Les dou’as (invocations) (partie 4 de 4): Même les prophètes ressentent de la détresse et se tournent vers Dieu
Description: Les dou’as des prophètes.
- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
- Publié le 04 Mar 2013
- Dernière mise à jour le 04 Mar 2013
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Dans les trois articles précédents, nous avons appris que le dou’a est l’arme du croyant et qu’il est donc inutile de se laisser sombrer dans le désespoir ou la colère, car partager nos sentiments avec Dieu est un moyen de soulager notre cœur et de surmonter les épreuves qui nous semblent trop lourdes. Le dou’a est l’essence de l’adoration et il existe une étiquette pour invoquer Dieu, autant dans les moments de détresse que dans les moments de bonheur où nous souhaitons Le remercier. Nous avons également parlé du fait que certains dou’as semblent ne jamais être exaucés et des raisons pour cela. Enfin, aujourd’hui, dans cette quatrième et dernière partie, nous parlerons de la façon dont les prophètes faisaient des dou’as.
Comme nous le savons, les prophètes avaient une relation particulière et très étroite avec Dieu. Ils se tournaient vers Lui en temps de détresse et de besoin, mais ils n’oubliaient jamais de Le louer et de Le remercier pour les innombrables bénédictions dans leurs vies. Les prophètes comprenaient l’importance de la patience et de la gratitude. Et, par-dessus tout, leur relation avec Dieu en était une de totale soumission à Sa volonté. Mais même avec une telle confiance en Dieu et un tel amour pour Lui, il leur arrivait, comme à tout le monde, d’avoir peur ou de ressentir de l’angoisse, de se sentir seuls au monde ou totalement dépassés. C’est pourquoi ils se tournaient vers Dieu pour Lui demander de leur donner de la patience et de la détermination ou encore de les aider en ce monde comme dans l’au-delà. Ils invoquaient Dieu pour qu’il guide leur famille et leurs compagnons, pour qu’Il en fasse des gens vertueux, patients et reconnaissants. Bien que Dieu aime que l’on se tourne vers Lui et qu’on Lui parle en utilisant les mots que nous inspirent nos émotions, nous pouvons également utiliser les paroles utilisées par les prophètes pour nous adresser à Dieu. Invoquer Dieu avec les dou’as que l’on trouve dans le Coran et dans la sounnah est une pratique reconnue en islam.
Quand Adam et Ève furent expulsés du paradis, Ils se tournèrent vers Dieu, repentants :
« Ils dirent : « Seigneur! Nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons certainement du nombre des perdants. » (Coran 7:23)
L’être humain continue de commettre des erreurs et des péchés, mais il ne se fait de tort qu’à lui-même. Nos péchés et nos erreurs ne causent pas de tort à Dieu. Mais si Dieu ne nous pardonne pas et ne nous fait pas miséricorde, nous serons certainement du nombre des perdants.
Quand le prophète Jonas se retrouva dans le ventre de la baleine, il crut d’abord qu’il était mort et qu’il était étendu dans l’obscurité de sa tombe. Mais il tâta autour de lui et réalisa qu’il n’était pas dans sa tombe, mais dans le ventre d’une énorme baleine. Il fut pris d’une peur intense et invoqua Dieu à voix haute :
« Nul ne doit être adoré à part Toi! Gloire à Toi! J’ai vraiment été injuste! » (Coran 21:87)
Durant toute sa vie, le prophète Job fut durement éprouvé et testé par Dieu, mais il demeura fidèle et patient, se tournant constamment vers Dieu pour Lui demander pardon. Même lorsqu’il fut au plus bas, jamais il ne se plaignit, mais se tourna vers Dieu et implora Son pardon. Il dit :
« Certes, la souffrance m’a touché. Mais Toi, Tu es le plus Miséricordieux des miséricordieux. » (Coran 21:83)
Le Coran nous relate les histoires des prophètes afin que nous apprenions de ces récits. Les prophètes étaient des exemples à suivre, mais leurs vies, en tant qu’êtres humains, demeurent proches des nôtres. Combien de fois nous sommes-nous laissés tomber sur une chaise, en proie au désespoir? Combien de fois nous sommes-nous sentis si épuisés, physiquement et mentalement, qu’il nous a semblé que nous n’avions plus d’énergie pour aller de l’avant, pas même une seconde de plus?
