Le respect (partie 1 de 3)
Description: Avoir du respect pour Dieu revient à Lui obéir.
- par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)
- Publié le 20 Jun 2011
- Dernière mise à jour le 11 Jan 2016
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« Quiconque obéit à Dieu et à Son messager, craint Dieu et remplit ses devoirs (envers Lui), celui-là récoltera le succès. » (Coran 24:52)
Afin que nous fassions partie de ceux qui connaissent le succès, l’islam exige de nous que nous apprenions à obéir à notre Créateur et à traiter les gens, l’environnement, les croyants et nous-mêmes avec respect. Si l’on garde à l’esprit que les croyants forment une seule nation et que si une partie de la nation souffre, c’est toute la nation qui souffre avec elle, on comprend que le respect des uns envers les autres est essentiel. L’islam nous enseigne que nous devrons rendre compte non seulement de nos actions, mais aussi de l’influence que nous aurons eue sur les autres et sur la création en général. L’islam nous ordonne d’enjoindre le bien et de condamner le mal, et même de l’empêcher lorsque c’est possible. L’islam établit un lien entre le respect et la paix, l’amour et la compassion, qui sont aussi des attributs de Dieu; par conséquent, pour remplir notre obligation d’honorer Dieu et de Lui obéir, nous devons d’abord respecter l’honneur, la réputation et la vie privée des autres. Le respect implique également de rester à l’écart des péchés majeurs comme la médisance, le mensonge, la calomnie et le commérage.
Le respect pour l’humanité se traduit, entre autres, par le fait de se tenir éloigné des péchés qui sèment la discorde parmi les gens et qui mènent à la destruction. Le respect inclut le fait d’aimer, pour nos frères et sœurs en islam, ce que nous aimons pour nous-mêmes. Cela implique également de traiter les autres comme nous souhaiterions être traités et comme nous espérons que Dieu nous traitera : avec compassion, amour et miséricorde. Les péchés majeurs jettent une barrière entre les hommes et la miséricorde de Dieu, en plus d’être la cause de nombreux tourments, de détresse et de maux divers, tant en ce monde que dans l’au-delà. Dieu nous ordonne de rester éloignés du péché et de lutter contre les traits destructifs de notre propre caractère. Il nous apprend également que la suspicion, la médisance et le commérage ne nous apportent rien d’autre que de la honte et du déshonneur.
« Ô vous qui croyez! Évitez le plus possible de soupçonner (les autres), car la suspicion, dans certains cas, est un péché. Ne vous espionnez pas les uns les autres et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair du cadavre de son frère? Non, vous en auriez horreur ! (Ainsi en est-il de la médisance.) Et observez vos devoirs envers Dieu. Certes, Il est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 49:12)
Ibn Abbas, un des compagnons du prophète Mohammed et commentateur du Coran a dit que Dieu a interdit la médisance de la même façon qu’Il a interdit de manger la chair d’une personne morte. Manger la chair d’une personne morte est un acte que les gens ont naturellement en aversion; ils devraient donc ressentir la même aversion envers la médisance. Le respect implique de se soucier du bien-être des autres et nul ne devrait déchiqueter la réputation des autres de la même façon que les charognards déchiquettent la chair des animaux morts.
La médisance
Certaines personnes croient que la médisance ne se résume qu’à des paroles et se demandent quel tort cela peut bien causer. Mais les paroles sont en fait très puissantes et ont parfois une portée considérable. En plus du manque flagrant de respect envers la personne que visent nos propos, il faut comprendre que ces « simples » paroles peuvent causer beaucoup de peine à la personne visée, en plus de nous assurer une place en Enfer. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a mis en garde contre le sort qui attend ceux qui manquent totalement de respect aux autres. Il a dit : « Il se peut qu’un homme profère une parole sans penser aux possible implications; mais à cause de cette parole, il sera plongé dans l’Enfer aussi profondément que la distance séparant l’Est de l’Ouest. »[1]
Une fois, un compagnon du Prophète lui demanda de quelle façon il pouvait être admis au Paradis et éloigné de l’Enfer. Le Prophète mentionna les vertus des bonnes actions et demanda à son compagnon s’il souhaitait connaître les fondements des bonnes actions. À sa réponse affirmative, le Prophète lui montra sa langue en la tenant entre ses doigts, puis lui dit : « retiens-la [i.e. ta langue]. » Son compagnon lui demanda, incrédule : « Devrons-nous rendre compte de nos paroles? » Le Prophète lui répondit que rien n’envoyait les gens plus rapidement en Enfer que ce qui sortait de leur bouche.[2]
Maintenant que nous savons que la médisance ne se résume pas qu’à de simples paroles inoffensives, comment pouvons-nous la définir, exactement? Médire équivaut à parler d’une personne de manière désobligeante ou d’une manière qui déplairait à la personne visée (car, bien sûr, c’est toujours fait dans le dos de la personne et non devant elle). Le prophète Mohammed a défini la médisance comme le fait de « dire, de votre frère, quelque chose qu’il n’aimerait pas entendre à son sujet ».[3] L’imam an-Nawawi a dit que la médisance envers autrui « inclut les remarques sur son corps, sa pratique religieuse, sa situation sociale, son apparence physique, son caractère, ses richesses, ses parents, ses enfants, son époux(se), ses serviteurs, ses vêtements, ses activités, ses sourires ou ses airs renfrognés, et tout ce qui se rattache à lui. Que la chose soit exprimée en paroles ou, implicitement, par gestes, cela revient au même... »
Quelqu’un interrogea le Prophète sur le fait de parler dans le dos d’une personne en disant la vérité à son sujet. Il répondit en rappelant la gravité de la médisance et expliqua ainsi la différence entre médire et calomnier : « Si ce que vous dites, au sujet de votre frère, est vrai, c’est de la médisance. Mais si ce que vous dites, à son sujet, est faux, alors c’est de la calomnie. »[4] La calomnie, c’est proférer des mensonges au sujet d’une personne; il s’agit d’un péché majeur, susceptible d’être sévèrement châtié. Dieu dit, dans le Coran :
« Ceux qui calomnient Dieu et Son messager, Dieu les a maudits en ce monde comme dans l’au-delà, et Il leur a préparé un châtiment humiliant. » (Coran, 33:58)
Dans une autre narration du Prophète, son épouse Aisha fit une fois un commentaire sur l’une de ses co-épouses en la décrivant comme petite de taille. Le Prophète lui fit comprendre la gravité de ses paroles. Il lui dit : « Tu as dit une parole qui, si elle était mélangée à l’eau de la mer, la contaminerait. »[5]
« Et quiconque d’entre vous fait un mal par ignorance, se repent par la suite et s’amende… Alors Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 6:54)
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