Sourate 2, Versets 285 & 286: croyances de base et relation avec Dieu (partie 1 de 2)
Description: Une discussion sur les deux derniers versets de la sourate 2 du Coran, qui définissent les croyances de base du musulman, son humilité et sa relation avec Dieu. Partie 1 : les croyances de base du musulman et la reddition de comptes des êtres humains au Jour du Jugement.
- par Aisha Stacey (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 21 Mar 2016
- Dernière mise à jour le 23 Mar 2016
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« Le messager croit en ce qui lui a été révélé de la part de son Seigneur, et les croyants (y croient aussi). Chacun (d’entre eux) croit en Dieu, en Ses anges, en Ses livres et en Ses messagers. (Ils disent) : « Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers. » Et ils disent : « Nous avons entendu et nous obéissons. (Accorde-nous), Seigneur, Ton pardon, car c’est vers Toi que nous retournerons. » Dieu n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. En sa faveur, elle n’aura que ce qu’elle aura acquis, et en sa défaveur, elle n’aura que ce qu’elle aura mérité. « Seigneur! Ne nous blâme pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur! Seigneur! Ne nous charge pas d’un fardeau aussi lourd que celui dont Tu as chargé nos prédécesseurs. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous n’avons pas la force de supporter! Efface nos péchés, pardonne-nous et aies pitié de nous. Tu es notre Protecteur; accorde-nous la victoire sur les peuples infidèles. » (Coran 2 :285-286)
Ce sont les deux derniers versets de la seconde sourate du Coran, qui porte le titre d’al-Baqarah (ou « la vache », en français). Cette sourate fut révélée à Médine et c’est la plus longue du Coran. Elle fut révélée sur une période de plusieurs années et elle traite de divers sujets; surtout des règles, mais aussi des doctrines et des concepts islamiques fondamentaux. Les deux derniers versets résument les principaux thèmes de la sourate et définissent les croyances de base du musulman, définissant les grandes lignes de la relation du croyant avec Dieu.
Selon certains hadiths, la récitation de ces deux versets apporte plusieurs bienfaits. Par exemple, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque récite les deux derniers versets d’al-Baqarah le soir, cela lui suffira contre tout mal. » [1] Ces versets font partie des versets les plus souvent mémorisés et récités du Coran.
Ils débutent avec la confirmation que le messager de Dieu (Mohammed) croit en ce qui a été descendu sur lui, de même que ceux qui le suivent, i.e. les croyants. La foi du prophète Mohammed découle directement de la révélation qu’il a reçue. Quatre articles de la foi sont soulignés : les musulmans croient en Dieu, aux anges, aux écritures (livres) et aux messagers.
Dieu est l’autorité suprême; toute autorité temporelle dérive de Lui. Il n’a aucun associé et Il est le seul à procurer la vie et la subsistance. La croyance aux anges fait partie de la croyance au monde invisible, qui se situe au-delà de la vision humaine; ce que l’homme peut voir et ressentir n’est qu’une petite partie de la réalité. La croyance aux écritures divines et aux messagers découle naturellement de la croyance en Dieu. Car croire en Dieu, c’est croire en tout ce qu’Il a révélé. Il nous a révélé quelques livres, à savoir la Torah, l’Évangile, les Psaumes et le Coran, et Il a envoyé de nombreux messagers à l’humanité. Les fidèles du prophète Mohammed sont les héritiers de cette révélation.
Les croyants ne font aucune distinction entre les divers messagers et les acceptent tous. Ce Coran est une confirmation à l’effet que tous les messagers furent envoyés avec le même message, soit adorer Dieu de manière exclusive. Les lois révélées par les messagers qui ont précédé le prophète Mohammed furent abrogées, mais l’essence de l’adoration, le message lui-même, demeure inchangé : rien ni personne ne mérite d’être adoré à part Dieu.
Les croyants disent : « Nous avons entendu le message et nous obéissons aux commandements de Dieu ». Après avoir accepté les croyances de base, le musulman se soumet à la volonté de Dieu. La soumission est l’expression de la foi. La soumission et l’obéissance amènent à reconnaître ses propres défauts et manquements; c’est ainsi que le croyant apprend à demander pardon à Dieu et Lui demande de fermer les yeux sur ses échecs et ses faiblesses.
Le croyant reconnaît également la réalité de l’au-delà, sachant qu’ultimement, il retournera vers Dieu. Il croit en l’au-delà et au Jour du Jugement (un autre article de la foi), de même qu’à la reddition des comptes. La croyance en l’au-delà façonne la conscience et le comportement d’une personne, de même que sa perception des conséquences suivant ses actions.
Par ailleurs, Dieu parle d’un problème qui troublait plusieurs compagnons du prophète Mohammed. En tant que nouveaux musulmans, ils craignaient que Dieu leur demande des comptes sur leurs pensées les plus intimes, même s’ils ne les mettaient pas à exécution (et qu’aucune faute n’était commise comme telle). Dieu calme leurs craintes en leur disant qu’Il n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Le croyant comprend que Dieu est parfaitement conscient des limites et des capacités de l’être humain et cela le soulage.
