Le respect (partie 2 de 3)

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Description: Comment regagner le respect perdu.

  • par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)
  • Publié le 20 Jun 2011
  • Dernière mise à jour le 20 Jun 2011
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Dans ce siècle de progrès technologiques et de communications instantanées, il est devenu fréquent d’entendre les gens parler de respect ou, plus précisément, du manque de respect.  On entend parler de respect pour l’environnement, de respect pour les autres cultures et religions, de respect des uns envers les autres et, la grande mode du 21e siècle : de respect envers soi-même.  Nous n’avons plus de respect envers les politiciens et les gouvernements, mais nous en gagnons envers les grands sportifs et les acteurs.  Nous tentons de respecter la planète en fermant les robinets et en éteignant les lumières.  Nous nous plaignons amèrement de nos vies et du manque de respect que nous sentons à la maison et au travail.  Nous vivons dans un monde à l’envers où nous parlons avec admiration et profond respect des acteurs qui donnent en charité aux pays ravagés par la sécheresse, tandis que nous jetons notre nourriture aux ordures.  Nous versons quelques larmes lorsque nous apprenons que tel chanteur a des problèmes de drogues, mais nous enjambons les itinérants qui nous bloquent le passage, sur les trottoirs.  Nous respectons les scientifiques qui nous mettent en garde contre le réchauffement planétaire, mais nous ignorons les commandements de notre Créateur.  Nous comprenons la signification du respect, mais sommes incapables de parvenir à ce respect.  Car beaucoup d’entre nous ne connaissent plus l’essence même du respect.

Comment retrouver ce respect qui semble, pour plusieurs d’entre nous, inatteignable?  Simplement en suivant les commandements de Dieu et en L’adorant comme il se doit.  Car Dieu dit, dans le Coran (51:56), qu’Il n’a créé les hommes que pour qu’ils L’adorent.  Adorer Dieu équivaut à Le respecter comme Il le mérite et nous amène, par conséquent, à traiter les êtres humains et l’environnement avec respect; et ce respect que nous démontrons fait en sorte que les gens, à leur tour, nous respectent également.  De tous les êtres humains, ce sont les plus pieux et les plus proches de Dieu qui méritent le plus notre respect.  Dans l’article précédent, nous avons parlé des dangers inhérents à la médisance et au commérage et comment les gens qui se rendent coupables de ces péchés ont perdu tout respect pour eux-mêmes et, surtout, pour Dieu.

En tant qu’êtres humains, nous devons tous combattre nos envies et désirs profonds; et l’un des péchés auxquels il est le plus difficile de résister est le commérage.  Cependant, si nous souhaitons vraiment adorer et aimer Dieu de manière appropriée, il est impératif que nous fassions des efforts pour nous débarrasser de cette mauvaise habitude.  Et l’une des façons d’y parvenir est de nous rapprocher de Dieu en méditant sur les versets du Coran et sur les paroles du prophète Mohammed, qui nous rappellent le châtiment de Dieu et nous encouragent à nous repentir.

 « Ou s’imaginent-ils que Nous ne pouvons entendre leurs pensées secrètes ni leurs conseils privés?  Mais si!  Nos envoyés, postés près d’eux, transcrivent tout. » (Coran 43:80)

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a recommandé de faire preuve de retenue devant Dieu.  Il a dit : « Faites preuve de retenue devant Dieu, comme il se doit devant Lui.  Prenez garde à votre tête et à ce qu’elle contient, prenez garde à votre estomac et à ce que vous ingurgitez, et pensez à la mort et au fait que vous redeviendrez poussière. »[1]  Chaque fois que nous nous apprêtons à médire, nous devrions ressentir une honte, au fond de nous, et songer à ce que nous perdons si nous nous laissons aller; nous perdons l’essence même du respect.

