Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 1 de 4)

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Description: Comment Dieu l’a guidée alors qu’elle cherchait la voie pour aller vers Lui.

  • par Iman Yusuf
  • Publié le 21 Jan 2013
  • Dernière mise à jour le 21 Jan 2013
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La conversion à l’islam par n’importe quelle personne cause toujours la surprise.   Il s’agit pourtant de la plus grande bénédiction qu’Allah puisse apporter à ceux qu’Il aime.  Mais dans mon cas, c’était plus, encore : c’était un véritable miracle, alhamdoulillah (gloire à Dieu).

Avant même que je ne connaisse le mot « islam » ou que je sache ce qu’était un « musulman », Allah m’avait guidée, par ma fitrah (nature innée donnée par Dieu à chaque être humain), à déduire, à comprendre – avec mon cœur et mon esprit – de quelle manière Il souhaitait que je vive ma vie.  Je crois qu’il s’agit d’une histoire incroyable et toutes les louanges sont dues à Celui qui m’a guidée.

L’islam, ce cadeau de Dieu, me fut présenté au début de l’été 1981 et étalé, petit à petit, sur plus d’une année, au cours de la période la plus difficile de ma vie.

Je suis née et j’ai grandi aux États-Unis, mais mes arrière-grands-parents étaient originaires d’Allemagne et d’Autriche.

J’étais une fervente catholique – fervente en ce sens où je pratiquais pleinement ma religion et j’y croyais de tout mon cœur.  Mon mariage battait de l’aile, principalement à cause du fait que mon mari était non seulement non-catholique, mais aussi athée.

Même si son incroyance me dérangeait, au fond, elle ne nous causa pas de réels problèmes… jusqu’à la naissance de ma fille, en 1979.  À partir de ce moment, cela devint une constante source de frustration et de douleur.

Bien que mon mari me donna la permission de faire baptiser notre fille, il n’aimait pas du tout l’idée de l’élever au sein d’une religion, quelle qu’elle fût.  Aucun argument ne pouvait le convaincre et il refusa d’honorer la promesse faite lors de notre mariage, alors qu’à l’église même, il avait signé un papier acceptant que tout enfant né de notre union serait élevé en tant que catholique.

Il s’obstina donc dans son refus de voir notre fille grandir tout en croyant à une divinité et alla jusqu’à se moquer de mes croyances, et même de Dieu.

Je pris rendez-vous avec un prêtre que je connaissais depuis des années, espérant de judicieux conseils de sa part.  Je fus déçue, car manifestement, il ne prenait pas la chose aussi au sérieux que moi.  Il semblait plus soucieux de sauver mon mariage que de faire en sorte que ma fille devienne une bonne catholique et il peinait à comprendre la douleur qui m’étreignait chaque fois que mon mari se moquait de Dieu ou Le maudissait.  Il ne semblait pas non plus comprendre à quel point la situation pouvait être dangereuse, pour ma fille, qui grandirait dans un état de confusion totale, déchirée entre ses deux parents.  Je lui fis également part de mes craintes qu’un jour, il aille jusqu’à nous interdire, à ma fille et à moi, de fréquenter l’église.

Tout en discutant, nous finîmes par changer de sujet et abordâmes celui des principes du catholicisme.  Ce qui m’amena à lui poser une question sur la trinité.

Je reçus, évidemment, la réponse classique : trois divinités en une.  Mais lorsque j’insistai pour qu’il me clarifie la chose, il s’énerva et me dit que si je me posais de telles questions, c’est que je n’avais aucune foi.  Bien que je comprenne, maintenant, sa réaction d’alors – qui était due au fait qu’il n’avait aucune explication à donner sur ce « mystère » – sur le coup, je fus choquée et profondément blessée.  Je me sentis comme si je venais d’être expulsée de l’Église.  À cause d’une simple question, par laquelle je souhaitais me rapprocher de Dieu, on m’accusait de n’avoir point de foi.

