L’histoire de Moïse (partie 9 de 12) : « Nous les noyâmes dans la mer »
Description: Les enfants d’Israël prennent la fuite.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 25 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 25 Jun 2012
- imprimés: 1,991
- Lus: 489,721 (moyenne quotidienne: 108)
- Évalué par: 80
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Pharaon, de même que la majorité du peuple d’Égypte, s’obstinait à nier l’évidence et à ne pas croire à ces fléaux comme à des signes de la colère de Dieu. Plus d’une fois, ils firent appel à Moïse, puis firent des promesses qu’ils ne tinrent pas. Dieu retira alors Sa miséricorde et ordonna à Moïse de guider son peuple hors d’Égypte.
« Mais lorsque Nous eûmes éloigné d’eux le fléau jusqu’au terme fixé qu’ils devaient atteindre, ils violèrent leur engagement. Alors Nous les rétribuâmes en conséquence: Nous les noyâmes dans la mer pour avoir rejeté Nos révélations et n’y avoir point prêté attention. » (Coran 7: 135-136)
Les espions de Pharaon surent immédiatement que quelque chose de significatif se préparait et Pharaon convoqua en réunion ses plus proches conseillers. Ils décidèrent de lancer toutes leurs troupes armées à la poursuite des enfants d’Israël. Rassembler l’armée prit toute la nuit et les troupes ne quittèrent la ville qu’à l’aube.
L’armée de Pharaon s’avança dans le désert. En un rien de temps, les enfants d’Israël, regardant au loin, arrivèrent à distinguer la poussière que soulevait l’armée sur son passage. Presque au même moment, ceux qui se trouvaient à la tête du groupe atteignaient le rivage de la Mer Rouge.
Les enfants d’Israël se trouvèrent pris au piège. Devant eux, la Mer Rouge; derrière, l’armée de Pharaon. La peur et la panique les gagna et ils se tournèrent vers Moïse. Celui-ci fermait le groupe, à l’arrière, et voyait bien l’armée se rapprocher de plus en plus. Il se fraya un chemin à travers les gens, jusqu’au bord de la mer. Ce faisant, il tenta de les rassurer en leur rappelant de garder la foi et d’avoir confiance en Dieu et il les assura que Dieu ne les laisserait pas tomber.
Moïse, debout sur la rive de la Mer Morte, regarda vers l’horizon. Ibn Kathir rapporte que Josué se tourna vers Moïse et dit : « Devant nous se trouve une barrière infranchissable, la mer, et derrière nous, l’ennemi. Il ne fait aucun doute que nous ne pourrons éviter la mort! » Mais Moïse ne paniqua point : il se tint debout, en silence, et attendit un signe de Dieu, car il savait que Dieu ne manquait jamais à Sa promesse et qu’Il ne manquerait pas à celle qu’Il avait faite de libérer les enfants d’Israël.
À cet instant, alors que la panique s’emparait pour de bon des enfants d’Israël, Dieu dit à Moïse de frapper la mer avec son bâton. Moïse s’exécuta immédiatement. Un vent violent se mit à souffler, l’eau de la mer se mit à tourbillonner et, tout à coup, elle se sépara, créant un chemin entre deux murs d’eau. Et le fond de la mer s’assécha suffisamment pour que les gens puissent y marcher sans crainte.
Moïse guida les gens à travers le corridor qui scindait la mer en deux. Il attendit que la dernière personne se soit engagée dans le passage pour se retourner et voir l’armée de plus en plus proche. Il s’engagea à son tour. Comme le peloton de tête atteignait la rive opposée, la peur s’empara à nouveau des enfants d’Israël, qui implorèrent Moïse de refermer le passage. Mais Moïse refusa : Dieu était manifestement en train de mettre Son plan à exécution et il savait que son peuple serait sauvé, même si l’armée de Pharaon les suivait dans le passage pratiqué dans la mer.
