Le premier pilier de l’islam: la profession de foi
Description: Voici une introduction au premier pilier de l’islam, c’est-à-dire la profession de foi, ou shahada, et aux différents sens qu’elle comporte. La shahada stipule que nul ne doit être adoré à part Dieu et que Mohammed est le messager de Dieu.
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Tous les musulmans croient aux « six articles de la foi » et sont dans l’obligation de se conformer aux « cinq piliers » de l’islam, qui sont :
1. La profession de foi, ou shahada
2. La prière rituelle, ou salat
3. La charité obligatoire, ou zakat
4. Le jeûne, ou sawm
5. Le pèlerinage, ou Hajj
Le premier pilier
La profession de foi:
La shahada est la profession de foi musulmane et le premier des « cinq piliers » de l’islam. Le mot shahada, en arabe, signifie « attestation ». La shahada consiste en l’attestation de deux choses :
(a) Que nul ne mérite d’être adoré à part Dieu (Allah)
(b) Que Mohammed est le messager de Dieu (Allah)
Le musulman est celui qui atteste que « nul ne mérite d’être adoré à part Dieu et Mohammed est le messager de Dieu ». Une personne devient musulmane en prononçant cette courte déclaration.
Chaque musulman doit prononcer la shahada au moins une fois en toute connaissance de cause et avec un assentiment total du cœur. Les musulmans la prononcent en se réveillant le matin et avant de se coucher, le soir. Elle est répétée cinq fois lors de chaque appel à la prière, dans chaque mosquée. Le Paradis a été promis à chaque personne dont les dernières paroles, avant de mourir, sont celles de la shahada.
La plupart des gens qui connaissent mal l’islam ont une notion erronée du mot Allah, utilisé par les musulmans pour nommer Dieu. Allah est le véritable nom de Dieu, en arabe, comme Elah, ou plus souvent Elohim, est le nom araméen de Dieu utilisé dans l’Ancien Testament. Allah est également Son nom personnel en islam, comme Yahvé est Son nom personnel dans le judaïsme. Cependant, alors qu’en hébreu Yahvé signifie « Celui qui est », Allah, en arabe, signifie, au sens large, « La seule véritable divinité digne d’être adorée ». Les juifs et les chrétiens qui parlent arabe utilisent également le mot Allah lorsqu’ils parlent de l’Être Suprême.
(a) Nul ne mérite d’être adoré à part Dieu (Allah)
La première partie de la profession de foi stipule que Dieu a le droit exclusif d’être adoré, de façon discrète et de façon manifeste, par le cœur et par le corps. Dans la doctrine islamique, non seulement nul ne peut être adoré à part Lui, mais absolument rien ni personne ne peut être adoré conjointement avec Lui. Aucun associé ne partage l’adoration qu’Il reçoit. L’adoration, dans son sens large et à tous égards, n’est réservée qu’à Lui exclusivement. La signification première de la profession de foi musulmane, la ilaha illallah, est le droit de Dieu à être adoré. Une personne devient musulmane en témoignant du droit de Dieu à être adoré. C’est le cœur de la croyance islamique en Dieu, et de l’islam en général. C’est le message fondamental de tous les prophètes et messagers envoyés par Dieu, le message d’Abraham, d’Isaac, d’Ismaël, de Moïse, des prophètes hébreux, de Jésus et de Mohammed, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux tous. Par exemple, Moïse a déclaré :
« Écoute, Israël, l'Eternel est notre Dieu, il est le seul Eternel. » (Deutéronome 6:4)
Jésus a répété le même message 1500 ans plus tard:
« Voici le commandement le plus important: Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, il est le seul Dieu. » (Marc 12:29)
…et a dit à Satan :
« Va-t'en, Satan! Car il est
écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu,
et c'est à lui seul que tu rendras un culte. »
(Matthieu 4:10)
Et finalement, près de 600 ans après Jésus, l’appel de Mohammed a résonné entre les montagnes de la Mecque : « Votre Dieu est un Dieu unique. Nul ne doit être adoré en dehors de Lui. » (Coran 2:163). Tous ont clairement déclaré :
« Adorez Dieu; vous n’avez d’autre divinité en dehors de Lui. » (Coran 7:59, 60, 73, 85; 11: 50, 61, 84; 23, 32)
Mais ce n’est pas uniquement par une simple profession de foi qu’un individu devient un musulman accompli. Pour devenir un musulman accompli, il doit mettre en pratique les enseignements du prophète Mohammed, tels que révélés par Dieu, ce qui nous amène à la deuxième partie de la profession de foi.
