Omar, Al-Farooq (partie 1 de 3) : « Renforcer l’islam avec Omar »
Description: Comment le second successeur du prophète Mohammed embrassa l’islam.
- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
- Publié le 03 Jun 2013
- Dernière mise à jour le 03 Jun 2013
- imprimés: 106
- Lus: 25,336 (moyenne quotidienne: 6)
- Évalué par: 133
- Envoyés: 1
- Commentés: 0
Quand les ennemis de l’islam entendaient le nom d’Omar, ils se mettaient à trembler. Quand le diable lui-même apercevait Omar, qui avançait sur un chemin, il faisait demi-tour. Même les amis d’Omar trouvaient parfois sa présence intimidante et ils craignaient sa colère. Pourtant, cet homme fort et puissant pleurait facilement et possédait un cœur tendre et compatissant. Omar était humble sans être faible. Deux traits de caractères opposés cohabitaient en lui et c’est ce qui le rendait unique parmi les hommes de l’entourage du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Le cheminement d’Omar vers la vérité débuta par une haine profonde envers Mohammed et l’islam, haine qui se transforma par la suite en amour fou. Omar ibn Al-Khattab, par sa conversion à l’islam, vint renforcer cette religion.
Omar appartenait à une famille de la classe moyenne du clan Adi, qui faisait partie de la tribu de Qouraysh. Il connut une enfance difficile, son père étant connu pour être un homme dur et sévère, qui forçait son fils à travailler jusqu’à l’épuisement et qui le battait lorsqu’il le jugeait nécessaire. Malgré tout, Omar était lettré, ce qui demeurait rare dans l’Arabie préislamique. Né environ onze ans après Mohammed, Omar était un garçon assez clair de peau, qui devint par la suite un homme très grand et d’imposante stature connu pour son tempérament ardent et ses habiletés au combat.
Omar fut d’abord berger pour son père et ses tantes, travail pour lequel il n’était payé que maigrement; il ne recevait, parfois, qu’une poignée de dattes pour toute une journée de travail. Pour augmenter ses revenus, il participait à des combats de lutte, mais lorsqu’il devint adulte, il devint un commerçant prospère et respecté. Omar était connu pour sa force phénoménale et sa voix profonde commandait le respect. Quand les enseignements de Mohammed devinrent un problème pour les hommes de la Mecque, Omar prononça ouvertement sa haine pour l’islam et prit part aux abus et à la torture des plus faibles parmi les nouveaux convertis.
Les deux Omar
Bien qu’il ne fût pas connu sous son nom véritable d’Omar, il y avait un autre homme très fort et très puissant, dont l’opposition à l’islam était aussi viscérale que celle d’Omar ibn Al-Khattab. D’abord connu sous le nom d’Abou Hakim (père de la sagesse), l’histoire se souvient surtout de lui sous le nom d’Abou Jahl (père de l’ignorance), l’ennemi déclaré de l’islam. C’est le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) qui lui donna le nom d’Abou Jahl pour démontrer sa profonde ignorance dans son entêtement à ne pas reconnaître la vérité de l’islam. Des hadiths rapportent qu’une fois, Mohammed leva ses mains en invoquant Dieu et L’implora de renforcer l’islam par la conversion de celui des deux Omar qu’Il aimait le plus. Autant pour les ennemis de l’islam que pour les compagnons du Prophète, l’idée d’Omar ibn Al-Khattab embrassant l’islam était inconcevable.
La haine d’Omar envers l’islam était si intense qu’il se porta volontaire pour tuer Mohammed. Puis, aussitôt dit, aussitôt fait, il parcourut les rues de la Mecque à sa recherche, avec la ferme intention de le passer au fil de l’épée. Un Mecquois, qui avait gardé secrète sa conversion à l’islam, vit l’expression sur le visage d’Omar et comprit immédiatement que la vie du Prophète était en danger. Sans craindre pour sa propre vie, il fit mine de croiser le chemin d’Omar et en profita pour lui demander où il allait d’un pas si déterminé. Omar lui répondit qu’il se rendait chez « celui qui créé la division au sein de notre peuple, qui a maudit nos divinités et nous a fait passer pour des fous ». Puis, il ajouta : « Je m’en vais le tuer ».
