La grâce de Dieu, la foi et les actions (partie 1 de 4) : Les composantes de la foi

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Description: Le lien entre la foi et les bonnes œuvres, en islam.  Partie un : le concept islamique de la foi et sa relation avec la croyance profonde et les bonnes œuvres.

  • par J. Hashmi (© 2010 IslamReligion.com)
  • Publié le 22 Nov 2010
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Introduction

Grace__Faith_and_Works_(part_1_of_4)_001.jpgL’islam est une religion qui accorde autant d’importance à la foi intérieure qu’aux actions posées.  Être musulman n’équivaut pas à se limiter aux rituels d’adoration ni à se contenter de croire, tout en n’agissant pas en fonction de cette croyance.  Certains s’imaginent à tort que l’islam accorde plus d’importance aux actions qu’à la foi intérieure alors qu’en réalité, il enseigne que la foi est le premier et plus important des cinq piliers et fondements de l’islam.  Selon l’islam, ce sont à la fois la croyance profonde et les actions posées qui composent ce qui est désigné sous le terme de « foi ».

L’islam enseigne que le salut s’obtient par la grâce de Dieu et que Dieu répand Sa grâce sur ceux qui possèdent une véritable foi intérieure et qui accomplissent de bonnes œuvres.  La différence, donc, entre le christianisme occidental et l’islam n’est pas que l’un accorde de l’importance à la foi intérieure et l’autre non; en fait, les deux enseignent que la foi intérieure est le facteur le plus important pour atteindre le salut.  La différence est que l’islam enseigne qu’en dépit du fait que la croyance soit le facteur le plus important, il n’est pas le seul.  Pour atteindre le salut, la foi intérieure doit être accompagné de bonnes œuvres.  Dans cet article, nous nous pencherons sur le point de vue islamique, avant de jeter un regard critique à la doctrine chrétienne voulant que seule la foi compte.

Les composantes de la foi

L’islam enseigne que les bonnes œuvres sont une branche de la foi.  La foi (imane) n’est pas définie comme une simple croyance intérieure, mais comme l’ensemble formé par la foi intérieure et les bonnes œuvres (amal).  Ainsi, la foi et les actions ne doivent pas être considérées comme des entités séparées.  Par conséquent, le débat « foi vs actions » n’est pas pertinent dans le discours islamique, puisque ces dernières sont étroitement liées à la première.  Les musulmans croient que la foi (imane) se divise en trois parties : (1) la croyance qui se situe au fond du cœur (i’tiqad), (2) la profession de foi (qawl) et (3) les actions (amal).

La croyance profonde

De ces trois composantes de la foi, la croyance profonde, qui se situe au fond du cœur, est la plus importante.  Il est donc incorrect d’affirmer que l’islam met l’accent sur les actions posées plutôt que sur la croyance profonde.  En fait, nulle bonne action n’est acceptée par Dieu si elle n’est précédée de la bonne forme de croyance en Dieu (monothéisme pur).  Dieu dit, dans le Coran :

« Si tu prêtes un (ou des) associés à Dieu, toute tes œuvres auront alors été faites en vain; et tu seras certainement du nombre des perdants. » (Coran 39:65)

Les bonnes actions ne sont donc acceptées que si elles sont précédées d’une croyance au pur monothéisme.  Alors chaque fois que Dieu mentionne les œuvres, dans le Coran, Il fait d’abord mention de la croyance, signifiant ainsi que cette dernière est plus importante que les œuvres :

« Et ceux qui croient et font de bonnes œuvres, ceux-là sont les gens du Paradis, où ils demeureront éternellement. » (Coran 2:82)

« Dieu a promis à ceux qui croient et qui accomplissent de bonnes œuvres qu’ils auraient un pardon et une énorme récompense. » (Coran 5:9)

« Quant à ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres (...) ceux-là seront les habitants du Jardin, où ils demeureront éternellement. » (Coran 7:42)

« Certes, ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, leur Seigneur les guide à cause de leur foi.  Au-dessous d’eux couleront des rivières dans les Jardins des délices. » (Coran 10:9)

« Et à ceux qui auront cru et fait le bien, le Tout Miséricordieux accordera Son amour. » (Coran 19:96)

