Philobus, prêtre copte égyptien et missionnaire (partie 1 de 2)
Description: Un prêtre qui, à un moment de sa vie, propageait activement des idées fausses sur l’islam finit par se convertir à cette religion. Partie 1.
- par Ibrahim Khalil Philobus
- Publié le 12 Jan 2009
- Dernière mise à jour le 12 Jan 2009
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Al-Hajj Ibrahim Khalil Ahmad, autrefois Ibrahim Khalil Philobus, était un prêtre égyptien copte qui avait étudié la théologie et obtenu un diplôme de 3e cycle de l’Université de Princeton. Il avait étudié l’islam dans l’unique but d’y trouver des faiblesses qu’il pourrait ensuite attaquer. Mais il finit plutôt par se convertir à cette religion avec ses quatre enfants, dont l’un est aujourd’hui un brillant professeur de l’Université de la Sorbonne, à Paris. C’est ainsi qu’il parle de lui-même :
« Je suis né dans la ville d’Alexandrie le 13 janvier 1919. Mes parents m’envoyèrent dans une école missionnaire américaine où j’obtins mon diplôme d’études secondaires. En 1942, j’obtins mon diplôme de l’Université Asiut, puis je me spécialisai dans les études religieuses pour pouvoir m’inscrire à la Faculté de Théologie. Ce ne fut pas chose facile que d’entrer à cette Faculté, car aucun candidat ne pouvait espérer y entrer à moins d’obtenir une recommandation spéciale de l’église et de réussir avec succès une série d’examens difficiles. J’obtins une recommandation de l’église al-Attarine, à Alexandrie, et une autre de l’Assemblée chrétienne du Sud de l’Égypte après avoir passé plusieurs examens visant à évaluer mes qualifications. Enfin, j’obtins une troisième recommandation de l’Assemblée chrétienne Snodus, qui comprenait des prêtres du Soudan et d’Égypte.
L’Assemblée Snodus autorisa mon entrée à la Faculté de Théologie en 1944 en tant que pensionnaire. J’y étudiai sous la direction de professeurs américains et égyptiens jusqu’à l’obtention de mon diplôme, en 1948.
J’étais censé être envoyé à Jérusalem, mais la guerre éclata cette même année, en Palestine; alors on m’envoya à Asna, dans le Nord de l’Égypte. La même année, je m’inscrivis à l’Université américaine du Caire pour y faire une thèse sur les activités missionnaires auprès des musulmans. Ma première rencontre avec l’islam eut lieu à la Faculté de Théologie, où j’étudiai l’islam et toutes les méthodes par lesquelles il était possible d’ébranler la foi des musulmans et introduire des idées fausses dans leur compréhension de leur propre religion.
En 1952, j’obtins une maîtrise de l’Université de Princeton, aux États-Unis, et on m’offrit un poste d’enseignant à la Faculté de Théologie d’Asiut. J’y enseignait également l’islam, ou plutôt les idées reçues que propageaient ses ennemis et les missionnaires à son sujet. C’est durant cette période que je décidai, un jour, d’élargir mon étude de l’islam et de ne plus me restreindre aux seuls ouvrages écrits par des missionnaires. J’avais si confiance en ma foi chrétienne que je ne ressentais aucune crainte à l’idée d’aller explorer d’autres points de vue. Je me mis donc à lire des ouvrages rédigés par des musulmans. Je décidai également de lire le Coran et d’étudier le sens de ses versets. Tout cela, je le fis, d’abord, par amour du savoir et par désir de trouver de nouvelles preuves contre l’islam. Le résultat, toutefois, fut contraire à toutes mes attentes. Ces lectures ébranlèrent mes certitudes et je me retrouvai en proie à une violente lutte intérieure, car je venais de découvrir la fausseté de tout ce que j’avais étudié et prêché aux gens. Cependant, je n’étais pas assez brave pour regarder la réalité en face et c’est pourquoi je m’efforçai de surmonter cette crise intérieure et de poursuivre mon travail.
