Sariya Islam, ex-catholique, Inde
Description: L’histoire d’une Indienne convertie à l’islam depuis 13 ans.
- par Sariya Islam
- Publié le 29 Jul 2013
- Dernière mise à jour le 29 Jul 2013
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Mon histoire commence en 1979, lorsque Dieu me fit naître dans une famille très religieuse. Avant notre conversion à l’islam, nous étions de fervents catholiques. Ma famille était assez à l’aise et très active au sein de l’église et de la paroisse. Et nous avons, aujourd’hui encore, quelques prêtres, sœurs et missionnaires parmi les membres de notre famille élargie (mon grand-père a même érigé une église dans l’état du Kerala, d’où nous venons). Ils tentent toujours de nous ramener au christianisme, mais nous avons appris à composer avec eux. Quand nous étions encore chrétiens, nous étions égarés, mais nous aimions profondément notre Créateur et nous nous efforcions d’êtres de bonnes personnes. Nous étions très pieux et ma mère l’était plus que nous tous. Le prêtre de notre paroisse la montrait d’ailleurs en exemple aux autres paroissiens. Elle lisait régulièrement la Bible et pratiquait sa religion avec ferveur.
Puis, le vent tourna. Ma mère vécut quelques expériences spirituelles qui lui inspirèrent de l’insatisfaction avec sa religion. Elle se tourna vers la Bible dans l’espoir d’y trouver des réponses, mais cela ne fit que l’éloigner davantage. Durant cette période trouble de sa vie spirituelle, un avocat nommé Ibrahim Khan travaillait avec mes parents en tant que conseiller légal. Cela ne devait durer qu’un temps, car il remplaçait leur conseiller habituel, qui était en vacances. D’une manière ou d’une autre, ils finirent par parler de religion et cet homme, qui était musulman pratiquant, leur parla d’islam. Ma mère fut si impressionnée qu’elle embrassa l’islam en l’espace de quelques semaines. À l’époque, j’avais environ 13 ans.
J’étais l’aînée de la famille et je me souviens de la confusion qu’apporta cette conversion au sein de notre famille. Mes parents se séparèrent parce que ma mère considérait qu’elle ne pouvait plus rester mariée à un non-musulman. Je me souviens avoir alors détesté l’islam, que je tenais pour responsable de l’éclatement de ma famille. Mon père quitta la maison. Je trouvais que tout ce que les médias disaient de négatif, sur l’islam, était vrai. Mais, étrangement, j’aimais entendre l’adhan (appel à la prière). Je détestais l’islam et il m’apparaissait évident que jamais je ne pourrais être musulmane. Malgré tout, j’éprouvais un très profond respect et énormément d’amour pour ma mère. Mais j’avais de la difficulté à comprendre pourquoi elle nous faisait endurer tout cela. Puis, j’en vins à vouloir comprendre ce qui l’avait attirée vers l’islam, une religion médiévale, elle, une femme éduquée et cultivée. Je finis par lui poser la question et sa seule réponse fut : « Lis la Bible une page après l’autre ».
C’est alors que j’entamai une longue quête spirituelle. J’étais encore jeune, mais Dieu m’avait donné suffisamment de maturité pour que j’arrive à comprendre clairement ce que je lisais. Je découvris de très nombreuses contradictions et erreurs, dans la Bible. J’y trouvai mentionnées des choses qu’aucun chrétien ne met en pratique. J’y trouvai de nombreux illogismes, des pactes rompus, des passages qui semblaient faire référence au prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Mais j’étais très têtue et je refusais de voir la vérité en face. Je continuai d’étudier le christianisme, puis les religions comparées. Mais j’évitais soigneusement l’islam. Vers cette époque, ma mère m’envoya une lettre qui contenait, entre autres, la traduction et la translitération de la sourate al-ikhlas (112) et cette sourate devint une obsession, pour moi. Je la lisais et la récitais plusieurs fois par jour, encore et encore. C’était comme un tasbih,[1] pour moi. Puis, quand j’eus fait tout le tour et que plus aucune écriture religieuse ne m’apporta satisfaction, je me décidai à lire le Coran. Et je fus totalement soufflée! C’était là la vérité que j’avais tant cherchée! Là se trouvaient les réponses à toutes mes questions! Je sus dès lors que j’avais trouvé ma voie. Cela m’avait pris deux ans d’étude, mais j’étais reconnaissante. J’avais alors 15 ans ou peut-être un peu plus.
Je finis par me convertir… à l’aéroport de Mumbai! Je m’y étais rendue pour aller chercher ma mère et je voulais qu’elle soit témoin de ma profession de foi. Elle me confia, plus tard, qu’elle avait prié Dieu de me guider, afin que lorsque tous seraient contre elle, qu’elle ait au moins le soutien de sa fille aînée. Et Dieu avait exaucé sa prière. Allahou Akbar.
Mon frère et ma sœur étaient encore assez jeunes et, par imitation de leur grande sœur, ils acceptèrent l’islam. Nous dûmes déménager à Mumbai, car nous craignions que des gens tentent de nous diviser, i.e. nous, les trois enfants, et ma mère. Nous savions que dans le Kerala, nous n’arriverions jamais à pratiquer notre religion ouvertement. Mumbai était notre seule option et notre décision d’y déménager s’avéra la bonne. Les musulmans que nous y rencontrâmes nous accueillirent à bras ouverts. Nous apprîmes l’arabe, complétâmes nos études et possédons maintenant notre propre maison, alhamdoulillah. Mon père revint vers nous, mais malheureusement, décida de demeurer catholique. Cela ne nous empêche pas de l’aimer et nous le consultons régulièrement lorsque nous avons des décisions à prendre. Il apprend l’islam petit à petit et démontre un très grand respect pour notre religion et sa pratique dans la vie courante. Il est notre soutien et, même s’il n’est pas musulman, il nous élève sans s’ingérer dans notre vie spirituelle, nous protégeant à tout moment, un peu comme Abou Talib, l’oncle du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Le reste de ma famille élargie est toujours farouchement opposée à l’islam, bien qu’ils se soient rendus à l’évidence que nous serions toujours musulmans, incha’Allah. Il nous arrive encore de recevoir des lettres nous invitant à revenir vers le christianisme, mais elles se font de plus en plus rares.
Récemment, nous sommes retournés dans le Kerala pour rendre visite à mes grands-parents et cela nous fit plaisir de retrouver cet endroit familier. Nous étions forts de notre foi en l’islam et nous étions soutenus par Dieu tout au long de notre voyage. Qui sait, peut-être un jour nous sera-t-il possible d’y établir une petite mosquée et un centre islamique, incha’Allah.
Nous sommes maintenant musulmans depuis dix ans, mais nous avons parfois l’impression d’avoir toujours été musulmans.
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