« Quant à ceux qui croient et font de bonnes œuvres, Nous leur effacerons leurs méfaits et les rétribuerons selon les meilleures de leurs œuvres. » (Coran 29:7)

« Il exauce ceux qui croient et font de bonnes œuvres, et accroît Sa grâce envers eux. » (Coran, 42:26)

Pour expliquer ce concept, les érudits musulmans ont comparé la foi à un arbre.  La croyance profonde, sise au fond du cœur, équivaut aux racines; elle est cachée sous la surface et invisible à l’œil.  Ce sont les racines qui donnent à l’arbre une base solide; sans elles, il ne peut y avoir d’arbre.  Puis, les actions équivalent à ce qui est apparent, au-dessus de la surface de la terre, tel que le tronc et les branches.  Telle est la raison pour laquelle il est inutile d’opposer la foi aux actions; on peut comparer un arbre à un autre, mais on ne peut comparer les racines d’un arbre à ses branches.  La croyance profonde équivaut aux racines et les actions, aux branches; et nous savons que les racines sont beaucoup plus importantes qu’une branche.  Si une branche tombe, l’arbre n’en sera pas tellement affecté et pourra même en produire une autre; mais si l’on coupe les racines, alors l’arbre tout entier mourra.

La croyance profonde, au fond du cœur, est la base de l’arbre de la foi, sans laquelle l’arbre meurt.  Les bonnes actions sont le tronc et les branches de l’arbre; s’il n’y avait pas de branches et seulement des racines, ce ne serait plus un arbre.  Plus il y a de branches, plus beau est l’arbre et plus il se rapproche de l’image parfaite qu’on se fait de lui.  Ainsi, la base, le fondement de la foi est la croyance qui se situe au fond du cœur, mais cette croyance demeure incomplète si elle n’est pas accompagnée de bonnes œuvres. 

La position islamique est donc la suivante : la foi (imane) est le pilier fondamental de l’islam.  La foi est constituée de la croyance (au fond du cœur) et des actions (accomplies par le corps).  La croyance demeure plus importante que les actions et la foi ne peut exister sans elle.

L’importance de la croyance profonde peut être démontrée par le fait que des actions bonnes en apparence peuvent être rejetées (par Dieu) si elles ne sont pas accompagnées d’une foi véritable.  Par exemple, donner en charité pour plaire à Dieu est une bonne action que Dieu récompense.  Mais si une personne donne en charité pour pouvoir s’en vanter par la suite, on parle ici d’une action bonne en apparence accompagnée d’une mauvaise intention et de croyances corrompues, ce qui ne plaît nullement à Dieu.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Les actions sont jugées par leurs intentions. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim)

Cela signifie que les actions (paroles, gestes) ne valent rien si elles ne sont pas motivées par la foi qui se trouve au fond du cœur.

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La grâce de Dieu, la foi et les actions (partie 2 de 4) : Le discours, les actions et l’amour de Dieu

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Description: Le lien entre la foi et les bonnes œuvres, en islam.  Partie deux : le rôle du discours et des actions par rapport à la foi et à l’amour (de Dieu).

  • par J. Hashmi (© 2010 IslamReligion.com)
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Le discours

Grace__Faith_and_Works_(part_2_of_4)_001.jpgLe musulman doit professer ouvertement sa foi en Dieu.  Même Satan croyait en Dieu; mais il refusa d’attester de sa loyauté à Dieu et attesta plutôt de sa rébellion et de son opposition.  Le musulman doit donc professer ouvertement que « nul ne mérite d’être adoré en dehors de Dieu » et doit croire à tous les prophètes de Dieu qui ont transmis et enseigné ce message. 

Dans son Livre de la foi, Ibn Taymiyyah écrit :

 « Celui qui croit, tout au fond de son cœur, mais qui ne professe pas sa croyance ouvertement n’est pas considéré comme croyant, ni en cette vie ni dans l’au-delà.  Dans Son message, Dieu n’a pas inclus une telle personne – qui n’éprouve que de la foi au fond d’elle-même – parmi les croyants.  Une telle personne n’est pas considérée comme croyante tant qu’elle n’a pas confirmé sa croyance par son discours.