En 1954, on m’envoya à Aswan pour y occuper un poste de secrétaire général de la Mission suisse-allemande. Ce poste était en réalité une couverture, car ma véritable mission consistait à prêcher contre l’islam dans le Nord de l’Égypte, surtout chez les musulmans. Durant cette même période, une conférence missionnaire eut lieu à l’Hôtel Cataract, à Aswan, et on me demanda d’y prononcer un discours. Ce jour-là, je parlai trop; je répétai toutes les idées fausses contre l’islam et, à la fin de mon discours, mon combat intérieur remonta à la surface et je me mis, en moi-même, à réviser mes positions.
Je me demandais : pourquoi dois-je dire toutes ces choses alors que je sais qu’elles sont fausses et qu’elles font de moi un menteur? Je quittai avant la fin de la conférence et retournai chez moi, seul. J’étais complètement ébranlé. En chemin, comme je traversais le jardin public Firyal, j’entendis des versets du Coran sortant des haut-parleurs d’une radio :
« Dis, (ô Mohammed) : « Il m’a été révélé qu’un groupe de djinns a prêté l’oreille à (ce Coran) et a dit : « Nous avons entendu (réciter) une lecture merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru et nous n’associerons jamais personne à notre Seigneur. » (Coran 72:1-2)
« Lorsque nous avons entendu le guide, [le Coran], nous y avons cru. Et quiconque croit en son Seigneur n’a à craindre ni perte (de biens) ni oppression. » (Coran 72:13)
Ce soir-là, je ressentis un profond bien-être et lorsque j’entrai chez moi, je passai toute la soirée dans ma bibliothèque à lire le Coran. Mon épouse me demanda pourquoi je restais éveillé si tard, mais je la priai de me laisser seul. À la lecture du verset ci-dessous, je m’arrêtai de lire et passai un long moment à réfléchir :
« Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l’aurais vue, (ô Mohammed), s’humilier et se fendre sous l’effet de la crainte de Dieu. » (Coran 59:21)
De même que ces versets :
« Tu trouveras certainement que les juifs et les idolâtres sont les ennemis les plus acharnés des croyants. Et tu trouveras que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : « Nous sommes chrétiens. » C’est qu’ils comptent parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne sont point orgueilleux. Quand ils écoutent ce qui a été révélé au messager, tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent : « Seigneur ! Nous croyons! Inscris-nous parmi ceux qui témoignent (de la vérité). Pourquoi ne croirions-nous pas en Dieu et à ce qui nous est parvenu de la vérité? Et pourquoi n’aurions-nous pas espoir que notre Seigneur nous fasse entrer [au Paradis] en compagnie des gens vertueux? » (Coran 5:82-84)
Et ceux-ci :
« ... de même qu’à ceux qui suivent le messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent mentionné dans la Torah et l’Évangile qu’ils possèdent déjà. Il leur enjoint le bien, leur interdit ce qui est blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises et les libère de leur fardeau et des chaînes qui les entravent. Ceux qui croiront en lui, qui l’honoreront, qui l’assisteront et qui suivront la lumière descendue avec lui, ceux-là réussiront. » Dis, (ô Mohammed) : « Ô hommes! Certes, je suis pour vous tous le messager de Dieu, à qui appartient le pouvoir suprême sur les cieux et la terre. Nul ne doit être adoré à part Dieu. Il donne la vie et Il donne la mort. Alors croyez en Lui et en Son messager, le prophète illettré qui croit en Dieu et en Ses paroles; suivez-le, peut-être serez-vous bien guidés. » (Coran 7:157-158)
Philobus, prêtre copte égyptien et missionnaire (partie 2 de 2)
Description: Un prêtre qui, à un moment de sa vie, propageait activement des idées fausses sur l’islam finit par se convertir à cette religion. Partie 2.