Je quittai rapidement ces lieux et méditai longuement sur les paroles du prêtre.  Je refusais d’accepter ce jugement sur ma personne; je savais, tout au fond de moi, que ma foi était profonde et ma confiance en Dieu, inébranlable, et qu’aucun être humain ne pouvait me convaincre du contraire.

Mais à partir de cet instant, je ne me considérai plus comme catholique.  Il y avait beaucoup de tourmente, au sein de l’Église, à cette époque, et les gens quittaient le catholicisme par milliers.  Alors que je n’aurais jamais imaginé être l’une d’eux, ce fut le cas.

Sans un regard en arrière, je me mis en quête de la vérité.  Je tentai, brièvement, de lire et d’étudier la Bible, un livre sur lequel je possédais, étonnamment, très peu de connaissances.  Car les catholiques se concentrent plus sur le catéchisme que sur la Bible.   Je trouvai la Bible difficile à comprendre, décousue et contenant très peu de conseils sur la façon de mener ma vie quotidienne en tant que croyante.  Ce livre m’apparaissait surtout comme un livre d’histoire.

Espérant toutefois me tromper, au sujet de la Bible, je contactai une église locale et demandai si je pouvais assister à leurs leçons religieuses hebdomadaires.  Je n’y allai qu’une fois.  C’étaient des évangélistes, dont les leçons se résumaient principalement à recevoir le « cadeau » du Saint-Esprit.

J’avais besoin d’une religion qui serait constamment présente dans mon cœur, pas de séances qui rappelaient plus l’ésotérisme que le christianisme.

Puis, je me tournai vers le judaïsme, dont on m’avait toujours dit qu’il était la « vraie » et toute première religion de l’homme.  Mais je me retrouvai vite exclue de ce groupe, car je n’étais pas née de mère juive.  Même si une conversion était théoriquement possible, la majorité des juifs, surtout les orthodoxes, n’acceptaient pas les convertis.  Et c’est justement cette croyance voulant que les juifs soient le peuple élu de Dieu qui me troublait profondément.  Je ne pouvais imaginer un Dieu qui rendrait Sa religion accessible seulement à ceux qui sont nés en son sein et qui, en dépit de leurs actions, bonnes ou mauvaises, les ferait entrer au Paradis sur la seule base de leur génétique.  Cela m’apparaissait injuste et j’étais convaincue que Dieu ne pouvait Se montrer injuste en aucune circonstance.

C’est alors que je me mis à étudier toutes les religions que je pus trouver.  L’hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme, les krishna… je les étudiai toutes et les rejetai toutes l’une après l’autre.  J’étudiai pratiquement toutes les religions… sauf l’islam.  En fait, je n’en connaissais même pas l’existence.

     Et je comprends, maintenant, la raison pour laquelle Allah me fit d’abord étudier toutes ces religions : de sorte que lorsque je trouverais l’islam, je saurais avec certitude qu’il s’agit de la seule vraie religion, de la vérité.

À cette époque de ma vie, je sombrai dans la dépression.  Je vivais un divorce difficile et j’étais retournée habiter à la maison, où je prenais soin de mon grand-père malade.  Ma chère grand-mère, ma meilleure amie en ce monde et la seule « mère » que j’avais jamais connue était décédée de manière subite l’hiver précédent et je n’entretenais pas une relation très étroite avec ma propre mère.  Je me sentais terriblement seule.

J’essayais de jongler avec un retour aux études à temps plein, avec l’éducation de ma fille, les soins apportés à mon grand-père malade, une maison à entretenir et, le pire de tout, un certain éloignement de Dieu.  Je ne croyais plus en aucune religion, seule demeurait ma croyance en l’existence de Dieu.  Mon compteur était à zéro.

Toute notion de Dieu apprise par le passé avait été effacée de ma mémoire, sauf la certitude de Son existence.  Et sur la base de cette certitude, je priai et priai encore, Le suppliant de me guider.

