S. E. Levine, ex-juive, États-Unis (partie 1 de 2)
Description: Une juive découvre l’islam à travers son mari musulman et raconte sa première visite dans une mosquée.
- par S. E. Levine (source : IslamOnline.net, avec leur permission)
- Publié le 15 Jul 2013
- Dernière mise à jour le 15 Jul 2013
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Mon mari et moi nous étions rendus dans une mosquée pour assister à une conférence. C’était la première fois qu’il m’invitait dans une mosquée depuis notre mariage, un an auparavant. Nous avions fait connaissance alors que nous travaillions tous deux en tant qu’intervenants dans un centre de désintoxication.
Nous ne pouvions être plus différents : il est noir et musulman, je suis blanche et juive. Mais nous nous sommes plus mutuellement. Bien qu’il ne m’ait jamais demandé de me convertir à l’islam avant notre mariage, il me prêchait l’islam, sans le savoir, par son excellent exemple.
Il possédait une bibliothèque islamique volumineuse et, comme j’aime beaucoup lire, je lus un grand nombre de ses livres. J’admirais sa modestie, l’observais lorsqu’il accomplissait ses prières. Je savais qu’il se rendait tous les vendredis à la prière du joumou’ah et je l’enviais un peu lorsqu’il jeûnait le mois de Ramadan. C’est donc tout naturellement que je me suis mise à développer un intérêt pour sa religion.
Ce jour-là, donc, lorsque nous arrivâmes à la mosquée, il me montra où se trouvait l’entrée pour les femmes et nous nous donnâmes rendez-vous dans le stationnement après la fin de la conférence. « Ok, tu es capable », me dis-je à moi-même, au moment d’entrer dans la mosquée.
Étant d’un naturel sociable, je n’avais jamais eu de difficulté à me faire des amies et je m’étais toujours sentie à l’aise dans un contexte multiculturel. Il n’y avait donc aucune raison pour que cette fois-ci soit différente et c’est avec une certaine hâte que je montai les marches intérieures de la mosquée.
Mon mari m’avait conseillé de porter quelque chose de modeste pour l’occasion. Je portais donc une robe à manches longues, confiante que ma tenue serait approuvée par les autres musulmanes, dans la mosquée.
Toutefois, lorsque j’arrivai sur le palier et m’engouffrai dans l’ouverture de la porte au-dessus de laquelle il était écrit « sœurs », je sentis immédiatement l’air se figer; je sentis une tension palpable, de la suspicion, de la froideur et de la confusion. Chaque tête voilée présente se tourna dans ma direction et les femmes me dévisagèrent comme si j’étais un être à deux têtes. Je figeai sur place, les dévisageant à mon tour.
Je n’avais jamais vu autant de musulmanes en un seul endroit. La plupart portaient le hijab, mais deux d’entre elles attirèrent mon attention, car elles portaient un voile qui ne montrait que leurs yeux. Quelques autres étaient assises avec leur foulard enroulé autour des épaules et lorsqu’elles m’aperçurent, elles le mirent sur leur tête.
Puis, l’une d’entre elles se leva et s’approcha de moi. Elle se présenta à moi sous le nom de Basimah. Celle-là, au moins, avait un air accueillant.
Je lui dis : « Bonjour, je m’appelle Sharon et je suis venue assister à la conférence. »
« Y a-t-il quelqu’un d’autre avec toi? », me demanda-t-elle.
« Mon mari est en haut », que je lui répondis.
« Oh! Ton mari est musulman? », qu’elle me demanda.
« Oui, il est musulman », que je dis.
Elle répondit : « Alhamdoulillah, viens par ici et assied-toi avec nous. »
Elle me guida vers une table à laquelle étaient assises trois autres femmes. Elles étaient très belles et faisaient très exotiques. Après les présentations, j’oubliai immédiatement leurs noms, car ils sonnaient très étrangers à mes oreilles. Basimah se leva à nouveau pour aller accueillir de nouvelles venues.
« D’où viens-tu? », me demanda l’une des femmes à la table. Je lui répondis que j’étais une Américaine d’origine est-européenne, née à New York.
« Et d’où vient ton mari? », me demanda-t-on ensuite.
« Des États-Unis. »
« Oui, mais d’où? »
« De Philadelphie. »
« Non, je veux dire dans quel pays est-il né? »
« Il est Américain, né aux États-Unis. Il est Afro-Américain, plus précisément, de Philadelphie. » Je commençais à croire que la barrière de la langue nous empêchait de nous comprendre. Mais j’appris plus tard que la majorité des femmes converties, dans la mosquée, étaient mariées à des hommes d’origine arabe.
« Hmmm », dirent-elles alors toutes à l’unisson, baissant le regard.
« Songes-tu à devenir musulmane? », me demanda l’une d’elles en me regardant d’un air rempli d’espoir.
« Non », répondis-je, « je suis juive ». Vous auriez dû voir l’expression sur leurs visages. Dès qu’elles le purent, elles changèrent rapidement de sujet.
« Vos enfants sont-ils musulmans? », me demanda une autre, reprenant le sujet.
« Je n’ai pas d’enfants. », dis-je. Puis, ce fut tout. Leur tentative de trouver des points communs sur lesquels discuter avec moi avait échoué. Elles sourirent timidement. Puis, il se passa une chose incroyable, à laquelle je ne me serais jamais attendue; la conversation se poursuivit entre elles seulement et… en arabe.
Je demeurai assise à ma place; je n’avais aucun autre endroit où aller. Et elles continuèrent de discuter entre elles, dans leur langue. Au fur et à mesure que d’autres femmes venaient se joindre à nous, elles me présentaient en anglais en disant : « Elle s’appelle Sharon. Elle est juive. » Puis, elles recommençaient à discuter entre elles en arabe.
Quand la conférence fut sur le point de commencer, les femmes se déplacèrent vers la salle de prière et toutes s’installèrent par terre, sur le sol recouvert de tapis. Mais, après cinq minutes, les femmes recommencèrent à discuter les unes avec les autres, enterrant la voix du conférencier qui nous parvenait d’un haut-parleur.
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