- par Ibrahim Khalil Philobus
- Publié le 19 Jan 2009
- Dernière mise à jour le 19 Jan 2009
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« Je finis par prendre une décision. Au matin, j’en parlai à mon épouse, avec laquelle j’ai eu trois fils et une fille. Mais dès qu’elle comprit que j’allais probablement me convertir à l’islam, elle se mit à pleurer et courut chercher secours auprès du dirigeant de la mission. On l’appelait Monsieur Shavits et il était originaire de Suisse. C’était un homme incroyablement rusé. Lorsqu’il me demanda ce que je pensais réellement, au fond de moi, je lui répondis très franchement. Alors il dit : « Considérez-vous comme sans emploi jusqu’à ce que nous découvrions ce qui vous est arrivé exactement. » Ce à quoi je répondis : « Je vous remets ma démission. ». Il tenta de me convaincre de la reporter à plus tard, mais j’insistai. Alors il fit circuler la rumeur selon laquelle j’étais devenu fou. J’eus à subir une épreuve difficile et une oppression étouffante jusqu’à ce que je quitte Aswan pour de bon et que je retourne au Caire. »
Lorsqu’on l’interrogea sur les circonstances de sa conversion, il répondit :
« Au Caire, on me présenta à un respectable professeur qui m’aida à passer au travers cette épreuve sans même s’en rendre compte et sans connaître mon histoire. Car il me traita comme un musulman dès le départ, puisque je m’étais présenté à lui comme tel, même si je n’avais pas encore embrassé l’islam de façon officielle. Il s’agissait du docteur Muhammad Abdoul Moneim al-Jamal, et il était alors sous-secrétaire du Trésor. Il s’intéressait beaucoup aux études islamiques et caressait le rêve de faire une traduction du Coran qui serait publiée en Amérique du Nord. Comme je parlais couramment l’anglais, ayant obtenu mon diplôme d’une université américaine, il me demanda de l’aider. Il savait également que je préparais une étude comparée du Coran, de la Torah et de la Bible. Nous coopérâmes dans ces deux projets.
Lorsque le docteur Jamal apprit que j’avais démissionné de mon poste à Aswan et que j’étais sans emploi, il m’aida à me faire embaucher dans une compagnie de fournitures de bureau du Caire, où je fus confortablement établi en peu de temps. Je ne reparlai pas à mon épouse de mon intention de me convertir à l’islam et elle croyait, de son côté, que j’avais déjà oublié cette affaire et qu’il ne s’était agi que d’une crise passagère. Je savais fort bien que ma conversion n’allait pas se faire sans heurts et je préférais remettre cette bataille à plus tard, jusqu’à ce que sois plus à l’aise financièrement et que j’aies terminé mon étude comparée.
Je terminai mon étude en 1955, à un moment où ma situation financière était devenue confortable. Je remis ma démission et établis une compagnie d’importation d’articles scolaires et de bureau qui fut un succès et qui me permit de gagner plus d’argent que je n’en avais besoin. C’est alors que je décidai d’annoncer officiellement ma conversion à l’islam. Le 25 décembre 1959, j’envoyai un télégramme au docteur Thompson, dirigeant de la mission américaine en Égypte, pour lui annoncer que je m’étais converti à l’islam. Puis, lorsque je racontai toute mon histoire au docteur Jamal, il fut complètement abasourdi. Après avoir annoncé publiquement ma conversion à l’islam, de nouveaux problèmes surgirent. Sept de mes anciens collègues de la mission firent tout en leur pouvoir pour me faire changer d’avis, sans succès. Ils menacèrent de m’éloigner de ma femme, mais je leur fis savoir qu’elle était libre de faire ce qu’elle voulait. Ils menacèrent de me tuer. Mais lorsqu’ils virent à quel point je demeurais ferme dans ma décision, ils me laissèrent tranquille et m’envoyèrent un de mes vieux amis, qui était aussi un ancien collègue de la mission. Il pleura beaucoup devant moi. Alors je lui récitai les versets suivants :
