Chapitre 105, Al Fil (L’éléphant)
Description: Le background historique de l’incident mentionné dans cette sourate, suivi de la façon dont Dieu traita les agresseurs et protégea La Mecque.
- par Aisha Stacey (© 2018 IslamReligion.com)
- Publié le 06 Aug 2018
- Dernière mise à jour le 06 Aug 2018
- imprimés: 38
- Lus: 36,985 (moyenne quotidienne: 16)
- Évalué par: 0
- Envoyés: 0
- Commentés: 1
Introduction
Cette sourate est composée de cinq courts versets. Elle fut révélée à La Mecque et les érudits musulmans croient qu’elle fut révélée dans les tout premiers temps de l’islam. Lorsque l’islam fut initialement révélé, les gens de La Mecque étaient pratiquement tous des mécréants. Bien que le Coran fût révélé pour toute l’humanité et que son message s’applique jusqu’à la fin des temps, les Mecquois furent les premiers à l’entendre. Ils croyaient en Dieu, mais ils avaient inventé toute une série d’intercesseurs entre eux et Dieu. Les premières révélations insistèrent donc sur l’unicité de Dieu et sur le fait qu’Il n’a ni intercesseurs ni associés ni partenaires.
La sourate L’éléphant fait référence à un incident qui eut lieu dans la Péninsule Arabique l’année où naquit le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Dieu protégea ce territoire qui allait devenir le lieu central de Sa dernière révélation. L’événement n’est que brièvement décrit, dans le Coran, car il était, à l’époque, encore frais dans la mémoire des Mecquois et des gens des régions environnantes. Toute la ville avait dû être évacuée devant la menace imminente des agresseurs.
Divers rapports historiques nous apprennent que les Abyssiniens avaient expulsé les Persans du Yémen. Ils y avaient établi leur règne sous la tutelle du gouverneur Abrahah. Ce dernier avait fait bâtir une splendide et coûteuse église dans sa capitale, car il avait été témoin de l’amour que portaient les arabes Yéménites à leur maison de culte à La Mecque, et espérait les en éloigner et les attirer vers sa capitale, Sa’na. Si les Arabes faisaient leur pèlerinage à Sa’na plutôt qu’à la Mecque, les profits économiques d’un tel pèlerinage iraient au Yémen.
Mais les choses se passèrent autrement, ce qui rendit Abrahah furieux. Il mit sur pied une armée incluant treize éléphants avec l’intention d’aller démolir la Maison Sacrée. Sur le chemin qui le menait à La Mecque, il parvint à vaincre toutes les armées arabes qu’il trouva sur son chemin. Puis, alors qu’il approchait de La Mecque, Dieu intervint. On raconte que l’éléphant qui menait la troupe s’assit et refusa d’aller plus avant. Ceux qui l’avaient entraîné firent tout leur possible pour le forcer à se lever, mais en vain. Lorsqu’ils tentaient de lui faire prendre une autre direction, il se levait, mais dès qu’ils tentaient de lui faire prendre la direction de La Mecque, il refusait.
Verset 1 L’armée de l’éléphant
Dieu demande à Mohammed: n’as-tu pas comment ton Seigneur a sévi contre les gens de l’éléphant? Le châtiment de Dieu ne se limite pas à l’au-delà et cet événement démontre que Dieu peut choisir de châtier un peuple à n’importe quel moment. Cette question fait également comprendre au lecteur que cet incident revêt une grande importance dans l’histoire de l’islam.
En fait, cet incident était si bien connu des Arabes que l’année où il se déroula porta par la suite le nom de « l’année de l’éléphant ». Ils y faisaient régulièrement référence dans leur discours, en disant, par exemple : « Telle chose se produisit l’année de l’éléphant » ou « Cela s’est passé deux ans avant l’année de l’éléphant ». Et c’est également l’année de la naissance du prophète Mohammed.
Verset 2 La futilité
Puis, Dieu pose une question rhétorique : n’a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine? Tous les plans faits par les gens de l’éléphant furent vains et incapables d’atteindre leurs objectifs parce que Dieu s’y opposait. Même s’ils avaient quitté leur pays avec une destination bien précise en tête et d’un pas bien décidé, jamais ils ne purent l’atteindre. Les Mecquois étaient trop faibles pour faire face à leurs agresseurs et Dieu prit sur Lui-même de protéger Sa Maison Sacrée.
Versets 3 et 4 Des nuées d’oiseaux
Puis, le Coran décrit la façon dont les agresseurs furent défaits. Dieu envoya des nuées d’oiseaux qui leur lancèrent des pierres d’argile. Certains historiens affirment que les oiseaux étaient de diverses espèces, dont certaines n’avaient jamais été vues dans la région. Ceux qui se souvenaient de l’événement affirmèrent que le ciel était pratiquement couvert d’oiseaux, à perte de vue. Les oiseaux avaient des pierres dans leur bec et dans leurs serres et ils les laissèrent tomber les uns après les autres, de sortes que les gens avaient l’impression de voir une pluie de cailloux tomber du ciel. Ces pierres étaient lancées de si haut qu’elles transperçaient le crâne de ceux qu’elles atteignaient.
Cet événement suggère que Dieu ne voulait pas que les Mecquois puissent se targuer d’avoir protégé Sa Maison Sacrée et c’est pourquoi Il intervint directement. Il pavait ainsi la voie à Sa religion avant même la naissance du prophète Mohammed et bien avant qu’il ne commence à prêcher le message divin.
Verset 5 La dévastation
S’ensuit une description frappante de la dévastation que les oiseaux laissèrent derrière eux. Dieu affirme que les oiseaux rendirent les gens de l’éléphant semblables à un champ dévoré par du bétail. L’armée fut totalement anéantie. Dieu a le pouvoir d’anéantir Ses ennemis par les moyens les plus insolites.
Épilogue
Les historiens musulmans affirment qu’Abrahah survécut à l’attaque et retourna à Sa’na. Lorsqu’il y parvint, son corps couvert de blessures tombait littéralement en pièces et il perdait de grands morceaux de peau. Il va sans dire qu’il ne fit aucun plan pour retourner à La Mecque et qu’il ne nourrit aucune idée de vengeance.