Kätlin Hommik-Mrabte, ex-chrétienne, Estonie
Description: Durant la sombre ère communiste de l’Union Soviétique, une enfant de trois ans entreprend sa quête de Dieu!
- par Kätlin Hommik
- Publié le 16 Feb 2009
- Dernière mise à jour le 16 Feb 2009
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Mon premier souvenir remonte à l’âge de trois ans. Je me souviens avoir demandé à mon père ce que j’allais devenir si jamais je mourais. Il était très étonné d’entendre une telle question de la part d’une enfant de trois ans et fut incapable d’y répondre. Ici, en Estonie, durant l’ère soviétique, la foi était considérée comme une chose tabou et nul n’avait le droit d’en parler ouvertement; seuls les fous croyaient en Dieu, car comment pouvait-on croire à une chose que l’on ne pouvait voir? Nos astronautes sont allés dans l’espace et n’ont pas vu Dieu assis sur un nuage, dans Sa robe blanche et avec sa longue barbe blanche, alors Il ne peut exister! En tant que produit de cette société, mon père fut donc incapable de me donner une réponse acceptable. Il me dit : « Et bien, ma chère, tu dormiras tout simplement sous la terre... »
Jamais par la suite je n’ai entendu quoi que ce soit d’aussi illogique et terrifiant que la réponse de mon père, ce jour-là. C’est la raison pour laquelle je me mis plus tard à la recherche de la vérité. J’ai toujours su, ou plutôt senti, que Dieu existait, même si je ne pouvais Lui donner un nom. J’avais conscience de Son existence, et je savais qu’Il me surveillait en tout temps. Si je décidais d’être une bonne fille, je ne le faisais pas pour mes parents mais pour Lui, car je savais qu’Il pouvait me voir peu importe où j’étais, contrairement à mes parents.
Lorsque j’entrai à l’école, mes questions devinrent si difficiles à répondre, pour mon père, qu’il m’envoya voir sa mère. Elle était née lors de la première république d’Estonie, elle était donc baptisée, comme toutes les personnes de sa génération. C’est elle qui m’apprit le mot « Dieu » et qui m’enseigna le « Notre Père » chrétien. Elle me dit également de ne jamais la réciter en public, sous peine de mettre mes parents dans l’embarras; je me promis donc de chercher à en savoir plus lorsque je serais grande.
Et c’est ce que je fis. À l’âge de 11 ans, l’Estonie devint enfin indépendante de l’Union Soviétique. Mes parents m’inscrivirent donc à l’école du dimanche (un cours pour enfants sur le christianisme, habituellement donné par l’épouse du pasteur pendant que les parents sont à la messe), mais je fus rapidement expulsée sous prétexte que je posais trop de questions et que je manquais de foi. Je ne comprenais pas; je ne voyais rien de mal à chercher à savoir pourquoi Jésus était considéré comme le fils de Dieu, puisque Dieu ne s’était pas marié avec Marie, et pourquoi Adam n’était pas considéré comme le fils de Dieu alors qu’il avait été créé par Lui, sans père ni mère. Mais ces questions étaient plus que ce que notre enseignante pouvait supporter.
À l’âge de 15 ans, je fis mes propres recherches sur le christianisme. Je me considérais comme chrétienne, mais à la condition de laisser tomber ceci et de laisser tomber cela... Puis je réalisai que je ne pouvais me considérer chrétienne tout en rejetant autant de principes chrétiens. Je devais donc chercher autre chose...
Après avoir fait le tour de diverses religions, je découvris enfin l’islam. Comme le christianisme m’avait beaucoup déçue, mon apprentissage de l’islam fut lent, au début. Mais je ne l’ai jamais regretté.
Lorsque les gens me demandent pourquoi j’ai choisi de devenir musulmane, je leur réponds souvent que je ne le suis pas devenue, que je l’avais toujours été, mais sans le réaliser. J’ai mis trois ans à prendre cette décision; alors quand les gens me demandent si je suis certaine de mon choix, je leur réponds « oui » sans hésiter. C’est à l’âge de 21 ans que j’ai embrassé l’islam et j’en remercie Dieu. Je suis musulmane et je l’ai toujours été.
J’ai embrassé l’islam immédiatement après la fin du Ramadan de 2001. Ramadan est un moment extraordinaire dédié au jeûne et à l’abstinence, un moment où l’on amène notre esprit à dominer notre corps et où l’on a une pensée spéciale pour les personnes défavorisées. C’est ce genre de privation que je ressentais avant de devenir musulmane : j’étais privée de la nourriture dont l’être humain a le plus besoin, c’est-à-dire celle de l’âme et du cœur.
Je ne peux m’expliquer pourquoi j’ai décidé d’embrasser l’islam après la fin du Ramadan et non pas avant ou durant. J’ai jeûné tout le mois, puis je me suis convertie. Peut-être que je ressentais le besoin de me purifier avant d’aller de l’avant.
Être privé de nourriture et d’eau est une chose; être privé du savoir et de la vérité est plus difficile. Lorsque nous jeûnons, en plus de penser au moment où nous romprons le jeûne et pourrons manger et boire de toutes ces bonnes choses préparées durant la journée, ayons aussi une pensée pour les gens qui sont non seulement privés de nourriture et d’eau, mais aussi de la chance d’être musulmans et de connaître la vérité. En tant que musulmans, nous sommes réellement bénis : nous jeûnons un mois par année pour nous purifier, tandis que la majorité des gens jeûnent toute leur vie car ils n’ont pas trouvé la vérité.
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