 « Par conséquent, le discours est un aspect essentiel de la foi et, selon les érudits musulmans d’hier et d’aujourd’hui, nul ne sera sauvé tant qu’il n’aura pas professé ouvertement sa foi. (...) Celui qui ne professe pas sa foi alors qu’il en est parfaitement capable est un mécréant.  Il est mécréant à la foi au fond de lui et dans ses actions. » (Kitab al-Iman)

L’importance des actions

La croyance profonde, au fond du cœur, conduit aux bonnes œuvres.  Car comment une personne peut-elle professer sa foi et ne jamais faire de bonnes actions?  Le grand érudit Ibn Taymiyyah a dit :

 « Et cela parce que la source de la foi est ce qui se trouve dans le cœur et que les actions y sont incontestablement liées.  Il est inconcevable de trouver la foi dans le cœur d’une personne qui ne fait aucune bonne action.  En vérité, lorsque les bonnes actions diminuent, chez une personne, cela est dû au fait que la foi a diminué dans son cœur...  Puisque les actions sont liées au contenu du cœur, il est préférable qu’une personne ne se contente pas uniquement de croire, mais d’accompagner sa croyance d’actions vertueuses. » (al-Fatâwâ, 7/198)

L’islam enseigne qu’il n’y a pas de distinction entre la foi et les actions, car elles se complètent et sont étroitement liées.  La personne qui prétend croire alors que cette croyance ne se reflète pas dans ses actions est une hypocrite.

Si un homme ressent de l’amour pour son épouse, au fond de son cœur, il devrait logiquement la traiter convenablement.  Mais s’il la néglige ou abuse d’elle, il ne l’aime certainement pas.  Car l’amour que l’on éprouve pour une personne se reflète dans notre attitude envers elle.  Si un homme aime son épouse, il fera son possible pour lui plaire.  S’il aime réellement Dieu, il le démontrera en obéissant à Ses commandements et s’efforcera d’accomplir de bonnes œuvres pour Lui faire plaisir, car il sait qu’il s’agit là de la voie menant au salut.

Al-Hassan al-Basri, un grand érudit musulman, a dit :

« La foi n’est pas une parure ni un désir superficiel; la foi, c’est ce qui est enraciné au fond du cœur et corroboré par les actions.  Quiconque parle du bien sans l’accomplir, Dieu comparera ses paroles à ses actions.  Quiconque parle du bien et l’accomplit, ses bonnes paroles monteront vers Dieu et Il élèvera ses bonnes actions.  Car Il dit, dans le Coran :

« C’est vers Lui que monte toute bonne parole et c’est Lui qui élève les œuvres pieuses. » (Coran 35:10)

(Ibn Battah dans Al-Ibaanah Al-Kubraa 3/120, et Al-Khateeb Al-Baghdaadi dans Iqtidaa’ Al-’Ilm Al-’Amal #56.)

Avoir la foi véritable signifie garder espoir en la promesse de Dieu.  Dieu dit, dans le Coran :

« Adore-Le donc et place ta confiance en Lui. » (Coran 11:123)

« Et place ta confiance dans le Vivant qui ne meurt jamais et célèbre Sa louange. » (Coran 25:58)

Il y a une différence entre avoir réellement confiance en Dieu et prendre ses désirs pour des réalités.  Ibn al-Qayyim (2/27-28) a expliqué :

« La différence entre prendre ses désirs pour des réalités et la véritable confiance est que le premier implique une certaine dose de paresse, car la personne ne fait pas d’efforts et n’agit pas (pour obtenir ce à quoi elle aspire).  L’espoir et la confiance en Dieu, quant à eux, nécessitent des efforts et une belle dépendance envers Dieu.  Celui qui prend ses désirs pour des réalités, c’est comme s’il souhaitait voir la terre semer elle-même ses propres semences pour lui.  Tandis que celui qui place sa confiance en Dieu, c’est comme s’il travaillait lui-même la terre et semait les graines, pour ensuite espérer voir les plants grandir.  L’espoir ne vaut rien s’il n’est accompagné par les actions. »

