Paix et sécurité (partie 1 de 3) : Paix avec Dieu
Description: La façon dont l’islam arrive à créer un sentiment de paix avec soi-même et avec son Créateur.
- par Jamaal al-Din Zarabozo (© 2010 IslamReligion.com)
- Publié le 17 May 2010
- Dernière mise à jour le 17 May 2010
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La relation entre l’islam et la « paix » (salam)
Peut-être que la meilleure façon d’entamer une discussion sur la relation entre l’islam, la paix et la sécurité est d’expliquer l’affirmation maintes fois entendue, de nos jours, selon laquelle « l’islam signifie la paix ». Si ceux qui font cette affirmation prétendent que la signification même du mot « islam » est « paix », alors ils ont tort. Il est vrai, toutefois, que le mot « islam » et le mot arabe signifiant « paix » (salam) proviennent tous deux de la même racine, ce qui démontre qu’il existe bien un lien entre les deux. Mais il importe de comprendre de quel type de lien il s’agit.
Le mot « islam » est le nom verbal du verbe aslama. Ce verbe porte le sens de « se résigner » ou « se soumettre ». Lorsque utilisé en lien avec Dieu, il signifie « se soumettre à Dieu ». L’islam, au sens strict du terme, fait donc référence à une personne qui reconnaît son Seigneur et qui comprend que son attitude envers son Seigneur et Créateur doit en être une de soumission et d’adoration.
Comprendre ce que signifie réellement le mot « islam » est essentiel pour comprendre la relation entre « islam » et « paix ». L’islam, la soumission à Dieu, est ce qui amène l’homme à trouver la paix. La paix véritable (intérieure et extérieure) ne s’acquiert que par l’application de l’islam, dans nos vies. Bien sûr, ici on ne parle pas simplement de paix comme dans « absence de guerre ». Le concept de paix est bien plus vaste. On peut très bien vivre dans un lieu où il n’y a aucune guerre et souffrir quand même d’anxiété ou de désespoir. L’islam apporte une tranquillité et une paix d’esprit totales qui découlent de la croyance au Créateur et de la conformité à Ses enseignements. Cette paix intérieure se reflétera ensuite sur la famille qui nous entoure, sur la communauté, la société et le monde en général.[1] C’est une paix intérieure particulière qui ne s’acquiert que par la croyance en Dieu. Dieu dit, dans le Coran :
« Une lumière vous est venue de Dieu, ainsi qu’un Livre explicite par lequel Il guide sur le chemin de la paix ceux qui cherchent Son agrément. Par Sa volonté, Il les fait sortir des ténèbres à la lumière, et Il les guide vers le droit chemin. » (Coran 5:15-16)
En fait, Dieu invite les humains à la demeure éternelle de la paix :
« Dieu convie (les gens) à la demeure de paix; et Il guide qui Il veut vers le droit chemin. » (Coran 10:25)
La demeure éternelle de la paix sera l’ultime rétribution pour ceux qui auront suivi Sa voie :
« ... à eux la demeure paisible auprès de leur Seigneur. » (Coran 6:127)
Bref, s’il n’est pas tout à fait correct d’affirmer que « l’islam signifie la paix », il est vrai de dire que la paix véritable ne s’atteint qu’à travers l’islam.
Comment l’islam apporte-t-il la paix
La paix véritable, au sein d’une société, ne peut être atteinte que lorsque les individus qui la composent arrivent à acquérir une véritable paix intérieure, laquelle ne s’acquiert qu’à travers l’islam et la soumission exclusive à Dieu. Il s’agit là de l’unique mode de vie qui soit réellement compatible avec la nature humaine. En fait, c’est ce qui s’appelle la « vraie vie ». Dieu dit, dans le Coran :
« Ô vous qui croyez! Répondez à l’appel de Dieu et du messager lorsqu’ils vous appellent à ce qui vous donne la (vraie) vie. » (Coran 8:24)
Bien connaître Dieu, voilà ce qui est susceptible d’apporter un véritable sentiment de contentement, dans l’âme. Si une personne ne connaît pas son Créateur, son âme aspirera toujours à cet élément manquant, dans sa vie. Cette personne se sentira agitée et confuse devant les épreuves de la vie. Si elle se tourne vers autre que Dieu – même si elle croit que ces êtres ou ces choses sont vraiment « Dieu » – elle ne trouvera jamais satisfaction en ces choses.
