L’histoire de Joseph (partie 2 de 7) : Tromperie et trahison

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Description: Les frères de Joseph le trahissent et Jacob se tourne vers Dieu, avec patience et humilité.

  • par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
  • Publié le 13 Feb 2012
  • Dernière mise à jour le 13 Feb 2012
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« Et Dieu est Souverain en Son commandement; mais la plupart des gens ne le savent pas. » (Coran 12:21)

L’histoire de Joseph confirme clairement que Dieu a le contrôle et le pouvoir sur toute chose.  Car la tromperie et la trahison des frères de Joseph firent en sorte de préparer Joseph à occuper l’incroyable position qu’il allait finir par atteindre.  L’histoire de Joseph nous rappelle l’omnipotence de Dieu et nous fait le récit de Son pouvoir et de Sa suprématie.  L’histoire commence par une trahison, mais se termine par une grande joie, une juste récompense pour la patience et totale soumission à la volonté de Dieu dont fait preuve Joseph tout au long de son épreuve, durant laquelle il est confronté à la tromperie et aux complots des gens qui l’entourent.

La patience qu’acquit Joseph, à travers cette épreuve, en fit l’un des hommes les plus vertueux qui exista, lui qui descendait d’une lignée de prophètes : son père était Jacob, son grand-père était Isaac et son arrière-grand-père, Abraham.

Tromperie et trahison

Quand les frères aînés de Joseph demandèrent la permission de leur père pour emmener Joseph avec eux dans le désert (pour jouer, disaient-ils), la crainte envahit le cœur de Jacob.  Il soupçonna immédiatement une trahison et exprima alors la crainte que le loup ne dévore Joseph.  Il leur dit :

 « Il [Jacob] dit : « En vérité, cela m’attriste que vous l’emmeniez avec vous; et je crains que le loup ne le dévore dans un moment où vous ne ferez pas attention à lui. » (Coran 12:13)

Mais le diable œuvre de manière très subtile et, avec ses paroles, Jacob fournit inconsciemment à ses fils un motif parfait pour expliquer la future disparition de Joseph.  Jacob finit tout de même par accepter et Joseph partit avec ses frères dans le désert.

Ils se rendirent directement au puits et, sans aucun remord, saisirent Joseph et l’y lancèrent.  Joseph, terrifié, se mit à crier et à pleurer, mais ils étaient trop cruels pour ressentir quelque pitié que ce fût envers leur frère.  Ils avaient la conviction qu’un voyageur le trouverait et le vendrait comme esclave.  Tandis que leur jeune frère continuait de crier, ils égorgèrent une petite chèvre de leur troupeau et tachèrent de son sang un vêtement appartenant à Joseph.  Puis, ils firent un pacte où chacun jura de ne jamais dévoiler ce secret et s’éloignèrent, contents d’eux-mêmes.  Terrifié, Joseph s’agrippa à une saillie, dans le puits, et c’est alors que Dieu lui appris qu’un jour, il confronterait ses frères; Il lui dit qu’un jour, il parlerait à ses frères de leur acte odieux, mais que ses frères ne réaliseraient pas qu’il était Joseph.

 « (Un jour), tu leur parleras sûrement de cette affaire sans qu’ils se rendent compte [de ton identité]. » (Coran 12:15)

Les larmes ne sont pas une preuve de vérité

Les frères de Joseph revinrent chez leur père en larmes.  Il faisait alors nuit et Jacob était assis, chez lui, attendant avec angoisse le retour de Joseph.  Les pleurs de ses fils, qu’il entendit de l’intérieur avant même qu’ils n’entrent, confirma sa plus grande crainte.  L’obscurité de la nuit n’avait d’égale que la noirceur de leurs cœurs.  Les mensonges sortirent aisément de leurs bouches, mais Jacob n’était pas dupe.

 « Ils dirent : « Ô notre père!  Nous sommes allés faire une course, entre nous, et nous avons laissé Joseph près de nos effets; et le loup l’a dévoré.  Mais tu ne nous croiras jamais, quand bien même nous te disons la vérité. »  Ils apportèrent sa chemise tachée d’un faux sang. » (Coran 12:17-18)

Dans un recueil d’histoires sur les hommes vertueux qui vécurent après le prophète Mohammed, il y a cette histoire d’un juge musulman qui devait décider du cas d’une vieille dame.  Les détails de l’affaire n’ont pas d’importance, ici, mais il suffit de dire que la vieille dame pleurait et pleurait encore.  Sur la base des preuves qu’on lui avait présentées, le juge la déclara coupable.  Un ami du juge lui dit, plus tard : « Mais elle pleurait et pleurait; elle est vieille, pourquoi ne l’as-tu pas crue? »  Le juge répondit : « Ne sais-tu pas, par le Coran, que les larmes ne sont pas des preuves de vérité?  Les frères de Joseph sont revenus voir leur père en larmes, mais ils avaient quand même commis le crime. »

Jacob et Joseph furent tous deux parmi les hommes les plus nobles qui existèrent.  Le prophète Mohammed a décrit Joseph comme l’homme le plus digne et le plus généreux qui fut.  Lorsqu’on lui demanda qui était l’homme qui craignait le plus Dieu, il répondit : « La personne la plus honorable qui fut est Joseph, le prophète de Dieu, fils d’un prophète de Dieu, fils du plus bien-aimé serviteur de Dieu (Abraham). »[1]  

Tandis que Joseph était assis au fond du puits, terrifié mais toujours aussi soumis à Dieu, Jacob, des kilomètres plus loin, avait le cœur serré par la crainte et la douleur, car il savait que ses fils mentaient.  Il leur dit :

 « Non, votre âme vous a plutôt suggéré quelque chose.  Il ne me reste plus qu’à m’armer d’une belle patience.  Et c’est auprès de Dieu qu’il me faut chercher secours contre ce que vous racontez. » (Coran 12:18)

Jacob était dans un dilemme : qu’allait-il faire?  Il savait que ses fils mentaient, mais quelles étaient ses options?  Comme c’était un homme entièrement soumis à Dieu, il comprit qu’il n’avait aucun pouvoir sur cette affaire et qu’il n’avait d’autre choix que de s’en remettre totalement à Dieu et de se tourner vers Lui avec espoir et patience.

Au fond du puits, Joseph pria.  Le père et le fils se tournèrent vers Dieu dans l’obscurité de la nuit, le cœur à la fois rempli de crainte et d’espoir.   Pour Jacob, le jour se leva sur une période de plusieurs années durant lesquelles il n’aurait d’autre choix que de s’armer de patience et d’avoir confiance en Dieu.  Pour Joseph, les premiers rayons de soleil se pointèrent sur le rebord du puits.  S’il avait pu voir l’horizon, il aurait aperçu une caravane approchant.  Quelques minutes plus tard, un homme fit descendre son seau dans les profondeurs du puits, s’attendant à y trouver de l’eau fraîche.



Footnotes:

[1] Sahih Al-Boukhari

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