Shah al-Kirmani a dit :

« Le signe d’un espoir sain est l’obéissance [envers Dieu]. » (cité par Ibn al-Qayyim, 2/27-28)

Ibn al-Qayyim (2/27-28) poursuit :

« Il y a trois types d’espoir : deux sont louables et l’autre blâmable.  Les deux premiers sont : (1) l’espoir d’une personne qui fait un acte d’obéissance envers Dieu, en étant guidée par Dieu, et qui espère Sa rétribution; (2) l’espoir d’une personne qui commet un péché et qui s’en repent en espérant le pardon, la bonté, la magnanimité, la clémence et la générosité de Dieu.  (3) Le troisième type est l’espoir d’une personne qui persiste à commettre des péchés et à transgresser les limites tout en gardant espoir en la miséricorde de Dieu, sans faire aucun effort pour la mériter.  Cette personne se berce d’illusions, prend ses désirs pour des réalités et se nourrit de faux espoirs. »

Nous devons aimer Dieu.  Mais nous ne devons pas l’aimer uniquement avec notre cœur, mais aussi par nos actions.  Si nous passons la nuit à prier, cela renforcera la foi dans notre cœur, ce qui démontre qu’une action (la prière) peut renforcer la foi.  Par ailleurs, les mauvaises actions font diminuer la foi.  Si un homme passe la nuit à forniquer, cela aura un effet négatif sur son cœur et fera diminuer sa foi.  Les bonnes actions renforcent la croyance du cœur, tandis que les mauvaises actions corrompent le cœur.

La vérité est que ceux qui prétendent aimer Dieu – mais qui ne le démontrent pas par leurs actions – n’ont aucune foi dans leur cœur, tandis que leur discours n’est empreint d’aucune conviction et que leurs actions ne font que refléter le vide de leur cœur.  De nombreuses personnes, appartenant à diverses religions, aiment Dieu de façon ostentatoire et aiment se vanter de leur amour pour Lui, mais leurs actions ne corroborent pas leur discours.  Le musulman a l’obligation de prononcer l’attestation de foi, ou shahadah, en arabe.  Le mot shahadah signifie littéralement « témoigner » et fait référence au fait de témoigner que nul ne mérite d’être adoré à part Dieu.  Attester, par la parole, est facile; mais c’est un bien plus grand signe de foi que de témoigner de la gloire de Dieu par des gestes et, même, par sa vie.  C’est pourquoi le terme shahid (celui qui donne, physiquement, sa vie à Dieu) provient de la même racine que shahadah (déclaration de foi), car la meilleure façon de témoigner de la gloire de Dieu est par les actions et non seulement par le discours.

C’est une question de bon sens; un fils qui dit à son père qu’il l’aime est une chose; mais si son père a besoin d’une transplantation de rein et que son fils lui offre le sien, on assiste à un niveau d’amour beaucoup plus élevé.  Un homme peut dire qu’il aime son pays; mais celui qui risque sa vie, dans l’armée, pour le défendre, l’aime avec beaucoup plus d’intensité.  Même s’il s’agit d’un cliché, il n’en demeure pas moins une vérité que les actions sont plus éloquentes que les paroles.  Parfois, les fidèles de certaines religions mettent l’accent sur l’expression orale de leur amour pour Dieu.  Mais ils ne savent pas que nous, musulmans, jugeons plus important de démontrer à Dieu que nous l’aimons.  Nous Lui démontrons notre amour cinq fois par jour, lorsque nous nous prosternons à Lui en prière, de même qu’à chaque fois que nous respectons Ses commandements.  De plus, les musulmans, en général, sont trop humbles pour prétendre que leur amour de Dieu les enverra directement au Paradis.  Qui a le meilleur comportement?  Celui qui se vante constamment de son amour pour Dieu?  Ou celui qui le démontre humblement par ses actions et qui déploie maints efforts pour plaire à son Seigneur, le Très-Haut?

