Lynda Fitzgerald, ex-catholique, Irlande (partie 2 de 4)
Description: Après avoir lu le Coran, Lynda jongle avec l’idée de se convertir à l’islam, sachant qu’elle devra oublier ses anciennes croyances et modifier son mode de vie.
- par Lynda Fitzgerald
- Publié le 13 Apr 2009
- Dernière mise à jour le 13 Apr 2009
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Le Coran
Deux choses se produisirent, en moi, lorsque je lus le Coran pour la première fois. Lors de ma lecture de la deuxième sourate, al-Baqarah (verset 21), je m’arrêtai soudain de lire. Je fermai les yeux, je pensai à Dieu, et tout à coup, je compris Son unicité, et je ressentis Sa supériorité. Je compris pourquoi Il n’a aucunement besoin d’associés, et je compris que nul ne peut se trouver à Ses côtés, à Son niveau; Il n’a besoin de personne. J’en étais maintenant convaincue. Je sentis une grande paix au fond de moi, accompagnée de la certitude qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah. J’aurais voulu que ce sentiment dure pour toujours, mais il me quitta après quelques minutes.
La seconde chose qui se produisit en moi fut lors de ma lecture du verset 5 de la sourate al-Hajj. Je fermai à nouveau les yeux et je vis le monde dans son état primitif. Je vis un monticule de terre, puis une graine germant, grandissant et prenant la forme d’un arbre, et je me dis : « d’où est venue cette graine? D’où proviennent toutes les merveilleuses variétés de plantes que l’on trouve à travers le monde? Elles ne peuvent provenir que de Dieu. » Encore une fois, je ressentis une grande paix et je pris conscience de la grandeur de Dieu.
Les mois précédant ma conversion
Ces mois furent à la fois les plus beaux et les plus difficiles de ma vie. À certains moments, j’étais en pleine euphorie tandis qu’à d’autres, j’étais totalement désespérée. Voici un extrait de mon journal intime, au mois d’avril de cette année-là :
« Quelque chose d’étrange m’arrive et je ne sais trop qu’en penser, si c’est une bonne chose ou une mauvaise chose, si mon imagination me joue des tours ou si je suis simplement entrain de subir un lavage de cerveau. Mais encore là, ce pourrait être pour le mieux et peut-être que cela fait tout simplement partie de mon destin.
« J’ai étudié l’islam et je pense sérieusement à me convertir... Que Dieu me vienne en aide. En ce moment, je ne sais trop que penser; tout cela m’effraie beaucoup, au fond. Je n’aurais jamais cru qu’une telle chose puisse m’arriver. Je n’ai jamais vraiment voulu me convertir à une autre religion; je me suis toujours considérée comme catholique, j’ai toujours cru en Dieu et j’ai toujours cru que Jésus était le fils de Dieu. Aujourd’hui, je remets tout cela en question, je remets en question toutes les croyances qui m’ont été inculquées et en fait, tout mon mode de vie. »
À cette époque, je pensais à l’islam dès mon réveil et j’y pensais encore au moment où je rentrais chez moi, le soir. Puis, vint un moment où chaque fois que j’entendais le adhan [appel à la prière], je ressentais un besoin pressant de prier et, dans les premiers temps, je priais à la façon chrétienne, qui était la seule que j’avais apprise. Quelque temps après, je demandai à un collègue de travail de m’apporter un livre sur la façon de prier, en islam. Après l’avoir lu, avoir regardé des gens prier à la télévision et posé de nombreuses questions, je me mis à prier. Personne n’était au courant à part deux de mes collègues de travail, un Égyptien et un Jordanien.
Au début, je priais sans couvrir mes cheveux, car j’ignorais que c’était une obligation. Et lorsque quelqu’un finit par me le faire remarquer, j’eus de la difficulté à comprendre pourquoi. J’eus une longue discussion animée avec Khaled à ce sujet, suite à laquelle je n’arrivais toujours pas à comprendre. Puis, en revenant chez moi, ce soir-là, alors que je marchais en direction de l’arrêt d’autobus, je me mis à penser à la grandeur de Dieu et à quel point j’étais insignifiante par rapport à Lui; je me sentis aussi petite qu’une fourmi voyant le monde entier étendu devant elle. Je compris alors que je devais couvrir mes cheveux lors de mes prières, car Il pouvait me voir en tout temps, et je n’avais aucun droit de me montrer arrogante en refusant de me plier à Ses commandements.
Extrait de mon journal daté du 23 avril 1995
« Je me sens toujours aussi confuse. À certains moments, tout me semble très clair et je me dis « oui, j’y crois et j’ai envie de le crier sur les toits ». Mais à d’autres moments, le doute et la crainte m’envahissent et je ne sais plus où j’en suis. C’est très difficile. Il s’agit pourtant d’une très belle religion. Le Coran est très beau et contient tout ce dont nous avons besoin, nous êtres humains, pour guider nos vies : les règles du comportement et de la prière, les choses permises et les interdictions, entre autres. On ne trouve rien de tout cela dans le catholicisme, sans compter qu’à périodes régulières, ils modifient les règles afin de les rendre conformes à leurs désirs. Si vous suivez l’islam tel qu’il a été prescrit, vous ne pouvez être mauvais envers qui que ce soit. Vous ne pouvez être que bon, patient et tolérant et vous ne pouvez jamais oublier Dieu, car vous L’adorez au moins cinq fois quotidiennement. J’aime prier, depuis toujours. Prier m’aide à me rappeler toutes les bonnes choses que Dieu m’a accordées et à en être éternellement reconnaissante. Cela m’apporte une paix dans ma vie quotidienne. »
Parfois, j’étais vraiment heureuse d’avoir découvert l’islam, mais à d’autres moments, je souhaitais n’en avoir jamais entendu parler, car maintenant que je savais que c’était la vérité, je savais également que je n’avais d’autre choix que de me convertir. Même si j’avais cessé de boire et de participer aux fêtes de toutes sortes, je m’accrochais encore à mon ancienne vie; je craignais de perdre tous mes amis occidentaux et d’affronter leurs préjugés une fois que j’aurais commencé à me couvrir les cheveux. J’en parlai plusieurs fois à Khaled et je lui répétai chaque fois que jamais je ne trouverais le courage de porter le hijab; et chaque fois, sa réponse fut : « quand Dieu le voudra, tu trouveras le courage ».
Dans mon journal intime, j’écrivais également : « Le problème, c’est que je suis une trouillarde-née. Je suis paralysée en pensant à la réaction des gens que je connais, lorsqu’ils me verront pour la première fois avec un hijab. Comment annoncer cette nouvelle à ma mère ou à Liz, en Australie? Comment aller en Australie, ou même en Irlande, la tête couverte d’un hijab? Je me sens incapable de faire face à cela. Que Dieu m’en donne la force. »
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