Découvrir le véritable Jésus (partie 3 de 6) : Comparaisons textuelles (I)
Description: Comment atteindre le Royaume de Dieu : les différences entre l’évangile selon Marc et l’évangile selon Mathieu.
- par I. Damiel
- Publié le 04 Jul 2011
- Dernière mise à jour le 04 Jul 2011
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En utilisant Matthieu comme exemple, nous remarquons que les rédacteurs des évangiles rédigés après celui de Marc ont modifié l’histoire de plusieurs façons :
1)En insérant le titre « Fils de Dieu » pour Jésus.
2)En insérant le titre « Père » pour Dieu.
3)En exagérant les miracles de Jésus.
4)En minimisant les limites de Jésus.
5)En appelant Jésus « Seigneur ».
6)En parlant de gens adressant leurs prières à Jésus.
7)En peignant un Jésus possédant un plus grand savoir.
8)En estompant la distinction entre Jésus et Dieu.
Pour illustrer le type de changements qui furent apportés, je démontrerai, ci-dessous, comment certains épisodes des évangiles de Matthieu et Marc sont similaires et, pourtant, sensiblement différents. Ces différences ont déjà été soulignées par des spécialistes de la Bible et expliquées comme des modifications introduites par Matthieu.
Le plus important commandement (Marc 12: 28-35, Matthieu 22:34-40)
Marc 12: 28- 35 |
Matthieu 22:34-40 |
28 Un des spécialistes de la Loi s'approcha de lui; il
avait entendu cette discussion et avait remarqué avec quel à-propos Jésus
avait répondu. Il lui demanda: 29 Jésus répondit: 30 tu aimeras donc le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ton énergie. 31 Et voici celui qui vient en second rang: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus important que ceux-là. 32 C'est bien, Maître, lui dit le spécialiste de la Loi, tu as dit vrai: il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y en a pas d'autre que lui. 33 l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute son énergie, ainsi qu'aimer son prochain comme soi-même, c'est bien plus important que tous les holocaustes et tous les sacrifices. 34 Jésus, voyant qu'il avait répondu avec intelligence, lui dit: « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Après cela, personne n'osa plus lui poser de question. |
34 En apprenant que Jésus avait réduit au silence les sadducéens, les pharisiens se réunirent. 35 L'un d'entre eux, un enseignant de la Loi, voulut lui tendre un piège. Il lui demanda: 36 Maître, quel est, dans la Loi, le commandement le plus grand? 37 Jésus lui répondit: 38 C'est là le commandement le plus grand et le plus important. 39 Et il y en a un second qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40 Tout ce qu'enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements. |
Dans l’évangile de Marc, un spécialiste de la Loi demande à Jésus quel est le plus important des commandements. Jésus lui répond que le commandement le plus important est celui affirmant qu’il n’y a qu’un seul Dieu. L’homme approuve la réponse de Jésus, Jésus trouve que les paroles de l’homme sont intelligentes, puis lui dit qu’il n’est pas loin du Royaume de Dieu.
Dans Matthieu, toutefois, aimer Dieu devient le commandement le plus important et il n’est fait aucune mention de l’unicité de Dieu.
Le jeune et riche dirigeant (Marc 10: 17-19, Matthieu 19: 16-20)
Marc 10: 17-19 |
Matthieu 19: 16-20 |
17 Comme il partait, un homme accourut, se jeta à genoux
devant lui et lui demanda: 18 Pourquoi m'appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n'est bon, sinon Dieu seul. 19Tu connais les commandements: Ne commets pas de meurtre; ne commets pas d'adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. |
16 Alors un jeune homme s'approcha de lui et lui dit: 17 Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? lui répondit Jésus. Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, applique les commandements. 18 Lesquels? demanda l'autre. 19honore ton père et ta mère, et tu aimeras ton prochain comme toi-même. |
Lorsqu’on lit les deux rapidement, l’un à la suite de l’autre, on ne détecte pas nécessairement de grandes différences. Et c’est ce qui arrive trop souvent : si vous lisez Matthieu, puis Marc et ensuite Luc, vous ne vous souvenez plus dans quel évangile vous avez lu tel ou tel passage et vous finissez par croire que les trois disent sensiblement la même chose. Mais quand on les étudie attentivement, on se rend compte que les auteurs des évangiles ont utilisé l’information à leur avantage et on rédigé leur texte de façon à faire passer exactement le message qu’ils souhaitaient prêcher.
Dans les versets ci-dessus, dans l’encadré, l’échange entre Jésus et l’homme a été modifié par Matthieu. Dans Marc, l’homme s’adresse à Jésus en l’appelant « bon Maître », ce à quoi Jésus réplique : « Pourquoi m'appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n'est bon, sinon Dieu seul. » Mais Matthieu modifie ce passage, d’abord en changeant le mot « bon » de place, dans la phrase :
Marc: « Bon Maître, que dois-je faire... »
Matthieu : « Maître, que dois-je faire de bon... »
Enfin, visiblement mal à l’aise avec le fait que Jésus ait reproché à l’homme de l’avoir qualifié de « bon », Matthieu modifie la seconde phrase de Marc, ne laissant plus à Jésus l’occasion de reprendre l’homme et annulant la suggestion implicite selon laquelle Jésus ne serait pas « bon ». Mais ce faisant, Matthieu rend sa version quelque peu incohérente, car elle donne l’impression que Jésus n’aurait pas bien compris la question de l’homme.
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