Dans le Coran, Dieu ordonne au Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) de dire à ceux qui prétendent L’aimer de le démontrer en Lui obéissant :

« Dis (aux gens, ô Mohammed) : « Si vous aimez Dieu, suivez-moi; Dieu vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés.  Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 3:31)

Tel est le défi proposé par Dieu : si nous L’aimons réellement, alors nous devons le démontrer en obéissant à Ses commandements.  Mais si nous nous opposons à Ses commandements, c’est que nous ne L’aimons pas vraiment et il s’agit là d’hypocrisie et d’un manque de sincérité.

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La grâce de Dieu, la foi et les actions (partie 3 de 4) : La grâce de Dieu

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Description: Le lien entre la foi et les bonnes œuvres, en islam.  Partie trois : la fausse notion selon laquelle on ne « gagne » le Paradis que par nos croyances et nos bonnes actions.

  • par J. Hashmi (© 2010 IslamReligion.com)
  • Publié le 29 Nov 2010
  • Dernière mise à jour le 29 Nov 2010
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La grâce de Dieu

Grace__Faith_and_Works_(part_3_of_4)_001.jpgCertaines personnes semblent croire que selon l’islam, le Paradis se « gagne » par de bonnes actions.  Cela est pourtant faux; l’islam enseigne plutôt que ni la foi ni les bonnes actions ne nous feront entrer au Paradis.  Ce ne sont que la grâce de Dieu et Sa miséricorde qui nous feront entrer au Paradis.  Croire le contraire revient à remettre en question le pouvoir et la souveraineté absolue de Dieu.  Dieu est Celui qui pardonne; et prétendre que l’homme peut se pardonner à lui-même équivaut à nier un des noms et attributs de Dieu et à s’élever, en tant que créature, au niveau du Créateur, en s’associant à Sa gloire et à Sa puissance, ce qui constitue le péché le plus grave qui soit, le shirk, ou le fait d’attribuer des associés à Dieu.

Une maison, dans le monde d’ici-bas, coûte un certain prix; meilleure et plus grande elle est, plus cher elle coûte.  Un manoir coûte davantage qu’un bungalow et un palais coûte plus qu’un manoir.  Pensons maintenant à un palais au Paradis; si nos actions pouvaient l’acheter, la vérité est qu’aucun d’entre nous n’arriverait à accumuler suffisamment de bonnes actions pour n’en obtenir ne serait-ce qu’un centimètre carré.  Cela parce que nous sommes déjà lourdement endettés.  Peu importe le nombre de nos bonnes actions, jamais nous ne pourrions rendre à Dieu tout ce qu’Il nous a donné.  Donc, aucun humain ne peut « gagner » le Paradis uniquement par ses actions.

Nul n’atteindra le salut éternel simplement sur la base de sa foi ou de ses actions, car le salut ne s’atteint que la par grâce de Dieu.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :

« Sachez que nul d’entre vous ne peut atteindre le salut simplement par ses bonnes actions. »

Les gens autour de lui demandèrent : « Pas même toi, ô Messager de Dieu? »

Ce à quoi il répondit : « Pas même moi, à moins que Dieu ne me couvre de Sa miséricorde et de Sa grâce. »

Bien que le prophète Mohammed soit considéré comme la personne la plus vertueuse qui ait existé, même lui n’entrera au Paradis que par la grâce de Dieu.  Cela est confirmé par un autre hadith où il est fait mention d’un homme qui passe sa vie à accomplir de bonnes actions et qui s’imagine qu’il entrera au Paradis grâce à elles, faisant abstraction de la grâce de Dieu.  Une telle personne – dont l’arrogance lui fait croire qu’elle entrera au Paradis sur la seule base de ses bonnes actions – goûtera au feu de l’Enfer pour avoir volontairement ignoré la grâce de Dieu.

