Le lien entre le corps et l’âme
Description: L’adoration, en islam, implique à la fois le corps et l’âme et entraîne une personne à devenir un meilleur être humain.
- par islamtoday.net
- Publié le 21 Nov 2016
- Dernière mise à jour le 31 Jan 2021
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Le dualisme entre le corps et l’âme est très manifeste dans le monde physique. Le corps est subordonné à l’âme qui, elle, est en charge. Les deux sont toutefois indispensables l’un à l’autre. L’âme est le maître, tandis que le corps est son serviteur obéissant.
Beaucoup de gens s’occupent quasi entièrement de leurs besoins physiques, tout en négligeant leurs besoins spirituels, auxquels ils ne pensent presque jamais.
Nous n’avons qu’à constater le grand nombre d’institutions de toutes sortes qui s’occupent des aspects matériels de nos vies et le comparer à la rareté de celles qui s’occupent des besoins de l’âme – la mosquée étant l’une d’elles.
Notre corps a des droits et des exigences. Mais quelle valeur notre corps a-t-il s’il n’a pas d’âme? Sans âme, ce n’est qu’un simple corps, peu importe qu’il soit beau, fort ou bien modelé. Si l’âme le quitte, il ne devient qu’une enveloppe vide. Sa beauté ne peut réellement s’affirmer qu’en présence de l’âme.
Si nous tentons d’appliquer ce concept au contexte islamique, nous remarquons tout de suite que tous nos actes d’adoration (incluant la prière, le jeûne, la zakah et le Hajj) requièrent à la fois la participation du corps et de l’âme.
La chose regrettable qui afflige les gens des Écritures – les fidèles de Moïse et de Jésus (que la paix soit sur eux) – de même que de nombreux fidèles de Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), est qu’ils se soucient démesurément de leur apparence physique, aux dépends de leur âme. Se soucier des aspects apparents de l’adoration peut être bon (quoique parfois, les gens exagèrent), mais un tel souci ne devrait pas nous faire oublier le sens profond de l’adoration.
Les aspects apparents (physiques) de nos prières sont les positions debout, incliné, prosterné et assis. Et ce sont là des aspects au sujet desquels les musulmans posent souvent de nombreuses questions détaillées.
Les aspects spirituels de nos prières sont la dévotion, l’humilité et la soumission à Dieu, en toute sincérité. Cela implique de reconnaître la grandeur de Dieu et sa divinité, qui nous inspirent de la vénération, de même qu’une crainte mêlée d’admiration.
Y a-t-il un lien entre les aspects physiques et spirituels de nos prières? Bien sûr. Quand nous mettons à exécution les aspects physiques de la prière, nous obéissons au commandement de notre Seigneur en respectant l’un des piliers de notre foi. En même temps, nous comprenons qu’il y a une sagesse derrière ces actes d’adoration et il nous arrive même de comprendre cette sagesse.
On pourrait dire la même chose du jeûne. Pourquoi jeûnons-nous? Il va pourtant de soi que Dieu n’a pas besoin de notre jeûne.
Dieu dit :
« Ô hommes! C’est vous qui avez besoin de Dieu. Et Dieu est Celui qui Se suffit à Lui-même, le Digne de louanges. » (Coran 35:15)
Le Prophète a dit : « Quiconque ne cesse de dire des mensonges et de commettre des péchés [pendant qu’il jeûne], Dieu n’a pas besoin de son jeûne. » [1]
Nous savons que Dieu n’a pas besoin de nous cessions de manger et boire.
