Kenneth L. Jenkins, pasteur et doyen de l’Église pentecôtiste, USA (partie 3 de 3)
Description: Un garçon égaré trouve son salut dans l'Église pentecôtiste, répond à l'appel du ministère à l'âge de 20 ans et devient plus tard musulman. Partie 3: "Des ténèbres à la lumière".
- par Kenneth L. Jenkins
- Publié le 05 Jan 2009
- Dernière mise à jour le 05 Jan 2009
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Un nouveau départ
Très tôt après mon arrivée en Arabie Saoudite, je remarquai une nette différence dans le mode de vie des musulmans. Ils étaient différents des disciples d'Elijah Muhammad et de Louis Farrakhan en cela qu'ils étaient de toutes les nationalités, de toutes les races, et qu'ils parlaient diverses langues. J'exprimai immédiatement le désir d'en apprendre plus sur cette religion si particulière. La vie du prophète Mohammed me fascinait et je voulais en savoir plus à son sujet. Je demandai de la documentation à un frère qui prêchait activement l’islam. Il me donna tous les livres dont je pouvais avoir besoin et je les lus tous sans exception. Puis, je reçus le Coran et le lus en entier à plusieurs reprises en l’espace de quatre mois. Je posai de nombreuses questions et reçus des réponses plus que satisfaisantes. Ce qui me plut particulièrement est le fait que les musulmans ne cherchaient pas du tout à m’impressionner avec leur savoir. Si l’un d’eux ignorait la réponse à l’une de mes questions, il me l’avouait candidement et me disait qu’il demanderait à une autre personne qui connaissait probablement la réponse. Puis, le jour suivant, il m’apportait la réponse. Je remarquai tout de suite à quel point l’humilité était omniprésente chez ces mystérieuses personnes du Moyen-Orient.
J’étais intrigué par ces femmes qui se couvraient de la tête aux pieds. Je me rendis compte qu’il n’existait aucune hiérarchie religieuse; personne ne rivalisait pour occuper une position quelconque. Tout cela était bien beau, mais comment pouvais-je concevoir l’idée d’abandonner des enseignements qui me suivaient depuis ma tendre enfance? Et que dire de la Bible? Je savais qu’elle contenait au moins quelques vérités, même si elle avait été altérée et réécrite d’innombrables fois. C’est alors que quelqu’un me donna une vidéocassette d’un débat entre Ahmed Deedat et le révérend Jimmy Swaggart. Après l’avoir visionnée, je devins aussitôt musulman.
On me conduisit au bureau du Sheikh Abdoullah ibn Abdoulaziz ibn Baz afin que je prononce devant lui la profession de foi. C’est de lui que je reçus d’excellents conseils sur la façon dont je devais me préparer à ma nouvelle vie. Je sentis que j’émergeais des ténèbres vers la lumière. Puis je me demandai ce que les membres de l’église que je fréquentais penseraient en apprenant que je m’étais converti à l’islam. J’eus tôt fait de le savoir. Je retournai aux États-Unis durant mes vacances, et j’y fus sévèrement critiqué pour mon « manque de foi ». On m’attribua différentes étiquettes, de renégat à réprouvé. Les membres de l’église reçurent de la part des dirigeants la consigne de m’oublier jusque dans leurs prières. Aussi étrange que cela puisse paraître, cela ne me troubla pas le moindrement. J’étais si heureux d’avoir été guidé vers la bonne voie que tout le reste me laissait indifférent.
Tout ce que je voulais, maintenant, c’était devenir un musulman aussi dévoué que le chrétien que j’avais été. Évidemment, cela signifiait que je devais me mettre sérieusement à l’étude de l’islam. Je réalisai qu’une personne pouvait spirituellement grandir tant qu’elle le désirait, dans l’islam et qu’il n’y avait aucun monopole du savoir; le savoir est là, disponible pour quiconque souhaite apprendre et y mettre du temps et de l’énergie. Mon professeur de Coran m’offrit la collection de Sahih Mouslim; c’est là que je compris l’importance d’approfondir mes connaissances sur la vie, les paroles et les actes du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Par la suite, je lus toutes les collections de hadiths disponibles en traduction anglaise. Par ailleurs, je me rendis compte que ma connaissance de la Bible était devenue un atout lors de mes échanges avec des personnes issues de la tradition judéo-chrétienne.
Ma vie pris un tout autre sens. L’un des changements les plus profonds qui se produisirent chez moi est le fait de comprendre que cette vie n’est qu’une phase préparatoire à l’au-delà. Je fus également heureux d’apprendre que Dieu nous rétribue même pour nos intentions. Si vous n’avez que l’intention de faire le bien, vous êtes rétribués. À l’église, c’était bien différent, car on nous répétait que « l’Enfer est pavé de bonnes intentions », ce qui était une situation sans issue. Si vous commettiez un péché, vous deviez vous confesser au pasteur, surtout s’il s’agissait d’un péché majeur comme l’adultère. Vous n’étiez jugé que pour vos actions.
Le présent et l’avenir
Après une interview avec le journal al-Madinah, on m’interrogea sur ce que je faisais dans la vie et sur mes projets futurs. En ce moment, mon objectif est d’apprendre l’arabe et de poursuivre mes études islamiques afin d’acquérir de solides connaissances sur l’islam. Je prêche l’islam activement et je tiens des conférences pour les non-musulmans qui viennent de milieux judéo-chrétiens. Si Dieu me le permet, j’espère pouvoir écrire sur la religion comparée.
Il est du devoir de tous les musulmans, à travers le monde, de transmettre le message de l’islam. En tant que personne qui a enseigné la Bible si longtemps, je sens qu’il est particulièrement de mon devoir d’éduquer les gens sur les erreurs, les contradictions et les fabrications contenues dans un livre auquel croient des millions de personnes. Je n’ai même pas besoin de trop argumenter avec les chrétiens, car autrefois, j’enseignais moi-même aux chrétiens les tactiques d’argumentation à utiliser avec les autres, tout comme j’ai appris à argumenter à l’aide de versets bibliques en faveur du christianisme. Je connais donc les contre-arguments pour chaque argument, ce que nos leaders, à nous pasteurs, nous interdisaient de divulguer.
Je prie pour que Dieu nous pardonne notre ignorance à tous et nous guide vers le chemin menant au Paradis. Gloire à Dieu. Qu’Il bénisse Son dernier messager, le prophète Mohammed, de même que sa famille, ses compagnons et tous ceux qui ont suivi leurs pas.
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