Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 3 de 4)
Description: Une période de questionnement lui ouvre la voie vers la véritable religion de Dieu.
- par Iman Yusuf
- Publié le 04 Feb 2013
- Dernière mise à jour le 04 Feb 2013
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Ma mère devint très occupée par les fêtes qui approchaient, ce qui eut pour résultat de calmer l’atmosphère, à la maison. Mais, dans ma tête, je ne cessais de penser à ma quête spirituelle.
Après l’Action de Grâce, ce furent les parties de Noël qui commencèrent et je fus invitée, par une amie, à assister à une fête étudiante dans un restaurant local. Le groupe que nous formions était assez important et, pour le repas, je me retrouvai assise près d’un homme originaire du Nigéria, qui étudiait au doctorat à l’Université de Pittsburgh.
J’étais fascinée par la tenue traditionnelle qu’il portait et par le drôle de chapeau qui recouvrait sa tête. Il avait un air de bonté, sur son visage, et un sourire éclatant. Nous entamâmes une conversation sur les études.
Lorsque vint le moment de commander notre repas, il me demanda si je pouvais l’aider avec le menu, car, me dit-il, « je ne consomme ni porc ni alcool ». Je l’aidai donc à commander son repas, puis je lui demandai pourquoi il ne pouvait consommer ni porc ni alcool. Souriant, il me dit que c’était à cause de sa religion.
Des cloches se mirent à tinter et des lumières à scintiller dans ma tête; cette religion-là, me dis-je, je n’en avais jamais entendu parler. Je voulus absolument en savoir plus. Et, ayant étudié à peu près toutes les religions qui existaient, je savais exactement quelles questions je voulais lui poser.
« Pourriez-vous me dire, s’il-vous-plaît, quelle est la croyance fondamentale de votre religion? Et quel est le trait de cette religion qui la décrit le mieux? » Sans hésiter et sans cesser de sourire, il répondit : « Nous croyons qu’il n’existe qu’un Dieu unique, qui ne fait pas partie d’une trinité et qui n’a pas de fils ni associés. Il est unique. »
Cela me parut très simple et j’étais d’accord avec ce principe. Je lui dis que je trouvais cela sensé. Il me sourit à nouveau. Je lui demandai alors quel était le statut de la femme, au sein de sa religion. Comme j’avais souffert au sein d’une religion qui n’avait presque rien à apporter aux femmes – et qui les respectait à peine – je retins mon souffle en attendant sa réponse. Je voulais tant entendre une réponse qui m’apporterait satisfaction!
Encore une fois, il me répondit sans hésiter : « Les femmes sont égales aux hommes. Elles occupent essentiellement le même statut et ont les mêmes obligations que les hommes. Elles reçoivent les mêmes rétributions et les mêmes châtiments pour leurs actions. Mais être égales ne veut pas dire identiques. Les hommes et les femmes ont été créés différemment. Ils sont donc égaux, mais différents. »
Je lui demandai comment se manifestaient ces différences. Il me dit : « Au sein du mariage, par exemple; tandis que la musulmane jouit de beaucoup de droits – probablement plus que son mari – elle est aussi dans l’obligation d’obéir à son mari. »
« Obéir à son mari? Humm… dans quel sens? » Il se mit à rire doucement; il était clair qu’on lui avait déjà posé ces questions auparavant. Patiemment, il m’expliqua : « Cela signifie que si une décision doit être prise pour le bien du mariage ou de la famille, bien qu’un homme se doive de consulter sa femme et de lui demander son avis, la décision finale lui revient. »
« Pour mieux illustrer, disons que le mariage est un navire en mer. Un navire ne peut avoir qu’un capitaine, qui est ultimement responsable de sa bonne navigation. Un navire avec deux capitaines est condamné à couler. »
Il me regarda et attendit ma réponse. Aucun contre-argument ne me venait à l’esprit, car je trouvais sensé ce qu’il venait de me dire. J’avais toujours pensé, au fond de moi, que c’était le mari qui était ultimement responsable de sa famille. Je lui posai de plus en plus de questions, sur l’islam, et mon excitation initiale se transforma en véritable exultation.