Quelques difficiles mois plus tard, je me dis qu’il me fallait réfléchir de manière logique; comme Dieu existait bel et bien, Il devait bien avoir Sa façon unique de Se manifester à nous, de se faire connaître de nous.  Et il devait bien y avoir un moyen par lequel l’homme pouvait L’adorer et établir une connexion avec Lui, tout en faisant de Lui une partie intégrante de son quotidien plutôt que de ne L’adorer qu’une fois par semaine pour L’oublier le reste du temps.

Mais par-dessus tout, je me disais que s’il n’y avait qu’un Dieu, il ne pouvait y avoir qu’une bonne voie à suivre.  Toutes les religions prétendent mener à Dieu, mais toutes suivent des voies différentes.  Pour ma part, je ne pouvais accepter l’idée voulant que plus d’un chemin mène à Dieu.  Il ne pouvait y en avoir qu’un et il me fallait le trouver.

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Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 2 de 4)

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Description: Elle trouve une grande vérité, dans sa vie, par la miséricorde de Dieu.

  • par Iman Yusuf
  • Publié le 28 Jan 2013
  • Dernière mise à jour le 28 Jan 2013
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En réfléchissant, j’étais venue à la conclusion que la voie de Dieu devait être applicable en tous lieux et en tout temps et s’adresser à tous les êtres humains.  Nul n’était « spécial » ou « élu » et nul ne pouvait être exclu de la religion de Dieu.

Je ne pouvais accepter l’idée d’un Dieu miséricordieux qui n’aurait pas fait en sorte que Sa vérité soit connue depuis le début des temps.  D’une certaine façon, depuis la création d’Adam, il devait bien y avoir un « secret » que je n’avais pas encore découvert, à côté duquel j’étais passée depuis le tout début et qui constituait la clef du problème.

Il y avait beaucoup de problèmes au sein même de ma famille.  Mon frère cadet était alcoolique, mentalement instable et sujet à des crises de colère.  Et ma mère prenait toujours pour lui lorsqu’il se chamaillait avec l’un de nous.  J’étais excessivement stressée, tellement, en fait, que je dus laisser tomber mes cours, au collège, car je n’arrivais plus à me concentrer.

Par ailleurs, je détestais le fait de devoir laisser ma fille en garderie lorsque j’étudiais.  Je voulais pouvoir l’éduquer moi-même.  L’état de mon grand-père empirait de jour en jour et un matin, alors que ma mère avait quitté pour le travail, il mit le feu à son fauteuil en y échappant son cigare.  Je dormais encore, à ce moment-là, et lorsque le son strident du détecteur de fumée se fit entendre, je crus qu’il faisait partie d’un rêve que je faisais.  Ce sont les cris de ma fille qui me réveillèrent pour de bon et je bondis hors du lit.

Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre, la maison était totalement enfumée.  Avec ma fille dans mes bras, j’allai réveiller mon frère et nous sortîmes de la maison.  Les pompiers arrivèrent quelques minutes plus tard, mais mon frère avait déjà tiré le fauteuil à l’extérieur, dans la cour arrière.  Il devenait de plus en plus clair que mon grand-père avait besoin d’une supervision constante que nous étions incapables de lui procurer.

C’est à partir de ce moment que ma mère commença à penser sérieusement à le transférer dans une maison de soins pour personne âgées.  Ce qui signifiait qu’elle n’aurait plus besoin de mes « services » et que je devrais me trouver un autre endroit où aller vivre avec ma fille.  Il n’y avait manifestement pas de place pour ma fille et moi dans sa vie…

Sans mon grand-père à surveiller constamment et mon frère presque toujours sorti pour aller boire, ma mère croyait pouvoir jouir d’une plus grande intimité avec son conjoint.  Elle sentait qu’elle en avait assez fait et qu’il était temps, pour elle, de vivre sa vie comme elle l’entendait.

