Ceci n’est pas un article sur comment prier; il s’agit plutôt d’un commentaire sur le pouvoir des diverses positions et paroles utilisées dans la prière rituelle.  Dans l’article précédent, nous avons vu certains bienfaits des positions utilisées dans la prière.  Nous avons appris que ces mouvements obligatoires nous apportent plusieurs bienfaits physiques, émotionnels et spirituels.  

Il existe deux formes de prières.  Il y a d’abord la prière rituelle, avec des exigences formelles, de même que des positions et des paroles spécifiques.  C’est ce à quoi font référence les musulmans lorsqu’ils parlent de la prière.  Il y a ensuite les invocations qui, au sens général, font référence à une conversation ouverte avec Dieu.  Dieu nous écoute et entend toutes les demandes que nous faisons par l’intermédiaire des dou’as (invocations), à n’importe quel moment, dans n’importe quel lieu et n’importe quelle langue.  Dans la prière rituelle, les positions que nous adoptons et les paroles que nous utilisons répondent à un but spécifique.

      Le prophète Mohammed a dit : « Quand l’un de vous se lève pour prier, il communique avec son Seigneur; qu’il fasse alors attention à la façon dont il s’adresse à Lui. »[1]

Les positions de la prière sont une symbolique de la relation entre Dieu et les hommes.  Nous nous tenons debout pour affirmer notre existence, nous nous inclinons en signe d’humilité et nous nous prosternons dans un sentiment de crainte mêlé d’admiration devant la puissance de notre Créateur.  Dans cet état de soumission totale, nous reconnaissons que nous dépendons de Dieu et que nous avons besoin de Lui.  Dieu, de Son côté, n’a pas besoin de nos prières; c’est nous, êtres humains faibles, qui avons constamment besoin de Sa protection et de Son amour.  Les positions adoptées durant la prière rituelle n’ont pas été choisies par hasard.  Et nous verrons maintenant que les phrases prononcées au cours de la prière rituelle ont elles aussi une raison d’être.

Commençons par la locution Allahou Akbar, qui signifie que Dieu est le plus grand.  Nul n’est plus grand et nul ne mérite d’être adoré à part Lui.  Au début de la prière, nous levons les mains en disant Allahou Akbar et cela marque le début de notre communication avec Dieu.  À plusieurs reprises, au cours de la prière, nous répétons la même locution et chaque fois, nous changeons de position, nous passons de la position debout à l’inclination ou à la prosternation ou encore de la prosternation à la position assise, etc.  Nous répétons cette locution parce qu’elle nous maintient en état de soumission et de révérence envers Celui que nous prions.  Elle nous rappelle sans cesse Sa grandeur et, par ricochet, l’insignifiance du monde d’ici-bas.

Après avoir dit Allahou Akbar, au début de la prière, le musulman cherche refuge auprès de Dieu contre le diable, puis récite la première sourate du Coran (al-Fatihah).  On parle souvent de cette sourate comme de la « Mère du Livre ».  Vu la magnificence des paroles contenues dans cette courte sourate, des centaines de livres, articles et essais ont été rédigés à son sujet.  Le croyant, qui prie cinq fois par jour, répète cette sourate au minimum 17 fois par jour; elle raffermit son lien avec Dieu et les bienfaits qu’il en retire sont extraordinaires.  La sourate al-Fatihah est un remède contre l’abattement et la mélancolie.  Elle est une partie obligatoire de notre communication avec Dieu et elle confirme notre croyance en tout ce que l’islam implique.  Mais surtout, elle est une reconnaissance de l’unicité de Dieu.  « C’est Toi seul que nous adorons et c’est Toi seul dont nous implorons le secours. » (Coran 1:5)

Ensuite, quelques versets du Coran sont récités avant que nous ne passions par la succession de positions dont nous avons déjà parlé.  Il est recommandé de se concentrer sur les paroles prononcées durant la prière, car elles ont toutes une raison d’être. 

L’inclinaison, connue sous le nom de roukou, en arabe, se fait en posant les mains sur les genoux et en gardant le dos bien droit, à l’horizontale.  Dans son livre intitulé Inner Dimensions of Islamic Worship (Dimensions profondes de l’adoration islamique), l’érudit Al-Ghazali écrit : « L’inclinaison et la prosternation s’accompagnent d’une réaffirmation de la grandeur suprême de Dieu.  En vous inclinant, vous renouvelez votre soumission et votre humilité, vous efforçant de parfaire vos sentiments profonds en vous rappelant votre propre impuissance et insignifiance devant la grandeur de votre Seigneur.  Pour confirmer cela, vous utilisez la parole, vous glorifiez votre Seigneur et vous attestez de Sa suprême majesté, intérieurement et extérieurement. »

« Le moment où le croyant est le plus proche de Dieu est lorsqu’il est prosterné. »[2]

La prière est un cadeau de notre Créateur; c’est un cadeau qui nous permet de passer au travers chaque journée de la vie d’ici-bas qui, même dans ses meilleurs moments, peut être marquée de craintes et d’incertitude.  Il y a, dans les diverses paroles et positions de la prière, une grande sagesse.