Stephanie, ex-catholique, Afrique du Sud (partie 6 de 6)
Description: Sa joie de vivre revient.
- par Stephanie
- Publié le 16 Feb 2015
- Dernière mise à jour le 16 Feb 2015
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Prise dans une succession d’épreuves difficiles à vivre, je retournai une deuxième fois à la mosquée et, après une semaine passée à pratiquer mes prières, elles devinrent plus faciles à accomplir. Un soir, je me sentis si forte, spirituellement, que je dis à Dieu que je me soumettais à Lui en tant que musulmane et que je souhaitais demeurer sur cette voie. Depuis, je me sens plus forte que jamais. J’avais besoin de cette force intérieure, car une grande épreuve m’attendait, si éprouvante qu’elle allait presque me déchirer le cœur.
Je venais juste de regarder une émission sur le dhikr qui m’avait beaucoup remonté le moral. Je me rendis dans la chambre de ma mère et elle me dit qu’une femme, qu’elle ne connaissait pas, était venue la voir après le service, à l’église, pour lui dire qu’elle avait rêvé à moi. Elle raconta que, dans son rêve, elle avait reçu une mise en garde, me concernant, afin que je cesse de pratiquer l’islam. Comme j’avais grandi dans la mentalité pentecôtiste et que j’avais été surprotégée, j’étais terrifiée à l’idée de faire quoi que ce fut que ma mère – ou son église – n’approuvait pas. Le récit du rêve de cette femme me troubla beaucoup, car cela venait me chercher là où j’étais la plus vulnérable, c’est-à-dire ma crainte de l’Enfer.
Malgré moi, je ressentis une certaine colère envers ma mère (qui n’était pourtant pas à blâmer), mais elle me dit qu’elle s’était sentie obligée de m’en faire part, de crainte que Dieu ne lui tienne rigueur si elle se taisait. Cela m’effraya encore plus : l’islam était-il si mauvais que cela? Comment pouvait-il l’être, alors que je me sentais si heureuse et pleine de vie? Je fis part de ces questions à ma mère et elle me conseilla d’en parler à Dieu. Alors je retournai dans ma chambre, j’envoyai des messages textes à deux amies musulmanes afin qu’elles fassent des dou’as (invocations) pour moi et qu’elles demandent à Dieu de m’aider. Je leur dis que s’Il souhaitait me voir retourner au christianisme, j’y retournerais s’Il mettait ce désir dans mon cœur; mais que s’Il souhaitait me voir poursuivre sur la voie de l’islam, alors qu’Il imprègne ce désir dans mon cœur. Je me soumis totalement à Lui, en larmes, le cœur déchiré à l’idée d’abandonner l’islam, tout en éprouvant du ressentiment envers les pentecôtistes, car je me sentais émotionnellement manipulée par eux. Cette réalité avait toujours été un problème, pour moi, et c’est pourquoi, du temps où j’étais encore avec eux, je n’avais jamais eu confiance en ma capacité de prendre des décisions, car il me fallait toujours obtenir leur accord. Je croyais que tout ce qu’ils me disaient provenait de Dieu et il m’était difficile d’imaginer que le diable puisse les utiliser pour m’attaquer. Pourtant, j’avais désormais la conviction que tel était le cas. Je récitai la Fatiha, la shahadah et d’autres invocations, encore et encore, jusqu’à ce que je me sente plus calme.
Le lendemain, me sentant toujours déprimée, j’appelai une amie, qui vint me chercher pour m’amener voir l’imam, à la mosquée. Sur place, il y avait également un érudit musulman. Lui et l’imam m’écoutèrent, lorsque je leur racontai ce que je vivais avec ma famille, puis me prodiguèrent quelques conseils. Ils me remontèrent le moral et je me sentis à nouveau plus légère. Voilà ce dont ont besoin les convertis – beaucoup de soutien! Si ça n’avait été de ces merveilleux frères et sœurs en islam, il m’aurait été très difficile de continuer seule. D’autres épreuves croiseront sans doute mon chemin. Mais, au fur et à mesure que ma foi se raffermira et que je serai de plus en plus à l’aise, dans l’islam, il me sera plus facile d’y faire face.
Je m’étonne de tout ce que j’avais pris pour acquis, dans ma vie, ou que je n’avais même pas remarqué. De petits détails, comme me demander si ce que je mange est halal (permis) ou non ou si mes vêtements sont assez propres pour prier, comme le fait de me laver selon un certain rituel ou d’empêcher mon chien d’entrer dans ma chambre, etc. L’islam nous fait vivre un nouveau genre de vie et nous amène à faire attention aux détails de notre quotidien. Embrasser l’islam, c’est comme naître à nouveau dans un monde nouveau. Et même si je me sens relativement seule, en ce moment, je remercie quand même mes parents de me laisser la liberté de vivre ma vie comme je l’entends. Même s’ils refusent de me conduire à certains endroits « islamiques », ils ne m’empêchent toutefois pas de m’y rendre avec des amies. Dieu les bénisse pour cela, car je m’estime chanceuse de les avoir.
J’aimerais que les chrétiens se posent ces questions : si le christianisme était vraiment la révélation ultime, pourquoi une révélation divine et une grande religion sont-elles apparues après lui? Et pourquoi le Coran fut-il transmis et préservé contre toute corruption si la Bible était réellement la parole finale de Dieu? Et, enfin, pourquoi Dieu nous demanderait-Il de croire aveuglément en une chose plutôt que de nous encourager à utiliser notre raison? Quand les croyances sont raisonnables et logiques, les gens ne peuvent les nier ou les réfuter.
Je suis devenue musulmane parce que je sentais que l’islam correspondait à tout ce vers quoi tendait mon cœur. Si, un jour, je dois élever une famille dans ce monde chaotique qui est le nôtre, je ne voudrais l’élever au sein d’aucune autre religion. En fait, si je ne pouvais élever mes enfants dans l’islam, je préfèrerais ne pas en avoir. L’islam m’a libérée et m’a permis d’appartenir à une grande communauté. Il m’a libérée de mon attachement aux icones, qui a gangrené mon existence quinze années durant, et il m’a simplifié la vie. Il m’a donné de nouvelles amies, qui m’ont soutenue et qui se sont montrées très généreuses envers moi. Il m’a fait oublier mon amertume envers le féminisme en me le faisant voir sous un autre jour, car il encourage la modestie et la dignité, tout en laissant les femmes prendre leur place auprès des hommes. Il m’a rendue plus aimante et plus indulgente. Il m’a apporté une nouvelle vision de Dieu, plus saine et plus pure. Et même si mon cheminement, au sein de l’islam, ne fait que commencer, je sens que j’ai enfin trouvé ma voie.
Je porte désormais le hijab tout en étant musulmane. Il n’y aura plus jamais erreur sur la personne. Je suis musulmane. Alhamdoulillah (gloire à Dieu)!
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