J’étais pétrifiée.  Mon mari et moi étions toujours en instance de divorce, ce qui signifiait que je n’avais pas droit à l’assistance sociale, puisque j’étais toujours considérée comme sa femme.  J’aurais pu exiger, de la cour, une pension alimentaire, mais il n’était aucunement disposé à payer.  Il me menaça, si je réclamais mes droits, de se battre jusqu’au bout pour obtenir la garde légale de notre fille.  Sa maîtresse était derrière lui et le poussait à me traîner devant les tribunaux.  Je n’avais donc aucun moyen de survie et il me fallait trouver un emploi… ce qui signifiait que j’allais devoir mettre à nouveau ma fille en garderie.

Je me sentais terriblement seule et je ne voyais pas la lumière au bout du tunnel.  Je me sentais comme si j’étais la seule personne saine d’esprit parmi des gens dérangés et encore, il m’arrivait de remettre en question ma propre santé mentale.

Je ne me sentais nulle part à ma place.  Depuis le décès de ma grand-mère, je ne me sentais plus à l’aise dans ma propre famille, de laquelle on me rejetait petit à petit.  Désespérée, je me tournai vers Dieu, Le suppliant de m’aider à régler mes problèmes.

Un jour, je me retrouvai seule à la maison.  Ma fille était avec son père et ma mère et mon frère étaient sortis.  Dans le silence de ma chambre, je sentis un profond besoin de prier.  Mais comment?  J’étais là, au milieu de ma chambre, ne sachant par où commencer.

Je ne savais plus comment prier, ni ce que Dieu attendait de moi.  Il me vint l’idée que pour m’adresser à Dieu, je devais être propre.  Comme guidée par une force extérieure, je me rendis dans la salle de bain et je pris une douche.

De retour dans ma chambre, je me tins, encore une fois, au milieu de la pièce, comme si j’attendais quelque chose.   Je ressentis alors le besoin de me couvrir – complètement.

Je mis une grande robe à manches longues et j’enroulai un grand foulard autour de ma tête.  Je me regardai dans le miroir et mon reflet me plut.  Et même si je n’avais aucune idée de ce qu’était une musulmane, voilà que je ressemblais à l’une d’elles, portant le hijab.

Quiconque connaissant l’islam aurait cru que j’étais une musulmane s’apprêtant à prier.  Mais, gloire à Dieu, je ne connaissais rien de l’islam, à cette époque.

Ainsi m’étais-je vêtue pour prier, mais je ne savais toujours pas comment.  Je regardai par la fenêtre, il faisait soleil.  Je ne voulais pas m’agenouiller, cela me rappelait trop l’église.

Je sentais que je devais me faire toute petite devant Dieu.  Je voulais être en position de complète soumission devant mon Créateur.  Il me vint alors à l’esprit de m’allonger de tout mon long sur le ventre.  Mais, encore une fois, cette image me rappela les prêtres et religieuses en devenir qui, au moment de prononcer leurs vœux, se jettent au sol, bras écartés.

Je pensai donc que la meilleure façon de prier Dieu tout en me faisant petite devant Lui était de m’agenouiller et de mettre mon front au sol.  Mais avant de faire cela, je me dis que je devais le faire sur quelque chose de propre, alors je pris la couverture de ma fille, dans sa couchette, et l’étalai au sol.

 (C’est avec étonnement que j’appris, plus tard, que je m’étais ainsi prosternée exactement dans la direction de la Ka’bah (à la Mecque), la direction dans laquelle se tournent tous les musulmans pour prier.)  J’ai les larmes aux yeux chaque fois que je me rappelle cet après-midi.  Je me revois, dans cette chambre, dans cette position, priant clairement comme le font les musulmans et vêtue comme le sont les musulmanes pour prier.  Soubhanallah (Dieu se situe bien au-delà de toute imperfection), combien Dieu fut miséricordieux, envers moi, pour ainsi me guider.

C’est donc dans cette position que je sentis vraiment que j’avais établi une connexion avec Dieu.  Je pleurai et Le suppliai, encore et encore, de me montrer la voie, de me montrer comment Il voulait me voir vivre ma vie.

