Le respect (partie 1 de 3)

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Description: Avoir du respect pour Dieu revient à Lui obéir.

  • par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)
  • Publié le 20 Jun 2011
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Respect_(part_1_of_3)_001.jpgÊtre honoré, estimé et hautement considéré, telle est la définition du respect la plus courante.  En fait, des dictionnaires décrivent le respect comme un égard courtois à l’endroit des sentiments des gens et lient le respect à l’honneur, à la gentillesse, à l’obéissance et à la tolérance.  Alors qu’en est-il du respect, en islam?  L’islam affirme qu’il revient à chaque individu de traiter la création avec respect, honneur et dignité, et que Celui qui mérite le plus d’être respecté est le Créateur.  Le respect commence d’abord et avant tout avec le fait d’aimer les commandements de Dieu et d’y obéir, et de ce respect découlent les bonnes manières et le sens moral et éthique inhérents à l’islam.

« Quiconque obéit à Dieu et à Son messager, craint Dieu et remplit ses devoirs (envers Lui), celui-là récoltera le succès. » (Coran 24:52)

Afin que nous fassions partie de ceux qui connaissent le succès, l’islam exige de nous que nous apprenions à obéir à notre Créateur et à traiter les gens, l’environnement, les croyants et nous-mêmes avec respect.  Si l’on garde à l’esprit que les croyants forment une seule nation et que si une partie de la nation souffre, c’est toute la nation qui souffre avec elle, on comprend que le respect des uns envers les autres est essentiel.  L’islam nous enseigne que nous devrons rendre compte non seulement de nos actions, mais aussi de l’influence que nous aurons eue sur les autres et sur la création en général.  L’islam nous ordonne d’enjoindre le bien et de condamner le mal, et même de l’empêcher lorsque c’est possible.  L’islam établit un lien entre le respect et la paix, l’amour et la compassion, qui sont aussi des attributs de Dieu; par conséquent, pour remplir notre obligation d’honorer Dieu et de Lui obéir, nous devons d’abord respecter l’honneur, la réputation et la vie privée des autres.  Le respect implique également de rester à l’écart des péchés majeurs comme la médisance, le mensonge, la calomnie et le commérage.

Le respect pour l’humanité se traduit, entre autres, par le fait de se tenir éloigné des péchés qui sèment la discorde parmi les gens et qui mènent à la destruction.  Le respect inclut le fait d’aimer, pour nos frères et sœurs en islam, ce que nous aimons pour nous-mêmes.  Cela implique également de traiter les autres comme nous souhaiterions être traités et comme nous espérons que Dieu nous traitera : avec compassion, amour et miséricorde.  Les péchés majeurs jettent une barrière entre les hommes et la miséricorde de Dieu, en plus d’être la cause de nombreux tourments, de détresse et de maux divers, tant en ce monde que dans l’au-delà.  Dieu nous ordonne de rester éloignés du péché et de lutter contre les traits destructifs de notre propre caractère.  Il nous apprend également que la suspicion, la médisance et le commérage ne nous apportent rien d’autre que de la honte et du déshonneur.

« Ô vous qui croyez!  Évitez le plus possible de soupçonner (les autres), car la suspicion, dans certains cas, est un péché.  Ne vous espionnez pas les uns les autres et ne médisez pas les uns des autres.  L’un de vous aimerait-il manger la chair du cadavre de son frère? Non, vous en auriez horreur !  (Ainsi en est-il de la médisance.)  Et observez vos devoirs envers Dieu.  Certes, Il est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 49:12)

Ibn Abbas, un des compagnons du prophète Mohammed et commentateur du Coran a dit que Dieu a interdit la médisance de la même façon qu’Il a interdit de manger la chair d’une personne morte.  Manger la chair d’une personne morte est un acte que les gens ont naturellement en aversion; ils devraient donc ressentir la même aversion envers la médisance.  Le respect implique de se soucier du bien-être des autres et nul ne devrait déchiqueter la réputation des autres de la même façon que les charognards déchiquettent la chair des animaux morts.

La médisance

Certaines personnes croient que la médisance ne se résume qu’à des paroles et se demandent quel tort cela peut bien causer.  Mais les paroles sont en fait très puissantes et ont parfois une portée considérable.  En plus du manque flagrant de respect envers la personne que visent nos propos, il faut comprendre que ces « simples » paroles peuvent causer beaucoup de peine à la personne visée, en plus de nous assurer une place en Enfer.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a mis en garde contre le sort qui attend ceux qui manquent totalement de respect aux autres.  Il a dit : « Il se peut qu’un homme profère une parole sans penser aux possible implications; mais à cause de cette parole, il sera plongé dans l’Enfer aussi profondément que la distance séparant l’Est de l’Ouest. »[1]