(b) Mohammed est le messager de Dieu (Allah).
Mohammed est né à la Mecque, en Arabie, en l’an 570 de notre ère. Sa lignée remonte à Ismaël, fils du prophète Abraham. La deuxième partie de la profession de foi affirme qu’il est non seulement un prophète, mais aussi un messager de Dieu, une position supérieure qui avait été occupée par Moïse et Jésus, avant lui. Comme tous les prophètes avant lui, il était un simple être humain, mais choisi par Dieu pour transmettre Son message à l’humanité tout entière plutôt qu’à une seule tribu ou nation. Les musulmans croient que Mohammed a été envoyé avec la dernière révélation. En acceptant Mohammed comme le « dernier des prophètes », ils reconnaissent que sa prophétie confirme et achève tous les messages révélés qui l’ont précédée, à commencer par celui d’Adam. De plus, Mohammed est un exemple à suivre pour tous les musulmans, de par la vie irréprochable qu’il a menée. Comme l’islam met l’accent sur l’action et la mise en pratique de ses principes, il incite tous les croyants à suivre l’exemple de Mohammed dans leur vie quotidienne.
Le deuxième pilier de l’islam: la prière
Description: Voici une introduction au second pilier de l’islam, c’est-à-dire la prière rituelle, ainsi qu’à sa dimension spirituelle, à l’adhan (appel à la prière) et à la prière du vendredi (jumu’ah).
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La salat, deuxième pilier de l’islam, est la prière rituelle quotidienne. Elle est obligatoire pour tous les musulmans. La salat est une prière dont les différents éléments sont déterminés, et elle diffère en cela d’une prière effectuée sous l’inspiration du moment. Les musulmans prient, ou adorent, leur Seigneur cinq fois par jour :
·Entre l’aube et le lever du soleil
·Après que le soleil ait dépassé le zénith
·Entre le milieu de l’après-midi et le crépuscule
·Entre le crépuscule et la dernière lumière du jour
·À partir de l’obscurité totale jusqu’à la moitié de la nuit
Chaque prière demande au moins cinq minutes, mais chaque personne peut allonger sa prière si elle le souhaite. Les musulmans peuvent prier en tout lieu exempt d’impuretés, seuls ou en groupe, dans une mosquée ou à la maison, au travail ou sur la voie publique, à l’intérieur ou à l’extérieur. Dans certaines circonstances particulières, comme lors d’une maladie, d’un voyage ou d’une guerre, certains accommodements sont permis afin de rendre plus facile l’accomplissement de la prière.
Le fait d’avoir chaque jour des moments réservés pour se rapprocher de Dieu aide le musulman à demeurer conscient de l’importance de sa foi et du rôle que joue cette dernière dans sa vie quotidienne. Le musulman débute sa journée par des ablutions, avant de se tenir debout, en prière, devant son Seigneur. La prière consiste en récitations du Coran, en arabe, et en une série de mouvements : positions debout, inclinée, prosternée et assise. Les récitations et les mouvements de la prière sont l’expression de la soumission, de l’humilité et de l’adoration envers Dieu. Les différentes positions qu’adopte le musulman durant sa prière expriment sa soumission, tandis que les paroles qu’il récite lui rappellent son engagement envers Dieu. La prière rappelle également le Jour du Jugement et le fait que chacun devra comparaître devant son Créateur pour rendre des comptes sur la vie qu’il aura menée sur terre. Voilà donc comment le musulman débute sa journée. Plus tard, durant la journée, il prend une pause de ses activités quotidiennes pour prier à nouveau. Cela lui rappelle, encore une fois, la véritable raison de son existence et de sa vie sur terre.
Ces prières servent de rappel constant tout au long de la journée, aident le croyant à garder Dieu à l’esprit dans le tourbillon quotidien du travail, des relations familiales et des distractions de toutes sortes. La prière renforce la foi, réaffirme notre dépendance envers Dieu et nous aide à relativiser les choses d’ici-bas et à les concevoir en fonction du Jour du Jugement et de l’au-delà. Pour prier, le musulman se positionne face à la Mecque, la ville sainte qui abrite la Ka’aba, c’est-à-dire l’ancien lieu d’adoration bâti par Abraham et son fils Ismaël. À la fin de la prière, il récite la shahada (profession de foi) et la salutation de paix (que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous) est répétée deux fois.
