L’histoire de Joseph (partie 6 de 7) : L’importance des rêves
Description: Nouvellement relâché de prison, Joseph occupe une position élevée au sein du gouvernement égyptien et fait face à une surprise de taille.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 27 Feb 2012
- Dernière mise à jour le 27 Feb 2012
- imprimés: 738
- Lus: 163,111 (moyenne quotidienne: 35)
- Évalué par: 132
- Envoyés: 1
- Commentés: 0
Le prophète Mohammed a dit : « Chaque prophète a été envoyé uniquement à sa nation, mais pour ma part, j’ai été envoyé à l’humanité tout entière. »[1] Dieu envoya Joseph, fils de Jacob, au peuple d’Égypte et le dota d’aptitudes facilement observables qui étaient très significatives pour les gens à qui Joseph était envoyé. À l’époque de Joseph, l’interprétation des rêves faisait partie de la culture des gens, qui y attachaient beaucoup d’importance. Le prophète Jacob, les compagnons de cellule de Joseph et le roi d’Égypte firent tous des rêves lourds de sens.
Quand le roi entendit l’interprétation qu’avait faite Joseph de son rêve, il fut stupéfait et fit libérer Joseph. Mais celui-ci refusa de quitter la prison tant que son nom ne serait pas blanchi. Il voulait que son maître (al-Aziz) ait la certitude qu’il n’avait jamais cherché à trahir sa confiance. Il demanda respectueusement que le roi enquête sur cette affaire. Curieux, le roi fit appeler l’épouse d’al-Aziz, de même que ses compagnes.
« (Le roi), donc, (envoya chercher ces femmes) et leur demanda : « Que s’est-il passé lorsque vous avez tenté de séduire Joseph? » Elles dirent : « Dieu nous préserve! Nous ne connaissons rien de mauvais à son sujet. » Et la femme du gouverneur dit : « L’heure de vérité a sonné : c’est moi qui ai voulu le séduire. Et il est, vraiment, du nombre des véridiques. » (Coran 12:51)
Une fois son innocence établie, Joseph fut amené devant le roi. Après avoir entendu les paroles de Joseph, le roi fut encore plus impressionné par sa personne et lui octroya une position de haut rang. Joseph dit : «Confiez-moi la gestion des dépôts de ce territoire; je suis certes un gardien avisé et intègre. » (Coran 12:55) En islam, il n’est pas permis de demander un poste d’autorité ou de parler de soi-même de manière à se vanter. Pourtant, quand Joseph demanda au roi de lui confier la gestion des dépôts, c’est exactement ce qu’il fit.
Les érudits musulmans ont expliqué, à ce sujet, que lorsqu’une personne sait qu’elle est la seule qui soit apte à occuper un poste particulier, il est alors permis de demander le poste. Et si une personne est inconnue dans une communauté, il lui est également permis de présenter ses qualités. Joseph savait quelles épreuves l’Égypte s’apprêtait à traverser et il se savait capable d’administrer les choses en période de famine. Pour lui, s’abstenir de demander cette position aurait été un geste irresponsable. C’est ainsi que le jeune garçon trahi par les siens et jeté au fond d’un puits se retrouva ministre des finances d’Égypte. Sa patience et sa persévérance et, par-dessus tout, sa soumission totale à la volonté de Dieu, l’avaient amené à cette position. Joseph savait cependant que la plus grande récompense pour sa patience et sa vertu, il allait la trouver dans l’au-delà.
Joseph rencontre ses frères
Le temps passa. Durant les sept années de prospérité, Joseph prépara le pays à affronter la famine à venir. La sécheresse et la famine que Joseph avait prédites affecta non seulement l’Égypte, mais les pays limitrophes, incluant celui où vivaient Jacob et ses fils. Joseph administra si bien les affaires d’Égypte qu’il y eut suffisamment de céréales en réserve pour nourrir le peuple d’Égypte et ceux des pays limitrophes. Comme la vie devenait de plus en plus difficile et la nourriture, de plus en plus rare, les gens commencèrent à affluer en Égypte pour acheter du grain, que Joseph leur vendait à très bon prix.
