Natassia M. Kelly, ex-chrétienne, USA (partie 1 de 2)
Description: Une jeune chrétienne trouve difficile d’accepter les principes de la foi chrétienne.
- par Natassia M. Kelly
- Publié le 31 Mar 2008
- Dernière mise à jour le 07 May 2008
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On m’a inculqué la foi en Dieu dès ma tendre enfance. J’assistais à la messe chaque dimanche, j’allais à l’école biblique et je faisais partie du chœur de l’église. Pourtant, la religion n’a jamais occupé une grande place dans ma vie.
Il y eut des moments où je me sentais proche de Dieu. Je L’ai souvent prié pour qu’Il me guide et qu’Il me donne du courage dans des moments de désespoir, ou lorsque j’avais besoin de quelque chose. Mais je me rendais compte que ce sentiment de proximité avec Dieu disparaissait rapidement dès que je cessais de L’invoquer. Je réalisais que, bien que croyante, je manquais de foi.
Je percevais le monde et la vie comme un jeu auquel Dieu s’adonnait de temps à autre. Il avait inspiré certaines personnes à rédiger la Bible et d’une manière ou d’une autre, les gens arrivaient à trouver la foi en lisant cette Bible.
En grandissant, je devins plus consciente du monde autour de moi et ma foi en Dieu grandit elle aussi. Il me semblait que l’existence d’un dieu était nécessaire pour apporter de l’ordre à ce monde chaotique. S’il n’y avait pas de dieu, le monde se serait éteint dans l’anarchie la plus totale il y a déjà des milliers d’années. C’était un réconfort, pour moi, que de croire qu’il y avait une force surnaturelle qui guidait et protégeait les hommes.
Les enfants adoptent habituellement la religion de leurs parents, règle à laquelle je n’ai pas échappé. À l’âge de 12 ans, je me mis à réfléchir plus sérieusement à ma spiritualité. Je sentais qu’il y avait un vide dans ma vie. Chaque fois que j’étais dans le besoin ou en état de désespoir, je priais un être que j’appelais Seigneur. Mais qui était réellement ce Seigneur? Une fois, je demandai à ma mère qui je devais prier : Jésus ou Dieu? Croyant que ma mère devait avoir raison, je me mis à prier Jésus et toutes les bonnes choses qui m’arrivaient, c’est à lui que je les attribuais.
On m’a aussi appris que de la religion, on ne discute pas. Mes amies et moi l’avons pourtant fait à plusieurs reprises; nous débattions souvent du protestantisme, du catholicisme et du judaïsme. Ces débats m’amenèrent de plus en plus à me remettre en question, jusqu’au point où je décidai qu’il était temps, pour moi, de faire quelque chose pour combler ce vide qui m’habitait. C’est ainsi qu’à l’âge de 13 ans, j’entrepris ma quête de vérité.
Les hommes sont toujours en quête du savoir ou de la vérité. Je ne peux dire que ma quête de vérité était une quête active du savoir. Je participais toujours à des débats et je lisais un peu plus souvent la Bible, mais là s’arrêtait ma quête. Durant cette période, ma mère remarqua un changement chez moi et crut que j’étais dans une « phase religieuse ». Mais je savais, tout au fond de moi, que ce n’était pas qu’une phase et je me plaisais à partager mes nouvelles connaissances avec ma famille. J’en appris un peu plus sur les croyances, rituels et doctrines du christianisme et j’acquis des connaissances sommaires sur le judaïsme.
Quelques mois plus tard, je compris que si je croyais au christianisme, cela voulait aussi dire que je me croyais condamnée à l’Enfer, car j’étais incapable, malgré mes efforts, d’accepter tous les enseignements de cette religion. Et, comme disent certains pasteurs du sud, j’avais « emprunté un sens unique en direction de l’Enfer ».
Je me souviens avoir lutté contre moi-même à plusieurs reprises alors que j’étais assise à l’église. On m’avait dit qu’en acceptant simplement Jésus comme mon Seigneur et sauveur, je serais assurée de la vie éternelle au Paradis. Je n’ai jamais descendu l’allée pour aller vers les bras grand ouverts du pasteur et ma réticence faisait grandir ma crainte d’être projetée en Enfer. Je me rappelle de cette période comme d’une période trouble. Je faisais souvent des cauchemars inquiétants et je me sentais terriblement seule.
Non seulement ma foi était-elle faible, mais j’avais de nombreuses questions qui demeuraient sans réponse; je les posais à chaque chrétien versé en religion que je rencontrais et jamais je ne reçus de réponses satisfaisantes. En fait, les réponses qu’on me donnait m’embrouillaient davantage. On me disait que j’essayais de comprendre Dieu de façon rationnelle et que si j’avais vraiment la foi je n’avais qu’à croire, ce qui m’assurerait le Paradis. Et là était mon problème : je ne croyais pas.
Je réalisai peu à peu que je ne croyais plus en rien. Je croyais en l’existence de Dieu et je croyais que Jésus était Son fils, qu’Il avait envoyé pour sauver l’humanité. Je ne croyais à rien d’autre. Mes questions et mes raisonnements, cependant, dépassaient mes croyances.
Ces questions revenaient sans cesse me hanter. Ma confusion et mon incertitude augmentaient, car durant quinze ans, j’avais suivi aveuglément une religion uniquement parce que c’était la religion de mes parents.
Natassia M. Kelly, ex-chrétienne, USA (partie 2 de 2)
Description: Après avoir étudié le sujet et discuté avec quelques musulmanes, Natassia embrasse l’islam à l’âge de 15 ans.