Bien qu’accomplir sa prière seul soit permis, la prière en groupe, à la mosquée, a un mérite particulier et c’est pourquoi les musulmans sont encouragés à accomplir certaines prières en congrégation. Leur visage et leur corps tournés en direction de la Ka’aba, à la Mecque, les croyants se positionnent en rangs parallèles derrière le imam, qui les dirige dans la prière. Dans plusieurs pays musulmans, l’appel à la prière, ou adhan, se répercute au-delà des toits. À l’aide d’un porte-voix, le muezzin récite :
Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),
Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),
Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),
Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),
Ash-hadou an-laa ilaaha ill-Allah (j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu).
Ash-hadou an-laa ilaaha ill-Allah (j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu).
Ash-hadou anna Muhammad-ar-Rasool-oullah (j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu).
Ash-hadou anna Muhammad-ar-Rasool-oullah (j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu).
Hayya ‘alas-Salah (Venez à la prière!)
Hayya ‘alas-Salah (Venez à la prière!)
Hayya ‘alal-Falah (Accourez au succès!)
Hayya ‘alal-Falah (Accourez au succès!)
Allahu Akbar (Dieu est le plus grand),
Allahu Akbar (Dieu est le plus grand),
La ilaaha ill-Allah (il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu).
C’est le vendredi qu’est célébrée la prière collective, en islam. La prière du vendredi est l’office le plus important de la semaine. Elle comporte les caractéristiques suivantes :
·Elle est célébrée à la même heure que la prière du midi, qu’elle remplace.
·Elle doit être accomplie en congrégation et dirigée par un imam; en d’autres termes, elle ne peut être accomplie individuellement. Les musulmans qui vivent en Occident (ou dans des pays non-musulmans) essaient d’organiser leur horaire de façon à pouvoir assister à cette prière.
·Plutôt qu’un jour de repos, comme le Sabbat, le vendredi est une journée où les dévotions et les actes d’adoration sont plus nombreux. Un musulman peut très bien travailler le vendredi, comme il le fait les autres jours de la semaine. Il vaque à ses occupations habituelles, mais prend une pause pour la prière du vendredi. Lorsque celle-ci est terminée, il peut reprendre ses activités.
·La prière du vendredi est normalement célébrée dans une mosquée, lorsqu’il y en a une de disponible. Si ce n’est pas le cas, elle peut être offerte dans une salle qu’on aura louée, un parc, etc.
·Lorsque vient l’heure de la prière, on entend l’appel à la prière. L’imam s’installe alors face à l’auditoire et fait son sermon (connu sous le nom de khoutba, en arabe), une partie essentielle de l’office, à laquelle il est obligatoire d’assister. Tandis qu’il parle, tous doivent écouter en silence, jusqu’à la fin. La plupart des imams, en Occident, font leur sermon dans la langue locale, mais certains insistent pour le faire en arabe. Habituellement, ces derniers prononcent un court résumé dans la langue locale, au début ou à la fin.
·L’imam prononce deux sermons, séparés l’un de l’autre par une courte période où l’imam s’assoit pour marquer une pause. Le sermon commence par des paroles de louange à Dieu et des prières de bénédictions pour le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).
·Après le sermon, l’imam dirige les croyants dans la prière; il récite la sourate al-Fatiha et d’autres passages du Coran, à voix haute. Lorsqu’il termine, la prière du vendredi est terminée.
Des prières collectives spéciales, qui incluent un sermon, sont aussi offertes les matins des deux jours de festivité en islam. L’un de ces jours est celui qui met un terme au jeûne du Ramadan et qui est donc le premier jour du mois suivant celui de Ramadan, tandis que l’autre est celui qui conclut le pèlerinage, ou Hajj.
Enfin, des prières individuelles surérogatoires, surtout durant la nuit, sont encouragées chez les croyants et sont pratique courante chez les musulmans pieux.
Le troisième pilier de l’islam: la charité obligatoire
Description: Voici une introduction au troisième pilier de l’islam, c’est-à-dire la charité obligatoire, ou zakat, à sa dimension spirituelle à celle de la charité en général, suivie du point de vue de l’islam sur l’argent.
