Les conseils de Louqman à son fils (partie 2 de 2): Débuter sur des bases solides
Description: Suite de la discussion sur les conseils de Louqman, le sage, à son fils.
- par Aisha Stacey (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 20 Jun 2016
- Dernière mise à jour le 20 Jun 2016
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Dieu a accordé la sagesse à Louqman, sagesse qui l’a amené à suivre la voie des prophètes et à inviter les gens à adorer Dieu de façon exclusive. Cela fait, il va sans dire, avec les meilleures manières qui soient. Louqman souhaitait le meilleur pour son fils et c’est pourquoi il lui prodigua des conseils qui lui seraient fort utiles aussi bien en ce monde que dans l’au-delà. Ces conseils sont toujours d’actualité et les parents d’aujourd’hui, qui s’efforcent d’élever des enfants croyants, peuvent en bénéficier. Nous avons déjà parlé des trois premiers conseils recommandant de n’adorer que Dieu, d’être bons envers ses parents et de reconnaître que Dieu a le contrôle suprême sur toute chose. Voici les sept autres conseils de Louqman à son fils :
4. « Ô mon enfant, observe [rigoureusement] la prière! » (Coran 31:17)
Louqman recommande à son fils de prier régulièrement. Tous les parents devraient non seulement enseigner la prière à leurs enfants, mais leur faire comprendre les raisons pour lesquelles ils doivent prier et l’importance de la prière. Le mot arabe pour prière est « salah », ce qui signifie « connexion ». La prière est donc la façon de maintenir une connexion avec Dieu. La prière à heures régulières sert à nous rappeler pourquoi nous sommes ici et nous aide à nous garder éloignés du péché.
5. « Recommande le bien et déconseille ce qui est mal. » (Coran 31:17)
Enjoindre le bien et interdire le mal est une responsabilité qui incombe à chaque croyant, dirigeants et citoyens, hommes et femmes, chacun selon ses capacités. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque voit une mauvaise action, qu’il la change avec ses mains (i.e. par l’action); s’il ne peut le faire, qu’il la change avec sa langue (i.e. en la dénonçant ou en tentant de raisonner les gens); et s’il ne peut faire cela non plus, alors qu’il la déteste au fond de son cœur; et c’est là le degré le plus faible de la foi. »[1]
6. « … et endure ce qui t’arrive avec patience. » (Coran 31:17)
Louqman recommande ensuite la patience à son fils. Le gendre du Prophète, Ali ibn Abi Talib, a défini la patience comme le fait de « demander l’aide de Dieu ».[2] Se souvenir de Dieu et contempler Sa grandeur est la clef de la patience et la patience est la clef du Paradis.
7. « Ne détourne pas ton visage de tes semblables par mépris (envers eux)… » (Coran 31:18)
Il recommande à son fils de ne pas se comporter de façon arrogante, comme s’il était meilleur que tout le monde. L’humilité est une qualité que doit s’efforcer de cultiver tout croyant, car elle mène au Paradis, tandis que l’arrogance mène à l’Enfer. L’arrogance du diable l’a non seulement amené à être expulsé du Paradis, mais l’a condamné, avec ses fidèles, au feu de l’Enfer. Le prophète Mohammed ne se comportait pas de façon arrogante, ne se croyait pas meilleur que les autres et ne levait pas le nez sur le travail manuel. Un de ses compagnons a d’ailleurs rapporté qu’il se faisait toujours un plaisir de donner un coup de main aux ouvriers et aux serviteurs.
8. « … et ne foule pas la terre avec insolence; car Dieu n’aime pas l’arrogant infatué de sa personne. » (Coran 31:18)
Marcher avec insolence est une autre forme d’arrogance. Louqman tente donc de souligner l’importance de l’humilité. Il cherche à dire à son fils que nous sommes tous égaux aux yeux de Dieu et que la seule chose qui nous distingue les uns des autres est la piété. Le prophète Mohammed, ses compagnons et les premières générations de musulmans comprenaient très bien le concept d’humilité. Voici l’histoire d’un homme qui marchait sur terre sans insolence aucune.
Durant son califat, Omar ibn al-Khattab avança sur Damas avec son armée. Abou Oubayda était avec lui. Ils arrivèrent près d’un petit lac. Omar descendit de chameau, retira ses chaussures, les attacha ensemble et les suspendit à son épaule. Il retira ensuite le licou de son chameau et ils entrèrent dans l’eau ensemble. Voyant qu’il faisait cela devant son armée, Abou Oubayda lui dit : « Ô commandant des croyants! Comment peux-tu être aussi modeste devant tes hommes? » Omar répondit : « Malheur à toi, Abou Oubayda! Si d’autres que toi pensent ainsi… Ce genre de pensées causera la chute des musulmans! Ne sais-tu pas que nous avons toujours été un peuple modeste? Puis, Dieu nous a élevés à un statut d’honneur et de grandeur grâce à l’islam. Si nous oublions qui nous avons été et souhaitons être élevés par autre chose que par l’islam, Celui qui nous a élevés nous abaissera certainement. »[3]
9. « Sois plutôt modeste dans ta démarche. » (Coran 31:19)
Un proverbe amérindien dit qu’on connaît un homme aux traces qu’il laisse derrière lui. Louqman conseille à son fils de marcher modestement sur terre et de ne pas marcher « avec de grosses bottes ». Il lui dit que la patience et l’humilité devraient être les qualités normales d'une personne et que les croyants devraient être connus pour leur humilité, leur gentillesse et leur compassion envers les autres.
10. « … et abaisse le ton de ta voix, car la plus détestée des voix, c’est bien celle de l’âne! » (Coran 31:19)
Enfin, Louqman recommande à son fils d’abaisser le ton de sa voix, car parler fort et de façon véhémente rend la voix d’une personne semblable à celle de l’âne. Crier ne gagne pas le cœur des gens qui nous écoutent; cela les offense et les éloigne de nous.
Louqman le sage a donc offert dix conseils à son fils. Il est important de souligner qu’il commence avec le plus important des conseils : la croyance en un seul Dieu et Son adoration exclusive. Il souligne également qu’attribuer des associés à Dieu est le seul péché impardonnable. Il rappelle ensuite à son fils des valeurs que doit acquérir le croyant, tout en désapprouvant l’arrogance et la hauteur. Si les parents arrivent à prodiguer ces dix conseils à leurs enfants, ils établissent les bases pour que leurs enfants mènent une vie heureuse. Et si les parents arrivent à appliquer eux-mêmes ces conseils afin de devenir de bons exemples pour leurs enfants, c’est encore mieux.
Note de bas de page:
[1] Sahih Mouslim
[2]Ibn Qayyim al Jawziyyah, 1997, Patience and gratitude, English translation, United Kingdom, Ta-Ha Publishers. P12
[3] As Sallabi, Dr Ali Muhammad. ‘Umar Ibn Al-Khattab: His Life and Times (Omar ibn al-Khattab: sa vie et son époque) International Islamic Publishing House Saudi Arabia. (2007)