- par Natassia M. Kelly
- Publié le 31 Mar 2008
- Dernière mise à jour le 20 Apr 2008
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Un jour, quelque chose se produisit dans ma vie qui réduisit à néant le peu de foi qui me restait. Je mis un terme à ma quête de vérité; je cessai de chercher au fond de moi-même, dans la Bible et dans l’église. Je laissai tout tomber.
Je devins une personne plutôt amère. Puis, un jour, une amie m’offrit un livre intitulé « le dialogue chrétien-musulman ». Je lus le livre, et j’ai honte d’avouer que durant ma quête de savoir et de vérité, je n’avais jamais considéré embrasser une autre religion. Le christianisme était tout ce que je connaissais et je n’avais jamais songé à le quitter. Mes connaissances sur l’islam se réduisaient à presque rien. En fait, j’entretenais, comme plusieurs, divers préjugés et stéréotypes sur cette religion. Le livre, cependant, me surprit. Je découvris que je n’étais pas la seule à croire qu’il n’existe qu’un seul Dieu et qu’Il n’a pas d’associés. Je demandai d’autres livres, que je reçus, de même que diverses brochures.
J’appris l’islam en utilisant ma capacité de raisonnement. J’avais une bonne amie qui était musulmane et je lui posais souvent des questions sur les différents rituels. Et pourtant, même à ce moment-là, je n’ai jamais considéré que je pourrais, moi aussi, être musulmane; car beaucoup de choses, dans l’islam, me rebutaient.
Quelques mois passèrent, je lisais et apprenais peu à peu. Puis, vint le mois de Ramadan. Chaque vendredi, je me joignais à la communauté musulmane locale pour rompre le jeûne et écouter la récitation du Coran. Je posais des questions aux musulmanes que je rencontrais; j’étais en admiration devant ces personnes qui suivaient leur voie avec autant de certitude. Je me sentis peu à peu attirée vers cette religion qui, au départ, m’avait rebutée.
Ayant cru pendant si longtemps que j’étais la seule à croire en un Dieu unique et sans associés, l’islam fut pour moi un réconfort. Je compris que l’islam avait été révélé en tant que rappel à l’humanité, pour ramener les gens vers la bonne voie.
Je voulais plus que de simples croyances, dans ma vie : je voulais une discipline qui allait structurer ma vie. Je ne pouvais me contenter de croire que Jésus était mon sauveur et que c’était là mon laissez-passer pour l’éternité. Je voulais savoir comment me comporter pour m’attirer l’approbation de Dieu. Je voulais me sentir proche de Dieu et je voulais connaître les outils me permettant d’aller au Paradis. Je commençai à penser que le christianisme ne m’avait jamais rien apporté de tout cela, mais que l’islam pouvait le faire.
Je continuai à étudier. J’assistai aux célébrations de l’Eid et je commençai à assister aux leçons hebdomadaires avec mes amies.
La religion apporte la paix intérieure, un calme de tout notre être. J’avais vécu cela à intervalles irréguliers au cours des trois années précédentes. Durant les périodes où ma foi diminuait, j’étais plus susceptible de succomber aux tentations du diable. Au début du mois de février 1997, je décidai que l’islam était la vérité. Cependant, comme je ne voulais pas prendre de décision précipitée, je choisis d’attendre un peu.
Durant cette période, shaytan m’envoya des tentations de toutes parts. Je me souviens d’au moins deux rêves où il était présent et où il m’appelait à lui. Lorsque je m’éveillais, je répétais la shahadah et trouvais réconfort dans l’islam. Peu s’en fallut que ces rêves ne me fassent revenir sur ma décision. Je m’en ouvris à mon amie musulmane, qui suggéra que shaytan tentait certainement de m’éloigner de la vérité.
Le 19 mars 1997, de retour d’une leçon hebdomadaire, je récitai la shahadah en moi-même. Puis, le 26 mars, je la récitai à nouveau devant témoins et je devins officiellement musulmane.
Je ne peux exprimer la joie que je ressentis à cet instant, ni le poids qui disparut de mes épaules. Je connaissais enfin la véritable paix intérieure....
Voilà environ cinq mois que j’ai récité la shahadah. L’islam a fait de moi une meilleure personne; je suis plus forte et je vois la vie différemment. Ma vie a beaucoup changé, car j’ai maintenant un objectif que je poursuis, et c’est celui de faire en sorte de mériter le Paradis éternel. La religion fait maintenant partie de ma vie et de ma personne à chaque instant, et je m’efforce chaque jour de devenir une meilleure musulmane.
Les gens s’étonnent souvent qu’une fille de quinze ans puisse prendre une décision aussi importante que celle-là. Je suis reconnaissante envers Dieu de m’avoir accordé une telle personnalité, car c’est ce qui m’a permis de trouver aussi jeune la vérité.
S’efforcer d’être une bonne musulmane dans une société majoritairement chrétienne est difficile. Vivre avec une famille chrétienne l’est encore plus. Mais j’essaie de ne pas me décourager. Je ne souhaite pas m’étendre sur ma situation actuelle, mais je crois que mon jihad quotidien me rend plus forte. Une personne m’a dit, un jour, que j’étais meilleure que bien des gens qui sont nés dans une famille musulmane en ce sens que j’ai eu à trouver, à comprendre et à réaliser la grandeur et la miséricorde de Dieu. Tout compte fait, je me dis que soixante-dix ans de vie sur terre ne sont rien en comparaison de la vie éternelle au Paradis.
Je dois admettre que j’ai un peu de difficulté à exprimer la grandeur, la miséricorde et la gloire de Dieu. Mais j’espère que mon récit aidera d’autres personnes qui se sentent peut-être comme je me suis sentie, ou qui vivent des épreuves similaires à celles que j’ai vécues.
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