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- Publié le 31 Mar 2008
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La charité, en islam, est non seulement recommandée, mais obligatoire pour tout musulman qui est stable financièrement. Donner la charité à ceux qui sont dans le besoin fait partie de la nature du musulman et constitue un des cinq piliers de l’islam. La zakat est une « charité obligatoire »; en effet, il est obligatoire, pour ceux que Dieu a comblés de richesses, de venir en aide aux membres de la communauté musulmane qui sont dans le besoin. Certaines personnes, dépourvues de tout sentiment d’amour et de compassion envers autrui, ne savent qu’amasser les richesses et les faire fructifier encore en les prêtant à intérêts. Les enseignements de l’islam sont aux antipodes de ce genre d’attitude. L’islam encourage le partage des richesses et fait en sorte que les gens arrivent à se débrouiller et à devenir des membres productifs de la société.
En arabe, cette charité obligatoire est connue sous le nom de zakat, qui signifie littéralement « purification », car elle purifie le cœur d’une personne de toute avarice. L’amour des richesses est une chose naturelle et pour qu’une personne consente à se départir d’une partie de ses biens, sa foi en Dieu doit être très ferme. La zakat doit être calculée selon la valeur de différentes catégories de biens – or, argent, liquidités, bétail, produits de l’agriculture et marchandises commerciales – et doit être acquittée une fois l’an, au moment où les biens d’une personne ont été en sa possession durant une année complète. Elle équivaut à 2,5% de la totalité des biens d’une personne.
Comme la prière, qui est une obligation à la fois individuelle et communautaire, la zakat est l’expression de l’adoration et de la gratitude du musulman envers Dieu, qu’il manifeste en aidant ceux qui sont dans le besoin. En islam, c’est à Dieu qu’appartient toute chose et non à l’homme. L’acquisition des biens pour le simple plaisir de les posséder ou dans le but de se sentir important et supérieur est une chose blâmable. L’acquisition des biens n’a aucune valeur aux yeux de Dieu; l’homme n’en tire aucun mérite, ni dans sa vie terrestre ni dans l’au-delà. L’islam enseigne que les gens doivent acquérir des biens dans l’intention de les dépenser pour leurs propres besoins et ceux des autres.
Le Prophète a dit : « «Le fils d'Adam dit: «Mes biens! Mes biens!» Or qu'as-tu d'autre, ô fils d'Adam, de tes biens si ce n'est ce que tu as mangé et que tu as ainsi épuisé; ou ce que tu as porté comme vêtements que tu as ainsi usés; ou ce dont tu as fait aumône et que tu as fait parvenir à ses ayants-droit». (Rapporté par Mouslim)
En islam, les richesses sont considérées comme un cadeau de Dieu. Et de ce cadeau, Dieu a réservé une partie pour le pauvre, de sorte qu’à ce dernier revient un droit sur les richesses des plus fortunés. La zakat rappelle donc aux musulmans que tous les biens qu’ils possèdent appartiennent en réalité à Dieu. Les biens que Dieu donne à l’homme sont une responsabilité que ce dernier doit savoir gérer, et un des objectifs de la zakat est de libérer les musulmans de leur amour de l’argent. Dieu n’a guère besoin du montant payé en zakat, et ce n’est pas Lui qui le reçoit. Il se situe bien au-delà de ce genre de dépendance. Mais, dans Son immense miséricorde, Dieu promet une généreuse récompense à ceux qui aident les gens dans le besoin à la condition que la zakat soit payée avec la pure intention de chercher Sa satisfaction. En d’autres termes, la personne qui donne ne doit pas, en retour, exiger ou attendre des faveurs de la part des bénéficiaires de son don, ni chercher à passer pour une philanthrope. Jamais celui qui donne ne doit offenser un bénéficiaire en le faisant sentir inférieur ou en lui rappelant qu’il l’a aidé.
La zakat ne doit être donnée qu’à certaines catégories de personnes. La loi islamique stipule que les principaux bénéficiaires de la zakat sont les pauvres, les orphelins, les veuves, ceux qui sont endettés; elle stipule également qu’elle peut servir à libérer des esclaves ou à aider des gens faisant partie d’autres catégories, telles que mentionnées dans le Coran (9:60). La zakat, qui a été établie il y a quatorze siècles, est une forme de sécurité sociale dans les sociétés musulmanes.
Ni les écritures juives ni les écritures chrétiennes n’encouragent la libération des esclaves en l’élevant au rang d’adoration. En fait, l’islam est l’unique religion au monde qui a encouragé les croyants à financer la libération des esclaves et qui a élevé cet acte au rang d’adoration – s’il est fait dans l’intention de plaire à Dieu.