Parmi ceux qui vinrent faire des réserves en Égypte, il y avait les dix frères de Joseph. Lorsqu’ils se retrouvèrent en présence de Joseph, ils ne le reconnurent pas. Celui-ci regarda ses frères et c’est à ce moment qu’il sentit à quel point son père et son jeune frère, Benjamin, lui manquaient. Il les salua de manière respectueuse, leur posa des questions sur leur famille et leur pays et leur expliqua que les rations de grain étaient distribuées par personne présente. Par conséquent, s’ils avaient amené avec eux leur jeune frère, ils auraient reçu une ration de plus. Joseph espérait ainsi les encourager à amener Benjamin avec eux et il alla même jusqu’à dire que sans leur jeune frère, ils ne recevraient rien du tout.
« Et si vous ne me l’amenez pas, il n’y aura plus de provisions pour vous, chez moi, et vous ne m’approcherez plus. » (Coran 12:60)
Lorsqu’ils retournèrent chez leur père, le prophète Jacob, ils lui expliquèrent que nul grain ne leur serait remis à moins qu’ils n’y retournent avec leur frère Benjamin. Ce dernier était devenu très proche de son père, surtout après la disparition de Joseph. Se souvenant de la perte de son fils, Jacob ne voulut pas se séparer de Benjamin. Mais encore une fois, ses fils lui promirent de prendre grand soin de leur jeune frère et, à nouveau, Jacob sentit son cœur se serrer. Les frères découvrirent alors que l’argent qu’ils avaient donné pour le grain leur avait été secrètement remis.
Jacob avait totalement confiance en Dieu et leur donna donc la permission d’emmener Benjamin avec eux à la seule condition qu’ils jurent, au nom de Dieu, de le protéger. Bien que Jacob fût particulièrement proche de ses fils Joseph et Benjamin, il aimait tous ses fils. Ils étaient forts et compétents, mais Jacob craignait que quelque chose ne leur arrive sur la route. Pour minimiser les risques, il leur fit promettre d’entre dans la ville par différentes portes. Il leur dit :
« Et il ajouta : « Ô mes fils! N’entrez pas [dans la cité où vous allez] par une seule (et même) porte, mais entrez par des portes différentes. Je ne peux cependant vous être d’aucune utilité contre Dieu, car la décision n’appartient qu’à Lui; c’est en Lui que je place ma confiance, et c’est à Lui que s’en remettent ceux qui cherchent un appui solide. » (Coran 12:67)
Les fils de Jacob retournèrent en Égypte, entrèrent par différentes portes et se rendirent voir Joseph pour récupérer les provisions promises. Au cours de cette rencontre, Joseph prit Benjamin à part et lui révéla qu’il était son frère disparu depuis longtemps. Les deux s’enlacèrent, le cœur rempli de joie. Joseph demanda à son frère de garder le secret pour un certain temps. Après avoir donné leur grain à ses frères, Joseph fit en sorte que l’on place secrètement un bol d’or dans le sac de Benjamin et, selon son plan, quelqu’un s’écria alors : « Ô caravaniers! Vous n’êtes que des voleurs! » (Coran 12:70)
Ses frères se retournèrent, stupéfaits, car ils savaient bien qu’ils n’étaient pas des voleurs. Ils s’informèrent au sujet de l’objet volé et furent étonnés d’apprendre qu’il s’agissait d’un bol d’or appartenant au roi. On leur dit que quiconque le rendrait à son propriétaire recevrait, en récompense, suffisamment de grain pour charger un chameau. Les frères de Joseph jurèrent n’avoir aucune idée de qui était le voleur. Ils assurèrent qu’ils n’étaient point des voleurs et qu’ils n’étaient certainement pas venus en Égypte pour commettre des actes malveillants. L’un des hommes de Joseph demanda aux frères : « Quel est le châtiment pour celui qui vole? » Ils répondirent que sous la loi du prophète Jacob, celui qui vole devient esclave. Joseph ne voulait pas que son frère soit châtié selon les lois d’Égypte, car il cherchait une occasion de garder son jeune frère avec lui pendant que les autres retourneraient chez leur père. On fouilla donc les sacs et le bol d’or fut trouvé dans le sac de Benjamin.
Ajouter un commentaire