Mes larmes roulaient sur mes joues; je sentis, ce jour-là, que j’avais enfin découvert une grande vérité et qu’il ne me restait plus qu’à remplir les cases vides.  Et, grâce à mon Seigneur, j’allais bientôt trouver toutes les réponses.

Comme ma mère cherchait toujours une maison de soins pour mon grand-père et que je continuais de chercher, de mon côté, un endroit où aller vivre, j’habitais encore à la maison quand vint le temps du Thanksgiving (Action de grâce).

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Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 3 de 4)

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Description: Une période de questionnement lui ouvre la voie vers la véritable religion de Dieu.

  • par Iman Yusuf
  • Publié le 04 Feb 2013
  • Dernière mise à jour le 04 Feb 2013
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  • Évaluation: 2.5 de 5
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Iman_Yusuf__Ex-Catholic__USA_(part_3_of_4)_001.jpgMa mère devint très occupée par les fêtes qui approchaient, ce qui eut pour résultat de calmer l’atmosphère, à la maison.  Mais, dans ma tête, je ne cessais de penser à ma quête spirituelle.

Après l’Action de Grâce, ce furent les parties de Noël qui commencèrent et je fus invitée, par une amie, à assister à une fête étudiante dans un restaurant local.  Le groupe que nous formions était assez important et, pour le repas, je me retrouvai assise près d’un homme originaire du Nigéria, qui étudiait au doctorat à l’Université de Pittsburgh.

J’étais fascinée par la tenue traditionnelle qu’il portait et par le drôle de chapeau qui recouvrait sa tête.  Il avait un air de bonté, sur son visage, et un sourire éclatant.  Nous entamâmes une conversation sur les études.

Lorsque vint le moment de commander notre repas, il me demanda si je pouvais l’aider avec le menu, car, me dit-il, « je ne consomme ni porc ni alcool ».  Je l’aidai donc à commander son repas, puis je lui demandai pourquoi il ne pouvait consommer ni porc ni alcool.  Souriant, il me dit que c’était à cause de sa religion.

Des cloches se mirent à tinter et des lumières à scintiller dans ma tête; cette religion-là, me dis-je, je n’en avais jamais entendu parler.  Je voulus absolument en savoir plus.  Et, ayant étudié à peu près toutes les religions qui existaient, je savais exactement quelles questions je voulais lui poser.

 « Pourriez-vous me dire, s’il-vous-plaît, quelle est la croyance fondamentale de votre religion? Et quel est le trait de cette religion qui la décrit le mieux? »  Sans hésiter et sans cesser de sourire, il répondit : « Nous croyons qu’il n’existe qu’un Dieu unique, qui ne fait pas partie d’une trinité et qui n’a pas de fils ni associés.  Il est unique. »

Cela me parut très simple et j’étais d’accord avec ce principe.  Je lui dis que je trouvais cela sensé.  Il me sourit à nouveau.  Je lui demandai alors quel était le statut de la femme, au sein de sa religion.  Comme j’avais souffert au sein d’une religion qui n’avait presque rien à apporter aux femmes – et qui les respectait à peine – je retins mon souffle en attendant sa réponse.  Je voulais tant entendre une réponse qui m’apporterait satisfaction!

Encore une fois, il me répondit sans hésiter : « Les femmes sont égales aux hommes.  Elles occupent essentiellement le même statut et ont les mêmes obligations que les hommes.  Elles reçoivent les mêmes rétributions et les mêmes châtiments pour leurs actions.  Mais être égales ne veut pas dire identiques.  Les hommes et les femmes ont été créés différemment.  Ils sont donc égaux, mais différents. »

Je lui demandai comment se manifestaient ces différences.  Il me dit : « Au sein du mariage, par exemple; tandis que la musulmane jouit de beaucoup de droits – probablement plus que son mari – elle est aussi dans l’obligation d’obéir à son mari. »