Le Prophète rapporte ainsi les paroles de Dieu : « Ô Mes serviteurs! Si le premier et le dernier d’entre vous, les humains et les djinns ensemble s’unissaient pour former le cœur de l’homme le plus pieux, cela n’augmenterait aucunement Ma domination. Et si le premier et le dernier d’entre vous, les humains et les djinns ensemble s’unissaient pour former le cœur du plus grand pécheur, cela ne diminuerait en rien Ma domination. » [2]
Le jeûne n’a pourtant pas été prescrit pour nous punir en nous faisant souffrir de faim et de soif. Dieu dit :
« Pourquoi Dieu vous infligerait-il un châtiment si vous êtes reconnaissants et croyants? Dieu reconnaît le bien et Il est Omniscient. » (Coran 4:147)
Durant le pèlerinage, le Prophète vit un vieil homme soutenu de chaque côté par ses fils. Il demanda : « Que lui arrive-t-il? »
Ils répondirent : « Il a fait le serment de marcher. »
Le Prophète répondit : « Dieu n’a pas besoin du châtiment que s’inflige cet homme. » Et il ordonna à l’homme de monter à dos d’animal.[3]
Le jeûne nous a-t-il été prescrit, alors, pour nous mériter des bénédictions et des rétributions?
Il ne fait aucun doute que Dieu accorde une récompense énorme à Ses serviteurs lorsque ceux-ci jeûnent pour Lui. Le Prophète a dit : « Quiconque jeûne en cherchant la rétribution de cet acte, tous ses péchés passés lui seront pardonnés. » [4]
Les rétributions et les bénédictions que nous recevons pour notre jeûne, nos prières et nos dons en charité sont là pour nous encourager à accomplir ces bonnes actions.
Mais la question demeure : pourquoi jeûnons-nous? Pourquoi récoltons-nous une aussi grande récompense pour le faire? Et pourquoi prions-nous et faisons-nous le pèlerinage?
Nous le faisons pour deux raisons :
Nous le faisons pour développer notre foi et notre caractère moral sur la base de la piété et de la certitude. Dieu dit, au sujet du jeûne :
« Ô vous qui croyez! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux avant vous; peut-être deviendrez-vous pieux. » (Coran 2:183)
Sur la prière, Dieu dit :
« Certes, la prière préserve de l’indécence et des actes d’injustice. » (Coran 29:45)
Au sujet du pèlerinage, Il dit :
« Quiconque souhaite l’accomplir, [qu’il se rappelle alors] : point de rapports intimes ni d’insultes ni de disputes durant le pèlerinage. » (Coran 2:197)
Et au sujet de la zakah, Il dit :
« Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les béniras et les purifieras (de leurs péchés). » (Coran 9:103)
Tous les actes d’adoration visent à bâtir le caractère d’une personne et à parfaire sa conduite morale, ses croyances et sa foi. Notre adoration vise à nettoyer et revitaliser notre cœur, le libérant de basses qualités telles la tromperie, l’avarice, la rancœur et la luxure.
La deuxième raison vise à améliorer nos relations avec les autres. En développant notre caractère et en cultivant certaines valeurs, nous sommes plus à même de respecter les droits d’autrui et ce, à tous les niveaux.
Cela inclut les relations entre mari et femme, entre parents et enfants, puis entre voisins et entre le gouvernement et ceux qu’il gouverne. Même les droits des animaux et de l’environnement sont ainsi préservés.
Tous les actes d’adoration prescrits à l’humanité dans le cadre de l’islam et des religions l’ayant précédé font partie d’un programme visant à remplir ces deux objectifs : former l’individu et développer ses relations avec les autres.
Quelle signification peut bien avoir le jeûne pour une personne qui ne fait que se priver de manger et de boire, tout en commettant des actes répréhensibles comme mentir et maltraiter les autres? Que penser des actes illicites commis durant le mois de Ramadan et durant le jeûne, dans la journée? Comment une personne peut-elle mener ce genre de double vie, où ses actes d’adoration sont aux antipodes des actions qu’elle pose au quotidien? Comment expliquer que les actes d’adoration de cette personne ne se reflètent pas dans ses relations avec les autres?
Nous devrions nous demander s’il viendra un moment où notre adoration passera d’un simple acte dénué de toute substance à une réalité riche de sens, visant à remplir un objectif profond et noble. Et s’il viendra un moment où notre adoration finira par affecter notre personnalité, faisant de nous des personnes intègres qui remplissent leurs devoirs, reconnaissent leurs défauts et cherchent à s’améliorer avant de juger les autres de manière précipitée.
Ce n’est que lorsque ces changements deviendront réalité que notre adoration prendra tout son sens.