« Et Nous fîmes traverser la mer aux enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et hargne jusqu’à ce que, submergé par les flots, (Pharaon) s’exclame : « Je crois que nul ne doit être adoré en dehors de Celui en qui croient les enfants d’Israël, et je suis du nombre des musulmans! » [Dieu dit] : « Quoi? Maintenant? Alors que jusqu’ici tu étais rebelle et semais la corruption sur terre?! Nous allons aujourd’hui épargner ton corps afin que tu sois un signe pour ceux qui viendront après toi. Mais en vérité, beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes. » (Coran10:90-92)
Ibn Kathir décrit ainsi la mort de Pharaon : « Le rideau tomba sur la tyrannie de Pharaon et les vagues rejetèrent son corps sur la rive occidentale de la mer. Les Égyptiens le virent et comprirent aussitôt que le dieu qu’ils avaient adoré et auquel ils avaient obéi n’avait été, en fait, qu’un être humain incapable d’éloigner la mort de sa propre personne. » Quand Pharaon détenait le pouvoir, la richesse, la santé et la force, il refusait de reconnaître l’existence de Dieu; mais quand il vit la mort tout près de lui, il cria et supplia Dieu, le cœur et l’âme remplis de terreur. Si l’homme se souvient de Dieu dans les moments de tranquillité de sa vie, Dieu se souviendra de lui en temps de détresse.
Des décennies d’oppression avaient marqué de façon indélébile les enfants d’Israël. Des années d’humiliation et de peur constante en avaient fait des êtres ignorants et obstinés. La plupart avaient été privés de confort matériel toute leur vie durant et n’aspiraient qu’à un peu plus d’aise. Les enfants d’Israël croyaient en Dieu; ils venaient tout juste de voir, de leurs propres yeux, l’un des plus extraordinaires miracles, l’un des plus grands signes de la puissance de Dieu. Et pourtant, malgré tout cela, leur cœur convoitait une idole qu’ils avaient vue lors de leur fuite d’Égypte.
« Par la suite, Nous fîmes traverser la mer aux enfants d’Israël. Ils vinrent à passer auprès d’un peuple qui adorait des idoles. Ils dirent : « Ô Moïse ! Fabrique-nous une divinité semblable à leurs dieux. » Il répondit: « Vous êtes vraiment un peuple ignorant ! Le culte auquel ces gens s’adonnent est voué à la destruction; et leur adoration n’a aucune valeur. » Il (ajouta) : « Chercherais-je pour vous une autre divinité que Dieu, alors qu’Il vous a préférés à toutes les autres créatures? » Et (rappelez-vous) lorsque Nous vous avons sauvés du peuple de Pharaon, qui vous infligeait de terribles tourments, massacrant vos fils et épargnant vos femmes. C’était là une énorme épreuve de la part de votre Seigneur. » (Coran 7:138-141)
Dieu avait favorisé les enfants d’Israël. Ils avaient été guidés hors d’Égypte en toute sécurité et ils avaient été témoins de la noyade de leur plus cruel ennemi. Lorsqu’ils eurent besoin d’eau potable, Dieu ordonna à Moïse de frapper une pierre de son bâton, ce qui fit jaillir douze sources d’eau, pour chacune des douze tribus d’Israël, afin qu’il n’y ait aucune dispute entre elles. Dieu leur envoya également des nuages pour les protéger du soleil brûlant et, pour assouvir leur faim, Il leur fit descendre la manne céleste et les cailles. Malheureusement, en dépit de la générosité de Dieu, plusieurs d’entre eux se plaignirent et exigèrent la nourriture à laquelle ils étaient habitués, en Égypte, dont des oignons, de l’ail, des fèves et des lentilles.
Moïse sermonna son peuple et lui rappela qu’il venait tout juste de quitter une vie d’oppression et d’humiliation. Il lui demanda pourquoi il se plaignait, alors que Dieu lui octroyait les meilleures nourritures. Moïse dit : « « Voulez-vous échanger le meilleur pour le pire ? Descendez donc dans n’importe quelle ville ; vous y trouverez certainement ce que vous demandez ! » (Coran 2:61). Tandis que les enfants d’Israël poursuivaient leur chemin vers la terre promise, Dieu leur facilitait leur voyage. Mais c’était un peuple brisé, incapable de s’éloigner du péché et de la corruption.
Ajouter un commentaire