« Obéir à son mari?  Humm… dans quel sens? »  Il se mit à rire doucement; il était clair qu’on lui avait déjà posé ces questions auparavant.  Patiemment, il m’expliqua : « Cela signifie que si une décision doit être prise pour le bien du mariage ou de la famille, bien qu’un homme se doive de consulter sa femme et de lui demander son avis, la décision finale lui revient. »

 « Pour mieux illustrer, disons que le mariage est un navire en mer.  Un navire ne peut avoir qu’un capitaine, qui est ultimement responsable de sa bonne navigation.  Un navire avec deux capitaines est condamné à couler. »

Il me regarda et attendit ma réponse.  Aucun contre-argument ne me venait à l’esprit, car je trouvais sensé ce qu’il venait de me dire.  J’avais toujours pensé, au fond de moi, que c’était le mari qui était ultimement responsable de sa famille.  Je lui posai de plus en plus de questions, sur l’islam, et mon excitation initiale se transforma en véritable exultation.

Tout ce qu’il me disait était d’une logique implacable.  Et, dans l’allégresse que je ressentais, je me demandai comment je pouvais n’avoir jamais entendu parler d’islam avant ce jour.  Soubhanallah, tout arrive au moment opportun.

Je lui demandai comment je pouvais en apprendre plus sur sa religion et il m’offrit gentiment de me mettre en contact avec des musulmans de la mosquée qu’il fréquentait.  Il me dit qu’ils me donneraient un Coran et qu’ils pourraient sans doute répondre à mes questions.  Il prit mon numéro de téléphone et promis de m’appeler.  J’étais aux anges.  Cela se passait le 3 décembre de l’année 1982.

Le lundi matin suivant, je me tenais sur les marches de la bibliothèque locale, devant la porte close, attendant l’ouverture des lieux.  Une fois à l’intérieur, j’empruntai tous les livres sur l’islam que je trouvai, c’est-à-dire assez peu, somme toute, et peu fiables, pour la plupart (mais à l’époque, je ne pouvais savoir).

Lorsque j’ouvris le premier livre, l’introduction commençait ainsi : « L’islam signifie la soumission à la volonté de Dieu… »  Incroyable!  Justement cet état de soumission que je recherchais lorsque j’avais essayé de prier Dieu sans trop savoir comment.

J’avais l’intime conviction, depuis un bout, déjà, que la soumission totale à Dieu était l’unique moyen de trouver la paix dans ma vie.  À cet instant précis, je sus que j’avais trouvé la vérité.  Je dévorai les autres livres et attendis avec grande impatience qu’Ahmad – le Nigérian que j’avais rencontré – prenne contact avec moi.  Et, tel qu’il l’avait promis, il m’appela.

Il me donna le numéro de la mosquée et le nom de la personne à contacter.  Tremblant d’excitation, je composai le numéro, priant pour que quelqu’un réponde.  Et quelqu’un répondit.  L’homme qui répondit à mon appel me dit, avec un très fort accent étranger, que la personne que je tentais de joindre n’était pas là.  Nullement découragée, je lui expliquai que j’étais très intéressée à en apprendre plus sur l’islam.  Immédiatement, il me dit que j’étais bienvenue et me donna l’adresse de la mosquée, m’invitant à m’y rendre sur-le-champ pour discuter avec lui et recevoir une copie du Coran!

J’étais excitée au-delà de toute expression.  Je lui dis que j’y serais un peu plus tard cette journée-là et je nous préparai, ma fille et moi.  Je ris, maintenant, en repensant à cette journée.  Je voulais bien paraître, alors j’enfilai un tailleur pantalon, bouclai mes cheveux, me maquillai et me parfumai et habillai ma fille de sa plus belle robe!

Je savais que ma fille et moi entamions, ce jour-là, une nouvelle vie.  Lorsque je me présentai à la mosquée, la première personne que je croisai, dans l’immeuble, fut une musulmane portant le niqab.  Je la trouvai exotique et très belle.  Je lui dis que je venais rencontrer un homme qui s’appelait Abdoul Hamid.

