Ibrahim, ex-catholique, États-Unis
Description: Ibrahim, un adolescent de la Pennsylvanie, explique comment les enseignements de l’Église sur Jésus l’ont mené vers l’islam.
- par Ibrahim
- Publié le 25 Aug 2014
- Dernière mise à jour le 25 Aug 2014
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Il vient un moment, dans la vie de chacun d’entre nous, (ou du moins j’espère que vient ce moment) où nous réalisons que nous devons non seulement croire pour de bon à ce en quoi nous croyons, peu importe ce que c’est, mais que nous devons aussi le proclamer au monde entier. Heureusement, ce moment vint assez tôt dans ma vie. J’ai 17 ans et l’islam est ce en quoi je crois.
J’ai été élevé dans le catholicisme. Pas tant intérieurement qu’extérieurement. Mes parents m’envoyaient à l’école catholique du dimanche, mais la vision catholique de Dieu ne joua jamais un rôle majeur au cours de mon enfance. C’était d’abord et avant tout un truc du dimanche, auquel on pensait le dimanche. Je ne commençai à vraiment apprécier la messe qu’en septième année. Je me sentais bien, après y être allé, car j’avais l’impression que c’était la bonne chose à faire. J’ai toujours été une personne morale, mais je n’ai jamais vraiment étudié les fondements du catholicisme. Tout ce que je savais, c’est que je me sentais bien d’adorer mon créateur.
J’aimais bien le catholicisme, mais la vision que j’en avais différait de mon entourage. Pour moi, j’avais l’impression que Jésus et nous adorions Dieu ensemble et non pas que nous adorions Dieu et Jésus comme une seule entité. Je considérais Jésus (paix sur lui) comme un exemple à suivre dans la soumission à Dieu, mais jamais je ne le considérai comme Dieu Lui-même.
Avant que je ne fasse ma confirmation, en huitième année, à l’automne 1999, j’en appris beaucoup plus sur le catholicisme. Je compris que tout tournait autour de la vision de Jésus en tant que Dieu. Plonger dans le catholicisme, c’était comme ouvrir une boîte de confusion froide et illogique que nous étions forcés d’avaler. Ça ne passait tout simplement pas.
Je continuai de fréquenter l’église, mais sans pouvoir m’empêcher de parler aux autre fidèles, autour de moi, de ma perception de Jésus. Je leur confiais que, selon moi, Jésus ne pouvait être Dieu, mais plutôt un prophète et un exemple à suivre. Ils me répondaient que je devais l’accepter en tant que Dieu et sacrifice de Dieu, etc. Mais je ne pouvais accepter cette idée. J’essayai, pourtant; mais je sentais qu’il y avait peut-être mieux, pour moi, quelque part.
Vers la mi-décembre 1999, sans raison particulière, peut-être par curiosité, je me mis à lire sur l’islam dans diverses encyclopédies. Je me souviens avoir pris en note tous les numéros de page, sous le mot « islam », dans l’index d’une vieille encyclopédie Grolier datant de 1964, que j’avais trouvée dans mon placard. Je lus attentivement chaque page qui traitait du sujet et je ne pus m’empêcher de m’émerveiller devant cette religion inconnue. En islam, tout tournait autour d’un Dieu unique et je voyais, dans cette religion, tout ce en quoi j’avais cru jusqu’alors. J’avais toujours cru qu’il n’existait pas de religion similaire à ce que je ressentais tout au fond de moi. C’est pourquoi je fus très étonné par tout ce que je lus sur l’islam. Je venais de découvrir que ce en quoi j’avais toujours cru avait un nom et près d’un milliard de fidèles à travers le monde!
Sans jamais avoir lu le Coran ni parlé avec aucun musulman, je prononçai la shahada (attestation de foi musulmane) le 31 décembre 1999. Au cours des mois suivants, j’en appris davantage sur ma nouvelle religion. Je traversai plusieurs périodes de grande confusion, de doute, d’émerveillement et de joie. L’islam me fit redécouvrir qui j’étais, redécouvrir Dieu et les gens autour de moi.
La transition se fit assez lentement. Cinq mois après ma conversion, jassistais toujours à la messe. Mais, à chaque fois que j’y allais, je sentais une distance de plus en plus grande entre moi et la congrégation et une proximité de plus en plus grande avec Dieu et le prophète Jésus (paix sur lui).