Le prophète Moïse fut forcé de quitter l’Égypte et de traverser le désert sans savoir ce qui l’attendait. Après avoir marché plus d’une semaine durant à travers le sable brûlant, il trouva une oasis. C’est là que cet homme d’honneur prit la peine d’aller aider deux femmes à abreuver leur troupeau, près d’une source d’eau, avant de s’effondrer au pied d’un arbre et d’invoquer le secours de Dieu.
Moïse savait que Dieu était le Seul qui pouvait le sortir de la difficile situation dans laquelle il se trouvait. Il se tourna donc vers Lui et avant même qu’il ne termine son invocation, Dieu lui envoyait de l’aide. À cet instant précis, Moïse espérait probablement une tranche de pain ou une poignée de dattes, mais Dieu lui envoya cent fois mieux, c’est-à-dire la sécurité, des provisions et une famille.
« Seigneur! J’ai grand besoin de tout le bien que tu pourrais faire descendre sur moi. » (Coran 28: 24)
Il y a plusieurs leçons, pour l’humanité, dans l’histoire du prophète Moïse. Lorsqu’il fut envoyé, par Dieu, pour confronter Pharaon, il craignit d’être incapable de mener à bien sa mission. Mais plutôt que de se plaindre ou de désespérer, il se tourna vers Dieu et fit un dou’a.
« Moïse dit : « Seigneur! Fais que ma poitrine s’ouvre à Ta révélation et facilite ma mission. Débarrasse-moi de mon défaut d’élocution afin qu’ils comprennent mes paroles. » (Coran 20:25)
Après que Moïse eut pris connaissance du grand péché qu’avait fait son peuple en érigeant un veau d’or, il fut pris d’une intense colère. Mais même dans cet état, il se tourna vers Dieu et Lui demanda de Se montrer miséricordieux envers eux.
« Tu es notre Gardien (et Protecteur), alors pardonne-nous et sois miséricordieux envers nous, car il n’est point de pardon qui vaille le Tien. Et prescris le bien, pour nous, ici-bas comme dans l’au-delà. » (Coran 7:155-156)
Le roi (et prophète) Salomon était très conscient de la toute-puissance de Dieu. Peu importe la situation dans laquelle il se trouvait, il prenait toujours la peine de louer Dieu. Il comprenait également qu’aucune force ni pouvoir ne lui appartenaient et qu’il ne pouvait les obtenir qu’en les demandant à Dieu. Il fit un dou’a et demanda un royaume que nul ne surpasserait jamais. Dieu acquiesça à sa demande et le prophète Salomon régna sur un empire dont nous pouvons à peine imaginer la grandeur.
« Il dit : « Seigneur, pardonne-moi. Et accorde-moi un royaume que nul ne possédera après moi. Tu es, certes, Celui qui donne sans compter. » (Coran 38:35)
Ces dou’as ne sont que quelques exemples de la façon dont les prophètes invoquaient Dieu. On trouve leurs histoires et leurs dou’as un peu partout à travers le Coran. Lorsque nous lisons l’histoire de prophètes tels que Salomon, Joseph, Jacob ou Abraham (entre autres), nous constatons qu’ils étaient tous totalement soumis à Dieu. Ils se tournaient vers Dieu et ne demandaient d’aide qu’à Lui et Lui seul.
En tant que croyants, nous ne devons jamais oublier que Dieu entend tous nos dou’as et qu’Il y répond. Parfois, la sagesse se cachant derrière la réponse à un dou’a se situe au-delà de notre compréhension, mais il faut garder à l’esprit que Dieu ne veut que notre bien. Placer sa confiance en Dieu et se soumettre à Sa volonté permet au croyant de faire face à toutes les tempêtes et de tenir bon face à l’adversité. Nous ne sommes jamais seuls.