À l’époque des califats, la collecte et la distribution de la zakat relevait de l’État. Dans le monde musulman contemporain, la zakat a été laissée à la discrétion de chaque individu, sauf dans quelques pays où l’État remplit ce rôle jusqu’à un certain degré. La plupart des musulmans, en Occident, acquittent leur zakat par l’intermédiaire d’organismes de charité islamiques ou de mosquées, ou alors simplement en donnant eux-mêmes leur don à une personne dans le besoin. L’argent n’est pas recueilli lors de services religieux ou dans des paniers de dons, mais dans certaines mosquées on retrouve, près de l’entrée, une boîte dans laquelle ceux qui souhaitent acquitter leur zakat par l’intermédiaire de la mosquée peuvent glisser leur don en argent. Contrairement à la zakat, il est préférable de donner les autres formes de charité volontaires en privé, ou même secrètement, afin de préserver la pureté de son intention envers Dieu.
En plus de la zakat, le Coran et la sounnah (paroles et actions du prophète Mohammed, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) encouragent fortement la sadaqah, qui est une charité volontaire envers les pauvres. Le Coran encourage les croyants à nourrir le pauvre, à procurer des vêtements à ceux qui en ont besoin, à aider ceux qui sont dans le besoin, et plus une personne aide les autres, plus Dieu aide cette personne; et plus une personne donne en charité, plus Dieu comble cette personne de bienfaits. Lorsqu’une personne prend soin des autres, Dieu prend soin d’elle.
Le quatrième pilier de l’islam: le jeûne du Ramadan
Description: Voici une introduction au quatrième pilier de l’islam, qui est le jeûne du Ramadan, aux bienfaits spirituels qu’il procure et au concept du jeûne dans les religions du monde.
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- Dernière mise à jour le 19 Apr 2020
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Le jeûne n’est pas exclusif aux musulmans. Il est pratiqué depuis des siècles, pour des raisons religieuses, par les chrétiens, les juifs, les confucianistes, les hindous, les taoïstes et les jaïnistes. Dieu dit, dans le Coran :
« Ô vous qui croyez! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux avant vous – peut-être deviendrez-vous pieux. » (Coran 2:183)
Certaines tribus amérindiennes d’Amérique du Nord jeûnaient pour se protéger contre les catastrophes ou pour faire pénitence, après avoir commis un péché. D’autres faisaient des jeûnes collectifs pour détourner des désastres imminents. Les indigènes du Mexique et les Incas du Pérou jeûnaient aussi pour faire pénitence et pour apaiser leurs dieux. Les nations de l’Ancien Monde, comme les Assyriens et les Babyloniens, jeûnaient eux aussi pour faire pénitence. Pour les juifs, le jeûne est une forme de repentir et, une fois l’an, il prend la forme d’une purification, le jour du grand pardon, ou Yom Kippour. Ce jour-là, ni nourriture ni boisson ne sont permises.
Les premiers chrétiens associaient le jeûne à la pénitence et à la purification. Durant les deux premiers siècles de son existence, l’église chrétienne avait fait du jeûne un acte préparatif volontaire précédant les sacrements de la communion et du baptême, de même que l’ordination des prêtres. Plus tard, ces jeûnes sont devenus obligatoires et d’autres jours ont été ajoutés. Au sixième siècle, le jeûne du carême a été allongé à 40 jours et à chacun de ces jours, un seul repas était permis. Après la Réforme, le jeûne a été maintenu par la plupart des églises protestantes, mais rendu facultatif dans certains cas. Les protestants plus stricts, cependant, ont non seulement condamné les célébrations de l’Église, mais ses jeûnes traditionnels également.
Dans l’église catholique romaine, le jeûne est en fait une abstinence partielle de nourriture et de boissons et, dans certains cas, une abstinence totale. Les jours de jeûne de l’église catholique romaine sont le mercredi des cendres et le vendredi saint. Aux États-Unis, le jeûne est observé surtout par les fidèles des églises épiscopale et luthérienne, parmi les protestants, par les orthodoxes et les conservateurs chez les juifs, et par les catholiques romains.
