Outhman Ibn Affan (partie 1 de 2): Pieux et généreux
Description: Comment le troisième successeur du prophète Mohammed embrassa l’islam.
- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
- Publié le 22 Apr 2013
- Dernière mise à jour le 22 Apr 2013
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Outhman ibn Affan fut le troisième successeur du prophète Mohammed. Il était connu comme le leader des croyants et fut calife durant près de 12 ans. Les six premières années de son califat furent relativement tranquilles et paisibles, mais les six dernières années furent marquées par des conflits internes et par des groupes rebelles qui provoquèrent beaucoup d’agitation à travers les terres gouvernées par Outhman. On se souvient de celui-ci comme d’un homme très pieux, bon et gentil, connu pour sa modestie et sa timidité et admiré pour sa générosité. Il régna en toute justice et avec beaucoup d’humanité et ses actions se fondèrent toujours sur son obéissance envers Dieu et son amour pour le prophète Mohammed et pour la nation musulmane.
Outhman (que Dieu soit satisfait de lui) naquit sept ans après le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) au sein de la branche omeyyade de la tribu de Qouraysh. Les Omeyyades constituaient le clan le plus influent, le plus puissant et le plus riche de Qouraysh et Outhman était leur enfant chéri, celui qui était le plus aimé à cause de ses bonnes manières et de sa timidité. Comme son prédécesseur, Omar ibn al-Khattab, Outhman était capable de lire et d’écrire, habileté inhabituelle dans l’Arabie préislamique. Plus tard, il devint un commerçant et un marchand de vêtements prospère. Toute sa vie durant, il fut connu comme un homme bon et généreux et, même avant sa conversion à l’islam, il donnait régulièrement aux gens dans le besoin.
C’est son proche ami, Abou Bakr, qui l’introduisit à l’islam, qu’il embrassa à l’âge de 34 ans. Cela se passait à l’aube de l’islam, quand les hommes de la Mecque persécutaient et torturaient les nouveaux musulmans. En dépit de ces abus, Outhman tint bon et épousa même Rouqaya, la fille de Mohammed, ce qui renforça ses liens avec ce dernier.
Les persécutions et les tortures se poursuivirent et la riche et noble famille d’Outhman, de même que son statut de marchand prospère, n’eurent aucun effet de protection sur lui. Il fut persécuté et torturé comme les autres et même par des membres de sa propre famille. En effet, son oncle lui enchaîna les pieds et les mains et l’enferma dans une chambre obscure. Ces mauvais traitements subis par Outhman les amenèrent, sa femme et lui, à faire partie de la première migration de musulmans en Abyssinie. Le Prophète loua sa patience et dit : « Après Lot, Outhman est le premier homme qui, avec son épouse, ait délaissé le confort de sa demeure par amour pour Dieu ». Après un temps, Outhman et Rouqaya revinrent à la Mecque auprès de Mohammed.
Outhman entretenait des liens étroits avec le Prophète et c’est ainsi qu’il fut en mesure d’acquérir un savoir approfondi sur l’islam. Il rapporta plus de 146 hadiths directement du Prophète et il était l’une des rares personnes capables de mettre le Coran par écrit. Il était également une personne-ressource pour ceux et celles qui souhaitaient apprendre les rituels d’adoration tels les ablutions, la prière et autres obligations islamiques. Il fit aussi partie de ceux qui émigrèrent à Médine et qui assistèrent le Prophète dans l’établissement de la nation musulmane. Le Prophète l’appelait même son assistant.
À Médine, l’eau était rare et plusieurs hommes étaient affectés au contrôle des puits. Comme c’était un marchand prospère et un habile négociateur, Outhman alla discuter avec un propriétaire de puits afin d’obtenir un puits à l’usage exclusif des musulmans. Il réussit à négocier un prix pour la moitié d’un puits, i.e. qu’il en aurait le contrôle un jour sur deux, tandis que le propriétaire du puits l’utiliserait les autres jours. Mais, en réalité, Outhman donna gratuitement l’eau qu’il payait à tous les musulmans, de sorte que personne ne venait demander de l’eau les jours où il n’en avait pas le contrôle. Le propriétaire n’eut donc plus d’autre choix que de vendre l’autre moitié du puits à Outhman, qui lui accorda un montant plus que satisfaisant. Outhman continua de laisser les gens utiliser l’eau du puits sans jamais leur rappeler son acte de charité. C’était un homme humble et modeste.
Outhman donnait régulièrement de ses biens par unique amour pour Dieu et Son messager. Chaque vendredi, il achetait des esclaves dans le but de les libérer, ce qui fait que même s’il était riche, il était souvent sans serviteur à cause de cette habitude. Quand le Prophète et l’armée musulmane s’apprêtaient à aller combattre les Byzantins à Tabouk, il encouragea les plus riches d’entre les musulmans à donner de leur argent et de leurs biens pour soutenir et équiper les troupes. Il donna lui-même 200 chameaux sellés, 200 onces d’or et 1000 dinars. Le Prophète insista auprès des gens pour qu’ils donnent davantage en espérant qu’ils prennent Outhman en exemple. Mais c’est ce dernier qui les surpassa tous et il finit par donner plus de 900 chameaux équipés.[1]
Le portrait que nous sommes en mesure de dresser d’Outhman est celui d’un homme très généreux, modeste et bon. Il passait souvent ses nuits en prière et était connu pour jeûner souvent, parfois un jour sur deux. En dépit de sa fortune, il vivait simplement et il lui arrivait fréquemment de dormir enveloppé dans une couverture, à même le sol ensablé de la mosquée. Il fut nommé troisième calife, après la mort du Prophète, par un conseil composé de six hommes. Il suivit les traces de Mohammed, d’Abou Bakr et d’Omar en dirigeant avec justice et humanité. Le bien-être des musulmans lui tenait à cœur et il étendit les limites de son califat jusqu’au Maroc, en Afghanistan et en Azerbaïdjan. Durant les six premières années, son règne se distingua par son caractère calme et paisible; mais les vents du changement se mirent ensuite à souffler sur l’empire musulman.
Outhman ibn Affan, comme ses prédécesseurs, était un homme du peuple. Mais la fin de son règne fut marquée par des conflits internes et la rébellion. Dieu avait choisi Outhman pour être le troisième calife des musulmans, mais certaines personnes se mirent à comploter pour lui faire perdre cette position. Le prophète Mohammed avait prédit qu’Outhman se retrouverait dans une situation extrêmement difficile lorsqu’il dit : « Il se peut que Dieu te recouvre d’une chemise, Outhman. Mais si des gens cherchent à te l’enlever, ne cède pas à leur volonté. » Outhman ne retira pas sa chemise; son amour pour Dieu et Son messager lui en donnèrent la force, bien qu’il fût d’un âge fort avancé.
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