Moussa Caplan, ex-juif, USA
Description: Âgé d’à peine 15 ans, Moussa décrit comment une étude comparative entre le judaïsme et l’islam a éveillé son intérêt pour ce dernier et l’a amené à se convertir.
- par Moussa Caplan (édité par IslamReligion.com)
- Publié le 18 Jan 2010
- Dernière mise à jour le 18 Jan 2010
- imprimés: 315
- Lus: 14,854 (moyenne quotidienne: 3)
- Évalué par: 155
- Envoyés: 1
- Commentés: 1
Avant ma conversion à l’islam, je menais la vie typique d’un garçon de religion juive. Bien que ma famille ne soit pas très attachée aux traditions, j’ai appris le judaïsme de juifs traditionnels. Je fréquentais une synagogue orthodoxe et une école juive orthodoxe. Je vivais, et vis toujours, dans une communauté juive peu diversifiée des États-Unis. Et comme le judaïsme occupait une place importante, dans ma vie, je n’avais aucun ami non-juif. Mais il y a un an, environ, je me mis à clavarder de plus en plus souvent, sur internet, et, peu à peu, des musulmans vinrent s’ajouter à ma liste de contacts. C’est ainsi que je développai un véritable intérêt pour l’étude des autres religions.
Je me concentrai surtout sur l’islam, car je savais qu’à la base, cette religion n’est pas très différente du judaïsme. Nous avons plusieurs prophètes en commun, de même qu’un certain nombre de valeurs morales et, plus important encore, nous adorons le même Dieu, Allah. Même si je connaissais bien l’islam et que je savais qu’il s’agissait d’une religion de paix, je ne peux prétendre que je n’entretenais aucun préjugé à son égard. Je m’estimais chanceux de connaître autant de musulmans(es) en ligne; l’une était ma copine,[1] que je considérais comme mon guide vers l’islam. C’est elle qui me guida aux portes de l’islam, et Allah me les fit traverser...
Je décidai d’étudier de plus près les religions en général. Ce faisant, je découvris maintes failles dans ma propre religion. Selon l’Ancien Testament, le prophète Aaron aurait commis le pire péché qui soit : sous la pression des gens qui attendaient avec lui le retour de Moïse du Mont Sinaï, il aurait construit une idole.
Comment un aussi grand prophète aurait-il pu commettre un des trois péchés qui sont si graves que la mort leur est préférable? Dans le Coran, Moïse revient et trouve les juifs en train d’adorer un veau d’or. Il croit d’abord qu’il s’agit de l’œuvre d’Aaron et s’emporte contre lui. Mais il découvre ensuite que ce sont d’autres hébreux qui fabriquèrent cette idole. Il y a beaucoup à apprendre de cette histoire.
Une nation guidée par Dieu pourrait-elle recevoir le pardon pour un pareil péché? Mon point de vue, sur cette histoire, rejoint le point de vue de l’islam, qui affirme que l’Ancien Testament a été modifié avec les années. Dans le passé, il y a eut trois cohanim (leaders religieux du Saint Temple) de corrompus. Il est plus que probable qu’ils aient eu l’occasion de modifier certaines lois juives pour les rendre plus faciles à observer et pour qu’elles demandent moins du temps des croyants, afin que ceux-ci aient plus de temps pour travailler et faire plus d’argent.
Ce qui m’a également attiré vers l’islam, ce sont les vérités scientifiques que l’on retrouve dans le Coran. Par exemple, le Coran a parlé du développement embryonnaire humain longtemps avant que ses détails ne soient découverts par les scientifiques :
« Nous avons certes créé l’homme d’un extrait d’argile. Puis Nous en avons fait une goutte de sperme dans un réceptacle solidement fixé. Ensuite, Nous avons fait de cette goutte de sperme un caillot sanguin, et Nous avons façonné ce caillot en un amas de chair à partir duquel Nous avons dessiné des os, que Nous avons ensuite revêtus de chair. Puis Nous l’avons fait se développer en une nouvelle création. Béni soit Dieu, le Meilleur des créateurs! » (Coran 23:12-14)
Le Coran parle également de la formation des montagnes et des différentes couches de l’atmosphère. Ce ne sont que quelques-uns des faits scientifiques mentionnés dans le Coran il y a de cela 1400 ans, donc des siècles avant qu’ils ne soient découverts par les scientifiques.