Une fois, un compagnon du Prophète lui demanda de quelle façon il pouvait être admis au Paradis et éloigné de l’Enfer.  Le Prophète mentionna les vertus des bonnes actions et demanda à son compagnon s’il souhaitait connaître les fondements des bonnes actions.  À sa réponse affirmative, le Prophète lui montra sa langue en la tenant entre ses doigts, puis lui dit : « retiens-la [i.e. ta langue]. »  Son compagnon lui demanda, incrédule : « Devrons-nous rendre compte de nos paroles? »  Le Prophète lui répondit que rien n’envoyait les gens plus rapidement en Enfer que ce qui sortait de leur bouche.[2]

Maintenant que nous savons que la médisance ne se résume pas qu’à de simples paroles inoffensives, comment pouvons-nous la définir, exactement?  Médire équivaut à parler d’une personne de manière désobligeante ou d’une manière qui déplairait à la personne visée (car, bien sûr, c’est toujours fait dans le dos de la personne et non devant elle).  Le prophète Mohammed a défini la médisance comme le fait de « dire, de votre frère, quelque chose qu’il n’aimerait pas entendre à son sujet ».[3]  L’imam an-Nawawi a dit que la médisance envers autrui « inclut les remarques sur son corps, sa pratique religieuse, sa situation sociale, son apparence physique, son caractère, ses richesses, ses parents, ses enfants, son époux(se), ses serviteurs, ses vêtements, ses activités, ses sourires ou ses airs renfrognés, et tout ce qui se rattache à lui.  Que la chose soit exprimée en paroles ou, implicitement, par gestes, cela revient au même... »

Quelqu’un interrogea le Prophète sur le fait de parler dans le dos d’une personne en disant la vérité à son sujet.  Il répondit en rappelant la gravité de la médisance et expliqua ainsi la différence entre médire et calomnier : « Si ce que vous dites, au sujet de votre frère, est vrai, c’est de la médisance.  Mais si ce que vous dites, à son sujet, est faux, alors c’est de la calomnie. »[4]  La calomnie, c’est proférer des mensonges au sujet d’une personne; il s’agit d’un péché majeur, susceptible d’être sévèrement châtié.  Dieu dit, dans le Coran :

« Ceux qui calomnient Dieu et Son messager, Dieu les a maudits en ce monde comme dans l’au-delà, et Il leur a préparé un châtiment humiliant. » (Coran, 33:58)

Dans une autre narration du Prophète, son épouse Aisha fit une fois un commentaire sur l’une de ses co-épouses en la décrivant comme petite de taille.  Le Prophète lui fit comprendre la gravité de ses paroles.  Il lui dit : « Tu as dit une parole qui, si elle était mélangée à l’eau de la mer, la contaminerait. »[5]

La médisance est devenue si répandue, de nos jours, que les gens l’utilisent couramment pour exprimer de la colère ou de la jalousie.  Ceux qui s’en rendent coupables manquent de respect envers Dieu en Lui désobéissant, tout en causant du tort aux autres.  Des magazines et des émissions de télévision sont entièrement consacrés à rapporter toutes sortes de potins sur les autres et à fouiller dans leur vie privée.  La personne qui passe son temps à parler des autres dans leur dos et qui se plaît à faire circuler toutes sortes de potins, si elle ne prend pas conscience de son problème, qu’elle ne s’efforce pas de combattre ce mauvais trait en elle et qu’elle n’implore pas le pardon de Dieu, cette personne manque totalement de respect envers elle-même, car elle ne craint plus le feu de l’Enfer.  Ce péché est grave et son châtiment est sévère; mais Dieu est miséricordieux et accepte toujours le repentir sincère :

« Et quiconque d’entre vous fait un mal par ignorance, se repent par la suite et s’amende…  Alors Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 6:54)



Footnotes:

[1] Sahih Boukhari, Sahih Mouslim.

[2] At Tirmidhi, Ibn Majah.

[3] Sahih Mouslim.

[4] Ibid.

[5] At Tirmidhi, Abu Dawood

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Le respect (partie 2 de 3)

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Description: Comment regagner le respect perdu.

  • par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)
  • Publié le 20 Jun 2011
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Dans ce siècle de progrès technologiques et de communications instantanées, il est devenu fréquent d’entendre les gens parler de respect ou, plus précisément, du manque de respect.  On entend parler de respect pour l’environnement, de respect pour les autres cultures et religions, de respect des uns envers les autres et, la grande mode du 21e siècle : de respect envers soi-même.  Nous n’avons plus de respect envers les politiciens et les gouvernements, mais nous en gagnons envers les grands sportifs et les acteurs.  Nous tentons de respecter la planète en fermant les robinets et en éteignant les lumières.  Nous nous plaignons amèrement de nos vies et du manque de respect que nous sentons à la maison et au travail.  Nous vivons dans un monde à l’envers où nous parlons avec admiration et profond respect des acteurs qui donnent en charité aux pays ravagés par la sécheresse, tandis que nous jetons notre nourriture aux ordures.  Nous versons quelques larmes lorsque nous apprenons que tel chanteur a des problèmes de drogues, mais nous enjambons les itinérants qui nous bloquent le passage, sur les trottoirs.  Nous respectons les scientifiques qui nous mettent en garde contre le réchauffement planétaire, mais nous ignorons les commandements de notre Créateur.  Nous comprenons la signification du respect, mais sommes incapables de parvenir à ce respect.  Car beaucoup d’entre nous ne connaissent plus l’essence même du respect.