Durant le Ramadan 2001, alors que je jeûnais (la première année, je m’étais converti durant le Ramadan, mais je n’avais pas jeûné), je me rendais à la bibliothèque sur l’heure du midi. C’était mieux que de rester assis à table, sans manger, devant mes amis, et cela me permettait d’avancer dans mes travaux. D’ailleurs, cela eut un impact positif sur mes résultats scolaires. C’est là que je me liai d’amitié avec le seul autre musulman de l’école, John. Chaque jour, nous parlions d’islam. C’est un frère extraordinaire et, le dernier vendredi de Ramadan, il m’invita à l’accompagner à la mosquée. Ce fut l’une des meilleures choses que je fis dans ma vie. Dieu avait vraiment répondu à mes prières. Je croyais que la chose me rendrait un peu nerveux, mais au contraire, je me sentis comme chez moi, comme si c’était la chose la plus naturelle que j’avais jamais faite de ma vie. Et, peu avant de partir, alors que j’étais sur le sol, priant Dieu, je réalisai qu’à la maison, chaque fois qu’on me demandait ce que je faisais, enfermé dans ma chambre, je ne disais jamais que j’étais en train de prier. Mais là, dans cette mosquée, j’étais entouré de gens qui faisaient exactement la même chose que moi et je me sentais très à l’aise. En fait, beaucoup plus qu’à l’aise. Je me sentais bien et en sécurité. C’était la chose la plus libératrice depuis que j’avais accepté Dieu, dans mon cœur, cette veille du Jour de l’An, deux années auparavant.
Je ne l’avouai jamais à mes parents et, pour tout dire, je n’ai pas l’intention de le faire. L’indice le plus clair que je leur donnai, sur ma conversion, eut lieu le 16 décembre 2001, vers une heure du matin, lorsque je dis à mon père que je me rendais à la mosquée, le matin même, avec un ami, après qu’il m’eût demandé pourquoi je réglais mon réveil. Il me dit qu’il avait très hâte que je quitte le domicile familial, à quel point il était déçu de moi et à quel point je prenais des décisions stupides. Je ne leur avouai jamais directement, car je préférais préparer le terrain en semant des indices çà et là. J’imagine très bien ce que ferait mon père s’il apprenait que je suis, en réalité, un musulman pratiquant. Jusqu’à maintenant, il croit que je ne fais qu’étudier cette religion et déjà, il me déteste pour cela. Je sais que mon père est un homme très dépressif, alors j’essaie de ne pas lui en vouloir. C’est un homme qui s’imagine qu’il n’a pas besoin de Dieu, dans sa vie, et je sais que c’est pour cela qu’il est dépressif. Je crois qu’il ne réalise pas à quel point le cœur d’une personne peut s’endurcir lorsqu’elle nie son besoin d’une relation avec Dieu. Alors j’essaie de ne pas lui en vouloir. Ma mère ignore, elle aussi, que je suis musulman, mais au moins, elle n’a pas manifesté de colère ou d’agacement lorsqu’elle a su que je me rendais à la mosquée. Je sais qu’elle n’aime pas cela, mais elle ne m’a jamais dit que je la décevais ou quoi que ce soit du genre. Parce que Dieu nous demande d’être bons envers nos parents, je ferai de mon mieux pour les respecter, tant qu’ils ne chercheront pas à m’éloigner de l’islam. La meilleure chose que je puisse faire, pour eux, est d’être un bon exemple de l’islam, afin qu’un jour, si Dieu le veut, ils se rendent compte qu’il y a un meilleur mode de vie, pour eux, que le monde obscur de l’athéisme.
Je ne suis jamais allé au Moyen-Orient, mais je continue d’étudier l’islam quotidiennement. Je suis musulman à 100% et cela ne changera jamais, incha’Allah (si Dieu le veut). Je remercie Dieu de m’avoir aidé à traverser de nombreuses périodes de doute. Lorsque j’y repense, je me rends compte que Dieu ne me laissait pas tomber, mais me disait qu’il était temps que je m’interroge sur mon amour pour Lui et sur ce que j’étais prêt à endurer pour démontrer à quel point je croyais en l’islam. C’était difficile de passer à travers une semaine de larmes, d’humeur dépressive, de prières, de lectures, seul dans ma bulle, en ignorant le monde autour de moi. Mais cela m’a appris à mieux me connaître, à mieux connaître Dieu et ma relation avec Lui et à comprendre que cela vaut infiniment plus que les choses matérielles de la vie. En m’interrogeant sur l’islam, j’ai reçu, de Dieu, le plus beau cadeau qui soit, i.e. l’islam lui-même. J’ai entendu des chrétiens affirmer que dans le christianisme, on connaît Dieu à un niveau personnel. Mais j’ai découvert qu’en islam, notre relation avec Dieu est encore plus profonde que cela. Dieu est avec moi à chaque instant; Il me guide, Il m’enseigne, Il m’aime, me protège, me libère, m’illumine et me console. Alhamdoulillah pour l’islam!
L’islam m’a beaucoup apporté, beaucoup plus que je ne l’aurais jamais imaginé. Et, chaque jour, cela va en s’améliorant. Je vivais ma vie sur une base quotidienne d’essais-erreurs et aujourd’hui, je sais que j’ai fait les meilleurs choix que je pouvais faire. Je me cherchais moi-même et je vivais dans une confusion permanente et aujourd’hui, Dieu m’a guidé. Je trouve difficilement les mots pour décrire tout cela, mais je vais essayer : Dieu me révèle à chaque instant la réalité de la vie. Je n’ai plus à chercher à comprendre ni à deviner : la vérité est là, je l’ai trouvée.
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