L’assemblée quotidienne du Prophète (partie 2 de 2)
Description: L’assemblée du Prophète, chaque matin, dans la mosquée, servait à transmettre le savoir religieux, mais à beaucoup plus également. Partie 2 : un moment pour les consultations, les bons conseils et le partage.
- par Sheikh Abd al-Wahhab al-Turayri(islamtoday.net) [édité par IslamReligion.com]
- Publié le 16 Oct 2017
- Dernière mise à jour le 16 Oct 2017
- imprimés: 12
- Lus: 8,172 (moyenne quotidienne: 3)
- Évalué par: 130
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
L’assemblée matinale était aussi un moment de consultation sur diverses affaires importantes touchant la communauté musulmane. Le Prophète consultait ses compagnons sur plusieurs sujets, respectant ainsi le commandement du Coran qui dit : « … consulte-les sur les affaires courantes. » (Coran 3:159)
Les compagnons qui étaient plus occupés se relayaient parfois pour assister aux assemblées. Par exemple, Omar se rappelle : « J’habitais dans la partie supérieure de la ville, alors mon voisin et moi nous relayions pour assister aux assemblées du Prophète. Lorsque c’était mon tour, je lui rapportais ce qui s’y était dit, incluant toute nouvelle révélation transmise au Prophète, et il faisait de même lorsque c’était son tour. »
Le Prophète s’asseyait parmi ses compagnons en tant qu’égal et rien ne le distinguait des gens qui l’entouraient. Un étranger qui entrait dans la mosquée pour la première fois ne pouvait savoir, au premier coup d’œil, lequel était le Prophète et devait demander aux gens présents. Au cours des dernières années de sa vie, ses compagnons lui demandèrent la permission de lui fabriquer une petite banquette en terre cuite afin que les gens puissent l’identifier plus facilement. Il le leur permit, pour des raisons pratiques, car c’était l’année connue sous le nom d’Année des Délégations, alors que des représentants provenant des quatre coins de l’Arabie vinrent à Médine pour prêter serment au Prophète.
Le Prophète partageait son attention également entre ses compagnons et les visiteurs et chacun quittait avec l’impression d’avoir été traité de façon particulière et avec respect.
Parfois, quelqu’un envoyait au Prophète de la nourriture en cadeau et il la partageait avec les gens présents. Une fois, quelqu’un envoya une grande marmite de ragoût au Prophète alors qu’il était dans la mosquée. Lui et tous les gens présents en mangèrent, se passant la marmite à plusieurs reprises. Ils furent étonnés d’avoir réussi à en manger autant, à partir d’une simple marmite. L’un d’eux demanda : « Y avait-il quelqu’un qui remplissait de nouveau la marmite après chaque tour? »
Le Prophète répondit : « Personne ne la remplissait de nouveau. Si elle l’était, c’était directement du Ciel. »
Une autre fois, quelqu’un envoya un mouton chez lui. C’était à une époque où la nourriture se faisait très rare. Il dit à sa famille de le préparer et y ajouta du pain qu’ils avaient. Lorsque le tout fut prêt, ils disposèrent la nourriture dans un plat si grand que quatre hommes étaient nécessaires pour le porter. Puis, il demanda que le plat soit amené dans la mosquée après la prière du matin. Ses compagnons se rassemblèrent autour et ce n’est qu’après que tous se fussent installés que le Prophète vint s’agenouiller près d’eux. Un bédouin venu de l’extérieur, qui passait par là, demanda : « Qu’est-ce que c’est que cette assemblée? »
Le Prophète répondit : « Dieu m’a envoyé en tant que serviteur généreux et non en tant que tyran arrogant. Que chacun mange de ce qui se trouve devant lui, tout en laissant le milieu intact; votre nourriture sera alors bénie. » Après un moment, il ajouta : « Prenez-en et mangez-en, car je jure par Celui dans la main de qui se trouve mon âme, la Perse et Rome seront ouvertes jusqu’à ce que la nourriture soit abondante et que les gens oublient de mentionner le nom de Dieu dessus. »
Les assemblées matinales pouvaient parfois s’étendre et, d’autres fois, durer moins longtemps, selon les besoins de la communauté. Mais elles prenaient le plus souvent fin juste avant midi et le Prophète se levait alors après avoir dit : « Gloire à Toi, ô Allah, mon Seigneur, puisses-Tu être loué. J’atteste qu’il n’y a pas d’autre dieu que Toi, j’implore Ton pardon et je me repens sincèrement de mes péchés. »
La première fois que le Prophète avait prononcé cette invocation, ses compagnons lui avaient demandé pourquoi il disait cela. Il avait répondu : « Avec cette invocation, nous expions tout péché que nous pourrions avoir commis au cours de cette assemblée. » Il avait également expliqué à Aisha, un jour : « Pour ceux qui auront dit de bonnes paroles, cette invocation sera un sceau sur celles-ci jusqu’au Jour du Jugement. Et pour ceux qui auront dit quelque chose de déplacé, elle sera une expiation pour eux. »
Avant de partir, il faisait également une invocation pour ses compagnons : « Ô Allah! Fais en sorte que nous Te craignions assez pour ne pas Te désobéir. Fais de nous des serviteurs obéissants afin que nous atteignions le Paradis. Fais en sorte que notre foi soit assez ferme pour que nous traversions avec facilité les épreuves de la vie. Ô Allah! Fais-nous jouir de nos facultés de la vue et de l’ouïe jusqu’à la fin de nos vies. Donne-nous la victoire contre ceux qui nous oppriment et aide-nous contre ceux qui nous montrent de l’hostilité. Ne fais pas du monde qui nous entoure une affliction pour nous et fais en sorte que ce monde ne devienne pas notre souci premier ou l’ensemble de notre savoir. Ne laisse personne n’ayant aucune compassion pour nous avoir de pouvoir sur nous. »
Puis, les compagnons se levaient et s’en allaient chacun de leur côté vaquer à leurs occupations.
Quant au Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), il rentrait parfois chez lui et d’autres fois, il se rendait au marché ou honorait une invitation qu’il avait reçue, ou vaquait à quelque tâche quotidienne.
Ajouter un commentaire