En Occident, le jeûne a pris une nouvelle forme, au vingtième siècle : la grève de la faim. Cette façon de jeûner est devenue un moyen de pression politique après avoir été popularisée par Mohandas Gandhi, leader de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, qui avait entrepris des grèves de la faim pour forcer ses partisans à obéir à ses préceptes de non-violence.
L’islam est la seule religion qui a conservé les dimensions à la fois physique et spirituelle du jeûne à travers les siècles. L’obéissance aux motivations et aux désirs humains égoïstes éloigne l’homme de son Créateur. Les émotions et les tendances humaines les plus difficiles à maîtriser, de par leur nature, sont l’arrogance, l’avarice, la gourmandise, la concupiscence, l’envie et la colère, et une personne doit habituellement faire de sérieux efforts pour arriver à les maîtriser. Les musulmans jeûnent pour purifier leur âme, car le jeûne tient en bride les émotions humaines les plus difficiles à contrôler, pour lesquelles certaines personnes se laissent aller à l’un de deux extrêmes : certaines laissent ces émotions prendre le contrôle de leur vie, ce qui a mené au barbarisme, chez les anciens, et au matérialisme grossier des sociétés de consommation chez les contemporains, tandis que les autres de se libérer totalement de ces caractéristiques humaines en se réfugiant dans le monachisme.
Le quatrième pilier de l’islam, le jeûne du Ramadan, a lieu une fois l’an, durant le neuvième mois lunaire du calendrier islamique, qui est le mois de Ramadan. C’est aussi au cours de ce mois que :
« … fut révélé le Coran comme guide pour les gens… » (Coran 2:185)
Dans Son infinie miséricorde, Dieu a exempté de jeûne les malades, les voyageurs, de même que d’autres catégories de personnes qui seraient incapables de supporter une telle privation.
Jeûner aide à développer le contrôle de soi, à mieux comprendre les bienfaits dont Dieu nous comble chaque jour et à avoir une plus grande compassion envers les démunis. Le jeûne, en islam, est l’abstinence de tous les plaisirs physiques entre l’aube et le crépuscule. Non seulement la nourriture et les boissons sont-elles interdites, mais les activités sexuelles également. De plus, tout ce qui est normalement considéré comme péché l’est encore plus durant ce mois, à cause de son caractère sacré. À chaque instant, durant son jeûne, le musulman réprime ses envies par obéissance et amour envers son Seigneur. Cette conscience du devoir et la patience dont il lui faut faire preuve renforcent sa foi. La personne qui s’abstient volontairement de nourriture et de boissons est plus à même d’être consciente de ses péchés. Une spiritualité plus élevée aide à combattre les mauvaises habitudes comme mentir, regarder avec désir le sexe opposé, s’adonner aux commérages et à l’oisiveté. Être affamé et assoiffé, même pour la moitié d’une journée, ou un peu plus, est suffisant pour nous faire prendre conscience de la misère dans laquelle vivent les 800 millions de personnes qui vivent la faim au quotidien ou de ce que vivent les dix pourcent de foyers, aux États-Unis, qui n’ont pas de quoi manger ou qui sont à risque de se retrouver dans cette situation. Après tout, pourquoi une personne se soucierait-elle de la faim des autres si elle n’en a jamais connu elle-même les douleurs? C’est pourquoi le mois de Ramadan est aussi un mois de charité et de dons.
Au crépuscule, vient le moment de rompre le jeûne avec un repas léger que les musulmans appellent iftar. Parfois, en famille ou entre amis, ils partagent un repas plus tard en soirée, qui inclut des mets spéciaux et des douceurs servies traditionnellement à ce moment de l’année. Plusieurs vont à la mosquée pour participer à la prière du soir, suivie d’autres prières, exclusives aux soirées du mois de Ramadan. Durant ce mois, également, certains musulmans récitent le Coran en entier comme acte d’adoration offert à Dieu, et des récitations coraniques publiques ont lieu durant toute la soirée. Les gens se lèvent avant l’aube pour prendre leur premier repas de la journée, qui les aidera à passer à travers la journée jusqu’au crépuscule. Durant les derniers jours du Ramadan, les musulmans commémorent la « nuit du destin », au cours de laquelle le Coran a été révélé. Le mois de Ramadan se termine par l’une des deux grandes fêtes musulmanes annuelles, l’Aïd al-Fitr. Durant cette journée, les musulmans fêtent l’accomplissement du jeûne du Ramadan et distribuent des cadeaux aux enfants. Par ailleurs, ils doivent aider les pauvres à prendre part aux festivités en acquittant la zakat-al-fitr. Il s’agit d’un acte de charité obligatoire sous forme d’aliments de base offerts aux pauvres, afin qu’ils puissent eux aussi partager la joie de cette journée.