Dieu ne demande à personne de faire des choses qui sont au-delà de ses capacités. Cela démontre la bonté, la compassion et la générosité de Dieu envers Sa création et cela met en lumière la raison pour laquelle Dieu s’appelle Lui-même le Très Miséricordieux. La suite du verset met l’accent sur la responsabilité individuelle. Chaque personne sera rétribuée pour le bien qu’elle aura fait et châtiée pour le mal qu’elle aura fait. On ne demandera à aucune de supporter plus qu’elle ne le peut; les péchés du père ne peuvent être transférés au fils.
Sourate 2, Versets 285 & 286: croyances de base et relation avec Dieu (partie 2 de 2)
Description: Une discussion sur les deux derniers versets de la sourate 2 du Coran, qui définissent les croyances de base du musulman, son humilité et sa relation avec Dieu. Partie 2: explication des invocations à la fin de la sourate.
- par Aisha Stacey (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 21 Mar 2016
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Dans l’article précédent, nous avons établi que Dieu n’impose pas à une âme une charge supérieure à sa capacité et que chaque personne est responsable de ses actions. Au Jour du Jugement, nul ne pourra intercéder en faveur de quelqu’un d’autre. Chaque personne se tiendra seule devant Dieu et c’est Dieu seul qui interrogera Ses serviteurs et les jugera. Les bonnes actions seront prises en compte et multipliées. Selon le principe voulant qu’une mauvaise action n’appartienne qu’à celui qui l’a commise, une personne ne sera châtiée que pour une mauvaise action qu’elle a commise et non pour une mauvaise action à laquelle elle a songé.
Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Dieu a pardonné à ma oummah (i.e. ma nation) pour les pensées qui leur viennent à l’esprit tant qu’ils ne les mettent pas à exécution et qu’ils n’en parlent pas. »[1] Il nous a également dit que « Dieu a dit à Ses anges : « Si Mon serviteur a l’intention de commettre une mauvaise action, ne la notez pas comme telle; mais s’il l’exécute, notez alors une mauvaise action à son compte. S’il a l’intention d’accomplir une bonne action, mais qu’il ne l’accomplit pas, alors notez-la-lui comme une bonne action; et s’il l’exécute, notez à son compte dix bonnes actions. »[2]
Ensuite, Dieu explique aux croyants la meilleure façon de L’invoquer et de demander pardon. La première sourate du Coran expliquait comment louer et demander à être guidé; ces deux versets enseignent aux croyants la meilleure façon d’implorer Dieu. Il s’agit, essentiellement, d’un type d’invocation qui définit la relation du croyant avec Dieu. Cette invocation évoque la faiblesse de l’être humain et son besoin de la miséricorde et du pardon divins. C’est demander à Dieu de ne pas nous tenir rigueur si nous faisons des erreurs ou oublions, car l’erreur et l’oubli sont deux caractéristiques de l’être humain. Et c’est pourquoi celui-ci demande toujours l’aide de Dieu et se tourne vers Lui en sincère repentir.
Ensuite, les croyants supplient Dieu de ne pas leur imposer un fardeau équivalent à celui que subirent les gens du passé. C’est une supplication de personnes faibles au Tout-Puissant. Dans le passé, certaines personnes durent porter des fardeaux exigeants, qui les firent négliger leurs devoirs envers Dieu. Des lois strictes furent imposées aux nations du passé à cause de ce qu’elles s’imposaient elles-mêmes. D’ailleurs, cette sourate (al-Baqarah) mentionne à plusieurs reprises divers épisodes de l’histoire des Enfants d’Israël qui rappellent cette réalité. C’est pourquoi, dans cette invocation, les croyants demandent la facilité à Dieu, de même que des lois faciles à appliquer et à respecter.
Pardonne-nous et soit miséricordieux envers nous. Cette phrase contient la seule garantie de succès en cette vie et dans l’au-delà : la miséricorde de Dieu. Peu importe à quel point une personne s’efforce de plaire à Dieu, elle ne parviendra à rien sans la miséricorde de Dieu. Aicha, l’épouse du Prophète, nous a dit que ce dernier a affirmé que nul n’entrerait au Paradis sur la seule base de ses actions. « Pas même toi? », lui demanda-t-elle. « Pas même moi, à moins que Dieu ne m’accorde Sa miséricorde. », répondit-il.[3]
« Tu es notre Protecteur » signifie que c’est Dieu qui nous soutient et qui nous vient en aide. Nous lui demandons Son aide en toutes circonstances, car nous dépendons entièrement de Lui. Il n’y a pas de pouvoir ni de force en dehors de Lui. La dernière ligne du verset demande à Dieu la victoire finale sur les mécréants, c’est-à-dire ceux qui rejettent le message, qui refusent d’accepter la religion qui leur est offerte et qui nient l’unicité de Dieu. C’est une affirmation qui incite le croyant à placer toute sa confiance en Dieu, qui est capable de tout et qui peut certainement défendre Sa religion contre ses ennemis.
Dans plusieurs hadiths du prophète Mohammed, il est dit que Dieu a répondu à cette invocation avec les mots « Je le ferai ». Cette longue sourate, qui contient de nombreuses règles et commandements, se termine en détaillant les obligations du croyant en cette vie, tout en soulignant que Dieu connaît bien Sa création et qu’Il prend en considération les faiblesses et les défauts des êtres humains. Elle affirme que Dieu n’imposera pas une charge déraisonnable aux croyants. Enfin, ces derniers versets sont un résumé des thèmes abordés dans la sourate, de même qu’un résumé des principales caractéristiques de la foi du croyant.
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