La grâce de Dieu, la foi et les actions (partie 1 de 4) : Les composantes de la foi
Description: Le lien entre la foi et les bonnes œuvres, en islam. Partie un : le concept islamique de la foi et sa relation avec la croyance profonde et les bonnes œuvres.
- par J. Hashmi (© 2010 IslamReligion.com)
- Publié le 22 Nov 2010
- Dernière mise à jour le 25 May 2015
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Introduction
L’islam est une religion qui accorde autant d’importance à la foi intérieure qu’aux actions posées. Être musulman n’équivaut pas à se limiter aux rituels d’adoration ni à se contenter de croire, tout en n’agissant pas en fonction de cette croyance. Certains s’imaginent à tort que l’islam accorde plus d’importance aux actions qu’à la foi intérieure alors qu’en réalité, il enseigne que la foi est le premier et plus important des cinq piliers et fondements de l’islam. Selon l’islam, ce sont à la fois la croyance profonde et les actions posées qui composent ce qui est désigné sous le terme de « foi ».
L’islam enseigne que le salut s’obtient par la grâce de Dieu et que Dieu répand Sa grâce sur ceux qui possèdent une véritable foi intérieure et qui accomplissent de bonnes œuvres. La différence, donc, entre le christianisme occidental et l’islam n’est pas que l’un accorde de l’importance à la foi intérieure et l’autre non; en fait, les deux enseignent que la foi intérieure est le facteur le plus important pour atteindre le salut. La différence est que l’islam enseigne qu’en dépit du fait que la croyance soit le facteur le plus important, il n’est pas le seul. Pour atteindre le salut, la foi intérieure doit être accompagné de bonnes œuvres. Dans cet article, nous nous pencherons sur le point de vue islamique, avant de jeter un regard critique à la doctrine chrétienne voulant que seule la foi compte.
Les composantes de la foi
L’islam enseigne que les bonnes œuvres sont une branche de la foi. La foi (imane) n’est pas définie comme une simple croyance intérieure, mais comme l’ensemble formé par la foi intérieure et les bonnes œuvres (amal). Ainsi, la foi et les actions ne doivent pas être considérées comme des entités séparées. Par conséquent, le débat « foi vs actions » n’est pas pertinent dans le discours islamique, puisque ces dernières sont étroitement liées à la première. Les musulmans croient que la foi (imane) se divise en trois parties : (1) la croyance qui se situe au fond du cœur (i’tiqad), (2) la profession de foi (qawl) et (3) les actions (amal).
La croyance profonde
De ces trois composantes de la foi, la croyance profonde, qui se situe au fond du cœur, est la plus importante. Il est donc incorrect d’affirmer que l’islam met l’accent sur les actions posées plutôt que sur la croyance profonde. En fait, nulle bonne action n’est acceptée par Dieu si elle n’est précédée de la bonne forme de croyance en Dieu (monothéisme pur). Dieu dit, dans le Coran :
« Si tu prêtes un (ou des) associés à Dieu, toute tes œuvres auront alors été faites en vain; et tu seras certainement du nombre des perdants. » (Coran 39:65)
Les bonnes actions ne sont donc acceptées que si elles sont précédées d’une croyance au pur monothéisme. Alors chaque fois que Dieu mentionne les œuvres, dans le Coran, Il fait d’abord mention de la croyance, signifiant ainsi que cette dernière est plus importante que les œuvres :
« Et ceux qui croient et font de bonnes œuvres, ceux-là sont les gens du Paradis, où ils demeureront éternellement. » (Coran 2:82)
« Dieu a promis à ceux qui croient et qui accomplissent de bonnes œuvres qu’ils auraient un pardon et une énorme récompense. » (Coran 5:9)
« Quant à ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres (...) ceux-là seront les habitants du Jardin, où ils demeureront éternellement. » (Coran 7:42)
« Certes, ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, leur Seigneur les guide à cause de leur foi. Au-dessous d’eux couleront des rivières dans les Jardins des délices. » (Coran 10:9)
« Et à ceux qui auront cru et fait le bien, le Tout Miséricordieux accordera Son amour. » (Coran 19:96)
« Quant à ceux qui croient et font de bonnes œuvres, Nous leur effacerons leurs méfaits et les rétribuerons selon les meilleures de leurs œuvres. » (Coran 29:7)
« Il exauce ceux qui croient et font de bonnes œuvres, et accroît Sa grâce envers eux. » (Coran, 42:26)
Pour expliquer ce concept, les érudits musulmans ont comparé la foi à un arbre. La croyance profonde, sise au fond du cœur, équivaut aux racines; elle est cachée sous la surface et invisible à l’œil. Ce sont les racines qui donnent à l’arbre une base solide; sans elles, il ne peut y avoir d’arbre. Puis, les actions équivalent à ce qui est apparent, au-dessus de la surface de la terre, tel que le tronc et les branches. Telle est la raison pour laquelle il est inutile d’opposer la foi aux actions; on peut comparer un arbre à un autre, mais on ne peut comparer les racines d’un arbre à ses branches. La croyance profonde équivaut aux racines et les actions, aux branches; et nous savons que les racines sont beaucoup plus importantes qu’une branche. Si une branche tombe, l’arbre n’en sera pas tellement affecté et pourra même en produire une autre; mais si l’on coupe les racines, alors l’arbre tout entier mourra.
La croyance profonde, au fond du cœur, est la base de l’arbre de la foi, sans laquelle l’arbre meurt. Les bonnes actions sont le tronc et les branches de l’arbre; s’il n’y avait pas de branches et seulement des racines, ce ne serait plus un arbre. Plus il y a de branches, plus beau est l’arbre et plus il se rapproche de l’image parfaite qu’on se fait de lui. Ainsi, la base, le fondement de la foi est la croyance qui se situe au fond du cœur, mais cette croyance demeure incomplète si elle n’est pas accompagnée de bonnes œuvres.
La position islamique est donc la suivante : la foi (imane) est le pilier fondamental de l’islam. La foi est constituée de la croyance (au fond du cœur) et des actions (accomplies par le corps). La croyance demeure plus importante que les actions et la foi ne peut exister sans elle.
L’importance de la croyance profonde peut être démontrée par le fait que des actions bonnes en apparence peuvent être rejetées (par Dieu) si elles ne sont pas accompagnées d’une foi véritable. Par exemple, donner en charité pour plaire à Dieu est une bonne action que Dieu récompense. Mais si une personne donne en charité pour pouvoir s’en vanter par la suite, on parle ici d’une action bonne en apparence accompagnée d’une mauvaise intention et de croyances corrompues, ce qui ne plaît nullement à Dieu. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :
« Les actions sont jugées par leurs intentions. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim)
Cela signifie que les actions (paroles, gestes) ne valent rien si elles ne sont pas motivées par la foi qui se trouve au fond du cœur.
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