Ibn Taymiyyah a écrit :
Sachez que le besoin de Dieu que ressent l’être humain[2] – besoin de L’adorer en ne Lui attribuant aucun associé – ne trouve aucune comparaison ou analogie. Tout au plus peut-on le comparer, vaguement, au besoin du corps en eau et en nourriture. Mais il y a, évidemment, une très grande différence entre les deux.
La réalité de l’être humain se situe au niveau de son cœur et de son âme. Et ceux-ci ne peuvent s’épanouir qu’à travers une relation saine avec Dieu, l’Unique. Il n’existe aucun sentiment réel de tranquillité, en ce monde, si ce n’est dans l’invocation fréquente de Dieu. Il ne fait aucun doute que l’homme se dirige vers son Seigneur et Le rencontrera. Et la seule véritable bonne chose, pour l’homme, sera cette rencontre avec son Seigneur.[3] La joie et le plaisir que l’homme éprouve, et qui ne sont pas reliés à Dieu, ne sont qu’éphémères. Ces sentiments réapparaîtront d’une chose à une autre, d’une personne à une autre. Peut-être l’homme ne les ressentira-t-il qu’une seule fois, ou alors à quelques reprises. Parfois, ces choses ou ces personnes desquelles il croit tirer un sentiment de bonheur finissent par le blesser ou lui causer du tort, et cela lui fait doublement mal, du fait de les avoir aimées. Tandis que Dieu est toujours près de lui, à chaque instant et en toutes circonstances. Où que l’homme se trouve, Dieu est près de lui.
Si une personne adore qui ou quoi ce soit en dehors de Dieu – même si elle aime cette personne ou cette chose et qu’elle retire un plaisir du fait de l’adorer – cette fausse adoration la détruira encore plus que si elle avait ingurgité un poison...
Sachez que si une personne aime une chose autrement que par amour pour Dieu, cette chose qu’elle aime finira inévitablement par être une source de malheur ou de châtiment... qu’elle soit près d’elle ou éloignée d’elle.[4]
Toutes les richesses et tous les biens de ce monde ne peuvent apporter un véritable contentement à l’être humain. Abou Hourayrah a rapporté que le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :
« La véritable richesse ne consiste pas à posséder un grand nombre de biens : la véritable richesse se trouve dans le contentement. »[5]
Dans un autre hadith, il a dit :
« La véritable richesse est la richesse du cœur. Tout comme la vraie pauvreté est la pauvreté du cœur. »[6]
Lorsqu’un individu est en paix avec lui-même et libre de toute agitation intérieure, il peut alors entretenir des liens pacifiques avec les autres. Il n’a plus de raison d’éprouver du ressentiment envers le reste du monde et ne cherche plus à blâmer les autres pour son manque de paix intérieure. Et comme son but ultime est l’au-delà, il n’a pas non plus de raison d’éprouver d’envie envers ceux qui ont reçu plus que lui en ce monde; car l’envie est un sentiment qui s’attaque aux sources mêmes des relations pacifiques entre humains.
Footnotes:
[1]Voir l’ouvrage de Sayyed Qutb intitulé Islam and Universal Peace (Indianapolis, IN: American Trust Publications, 1977), passim.
[2] Le terme utilisé par ibn Taymiyyah est abd (serviteur ou esclave). Toutefois, le terme fait référence à tous les êtres humains.
[3] Cela parce que l’âme, de par sa nature, aspire à rencontrer son Créateur.
[4] Ibn Taimiya, Majmoo, vol. 1, pp. 24-29.
[5] Recueilli par al-Boukhari et Mouslim.
[6] Recueilli par ibn Hibbaan. Selon al-Albaani, cette narration est authentique. Voir al-Albaani, Saheeh al-Jaami al-Sagheer, #7816.
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