Elle me dirigea vers un escalier et me dit : « Vous le trouverez dans le bureau, en haut de l’escalier », dans un parfait anglais, ce qui m’étonna.  J’allais apprendre, plus tard, que l’islam n’est pas une religion exclusive aux étrangers.  J’avais encore beaucoup à apprendre, mais il y avait une chose que je savais déjà : j’étais sur la bonne voie.

Lorsque j’entrai dans le bureau, toutes les têtes se tournèrent dans ma direction, puis tous les regards se baissèrent.  Nul ne me regarda dans les yeux, mais tous souriaient!  Des sourires chaleureux, heureux et sincères.

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Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 4 de 4)

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Description: Elle décide enfin d’embrasser l’islam.

  • par Iman Yusuf
  • Publié le 04 Feb 2013
  • Dernière mise à jour le 04 Feb 2013
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Un des hommes s’avança dans ma direction en disant quelque chose dans une langue étrangère.   Je compris, plus tard, qu’il avait dit « Macha’Allah, macha’Allah »; il tendit les bras et prit ma fille sur lui.  « Comme elle est belle », s’exclama-t-il, puis il la montra aux autres hommes présents.

Étrangement, je ne ressentais aucune crainte de voir ma fille parmi ces hommes.  Il l’installa sur le dessus d’un bureau et lui donna des crayons, des papiers… tout ce qu’il trouvait pour l’amuser, tout en tentant de la faire parler.  Enfin, Abdoul Hamid vint vers moi.  Je lui tendis la main, mais il fit semblant de ne pas la voir – j’avais encore tant à apprendre sur l’étiquette islamique entre les sexes – et il me demanda comment j’avais entendu parler de l’islam.  Je lui racontai brièvement ma rencontre avec Ahmad le Nigérian et il entreprit de m’expliquer les fondements de l’islam.

Il me parla pendant près d’une heure, puis me donna une copie du Coran en me recommandant de prendre une douche avant de commencer à le lire.  Puis, il me dit qu’il était bientôt l’heure, pour lui, de faire l’une de ses prières quotidiennes et qu’il devait se préparer à y aller.

Je le remerciai et fis une dernière demande : je le priai de bien vouloir me laisser assister à la prière.  Ayant été mariée à un athée, j’avais toujours pensé qu’un homme n’était pas tout à fait un homme s’il ne priait pas Dieu.

Il me dit que je pouvais observer la prière en m’installant à l’arrière de la mosquée, mais demanda à ce que je demeure silencieuse.  J’acquiesçai et nous descendîmes dans la salle de prière, où il me fit asseoir à l’arrière d’une grande salle décorée uniquement d’une luxueuse moquette et d’une niche, dans le mur avant.  J’appris plus tard que cette niche servait à indiquer la direction de la prière.

Alors que je regardais les hommes entrer les uns après les autres, un son soudain et très fort me fit sursauter : c’était l’appel à la prière.  Allahou akbar, Allahou akbar!  Je sentis un courant froid traverser mes veines.  C’était comme si tout mon être s’éveillait au son de ce magnifique appel.  Même si je n’en comprenais pas un seul mot, j’avais l’impression qu’il s’adressait à moi.  Mes yeux se remplirent de larmes et je me mis à frissonner.  Je croisai mes bras et les serrai très fort, dans une tentative pour me réchauffer et me calmer.

Je me mis à pleurer quand les hommes s’inclinèrent, puis se prosternèrent, exactement comme j’avais fait, dans ma chambre, il y avait si longtemps, lors de cet après-midi ensoleillé.  J’étais à la fois sidérée, excitée et émue au-delà de toute expression.  Mais plus encore, je sentais que j’avais enfin trouvé mon chez-moi.

Au cours des semaines qui suivirent, je fis la rencontre d’autres musulmans, à la mosquée et suivis des leçons sur l’islam.  Je commençai à me confectionner des vêtements islamiques, même si je ne les portais que dans ma chambre, où je priais, seule.