Le manque de respect ne fait pas partie de l’islam

Le Prophète rappelait constamment à ses compagnons la gravité de la désobéissance envers Dieu.  Dans plusieurs narrations, il explique les graves conséquences de ne pas respecter les droits des autres.  Il a dit, entre autres : « Celui qui est ruiné, parmi mes fidèles, est celui qui se présente, au Jour de la Résurrection, avec, à son actif, des prières, des dons de charité et des jeûnes.  Toutefois, il a insulté une telle personne, en a frappé une autre et volé les richesses d’une autre.  Et à cause de cela, ses bonnes actions seront utilisées pour dédommager les personnes lésées.  Si, à la fin, il ne lui reste plus de bonnes actions, les péchés de ceux qu’il a lésés seront ajoutés aux siens et il sera alors jeté en Enfer. »[2]  Le véritable croyant s’efforce d’améliorer son comportement et comprend qu’il est responsable de protéger les autres plutôt que de leur manquer de respect.  En islam, les croyants ne se manquent pas mutuellement de respect, pas plus qu’ils ne tolèrent que l’on manque de respect à leurs frères et sœurs en religion.

Une autre façon de se protéger des maux engendrés par le commérage et la médisance est de se tenir à l’écart de ceux qui en sont adeptes.  Dieu dit, dans le Coran :

 « Et quand ils entendent des futilités, ils s’en détournent en disant : « À nous nos actions et à vous les vôtres.  Que la paix soit sur vous! »  (Puis en eux-mêmes se disent) : « Nous n’allons pas débattre avec des ignorants! » (Coran 28:55)

Le Prophète a insisté sur l’importance de fréquenter des personnes vertueuses plutôt que des personnes qui occupent leur temps à des activités futiles et à du commérage inutile.  Il a dit : « La similitude entre un bon compagnon et un mauvais compagnon est comme celui qui vend du musc et celui qui travaille dans une forge.  Celui qui vend du musc vous en donnera peut-être un peu ou, à tout le moins, vous profiterez de sa bonne odeur.  Tandis que celui qui travaille dans une forge roussira peut-être vos vêtements [par inadvertance] ou, à tout le moins, vous fera endurer la mauvaise odeur qui se dégage de lui. »[3]

Fréquenter des personnes pieuses nous aide à éviter la médisance et le commérage, car des amis qui veulent notre bien nous rappelleront les maux et les châtiments associés à un tel comportement.  Il est bon, également, de réfléchir à nos propres défauts et points faibles plutôt que de nous concentrer sur ceux des autres.  L’érudit musulman Hasan al-Basri a dit : « Nous avions l’habitude de nous rappeler les uns les autres que quiconque expose un péché de son frère [en religion] pour lequel son frère s’était déjà repenti, Dieu le châtiera en lui faisant commettre le même péché. »

Nous savons maintenant que la médisance et le commérage sont de graves péchés.  Toutefois, les érudits musulmans ont expliqué que, dans certaines situations, il peut être permis de mentionner les fautes ou les défauts des autres.  Il est permis, par exemple, à une personne opprimée, d’informer les autorités des torts qu’elle subit aux mains d’oppresseurs.  Il est permis à ceux qui voient des choses immorales d’en informer ceux qui ont les capacités d’y mettre un terme.  Il est permis de mentionner les fautes et défauts des gens lorsque l’on cherche conseil auprès de savants religieux.  Il est permis de parler d’une personne en la décrivant (aveugle, sourde, handicapée, etc) dans la mesure où ce n’est pas fait avec mépris ou pour se moquer.  Enfin, il est interdit de taire les défauts d’une personne que l’on connaît lorsqu’une tierce personne nous demande notre avis sur elle, soit dans le but d’un mariage ou dans le cadre de transactions commerciales.

Mais même dans ces situations, le respect (ou son absence) demeure présent.  Opprimer une personne revient à lui manquer de respect.  Se comporter de façon immorale revient à manquer de respect à la société.  Et tromper une personne qui vient nous demander conseil, c’est aussi manquer de respect.  Si nous sentons que les gens nous manquent de respect, nous devons nous pencher sur nos propres péchés et nous tourner vers Dieu, repentants.  Si l’essence même du respect est absente de nos vies, nous pouvons la regagner en adorant Dieu comme il se doit.  L’islam nous enjoint de faire preuve de respect envers Dieu en Lui obéissant; et en Lui obéissant, on ne peut que respecter les autres et se respecter soi-même.



Footnotes:

[1] At-Tirmidhi

[2] Sahih Mouslim.

[3] Ibid.

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