Omar, Al-Farooq (partie 3 de 3) : Le commandant des croyants
Description: Omar était un modèle de justice, de générosité et de piété.
- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
- Publié le 10 Jun 2013
- Dernière mise à jour le 10 Jun 2013
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Omar ibn Al-Khattab fut le second calife de l’islam et le premier leader musulman à recevoir le titre de commandant des croyants. Après la mort du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), son ami le plus proche, Abou Bakr, devint son successeur et le leader des musulmans pour les deux années qui suivirent. Quand Abou Bakr sentit ses derniers jours approcher, il réunit ses amis les plus proches et ses conseillers autour de lui et les informa que leur allégeance envers lui était arrivée à son terme. Il espérait que ces hommes choisissent un successeur parmi eux. Toutefois, après de longues délibérations, ils revinrent le voir et lui demandèrent de choisir à leur place, car ils avaient plus confiance en son choix qu’en celui de quiconque. Il choisit donc Omar.
Certains émirent cependant quelques réserves, affirmant qu’Omar, connu comme un homme sévère et intraitable, serait trop dur envers les gens. Abou Bakr répondit qu’il considérait Omar comme le meilleur d’entre eux. Malgré ces réserves, donc, Omar fut nommé second calife des musulmans. Il débuta son règne en s’adressant au peuple et en établissant tout de suite, publiquement, ses propres attentes envers lui-même. Il savait que les gens étaient inquiets par rapport à sa réputation de dur et il fit tout son possible pour les rassurer.
Il dit : « Ô peuple! Sachez que je viens d’être nommé pour gouverner vos affaires et sachez que ma dureté s’en trouve diminuée. Mais je continuerai d’être dur et sévère envers ceux qui oppriment et qui transgressent et je traînerai leurs joues dans la boue. Sachez également que je traînerai mes propres joues dans la boue pour défendre ceux qui sont pieux. »[1].
Il expliqua aussi à son peuple qu’il ne prendrait rien de ce que leurs terres produiraient ou des butins de guerre, sauf ce que Dieu ordonnait, et qu’il ne dépenserait cet argent que de manière à plaire à Dieu. Omar était parfaitement conscient de l’importance de la justice financière et savait qu’il aurait à rendre des comptes à Dieu pour chaque dirham appartenant à la oummah musulmane. Omar dit aussi aux gens qu’il augmenterait leurs salaires et leurs provisions et qu’il protégerait leurs frontières.
La jeune nation musulmane dont l’établissement avait coûté tant d’efforts au prophète Mohammed et à ses compagnons était une oummah comparable à aucune autre. Une allocation était versée à chaque membre de la oummah à partir du trésor musulman. Il n’était pas nécessaire d’être un employé du gouvernement pour la recevoir; la richesse de la nation croissante était tout simplement partagée de manière équitable. Ce n’est pas Omar qui établit cette règle, il ne fit que suivre l’exemple de ses prédécesseurs. Mais sienne était la promesse d’en augmenter le montant.
Omar promit également de ne pas envoyer les armées musulmanes à leur propre destruction et qu’il évaluerait toujours les risques, qui devraient être acceptables. Il promit de ne pas garder les soldats éloignés de leur famille durant de longues périodes et promit aux hommes que, durant leurs missions et, aussi, s’ils ne revenaient pas de ces missions, le calife serait le « père » de leurs enfants et subviendrait aux besoins de leurs épouses. Pour Omar, le rôle du leader d’un peuple n’était autre que de protéger le peuple.
Ce concept peut sembler étonnant, de nos jours, quand nous voyons les dirigeants internationaux entourés de gardes du corps et prêts à piétiner n’importe qui pour se protéger et protéger leur pouvoir. Omar ibn Al-Khattab, bien que leader d’un peuple de plus en plus imposant, ne ressentit jamais le besoin d’être physiquement protégé. Il déambulait dans les rues de Médine comme n’importe quel autre citoyen, même la nuit. En fait, c’est surtout durant la nuit qu’il parcourait les rues pour s’assurer du bien-être de ceux qui étaient sous sa protection et pour distribuer des dons de manière anonyme.
Une des années du règne d’Omar fut marquée par la sécheresse et la famine. Cette année, qui constitua une grande épreuve pour la oummah musulmane, resta dans les mémoires sous le nom d’Année des Cendres. Le vent était si chaud qu’il brûlait la peau comme des cendres chaudes. La viande, le beurre et le lait devinrent impossibles à trouver et les gens arrivèrent à survivre sur du pain sec, parfois trempé dans un peu d’huile. Omar fit le serment de ne rien manger ni boire qui ne fut également disponible pour le peuple. Même quand certains aliments redevinrent disponibles sur les marchés, il refusa d’en acheter à cause des prix gonflés. On l’entendit dire : « Comment puis-je comprendre mes sujets et me soucier d’eux si je ne traverse pas les mêmes épreuves qu’eux? »
Plus de quatorze siècles après son règne, on se souvient toujours d’Omar comme d’un homme de justice. Se basant sur les principes de justice, de miséricorde et de compassion de l’islam, Omar traita tous ses sujets de manière équitable, fussent-ils riches ou pauvres, blancs ou noirs, puissants ou faibles. Il craignait constamment le jour où il aurait à rendre des comptes à Dieu pour ses actions. Et il s’inquiétait qu’il ait pu y avoir des gens malades ou pauvres, parmi les croyants, pour lesquels il n’aurait pas fait tout son possible. Jamais il ne nomma à des postes de juges ou de gouverneurs des gens qui en exprimèrent le désir; il préféra choisir méticuleusement des gens parmi les plus pieux de la oummah.
Omar se considérait comme un musulman ordinaire, mais l’histoire nous rappelle qu’il était tout sauf ordinaire. Il était fort, physiquement et spirituellement, il était généreux, noble et humble dans tous les aspects de sa vie. Il suivait les traces du prophète Mohammed, duquel il avait été si proche, il suivait son exemple et maintenait ses traditions. Tout son être était concentré sur un objectif : plaire à Dieu. Il craignait le châtiment de Dieu et espérait Son paradis. Il avait une capacité hors du commun à distinguer le vrai du faux. Il ressentait de la douleur lorsque la oummah ou un membre de celle-ci souffrait et il était heureux lorsque la oummah était heureuse. Il fut l’un des quatre califes bien-guidés. Et, aujourd’hui encore, il continue d’être un modèle de force de caractère, de justice, d’amour et de compassion.
Footnotes:
[1] Expression utilisée par les Arabes de l’époque pour exprimer le sérieux de la chose et pour ne laisser aucun doute quant au fait que l’oppression des autres et la transgression de leurs droits ne sont absolument pas tolérés.
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