Ce musulman non déclaré, qui se nommait Nou’aim, fut rempli de terreur à ces paroles et tenta de détourner son attention sur autre chose en entamant une discussion quelconque; mais Omar n’y porta pas attention et poursuivit son chemin, Nou’aim sur ses talons. Celui-ci, désespéré, lui dit alors : « Pourquoi ne t’occupes-tu pas de ta propre famille avant tout? » Omar s’arrêta net et lui demanda ce qu’il entendait par ces mots. La sœur d’Omar et le mari de celle-ci s’étaient convertis à l’islam et Nou’aim révéla leur secret à Omar pour sauver la vie du prophète Mohammed.
Omar fit immédiatement demi-tour et se rendit rapidement chez sa sœur. Comme il approchait, il entendit une voix réciter le Coran. Il frappa à la porte. À l’intérieur, les habitants se précipitèrent pour cacher leurs copies de versets coraniques, mais quand Omar entra, il exigea qu’on lui explique quelle était cette récitation qu’il venait d’entendre. Sa sœur lui dit que ce n’était rien, qu’ils ne faisaient que discuter ensemble; mais Omar avait déjà entendu le Coran récité et demanda, d’un ton menaçant : « Êtes-vous devenus musulmans? » Son beau-frère répondit par l’affirmative et Omar se rua sur lui, le précipitant au sol. Sa sœur tenta de défendre son mari et, dans la bagarre, Omar lui frappa le visage au sang.
Le Coran entre dans son cœur
La sœur d’Omar semblait posséder autant de force que son frère; elle se releva et, en colère, lui fit face et dit : « Ô ennemi de Dieu! Tu me frappes uniquement parce que je crois en Dieu? Que cela te plaise ou non, j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Allah et que Mohammed est Son serviteur et messager. Maintenant, fais ce que tu veux! » Omar vit le sang sur le visage de sa sœur et les paroles de cette dernière résonnèrent dans ses oreilles. Il se releva et demanda, d’un ton plus calme, à ce qu’on lui récite les versets coraniques qu’il avait entendus alors qu’il approchait de la maison.
« Nous ne t’avons point révélé ce Coran, (ô Mohammed), pour que tu sois tourmenté, mais comme un rappel pour celui qui craint (Dieu), une révélation venant de Celui qui a créé la terre et les cieux sublimes, le Tout Miséricordieux, qui S’est établi sur Son Trône. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, ce qui se trouve entre les deux, ainsi que ce qui se trouve dans les profondeurs du sol. Et même si tu élèves la voix, [sache qu’Il] connaît toutes les (pensées) secrètes, même les plus cachées. Dieu! Point de divinité à part Lui! Et Il possède les plus beaux noms. » (Coran 20:2-8)
Les yeux d’Omar se remplirent de larmes. « C’est donc contre cela que nous étions », dit-il. Et il ajouta : « Celui qui a révélé ces paroles doit être adoré. » Omar quitta la maison de sa sœur et se rendit chez Mohammed. Ceux qui étaient en compagnie de ce dernier le firent entrer avec réticence et le maîtrisèrent physiquement pour l’amener devant Mohammed. Celui-ci, méfiant, l’agrippa et dit : « Pourquoi es-tu venu ici, fils de Khattab? »
Mais Omar regarda le Prophète avec joie et humilité et dit : « Ô Messager de Dieu, je ne suis venu pour aucune autre raison que pour dire que je crois en Dieu et en Son messager. » Le Prophète fut submergé de joie et s’écria que Dieu était Grand! À peine quelques jours plus tard, Omar se rendit, avec de nouveaux musulmans, à la Ka’bah (Maison de Dieu), où ils prièrent ouvertement. C’est à cette occasion que Mohammed lui donna le surnom d’Al-Farooq – celui qui distingue le vrai du faux.[1] L’islam fut renforcé par la conversion d’Omar; sa haine profonde se métamorphosa en amour infini. Sa vie et sa mort, il les vouait désormais à Dieu et à Son messager.
Footnotes:
[1] Tiré des ouvrages historiques d’At-Tabari et de l’ouvrage The Life and times of Omar Ibn Al Khattab par Sheikh Ali Muhammad Salladi.
Ajouter un commentaire