, j’allai acheter une traduction anglaise du Coran, avec une translitération arabe. Je l’ouvris à la première page et me mis à lire. Je mis un moment à comprendre la translitération, mais je découvris qu’il était écrit « Bismillah irrahman irrahim ». C’était la toute première ligne du Coran. Je fus sous le choc, me rappelant ce que m’avais dit mon ami hindou au sujet de cette fameuse nuit. Comment avais-je pu dire ces mots alors que je ne les connaissais pas et que je ne les avais jamais entendus? C’est alors que je décidai de faire de plus amples recherches sur l’islam. Je sentais que c’était un signe d’Allah, qui voulait me montrer la vérité et me pousser à modifier mon mode de vie.
Je me mis à lire sur l’islam ici et là et je compris que c’était ce en quoi je croyais. Je ne savais pas vraiment comment me convertir, même si cette intention était dans mon cœur. À Dallas, je ne connaissais que des musulmans, mais pas de musulmanes. Je leur demandai de me conduire à la mosquée parce que je n’étais jamais entrée dans un tel lieu et que je ne voulais pas y aller seule. Ils me dirent tous qu’ils ne pouvaient pas m’y conduire, car ils devaient trouver une femme pour m’accompagner. Mais aucun d’entre eux ne donna suite à cette proposition. J’avais l’impression qu’ils ne me prenaient pas au sérieux. Je leur demandai de me montrer comment prier, mais là encore, je fus ignorée.
À la fin de l’année 2005, j’achetai un restaurant. Au printemps 2006, je fus escroquée par une personne qui tentait de « voler » mon restaurant parce que je ne voulais pas le lui vendre. Ce fut dévastateur, pour moi, car je perdais tout ce pour quoi j’avais travaillé fort et je n’avais aucun moyen d’arrêter cet homme qui cherchait à me nuire. Je finis par sombrer dans la dépression, car d’autres problèmes personnels venaient s’ajouter à celui-là. Je pleurais sans cesse et je sentais que j’avais besoin de parler à un thérapeute. Un jour, je ne me rendis pas à mon restaurant; je demeurai chez moi, partagée entre les larmes et la colère. Je savais que si je ne parlais pas à quelqu’un, je finirais peut-être par me suicider, car tous mes problèmes se superposaient les uns aux autres et devenaient très lourds à porter. Je me disais, pourtant, que le suicide n’était pas la solution, que j’avais été créée par Dieu et que je n’avais pas le droit de faire une telle chose. Je priai Dieu de me montrer ce qu’Il voulait que je fasse, car je me sentais perdue et je n’étais plus en mesure de passer à travers cela toute seule.
Je sortis l’annuaire téléphonique et appelai plusieurs psychologues et psychiatres, mais nul ne pouvait me voir sans rendez-vous et je ne pouvais obtenir de rendez-vous avant un mois. Nul n’était non plus disponible pour me parler au téléphone. Je me souviens avoir dit à une secrétaire qui avait répondu au téléphone, à l’une de ces cliniques, que si je n’arrivais à parler à personne « aujourd’hui même », j’allais peut-être poser un geste regrettable, car j’avais atteint le bout du rouleau. Elle me donna un numéro de téléphone où, me dit-elle, quelqu’un pourrait me parler. Je croyais qu’il s’agissait d’une ligne d’urgence ou autre truc du genre. J’appelai et une femme prénommée Jamilah répondit. Je ne connaissais pas le nom de l’organisme où j’appelais. Elle me demanda si je pouvais me rendre à son bureau le jour même. Je répondis par l’affirmative et lorsqu’elle me donna les indications pour m’y rendre, je réalisai qu’il s’agissait… d’une mosquée! Je lui demandai si elle ne se trompait pas, car il y avait une mosquée à cet endroit. Elle me dit que c’était bien l’endroit et qu’elle travaillait dans ce bâtiment. J’hésitais à m’y rendre seule et lui demandai si elle pouvait m’attendre à l’extérieur. Elle accepta. Je ne pouvais que m’émerveiller devant la chaîne d’événements qui me poussait tout droit vers l’islam. Soubhanallah.
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