Petit à petit, je me mis à changer.  Je cessai de boire de l’alcool et de manger du porc.  Ma personnalité changea; je devins plus calme et silencieuse.  J’étais enfin en paix avec moi-même.  Ma mère m’interrogea sur ces changements qu’elle observait, chez moi.  Elle croyait que j’étais déprimée.  « Tu ne ris plus comme avant », me dit-elle.  Je lui expliquai que j’étais, au contraire, très heureuse, mais d’une manière non-exubérante.

Un jour, je trouvai enfin le courage de lui parler de mon intention d’embrasser l’islam.  Je lui montrai les vêtements que j’avais confectionnés et en enfilai quelques-uns devant elle.  Elle devint furieuse et détesta instantanément ces vêtements.

Ma mère avait toujours suivi la mode de très près.  Elle ridiculisa la simplicité de mes vêtements et le fait qu’ils étaient très larges; elle trouvait qu’ils ressemblaient à des sacs.  Ses remarques me blessèrent, mais ne me dissuadèrent point.  Rien ne pouvait plus me séparer de l’islam.

Le dernier Noël avant que je n’embrasse l’islam pour de bon fut un véritable cauchemar.  Ce furent des jours très difficiles, même si je savais que c’était la façon qu’avait choisie Allah pour me tirer de la noirceur de l’incroyance sans que je ne garde de bons souvenirs de cette époque.

Ma mère était en colère contre moi parce que je ne participais pas suffisamment aux fêtes à son goût et mon frère, ivre comme d’habitude et dans un accès de rage, détruisit des effets m’appartenant et menaça de me tuer.  Peu de temps auparavant, il était entré dans ma chambre et m’avait vue habillée comme une musulmane.  Et même s’il n’était point religieux, ma décision d’embrasser l’islam l’avait mis dans une véritable furie.

Plus ils rageaient de me voir suivre cette voie, plus j’avais la conviction que c’était la bonne.  Je ne voulais tout simplement plus vivre la même vie qu’eux.

Quelques mois plus tard, je prononçai la profession de foi islamique.  Un vendredi soir, au printemps, je devins musulmane.  C’est avec beaucoup de gratitude et d’humilité que j’acceptai ce cadeau que me faisait Dieu.

Ma mère insista pour que je quitte sa maison.  Mais Allah, dans son infinie miséricorde, avait déjà prévu une autre maison pour moi.  Le soir où je prononçai la profession de foi, à la mosquée, un Égyptien témoin de la scène demanda à quelques personnes si j’étais disponible pour me marier.

Mon wali (gardien), i.e. l’homme qui avait pris ma fille de mes bras lors de ma première visite à la mosquée, me demanda mon avis.  Tout ce que je voulais, c’était que l’homme en question soit un bon musulman.  Mon wali fit une petite enquête et me donna son accord pour que j’épouse cet homme.

Dix jours plus tard, j’étais mariée et je vivais, avec ma fille, dans ma nouvelle maison, avec mon nouveau mari.  Il éleva ma fille comme si elle était la sienne et, alhamdoulillah, nous eûmes aussi deux garçons, par la suite.

Il y a vingt-six ans de tout cela, vingt-six ans que j’ai reçu l’islam comme une bénédiction.  Les années ont passé si vite.  Elles n’ont toujours été faciles, mais elles étaient toutes bénies.

Allah teste ceux qu’Il aime, mais comme Il dit, dans le Coran, « après toute difficulté vient un réconfort ».  Et cela s’est toujours avéré, dans ma vie.

Entre-temps, ma mère – qui ne m’a pas parlé durant des années après ma conversion – vit maintenant avec moi dans un pays musulman et elle porte le hijab volontairement!  Je garde espoir de la voir bientôt embrasser l’islam, incha’Allah (si Allah le veut).

En dépit des moments difficiles, je ne peux imaginer avoir vécu ma vie d’aucune autre façon.  Je remercie chaque jour Allah de m’avoir guidée vers la vérité et pour ce cheminement miraculeux de la noirceur de l’ignorance à la lumière de l’islam.

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