Shariffa Carlo, ex-chrétienne, États-Unis
Description: Une femme recrutée pour « libérer » les femmes musulmanes de l’oppression finit par embrasser l’islam.
- par Shariffa Carlo
- Publié le 19 Aug 2013
- Dernière mise à jour le 19 Aug 2013
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L’histoire de ma conversion à l’islam est une histoire de planification; j’ai fait des plans, le groupe auquel j’appartenais a fait des plans et Allah a fait des plans. Et Allah est le Meilleur planificateur qui soit. Quand j’étais adolescente, je croisai le chemin d’un groupe de personnes, pour la plupart travaillant au gouvernement, qui avait pour motivation secrète d’éloigner les musulmans de leur religion. Il ne s’agit pas d’un groupe gouvernemental, mais d’un rassemblement de personnes qui utilisent leurs différentes positions au sein du gouvernement pour faire avancer leur cause.
Un des membres de ce groupe m’approcha parce qu’il vit que j’étais articulée, motivée et très active dans la défense des droits des femmes. Il me dit que si je m’inscrivais au programme de relations internationales avec une spécialité sur le Moyen-Orient, il me garantissait un emploi à l’ambassade américaine en Égypte. Il souhaitait que j’y utilise ma position au sein du gouvernement pour m’adresser aux femmes musulmanes et encourager leur mouvement naissant pour la défense des droits des femmes. Je trouvai l’idée très intéressante. J’avais, comme tout le monde, vu des émissions, à la télé, sur les musulmanes. Je croyais savoir qu’elles formaient un groupe de personnes très opprimées et je souhaitais plus que tout contribuer à les faire sortir de leurs ténèbres pour les faire entrer dans la lumière de la liberté du vingtième siècle.
C’est avec cette intention que je fis mon entrée au collège et commençai mon programme de relations internationales. En parallèle, j’étudiai également le Coran, les hadiths et l’histoire de l’islam. J’étudiai aussi les différentes façons d’utiliser à mon avantage ces diverses informations sur l’islam. J’appris à déformer les mots pour leur faire dire ce que je voulais qu’ils disent. Mais tout en étudiant cette religion et les diverses techniques pour la contredire, je ne pouvais m’empêcher d’être intriguée par son message fondamental. Tout au fond de moi-même, je trouvais ce message très sensé. Et ça me faisait peur. Alors, pour contrecarrer l’effet qu’avait l’islam sur moi, je m’inscrivis à un cours sur le christianisme. Je choisis un cours en particulier, car il était donné par un professeur qui avait une très bonne réputation et qui avait un doctorat en théologie de l’Université Harvard. Je sentis donc qu’avec lui, je serais entre bonnes mains. Ce fut le cas, mais pas pour les raisons que je m’étais imaginé. Je découvris que ce professeur était un chrétien unitarien; il ne croyait ni en la trinité ni en la divinité de Jésus. Il croyait donc que Jésus n’était ni plus ni moins qu’un prophète de Dieu.
Il chercha d’ailleurs à nous démontrer la chose en nous expliquant que de nombreux versets de la Bible avaient été modifiés au fil du temps. Il nous montra de quels versets il s’agissait et nous rapporta même les événements historiques qui avaient amené ces modifications. À la fin de cette session, ma foi chrétienne avait totalement disparu, mais j’étais encore loin d’être sur le point d’accepter l’islam. Au fil des mois et des années qui suivirent, je continuai d’étudier, à la fois pour moi-même et pour ma future carrière. Cela me prit environ trois ans, au cours desquels j’interrogeai régulièrement des musulmans sur leurs croyances. L’un de ces musulmans faisait partie de la MSA (muslim student association – association étudiante musulmane) de l’université. Il perçut mon intérêt pour sa religion et prit sur lui-même de me transmettre le plus d’informations possible sur sa religion. Puisse Dieu le récompenser généreusement. Chaque fois que l’occasion se présentait, il venait me voir pour me parler d’islam.
Un jour, ce musulman me contacta et me dit qu’un groupe d’une vingtaine de musulmans visitait la ville et qu’il souhaitait que je les rencontre. J’acceptai et l’allai à leur rencontre après la prière du soir. On me fit une place pour que je m’assoie et un Pakistanais d’un certain âge vint s’installer face à moi. Il connaissait très bien le christianisme et nous échangeâmes sur différents versets de la Bible et du Coran jusqu’au fajr (prière de l’aube)! C’est à ce moment-là, après que cet homme plein de sagesse eût passé la nuit à me répéter ce que j’avais déjà appris dans mon cours sur le christianisme, qu’il fit ce qu’aucun autre musulman n’avait fait jusque-là : il m’invita à embrasser l’islam. Durant mes trois années de recherches et d’étude sur l’islam, on m’avait appris beaucoup de choses, on s’était obstiné avec moi et on m’avait même insultée, mais jamais on ne m’avait invitée à embrasser l’islam. Puisse Dieu nous guider tous. Lorsque cet homme le fit, donc, j’eus comme un sursaut et je compris qu’était venu le temps, pour moi, de faire ce pas en avant. Je savais que l’islam était la vérité et je devais prendre une décision. Dieu merci, Il ouvrit mon cœur et je m’entendis répondre : « Oui, je veux être musulmane. » C’est alors que l’homme me fit répéter la shahada (attestation de foi), en anglais et en arabe. En la répétant, j’eus une drôle de sensation. Je sentis qu’un poids énorme venait de quitter ma poitrine et j’inspirai profondément, comme si je respirais pour la première fois de ma vie. Dieu merci, mon Seigneur m’accordait une nouvelle vie, une chance d’entrer au Paradis. Et je prie pour que, jusqu’à ma mort, je vive chaque jour en tant que musulmane et que je meurs musulmane. Amen.
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