Michelle (qui n’avait auparavant aucune religion), Canada
Description: Ayant grandi en famille d’accueil, Michelle est impressionnée par la foi et la patience des musulmans face à l’adversité, ce qui l’amène à étudier et à embrasser l’islam.
- par Michelle
- Publié le 31 Aug 2015
- Dernière mise à jour le 30 Aug 2015
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Bonjour, je m’appelle Michelle. J’habite en Ontario (Canada) et voici comment je me suis convertie à l’islam.
Ma vie, avant l’islam, fut une constante épreuve. Incertaine de ce que je voulais être ou faire de ma vie, hantée par de nombreux souvenirs douloureux de mon enfance, en colère de ne pas avoir eu droit à une enfance normale, mais sachant, tout au fond de mon cœur, qu’il devait y avoir une raison pour laquelle j’étais passée au travers de tout cela, sans trop savoir quelle était cette raison. Je n’ai pas grandi au sein de ma famille. J’ai vécu mon enfance dans les maisons d’étrangers, car j’avais été envoyée en foyer d’accueil à partir de l’âge de 6 ou 7 ans. Je vivais avec des étrangers qui, même s’ils avaient un réel désir de m’aider, ne pouvaient remplacer, à mes yeux, les membres de ma famille. Malgré tout, je serai toujours reconnaissante envers ceux qui m’ont ouvert la porte de leur maison, leur cœur et leur famille et je les aimerai toujours pour cela. J’aimerais souligner que ma vraie famille a toujours fait partie de ma vie et qu’elle m’a toujours aimée; mais j’étais une enfant troublée et ils ont fait ce qu’ils croyaient être le meilleur pour moi.
Enfant, je ne me suis jamais sentie acceptée nulle part. Et, lorsque j’ai traversé l’expérience troublante de l’adolescence, je me suis surtout sentie étrange et anormale. Avec le recul, je me rends compte que certains des mauvais choix que j’ai faits, je les ai faits parce que je souhaitais désespérément être acceptée par les autres et me sentir « normale ». En faisant comme eux, je croyais me faire accepter d’eux.
Je n’ai jamais senti de connexion à aucune religion en particulier, car aucune n’éveillait mon intérêt. Je vivais donc ma vie sans aucune spiritualité, en faisant tout ce que je voulais. Mais même si j’avais un côté rebelle, je ne me suis jamais permise de causer du tort à qui que ce soit. Je crois, d’une certaine façon, que j’étais fâchée contre Dieu à cause de l’enfance douloureuse que j’avais vécue. Je faisais la fête, je buvais et faisais tout ce qui me procurait du plaisir, à l’époque.
En grandissant, je finis par comprendre que ce n’était pas en menant ce genre de vie que j’allais trouver des réponses sur la raison d’être de mon existence. Après avoir tenté, en vain, de répondre à mes interrogations existentielles, je me dis que je n’allais peut-être jamais trouver ces réponses. Je fréquentai même, durant une courte période, une église non-confessionnelle en compagnie d’une de mes superviseures, au travail. Même si j’étais reconnaissante pour sa gentillesse envers moi, je n’y ressentis aucun « appel » vers Dieu. Puis, plusieurs mois plus tard, alors que je ne cherchais plus de réponses à mes questions, une amie m’envoya un email m’invitant à joindre un site de réseautage et je me dis que ce serait sans doute une bonne occasion de faire connaissance avec de nouvelles personnes. Malheureusement, j’entrai en contact avec de très mauvaises personnes et ma vie échappa à tout contrôle. C’est au cours de cette phase de ma vie que je rencontrai quelques musulmans en ligne. Je me mis à clavarder avec eux sur les différences entre nos croyances, nos cultures et nos vies respectives. J’étais impressionnée par la paix et la tranquillité qui se dégageait de leurs écrits, de même que par leur foi inébranlable en Allah. Malgré les embûches, ils demeurèrent présents et disponibles pour moi et m’écoutèrent de manière compatissante lorsque je tombai malade et que je souffris de dépression chronique.
Je réalisai que même si j’avais vécu beaucoup d’épreuves, au cours de ma courte vie, elles faisaient pâle figure comparativement à ce qu’ils vivaient au quotidien dans des pays comme la Palestine ou l’Irak. Ils me confièrent leurs épreuves quotidiennes et ce qu’ils avaient vécu dans le passé. Je fus impressionnée et touchée par l’amour et le soutien qu’ils m’apportèrent. Je trouvais important d’arriver à bâtir des ponts entre eux et moi, car même si je ne pratiquais aucune religion, je croyais en Allah. C’est ainsi que débuta mon cheminement vers l’islam. Je regardais des vidéos et discutais d’islam avec eux. Nous parlions de ce qu’était l’islam, de la façon dont cette religion les aidait au quotidien et dont elle les amenait à vivre une vie à la fois paisible et courageuse. Nous parlions de leur foi inébranlable, des rétributions qu’ils espéraient recevoir pour les épreuves qu’ils traversaient et pour les bonnes actions qu’ils accomplissaient. Je lus beaucoup sur l’islam, sur l’internet, en m’efforçant de chercher mes informations auprès de sources fiables.
C’est ainsi que je voulus en savoir toujours davantage sur cette religion. Tout au fond de mon cœur, je savais que c’était la bonne voie à suivre, pour moi. J’éprouvais toutefois une certaine appréhension à l’idée de me convertir, non pas par crainte du jugement des autres, mais par crainte de ne pas être à la hauteur et de ne pas avoir le courage de suivre cette religion correctement.
En fait, je n’avais pas réellement l’intention de me convertir à l’islam. Je souhaitais simplement élargir ma culture personnelle et tenter de comprendre cette religion. J’éprouvais beaucoup d’admiration et de respect pour l’islam et pour ceux qui le pratiquaient. Ceux-ci gardent une foi ferme et la tête haute en dépit des difficiles épreuves qu’ils vivent. Il y a tant de propagande médiatique contre l’islam, surtout depuis le 11 septembre 2001. Je me disais que, personnellement, je ne serais pas arrivée, comme eux, à composer avec toute cette pression. Et c’est pourquoi je ne voulais pas me convertir; je craignais de ne pas avoir suffisamment de courage et de tout abandonner peu de temps après.
Avec le temps, je devins plus sensible au fait qu’il y a tant de souffrance, de douleur et de désespoir dans le monde. J’étais désolée pour mes amis, ailleurs dans le monde, qui enduraient toutes sortes d’épreuves et je trouvais difficile de ne pouvoir rien faire pour changer leur situation. Je voulais faire ma part et contribuer à faire en sorte que le monde soit meilleur. Après mûre réflexion, je décidai de me convertir à l’islam. Je vis maintenant comme une musulmane. Je suis plus proche de mon Créateur et j’ai établi une véritable connexion avec Lui – Celui qui sait à quel point j’aimerais que ce monde soit libéré de l’oppression, de la peur et de la haine.
J’espère qu’un jour je servirai d’intermédiaire pour guider des gens à l’islam afin qu’ils sentent cet amour d’Allah et mènent une vie remplie d’amour et de paix, comme ce fut le cas pour moi. Ce fut un cheminement difficile, mais ce que j’en retire l’emporte sur la douleur qui l’a marqué et j’en suis reconnaissante. Je me sens encore déchirée, à l’intérieur, quand je lis les nouvelles sur certaines parties du monde qui sont en guerre; mais je me sens moins désespérée qu’auparavant, car je sais qu’au Jour du Jugement, toutes les actions seront jugées. Alhamdoulillah, notre Créateur est Aimant et Miséricordieux. Merci de m’avoir lue… assalam’alaikoum.
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