Tout ce qu’il me disait était d’une logique implacable. Et, dans l’allégresse que je ressentais, je me demandai comment je pouvais n’avoir jamais entendu parler d’islam avant ce jour. Soubhanallah, tout arrive au moment opportun.
Je lui demandai comment je pouvais en apprendre plus sur sa religion et il m’offrit gentiment de me mettre en contact avec des musulmans de la mosquée qu’il fréquentait. Il me dit qu’ils me donneraient un Coran et qu’ils pourraient sans doute répondre à mes questions. Il prit mon numéro de téléphone et promis de m’appeler. J’étais aux anges. Cela se passait le 3 décembre de l’année 1982.
Le lundi matin suivant, je me tenais sur les marches de la bibliothèque locale, devant la porte close, attendant l’ouverture des lieux. Une fois à l’intérieur, j’empruntai tous les livres sur l’islam que je trouvai, c’est-à-dire assez peu, somme toute, et peu fiables, pour la plupart (mais à l’époque, je ne pouvais savoir).
Lorsque j’ouvris le premier livre, l’introduction commençait ainsi : « L’islam signifie la soumission à la volonté de Dieu… » Incroyable! Justement cet état de soumission que je recherchais lorsque j’avais essayé de prier Dieu sans trop savoir comment.
J’avais l’intime conviction, depuis un bout, déjà, que la soumission totale à Dieu était l’unique moyen de trouver la paix dans ma vie. À cet instant précis, je sus que j’avais trouvé la vérité. Je dévorai les autres livres et attendis avec grande impatience qu’Ahmad – le Nigérian que j’avais rencontré – prenne contact avec moi. Et, tel qu’il l’avait promis, il m’appela.
Il me donna le numéro de la mosquée et le nom de la personne à contacter. Tremblant d’excitation, je composai le numéro, priant pour que quelqu’un réponde. Et quelqu’un répondit. L’homme qui répondit à mon appel me dit, avec un très fort accent étranger, que la personne que je tentais de joindre n’était pas là. Nullement découragée, je lui expliquai que j’étais très intéressée à en apprendre plus sur l’islam. Immédiatement, il me dit que j’étais bienvenue et me donna l’adresse de la mosquée, m’invitant à m’y rendre sur-le-champ pour discuter avec lui et recevoir une copie du Coran!
J’étais excitée au-delà de toute expression. Je lui dis que j’y serais un peu plus tard cette journée-là et je nous préparai, ma fille et moi. Je ris, maintenant, en repensant à cette journée. Je voulais bien paraître, alors j’enfilai un tailleur pantalon, bouclai mes cheveux, me maquillai et me parfumai et habillai ma fille de sa plus belle robe!
Je savais que ma fille et moi entamions, ce jour-là, une nouvelle vie. Lorsque je me présentai à la mosquée, la première personne que je croisai, dans l’immeuble, fut une musulmane portant le niqab. Je la trouvai exotique et très belle. Je lui dis que je venais rencontrer un homme qui s’appelait Abdoul Hamid.
Elle me dirigea vers un escalier et me dit : « Vous le trouverez dans le bureau, en haut de l’escalier », dans un parfait anglais, ce qui m’étonna. J’allais apprendre, plus tard, que l’islam n’est pas une religion exclusive aux étrangers. J’avais encore beaucoup à apprendre, mais il y avait une chose que je savais déjà : j’étais sur la bonne voie.
Lorsque j’entrai dans le bureau, toutes les têtes se tournèrent dans ma direction, puis tous les regards se baissèrent. Nul ne me regarda dans les yeux, mais tous souriaient! Des sourires chaleureux, heureux et sincères.
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