Mais cela, bien entendu, ne doit pas nous faire prendre à la légère l’importance de la foi et des actions.  Les musulmans croient que Dieu accorde Sa grâce et Sa miséricorde à ceux qui ont la foi et qui accomplissent de bonnes œuvres.  Dieu dit, dans le Coran :

« Il exauce ceux qui croient et font de bonnes œuvres, et accroît Sa grâce envers eux. » (Coran 42:26)

Dieu nous dit que Son amour est réservé à ceux qui croient et font de bonnes œuvres :

« Et à ceux qui auront cru et fait le bien, le Tout Miséricordieux accordera Son amour. » (Coran 19:96)

Les musulmans croient que Dieu aime ceux qui font le bien et qu’Il déteste ceux qui font le mal.  Cela va à l’encontre de ce qu’avancent certains chrétiens, i.e. que Dieu aime tout le monde, incluant les mauvaises personnes.  Pourtant, même dans la Bible, cette idée est rejetée :

« Dieu est un juste juge, qui, chaque jour, fait sentir son indignation à qui ne revient pas à lui. » (Psaumes 7:12)

« Mais arrive-t-il souvent que leur lampe s’éteigne ? Que la misère fonde sur eux ? Que Dieu leur distribue leur part dans sa colère ? » (Job 21:17)

L’image d’un Dieu aimant tout le monde est peut-être un idéal pour bien des gens, mais elle est absurde et va à l’encontre du message de Dieu.  Les chrétiens croient, eux aussi, que Dieu a créé l’Enfer et que certaines personnes y seront envoyées.  Dieu aimerait-Il ceux qu’Il condamne Lui-même à l’Enfer?  Si oui, alors de quel type d’amour s’agit-il?  S’il est vrai que Dieu déteste le péché, mais pas le pécheur, comment expliquer que le pécheur soit envoyé en Enfer?

Il est clair que Dieu n’aime pas les mauvaises personnes.  Quel genre de Dieu aimerait Adolf Hitler, Staline, Pharaon et tant d’autres oppresseurs?  Non, Dieu n’aime pas les meurtriers, les violeurs et les criminels en tous genres.  Croire que Dieu aime ces personnes équivaut à remettre en question Sa justice.  Dieu aime les bonnes personnes et déteste les mauvaises.  Mais comme l’un des attributs de Dieu est d’être Miséricordieux, si un pécheur se tourne vers Lui et se repent sincèrement, Il lui pardonne aussitôt.

Pour conclure, quiconque est aimé de Dieu entrera au Paradis.  Dieu accorde Son amour et Sa grâce aux bienfaisants, à ceux qui croient avec sincérité et à ceux qui accomplissent de bonnes œuvres.  Dieu n’accorde Sa grâce qu’à ceux qui multiplient les efforts pour l’obtenir.  Car comment espérer obtenir la grâce de Dieu si l’on ne s’efforce point d’obéir à Ses commandements?

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La grâce de Dieu, la foi et les actions (partie 4 de 4) : « La foi seule » et la Bible

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Description: Le lien entre la foi et les bonnes œuvres, en islam.  Partie quatre : une recherche dans la Bible pour trouver le concept de la « foi seule ».

  • par J. Hashmi (© 2010 IslamReligion.com)
  • Publié le 29 Nov 2010
  • Dernière mise à jour le 04 May 2011
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L’idée de la « foi seule » rejetée par la Bible

Les chrétiens croient que les êtres humains doivent recevoir la justification de Dieu pour entrer au Paradis et ils prétendent recevoir cette justification par la foi seule.  Mais ce concept de « foi seule » est rejeté par la Bible.  Il est intéressant de souligner que le mot « foi » apparaît plus de deux cents fois dans le Nouveau Testament et qu’il n’est accompagné qu’une seule fois du mot « seule ».  Et cette seule fois où les deux mots apparaissent ensemble, c’est pour rejeter ce concept :

« Vous voyez que l’homme est justifié par ses œuvres, et non par la foi seule. » (Jacques 2:24)

Les versets précédant celui-là nient également la doctrine de la « foi seule ».  Jacques 2 :14-18 se lit comme suit :

14.  Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ?

15.  Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour,

16.  et que l’un d’entre vous leur dise : « Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous », et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?

17.  Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même .

18.  Mais quelqu’un dira : « Toi, tu as la foi; et moi, j’ai les œuvres. Montre -moi ta foi sans les œuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres. »

Même Satan croyait en Dieu; mais il n’a jamais accompagné cette foi d’un serment d’allégeance ni de bonnes œuvres.  Jacques (2 :19-26) poursuit ainsi :

19.  Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent .

20.  Veux-tu savoir , ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?

21.  Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel ?

22.  Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite .

23.  Ainsi s’accomplit ce que dit l’Écriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu.

24.  Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seule.

25.  Rahab, la prostituée, ne fut-elle pas également justifiée par les œuvres, lorsqu’elle reçut les messagers et qu’elle les fit partir par un autre chemin ?

26.  Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte.

Certains chrétiens prétendent qu’il suffit de reconnaître Jésus comme son sauveur pour « renaître » et devenir chrétien.  Ils croient que cette unique attestation – consistant à reconnaître Jésus comme son sauveur – suffit à une personne pour entrer dans le Royaume des Cieux.  Pourtant, un tel concept est rejeté par la Bible elle-même.  En effet, Matthieu 7 :21 affirme que de simplement appeler Jésus « Seigneur » n’est pas suffisant pour atteindre le salut et qu’il faut plutôt accomplir la volonté de Dieu :

 « Pour entrer dans le royaume des cieux, il ne suffit pas de me dire: «Seigneur! Seigneur!» Il faut accomplir la volonté de mon Père céleste. » (Matthieu 7:21)

Dieu rétribuera chaque personne selon ce qu’elle aura acquis de ses propres mains.  La vie éternelle dans le Royaume des Cieux ne s’obtient qu’à force de bonnes actions.  Dans la Bible, il est dit que :

« Ce jour-là, Il donnera à chacun ce que lui auront valu ses actes.  Ceux qui, en pratiquant le bien avec persévérance, cherchent l'approbation de Dieu, l'honneur et l'immortalité, recevront de Lui la vie éternelle. » (Romains 2:6-7)

Par conséquent, la vie éternelle dépend du bien qu’on a fait.  La Bible dit que ceux qui font le bien iront au Paradis et que ceux qui font le mal iront en Enfer :

« Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être condamnés. » (Jean 5:29)

Le salut ne s’obtient pas du jour au lendemain, comme semblent le croire certains chrétiens; le salut s’obtient à force d’agir de façon vertueuse toute une vie durant.  La Bible dit :

« (...) faites donc fructifier votre salut, avec crainte et respect... » (Philippiens 2:12)

La Bible dit encore :

« Mais celui qui tiendra bon jusqu'au bout sera sauvé. » (Matthieu 24:13)

Dans la Bible, on rapporte que Jésus (que la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit que pour accéder à la vie éternelle, on doit obéir aux commandements de Dieu.  Voilà qui démontre clairement que la foi seule n’est pas suffisante pour atteindre le salut et que l’accès à la vie éternelle dépend de l’obéissance aux commandements.  La Bible dit :

Jésus répondit : « ... Si tu veux entrer dans la vie, applique les commandements. » (Matthieu 19:17)

Le danger du concept de la « foi seule »

Il est dangereux de prêcher une doctrine qui minimise l’importance des actions.  De nombreux chrétiens croient que parce que Jésus les aurait absous de leurs péchés, ils peuvent alors mener leur vie comme bon leur semble.  En d’autres termes, ils s’imaginent que Jésus leur a donné un laissez-passer pour une vie ponctuée de péchés.  Et c’est pourquoi nous voyons beaucoup de chrétiens commettre toutes sortes de péchés durant la semaine et se rendre à l’église le dimanche, satisfaits à l’idée d’être sauvés malgré tout.  Le concept de « sauvé un jour, sauvé pour toujours » pousse les gens à négliger leurs devoirs envers Dieu.  Une religion qui prêche de telles idées ne fait qu’éloigner ses fidèles de la vertu.  L’islam, quant à lui, rappelle à ses fidèles que la grâce de Dieu s’obtient à la fois par les croyances et les bonnes actions, et que chacun doit faire des efforts constants pour atteindre le Paradis.  C’est pourquoi les musulmans prient cinq fois par jour, dans l’espoir d’obtenir la grâce et le salut de Dieu.  C’est une lutte constante, tout au long de leur vie, qu’ils mènent contre eux-mêmes, afin d’atteindre la vertu et de faire en sorte que Dieu soit satisfait d’eux. 

