Le concept de oummah en islam
Description: La définition de la oummah et son rôle dans le progrès de l’humanité.
- par Aisha Stacey (© 2019 IslamReligion.com)
- Publié le 04 Mar 2019
- Dernière mise à jour le 11 Jan 2021
- imprimés: 6
- Lus: 11,950 (moyenne quotidienne: 6)
- Évalué par: 0
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Le mot oummah est un terme arabe souvent traduit par nation ou communauté, en français. Il définit, entre autres, un groupe de personnes partageant une descendance commune et vivant dans un même lieu, mais pas seulement. Le site Dictionary.com définiti la oummah comme la communauté islamique internationale, ce qui est plus proche de la signification réelle de ce terme.
Comme c’est le cas avec la plupart des mots arabes, la traduction de oummah en nation ou communauté ne tient pas compte des nuances de cette langue. La racine du mot oummah est amma, qui signifie aller ou aller voir. Le mot imama signifie diriger, comme dans le fait de diriger une assemblée en prière (d’où le mot imam). Dérivé de cette racine, on trouve également le mot oumm, qui signifie mère, ou encore source ou origine. On pourrait définir la oummah comme une communauté de croyants liés par une même raison d’être (l’adoration de Dieu) et par un même objectif, qui est de faire avancer la cause de l’islam.
La oummah, ou communauté musulmane, est un groupe de personnes issues de divers milieux, pays et nationalités. C’est une communauté sans frontières, mais très unie. Il s’agit d’une seule nation unie sous la direction de Dieu.
« Certes, cette communauté qui est la vôtre est unique dans son essence. Et Je suis votre Seigneur; accomplissez donc vos devoirs envers Moi. » (Coran 23:52)
Dans diverses traductions de ce verset, le mot oummah est traduit par le mot religion et, dans ce contexte, le mot religion fait référence à un mode de vie commun et à un code de conduite respecté par une communauté. Autrement dit, une oummah (communauté) de croyants.
Dans le Coran, Dieu n’utilise pas le terme oummah exclusivement pour désigner la nation de Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Il utilise souvent le terme oummah pour désigner un groupe de personnes partageant les mêmes croyances religieuses. Il nous dit, par exemple, qu’au tout début, l’humanité formait une seule oummah, mais qu’avec le temps, elle s’est divisée. Le terme oummah est aussi utilisé, dans le Coran, en lien avec des communautés ayant partagé un même prophète ou messager, telles la communauté du prophète Moïse ou celle du prophète Jésus (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux).
« (Tous) les gens formaient (à l’origine) une seule communauté ; (mais ils s’opposèrent), alors Dieu (leur) envoya des prophètes pour leur annoncer la bonne nouvelle et pour les avertir. C’est ainsi qu’Il leur révéla les Écritures contenant la vérité pour leur servir de juge et trancher leurs différends. » (Coran 2:213)
« À chaque communauté, un messager a été envoyé. » (Coran 10:47)
Le prophète Mohammed fut envoyé pour soutenir une communauté pour le bienfait de l’humanité, cette communauté étant destinée à inclure tous les êtres humains. Sur ordre de Dieu, il transmit Son message divin, destiné à guider et à mettre en garde les hommes. Dans le Coran, Dieu parle de la oummah de Mohammed comme de la meilleure communauté.
« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait naître pour les hommes; vous enjoignez le bien et interdisez le blâmable, et vous croyez en Dieu. »(Coran 3:110)
La oummah de Mohammed est connue de par le monde et à travers l’histoire comme une nation de croyants unie dans sa dévotion à un Dieu unique. Quiconque embrasse l’islam devient un membre de cette oummah. Tous ses membres (les croyants) sont unis par un lien très spécial semblable aux liens que l’on retrouve au sein d’une même famille. Les musulmans sont frères et sœurs en islam. Ils devraient, théoriquement, être incapables de se montrer indifférents les uns envers les autres; ils devraient se sentir comme un seul corps, une seule communauté qui nourrit l’esprit de coopération, la bonne volonté, l’empathie et l’unité.
L’exemple des croyants dans leur amour, leur compassion et leur sympathie les uns envers les autres peut être comparé à un corps humain; lorsqu’un de ses membres est blessé et douloureux, le corps répond par l’insomnie et la fièvre.[1]
Le prophète Mohammed s’inquiétait constamment pour le bien-être de sa oummah. Il ne s’inquiétait pas tant de leur sort en ce monde que de leur sort dans l’au-delà. On raconte qu’il se faisait beaucoup de souci pour sa nation et que ça le faisait pleurer au point où sa barbe était mouillée de larmes. « Ma oummah! Ma oummah! », s’exclamait-il en implorant Dieu.[2]
Le Prophète dit, un jour, à ses compagnons : « Cela vous ferait-il plaisir si je vous disais que vous composerez le quart des gens du Paradis? » Ils répondirent : « Dieu est grand! » Il poursuivit : « Cela vous ferait-il plaisir si je vous disais que vous composerez le tiers des gens du Paradis? » Ils répondirent : « Dieu est grand! » Il dit : « Eh bien j’espère que vous composerez plus de la moitié des gens du Paradis. »[3]
Aisha, l’épouse du prophète Mohammed, a rapporté lui avoir demandé : « Ô messager de Dieu! Implore Dieu pour moi! » Il dit alors : « Ô Dieu! Pardonne à Aisha ses péchés passés et futurs, ce qu’elle dissimule comme ce qu’elle dévoile au grand jour. » Elle sourit de joie en entendant ces paroles. Le Prophète dit : « Mon invocation te rend heureuse? » Elle répondit : « Et comment pourrait-elle ne pas me rendre heureuse? » Alors le Prophète répondit : « Par Dieu, c’est l’invocation que je fais pour ma oummah à chacune de mes prières. »
Chaque membre de la oummah est égal devant Dieu. Dieu ne fait aucune distinction entre les différentes nuances et couleurs de peau. L’islam est censé unir tout le monde en une seule et unique communauté dont tous les membres sont égaux, peu importe leur genre ou leur statut social. L’islam nous commande de suivre les recommandations et de porter attention aux mises en garde contenues dans le Coran et dans les hadiths du prophète Mohammed. Et ce n’est qu’au niveau de la piété qu’une personne peut être considérée supérieure à une autre.
Ajouter un commentaire