« Quand ils écoutent ce qui a été révélé au messager, tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent : « Seigneur ! Nous croyons! Inscris-nous parmi ceux qui témoignent (de la vérité). Pourquoi ne croirions-nous pas en Dieu et à ce qui nous est parvenu de la vérité? Et pourquoi n’aurions-nous pas espoir que notre Seigneur nous fasse entrer [au Paradis] en compagnie des gens vertueux? » (Coran 5:83-84)
Je lui dis :
« Tu aurais dû pleurer d’humilité devant Dieu en entendant le Coran et croire en cette vérité que tu connais mais que tu rejettes sciemment. »
Il se leva et quitta, me laissant seul. Je me convertis officiellement au mois de janvier 1960. »
On questionna Khalil sur la réaction de sa femme et de ses enfants :
« Au moment où je me suis converti, ma femme m’a quitté et emporté avec elle tous les meubles de la maison. Mes enfants, quant à eux, se sont tous convertis à l’islam. Le plus enthousiaste d’entre eux était mon fils aîné, Isaac, qui changea son nom pour Osmane. Mon second fils, Joseph, conserva son nom, mon fils Samuel s’appelle maintenant Jamal et ma fille Majida a choisi Najwa. Osmane est maintenant docteur en philosophie et professeur à la Sorbonne, où il enseigne en études orientales et en psychologie. Il écrit également dans « Le Monde ». Quant à ma femme, elle a quitté la maison durant six ans et accepté de revenir en 1966, à condition de pouvoir conserver sa religion. Je lui ai dit : « Je ne veux pas que tu deviennes musulmane pour moi, mais seulement si tu en es sincèrement convaincue. » Aujourd’hui, elle m’avoue croire en l’islam, mais elle se sent incapable de se convertir par crainte de la réaction de sa famille. Mais nous, les enfants et moi, la traitons comme une musulmane; elle jeûne le ramadan avec nous, car nous jeûnons et prions tous. Ma fille Najwa est étudiante à la Faculté de Commerce, Joseph est pharmacien et Jamal est ingénieur.
Depuis 1961 jusqu’à aujourd’hui, j’ai publié quelques ouvrages sur l’islam et sur les méthodes utilisées par les missionnaires et orientalistes pour le réfuter. En ce moment, je travaille à une étude comparée sur les femmes dans les trois grandes religions. En 1973, je suis allé à la Mecque pour accomplir le Hajj (pèlerinage) et je prêche l’islam de façon régulière. J’organise des séminaires dans les universités et sociétés caritatives. En 1974, j’ai reçu une invitation du Soudan, où j’ai organisé plusieurs séminaires. La majeure partie de mon temps, je la consacre à l’islam. »
Enfin, on demanda à Khalil quelles étaient les principales caractéristiques de l’islam qui avaient attiré le plus son attention, au départ. Il répondit :
« Ma croyance en l’islam est apparue par la lecture du Coran et de la biographie du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). À un certain moment, j’avais cessé de croire à toutes ces idées fausses sur l’islam et je me sentais attiré par le concept de l’unicité de Dieu, qui est la plus importante caractéristique de l’islam. Dieu est unique et rien ne Lui ressemble. Cette croyance fait de moi le serviteur de Dieu seul et de personne d’autre. La croyance en l’unicité de Dieu libère l’homme de la servitude envers quelque être humain que ce soit et c’est là la véritable liberté.
J’aime aussi profondément les règles du pardon, en islam, de même que la relation directe entre Dieu et Ses serviteurs.
« Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment : ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car Il pardonne tous les péchés. Certes, c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux. « Revenez repentants vers votre Seigneur et soumettez-vous à Lui (en vrais musulmans) avant que ne vous vienne le châtiment; car vous ne recevrez alors aucun secours. » (Coran 39:53-54)
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