Comment retrouver ce respect qui semble, pour plusieurs d’entre nous, inatteignable?  Simplement en suivant les commandements de Dieu et en L’adorant comme il se doit.  Car Dieu dit, dans le Coran (51:56), qu’Il n’a créé les hommes que pour qu’ils L’adorent.  Adorer Dieu équivaut à Le respecter comme Il le mérite et nous amène, par conséquent, à traiter les êtres humains et l’environnement avec respect; et ce respect que nous démontrons fait en sorte que les gens, à leur tour, nous respectent également.  De tous les êtres humains, ce sont les plus pieux et les plus proches de Dieu qui méritent le plus notre respect.  Dans l’article précédent, nous avons parlé des dangers inhérents à la médisance et au commérage et comment les gens qui se rendent coupables de ces péchés ont perdu tout respect pour eux-mêmes et, surtout, pour Dieu.

En tant qu’êtres humains, nous devons tous combattre nos envies et désirs profonds; et l’un des péchés auxquels il est le plus difficile de résister est le commérage.  Cependant, si nous souhaitons vraiment adorer et aimer Dieu de manière appropriée, il est impératif que nous fassions des efforts pour nous débarrasser de cette mauvaise habitude.  Et l’une des façons d’y parvenir est de nous rapprocher de Dieu en méditant sur les versets du Coran et sur les paroles du prophète Mohammed, qui nous rappellent le châtiment de Dieu et nous encouragent à nous repentir.

 « Ou s’imaginent-ils que Nous ne pouvons entendre leurs pensées secrètes ni leurs conseils privés?  Mais si!  Nos envoyés, postés près d’eux, transcrivent tout. » (Coran 43:80)

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a recommandé de faire preuve de retenue devant Dieu.  Il a dit : « Faites preuve de retenue devant Dieu, comme il se doit devant Lui.  Prenez garde à votre tête et à ce qu’elle contient, prenez garde à votre estomac et à ce que vous ingurgitez, et pensez à la mort et au fait que vous redeviendrez poussière. »[1]  Chaque fois que nous nous apprêtons à médire, nous devrions ressentir une honte, au fond de nous, et songer à ce que nous perdons si nous nous laissons aller; nous perdons l’essence même du respect.

Le manque de respect ne fait pas partie de l’islam

Le Prophète rappelait constamment à ses compagnons la gravité de la désobéissance envers Dieu.  Dans plusieurs narrations, il explique les graves conséquences de ne pas respecter les droits des autres.  Il a dit, entre autres : « Celui qui est ruiné, parmi mes fidèles, est celui qui se présente, au Jour de la Résurrection, avec, à son actif, des prières, des dons de charité et des jeûnes.  Toutefois, il a insulté une telle personne, en a frappé une autre et volé les richesses d’une autre.  Et à cause de cela, ses bonnes actions seront utilisées pour dédommager les personnes lésées.  Si, à la fin, il ne lui reste plus de bonnes actions, les péchés de ceux qu’il a lésés seront ajoutés aux siens et il sera alors jeté en Enfer. »[2]  Le véritable croyant s’efforce d’améliorer son comportement et comprend qu’il est responsable de protéger les autres plutôt que de leur manquer de respect.  En islam, les croyants ne se manquent pas mutuellement de respect, pas plus qu’ils ne tolèrent que l’on manque de respect à leurs frères et sœurs en religion.

Une autre façon de se protéger des maux engendrés par le commérage et la médisance est de se tenir à l’écart de ceux qui en sont adeptes.  Dieu dit, dans le Coran :

 « Et quand ils entendent des futilités, ils s’en détournent en disant : « À nous nos actions et à vous les vôtres.  Que la paix soit sur vous! »  (Puis en eux-mêmes se disent) : « Nous n’allons pas débattre avec des ignorants! » (Coran 28:55)

Le Prophète a insisté sur l’importance de fréquenter des personnes vertueuses plutôt que des personnes qui occupent leur temps à des activités futiles et à du commérage inutile.  Il a dit : « La similitude entre un bon compagnon et un mauvais compagnon est comme celui qui vend du musc et celui qui travaille dans une forge.  Celui qui vend du musc vous en donnera peut-être un peu ou, à tout le moins, vous profiterez de sa bonne odeur.  Tandis que celui qui travaille dans une forge roussira peut-être vos vêtements [par inadvertance] ou, à tout le moins, vous fera endurer la mauvaise odeur qui se dégage de lui. »[3]

