Les principes du développement de soi en islam (partie 2 de 3)
Description: Perspective islamique sur le développement de soi. Partie 2 : répondre de ses actions et se purifier.
- par Syed Imtiaz Ahmad
- Publié le 24 Jul 2017
- Dernière mise à jour le 24 Jul 2017
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Se purifier de la corruption
Nous nous lavons régulièrement les mains avant de toucher de la nourriture parce que nos mains entrent en contact avec plusieurs surfaces, sur lesquelles elles récoltent toutes sortes de germes et de bactéries. Nous lavons nos vêtements lorsque nous avons sué dedans ou que nous les avons salis. Nous prenons régulièrement une douche pour rester propres et en bonne santé et pour ne pas offenser les autres avec nos odeurs corporelles. Mais nous pensons rarement à purifier notre esprit afin qu’il reste en bonne santé. Il y a tant de choses que nous voyons et que nous entendons qui peuvent facilement corrompre notre esprit. Nous pouvons, par exemple, à tout hasard, voir une personne profiter d’une situation pour voler un objet. Cela laisse une impression sur notre esprit et, plus tard, si nous sommes placés devant la même situation, nous pourrions être tentés de faire la même chose. Nous voyons des gens qui ont réussi, dans la vie, en mentant et en trichant, et notre esprit peut finir par trouver acceptables ces comportements, surtout quand ces tricheurs et ces menteurs sont présentés comme des exemples à suivre. Un enfant peut vivre de l’abus aux mains de parents que l’entourage considère respectables. En grandissant, cette mauvaise influence fera en sorte qu’il devienne tout aussi hypocrite.
Notre vue et notre ouïe sont indispensables à notre apprentissage et notre développement. Elles peuvent nous aider à atteindre notre plein potentiel, mais il faut savoir en user de façon avisée. Sinon, ce que nous voyons et entendons peut nous influencer négativement et nous freiner dans notre développement.
Comment nous purifier des influences néfastes qui nous entourent? Il nous faut d’abord faire la distinction entre ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas en nous guidant à l’aide de quelques principes. Nous pouvons appeler cela l’exercice de l’esprit et, comme d’autres formes d’exercices, il requiert une approche équilibrée.
Le processus de purification de l’âme est connu, en islam, sous le nom de tazkiyyah. Avant de s’adonner à la tazkiyyah, il faut d’abord reconnaître le fait que l’esprit est susceptible de devenir corrompu. Cette corruption peut être le fait d’éléments acquis en son for intérieur ou alors d’influences extérieures, ou les deux. Cependant, il est clair qu’indépendamment des influences extérieures, chaque personne est toujours responsable des actions qu’elle commet. Le système légal nous force à répondre de nos actes et Dieu nous oblige à faire de même si nous enfreignons Ses commandements. Nul ne peut utiliser comme excuse que le diable l’a poussé à commettre un acte répréhensible ou qu’une personne l’a influencé à faire telle ou telle chose. Si nous nous faisons arrêter pour excès de vitesse sur l’autoroute, nous ne pouvons demander d’être absous simplement parce que d’autres, autour de nous, font aussi de l’excès de vitesse. Dieu voit et entend tout. Tout comme les limites de vitesse existent pour nous protéger et protéger les autres, les lois divines existent pour notre propre bien. Le fait de répondre de nos actes, en islam, s’appelle mas’ouliyyah. Pour que la purification de l’âme soit un succès, il faut d’abord savoir reconnaître que le monde qui nous entoure est susceptible de polluer notre esprit, que notre âme peut se corrompre elle-même sous ses propres pulsions et que nos désirs peuvent prendre le dessus sur elle et nous mener tout droit à notre perte. Dieu dit, dans le Coran :
« L’âme (de l’être humain) l’incite au mal. » (Coran 12:53)
Chaque être humain naît avec une âme pure et dénuée de toute corruption ou impureté. La disposition naturelle de chaque âme humaine est de faire le bien. Mais en grandissant, l’enfant est exposé à divers stimuli, qu’il reçoit à travers ses cinq sens et qui affectent la pureté de son âme. C’est pourquoi ses parents doivent porter une attention particulière à ce à quoi l’enfant est exposé. Libérer l’esprit de ces influences négatives est un processus de purification appelé tazkiyyah. Les versets coraniques suivants illustrent ce concept :
« Par l’âme et Celui qui l’a parfaite et qui l’a rendue apte à juger de ce qui est bien et de ce qui est mal. Réussira, certes, celui qui la purifie de ses péchés, tandis que sera perdu celui qui la corrompt. » (Coran 91:7-10)
« Quant à celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur et qui aura préservé son âme de ses (mauvaises) passions, il aura le Jardin pour refuge. » (Coran 79:40-41)
Malgré tous les efforts qu’une personne peut fournir pour purifier son âme, des influences négatives sont toujours susceptibles de l’atteindre. C’est pourquoi nous commettons des erreurs et des péchés. Et qu’arrive-t-il lorsque cela se produit? Un esprit humain bien développé sait reconnaître ses propres erreurs (ce qu’on appelle, en arabe, nafs-e-lawwama). Il réagira en admettant qu’il a fait quelque chose de répréhensible, acceptera cet échec avec humilité et réfléchira aux moyens qu’il pourra utiliser, à l’avenir, pour éviter qu’une telle situation se reproduise. Cependant, l’esprit borné (nafs-e-ammara) verra comme indigne le fait de reconnaître ses torts et sera, par la suite, encore plus enclin aux erreurs et aux péchés. Lorsqu’une personne reconnaît ses torts, tout en ayant l’intention de ne pas les répéter, elle s’adonne à un acte de purification de soi, ce qui s’inscrit dans le cadre d’un développement de soi qui est sain. À l’opposé, la personne qui refuse d’admettre ses torts se dirige tout droit vers une plus grande corruption de son âme.
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