Le cinquième pilier de l’islam: le pèlerinage (Hajj)
Description: Voici une introduction au cinquième des piliers obligatoires de l’islam, le Hajj (ou pèlerinage), ses différents rites et ses mérites.
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Le Hajj (pèlerinage à la Mecque) est le cinquième des cinq piliers obligatoires de l’islam. En islam, le pèlerinage ne se fait pas aux tombeaux de prétendus saints ni à des monastères, pour demander de l’aide à des moines, ni en des lieux où des miracles ont prétendument eu lieu, même si l’on voit certains musulmans s’adonner à ces actes répréhensibles. L’unique pèlerinage se fait à la Ka’aba (ou « Maison de Dieu ») située dans la ville sacrée de la Mecque, en Arabie Saoudite. Son caractère saint vient du fait qu’elle a été construite par le prophète Abraham et son fils Ismaël pour servir de lieu d’adoration du Dieu unique. Dieu l’en a récompensé en faisant de ce lieu Sa maison et l’endroit vers lequel tous les musulmans doivent se tourner lorsqu’ils accomplissent leurs prières. Les rites du pèlerinage sont pratiqués, de nos jours, exactement de la même façon que les pratiquaient Abraham et, après lui, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux).
Le pèlerinage est considéré comme un acte particulièrement méritoire, un moment de dévotion et de spiritualité particulièrement intense, un moment pour faire pénitence et demander pardon. Le pèlerinage à la Mecque, la ville la plus sacrée pour les musulmans, est obligatoire pour tous les musulmans qui en ont les capacités physique et financière, au moins une fois dans leur vie. Le pèlerinage débute quelques mois après la fin du Ramadan, le 8e jour du dernier mois du calendrier islamique, le mois de Dhoul-Hijjah, et prend fin le 13e jour. La Mecque est la ville vers laquelle des millions de musulmans convergent une fois par année. Il s’agit d’un immense rassemblement qui leur fait prendre conscience que tous les musulmans sont égaux et qu’ils méritent leur amour et leur sympathie, quelles que soient leur race ou leur origine ethnique. Cette harmonie raciale, que l’on retrouve au Hajj, est très bien racontée par Malcolm X, dans le récit qu’il a livré de son pèlerinage :
« À l’aéroport, chacun des milliers de musulmans qui s’apprêtaient à quitter Jeddah était vêtu de la même façon. Qu’un individu fût roi ou paysan, personne n’aurait su dire. Certaines personnes influentes, que l’on m’a discrètement montrées, étaient vêtues de la même façon que moi. Ainsi vêtus, nous avons commencé à proclamer, par intermittence : « Labbayka! (Allahoumma) Labbayka! » (À ton service, ô mon Seigneur!). Dans l’avion, il y avait des blancs, des noirs, des basanés, des rouges et des jaunes, des yeux bleus et des cheveux blonds, et mes cheveux rouges frisés… tous ensemble, tous des frères! Nous adorions tous le même Dieu et nous nous accordions le même respect les uns les autres…
C’est à ce moment que j’ai commencé à réévaluer l’homme blanc; que j’ai commencé à comprendre que l’expression « homme blanc » ne faisait référence à la couleur de la peau que de façon secondaire et qu’elle décrivait, d’abord et avant tout, des attitudes et des actes. Aux États-Unis, « homme blanc » faisait référence à des attitudes et à des actes particuliers dirigés contre l’homme noir ou contre tous les hommes qui ne sont pas blancs. Mais dans le monde musulman, je découvrais que les hommes à peau blanche étaient plus fraternels que toutes les personnes que j’avais pu rencontrer dans ma vie. Ce matin-là a marqué le début d’un changement radical dans ma façon de percevoir « l’homme blanc ».
Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins, provenant des quatre coins du monde. Ils étaient de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus jusqu’aux Africains à la peau noire. Mais nous participions tous au même rituel, dans un esprit d’unité et de fraternité que mes expériences, aux États-Unis, m’avaient amené à croire qu’il ne pourrait jamais exister entre les blancs et les noirs… L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, car c’est l’unique religion qui peut faire disparaître de sa société les problèmes de racisme. Tout au long de mes voyages, dans le monde musulman, j’ai rencontré, discuté et même mangé avec des gens qu’on aurait, aux États-Unis, considérés comme « blancs »; mais « l’attitude de blanc » était absente, chez eux, car l’islam prenait toute la place dans leur cœur. Jamais auparavant je n’avais vu une fraternité sincère et vraie réunissant des gens de toutes les couleurs. »
Ainsi, le pèlerinage unit les musulmans du monde en une grande fraternité internationale. Plus de deux millions de personnes accomplissent chaque année le Hajj, qui agit comme force unifiante, en islam, en rassemblant, dans l’adoration, des fidèles provenant de toutes sortes de milieux. Dans certaines sociétés musulmanes, une fois qu’un croyant a accompli le pèlerinage, il se fait souvent appeler « hajji ». C’est là, cependant, une pratique culturelle et non religieuse. Enfin, le Hajj est une manifestation de la croyance en l’unicité de Dieu en ce sens que tous les pèlerins obéissent aux commandements du seul et unique Dieu et qu’ils n’adorent que Lui.
À certains postes, sur les routes de caravanes menant à la Mecque, ou lorsque le pèlerin dépasse le point le plus près de ces postes, il entre dans un état de pureté appelé ihram. Lorsqu’il est dans cet état, certains actes quotidiens « normaux » lui deviennent interdits, comme par exemple se couvrir la tête, se couper les ongles ou porter des vêtements réguliers, pour les hommes. En effet, les hommes doivent retirer leurs vêtements réguliers et revêtir un vêtement spécial pour entrer en état d’ihram, soit deux longues pièces de tissu blanc sans coutures, drapées autour du corps. Tout cela contribue à donner un caractère saint et respectueux au pèlerinage, à la cité de la Mecque et au mois de Dhoul-Hijjah. Il y a cinq postes : un sur les plaines côtières au nord-ouest de la Mecque, vers l’Égypte, un au sud, en direction du Yémen, et trois au nord ou vers l’est, en direction de Médine, de l’Irak et d’al-Najd. Le vêtement d’une grande simplicité porté par les pèlerins représente l’égalité de tous les hommes devant Dieu et le renoncement à l’amour des choses d’ici-bas. Après être entré en état d’ihram, le pèlerin se dirige vers la Mecque, où il attend le début du Hajj. Le 7e jour de Dhoul-Hijjah, on rappelle leurs devoirs aux pèlerins et lorsque commence le rituel, qui a lieu entre le 8e et le 12e jour du mois, ils se rendent aux lieux saints à l’extérieur de la Mecque – Arafah, Mouzdalifah et Mina – et sacrifient chacun un animal en commémoration du sacrifice d’Abraham. Puis, le pèlerin raccourcit ou rase ses cheveux et, après avoir jeté sept pierres sur des piliers situés à Mina durant trois ou quatre jours successifs, il se dirige vers la Grande Mosquée où il fait sept fois le tour du sanctuaire sacré, ou Ka’aba, avant de faire sept fois l’aller-retour, à pas rapides, entre les deux collines, c’est-à-dire le mont Safa et le mont Marwa. La discussion détaillée de la signification historique et spirituelle de chacun de ces rites n’entre pas dans le cadre de cet article d’introduction.
À part le Hajj, il y a également le « petit pèlerinage », ou oumrah, qui peut être accompli durant le reste de l’année. Accomplir la oumrah ne décharge pas une personne de l’obligation d’accomplir le Hajj. La oumrah est similaire au Hajj et les pèlerins ont le choix de l’accomplir soit séparément soit combinée au Hajj. Comme pour le Hajj, le pèlerin doit entrer en état d’ihram avant de commencer la oumrah. Il entre à la Mecque et fait sept fois le tour de la Ka’aba. Il peut, s’il le veut, toucher la pierre noire, prier derrière le Maqam Ibrahim* et boire l’eau de la source de zamzam. L’aller-retour sept fois entre les deux collines de Safa et Marwa et le raccourcissement ou le rasage des cheveux complètent la oumrah.
* Le Maqam Ibrahim est un gros bloc de pierre sur lequel s’est tenu Abraham pour arriver à compléter la construction de la partie supérieure de la Ka’aba. Après l’avoir complétée, il a laissé le bloc de pierre près de la Ka’aba. De nos jours, il a été placé devant la porte de cette dernière, là où Abraham accomplissait ses prières.
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