La doctrine de la « foi seule » est blasphématoire, car jamais elle n’a été enseignée par Dieu.  On ne trouve aucune mention de la « foi seule » dans le Coran et, en fait, pas même dans la Bible.  Il est tout à fait inacceptable de suivre une doctrine qui ne trouve aucun fondement dans aucune écriture religieuse.

Conclusion

Le salut s’atteint par la grâce de Dieu, que l’on ne peut recevoir que par la foi et les bonnes actions, tel que démontré par le Coran et la Bible.  Dieu nous promet de recevoir Sa grâce à condition de nourrir une foi profonde et d’accomplir de bonnes œuvres, par opposition à la « foi seule ».

Même si certaines personnes s’imaginent qu’elles entreront au Paradis sur la simple base de leur foi, cela ne signifie pas forcément qu’elles entreront réellement au Paradis.  Le simple fait de croire une chose n’en fait pas une réalité.  Combien de télé-évangélistes font croire aux gens qu’ils peuvent être sauvés simplement en reconnaissant Jésus comme leur Seigneur?  Puis, nous tombons sur une autre chaîne où on nous promet de perdre vingt-cinq kilos en un mois en portant une simple ceinture autour de la taille.  En quoi cette deuxième promesse est-elle moins crédible que celle du télé-évangéliste promettant le Paradis aux téléspectateurs?

Combien naïve serait la personne qui achèterait cette ceinture et qui se fierait à elle pour perdre du poids sans se soucier des actions qu’elle devrait plutôt entreprendre (i.e. régime, exercice, etc).  Une telle personne – qui ne ferait pas attention à son régime et qui ne ferait pas d’exercice – finirait par souffrir des conséquences de son obésité sur sa santé malgré qu’elle ait cru pouvoir perdre vingt-cinq kilos avec la fameuse ceinture.  Selon l’islam, les péchés sont comme des taches noires sur le cœur spirituel d’une personne.  Si une personne commet de nombreux péchés, son cœur deviendra entièrement recouvert de taches noires et mourra (au sens figuré).  Les péchés obstruent le cœur spirituel comme un mauvais régime finit par obstruer les artères du cœur physique.  Celui qui se présente à Dieu avec un cœur noirci n’entrera pas au Paradis, même s’il a cru toute sa vie au concept de la « foi seule ».  La personne qui compte sur cette doctrine pour entrer au Paradis est comme la personne qui fait confiance à la ceinture amaigrissante; pour un temps, elle se bercera d’illusions, mais la réalité finira par la rattraper.  Chaque personne devra rendre compte de ses œuvres.

Une ceinture amaigrissante « magique » pousse les gens à négliger leur alimentation et leurs activités physiques, car ils s’imaginent que la ceinture compensera pour leur manque d’efforts.  De même, le concept de la « foi seule » pousse les gens à négliger leur obéissance à Dieu et les bonnes actions qu’ils pourraient faire.  Et lorsqu’ils meurent, ils s’en veulent de ne pas avoir passé leur vie à accumuler des bonnes actions pour se mériter la grâce de Dieu.  Les gens devraient passer leur vie à accomplir de bonnes actions plutôt que de se contenter de la promesse d’un Paradis trop facilement atteignable.

Plutôt que de nous nourrir d’illusions, le Coran nous dit la vérité : l’être humain doit travailler fort pour aller au Paradis.  Qu’une si grosse récompense demande de si gros efforts est dans l’ordre des choses.  Dieu dit, dans le Coran :

« Et luttez pour la cause de Dieu avec tout l’effort qu’Il mérite. » (Coran 22:78)

Dieu dit également :

« Quant à ceux qui luttent pour Nous, Nous les guiderons certainement sur Nos sentiers.  Et en vérité, Dieu est toujours avec les bienfaisants. » (Coran 29:69)

Nous devons nous efforcer d’obtenir la satisfaction de Dieu non seulement en croyant tout au fond de notre cœur, mais en extériorisant cette croyance par des actions concrètes.  Rien n’est plus important que la foi qui se trouve dans notre cœur, mais cela n’est pas une raison pour nier l’importance des actions.  Les actions qui ne sont pas accompagnées de la foi ne sont pas sincères; et la foi qui ne s’exprime pas par de bonnes actions est hypocrite.

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