Ce sont là certains des facteurs qui m’ont amené à m’interroger sérieusement sur la vérité et sur la réalité de cette vie. En arabe, le mot « islam » vient du mot « salama », qui signifie « se soumettre ». Les termes « pureté » et « paix » proviennent de la même racine. Islam est un terme dérivé d’un verbe : quiconque se soumet à Allah et croit en tous les prophètes qu’Il a envoyés est un musulman. Plusieurs des grands prophètes mentionnés dans l’Ancien Testament ont vécu avant l’instauration du judaïsme et la tribu de Judée; ils se soumettaient à Dieu et étaient donc musulmans. Nous devons vivre comme ont vécu les prophètes, car ils étaient les meilleurs exemples de l’humanité.
Je savais que comme j’étais très jeune et que je vivais dans un quartier presque exclusivement juif, mes nouvelles croyances seraient difficilement acceptées par mes pairs. Mes parents et ma famille élargie sont très respectueux, mais je ne sais comment ils réagiraient s’ils apprenaient que leur fils s’est converti à l’islam. Alors pour l’instant, il m’est impossible de vivre mon islam ouvertement, mais grâce à Allah, j’arrive tout de même à faire mes cinq prières quotidiennes, à étudier l’islam sur internet et au moins, je peux croire en un seul Dieu et l’exprimer sans crainte. D’une certaine façon, cela demeure difficile, car je deviens plus émotif que le commun des mortels lorsque survient un débat sur un sujet qui touche de près les musulmans. Quand je parle d’Israël, c’est toute ma famille qui soutient cet État et qui ignore ce qui s’y passe réellement, alors que je défends les Palestiniens et fais valoir qu’ils méritent d’être mieux traités. Lorsqu’ils en parlent, je me sens vite offensé, surtout lorsqu’ils font mention de la « terre sainte juive » ou de la « terre promise ».
Comme je n’ai pas encore dévoilé ma conversion à mes parents, je ne peux assister aux prières à la mosquée. Comme je l’ai mentionné précédemment, je vis dans un secteur très peu diversifié et toutes les mosquées sont assez éloignées. Je n’ai jamais eu l’occasion de prononcer la shahadah devant des témoins, même si je l’ai prononcée devant le meilleur de tous les témoins : Allah. Lorsque, dans un an, j’aurai 16 ans, incha’Allah (si Dieu le veut), je pourrai peut-être conduire jusqu’à la mosquée. Le plus important, pour l’instant, est de m’améliorer en tant que personne, en tant que musulman. J’évite les mauvaises fréquentations, ces jeunes qui se droguent, qui boivent, regardent de la pornographie et volent. Ce n’est pas toujours évident d’éviter les mauvaises personnes, mais je fais de mon mieux. Et j’espère qu’avec le temps, je deviendrai ce genre de musulman qu’Allah souhaite nous voir tous devenir.
Si vous souhaitez étudier le Coran, je vous conseille de le lire par vous-mêmes et d’éviter les sites web biaisés, car ils présentent souvent des versets incomplets ou mal traduits. [...]
À travers cette expérience, j’ai découvert qu’en réalité, je n’avais pas trouvé l’islam comme tel, mais que j’étais redevenu musulman, que j’étais revenu à ma nature première. Et durant mon cheminement entre l’obscurité et la lumière, je suis devenu plus fort, plus spirituel, et un meilleur être humain. Qu’Allah nous guide tous vers cette vérité vers laquelle j’ai moi-même été guidé.
Ash-hadou an la ilaha illa Allah, wa ash-hadou anna Mohammed rassoulou Allah![2]