Fréquenter des personnes pieuses nous aide à éviter la médisance et le commérage, car des amis qui veulent notre bien nous rappelleront les maux et les châtiments associés à un tel comportement.  Il est bon, également, de réfléchir à nos propres défauts et points faibles plutôt que de nous concentrer sur ceux des autres.  L’érudit musulman Hasan al-Basri a dit : « Nous avions l’habitude de nous rappeler les uns les autres que quiconque expose un péché de son frère [en religion] pour lequel son frère s’était déjà repenti, Dieu le châtiera en lui faisant commettre le même péché. »

Nous savons maintenant que la médisance et le commérage sont de graves péchés.  Toutefois, les érudits musulmans ont expliqué que, dans certaines situations, il peut être permis de mentionner les fautes ou les défauts des autres.  Il est permis, par exemple, à une personne opprimée, d’informer les autorités des torts qu’elle subit aux mains d’oppresseurs.  Il est permis à ceux qui voient des choses immorales d’en informer ceux qui ont les capacités d’y mettre un terme.  Il est permis de mentionner les fautes et défauts des gens lorsque l’on cherche conseil auprès de savants religieux.  Il est permis de parler d’une personne en la décrivant (aveugle, sourde, handicapée, etc) dans la mesure où ce n’est pas fait avec mépris ou pour se moquer.  Enfin, il est interdit de taire les défauts d’une personne que l’on connaît lorsqu’une tierce personne nous demande notre avis sur elle, soit dans le but d’un mariage ou dans le cadre de transactions commerciales.

Mais même dans ces situations, le respect (ou son absence) demeure présent.  Opprimer une personne revient à lui manquer de respect.  Se comporter de façon immorale revient à manquer de respect à la société.  Et tromper une personne qui vient nous demander conseil, c’est aussi manquer de respect.  Si nous sentons que les gens nous manquent de respect, nous devons nous pencher sur nos propres péchés et nous tourner vers Dieu, repentants.  Si l’essence même du respect est absente de nos vies, nous pouvons la regagner en adorant Dieu comme il se doit.  L’islam nous enjoint de faire preuve de respect envers Dieu en Lui obéissant; et en Lui obéissant, on ne peut que respecter les autres et se respecter soi-même.



Footnotes:

[1] At-Tirmidhi

[2] Sahih Mouslim.

[3] Ibid.

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Le respect (partie 3 de 3)

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Description: Mentir, espionner et user d’un mauvais langage.

  • par Aisha Stacey (© 2011 IslamReligion.com)
  • Publié le 27 Jun 2011
  • Dernière mise à jour le 27 Jun 2011
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Respect_(part_3_of_3)_001.jpgDans les deux articles précédents, nous avons expliqué que le respect envers les autres, l’environnement et soi-même fait partie de l’islam.  Avoir du respect pour soi-même et pour tout ce qui nous entoure est impossible sans soumission complète à Dieu et sans compréhension claire de la façon dont nous devons nous soumettre à Sa volonté et des raisons pour lesquelles nous devons le faire.  Dans le Coran, Dieu nous rappelle que la raison d’être de notre existence est de L’adorer.

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Coran 51:56)

Adorer Dieu ne signifie pas passer toute la journée à prier dans un endroit précis; cela ne signifie pas que nous devions négliger notre vie quotidienne en faveur d’une vie de reclus.  Cela signifie que nous devons remplir nos obligations envers Dieu et nous efforcer de L’avoir le plus souvent possible à l’esprit.  Les tâches courantes de la vie quotidienne peuvent devenir des actes d’adoration si elles sont accomplies dans le but de plaire à Dieu.  Lorsque nous remplissons nos obligations comme prier, jeûner et donner en charité, ce sont des actes d’adoration lorsque accomplis avec gratitude et humilité.  Dieu n’a nullement besoin de nous, car Il Se suffit à Lui-même et Il est omnipotent.  C’est plutôt nous qui avons besoin de Lui.  Il est la raison de notre existence et le fondement sur lequel nous devrions bâtir nos vies.

Les vies menées sans cet objectif ne mènent qu’à la perte.

« Par le jour déclinant!  En vérité, l’homme court à sa perte, à l’exception de ceux qui croient et font le bien, s’enjoignent mutuellement de s’en tenir à la vérité et s’incitent mutuellement à la patience. » (Coran 103:1-3)

Inclure cet objectif dans nos vies nous apporte du contentement, ce qui nous amène à faire preuve de respect envers les autres comme envers nous-mêmes.  Respecter Dieu équivaut à Lui obéir.  Et obéir à Dieu nous met en position de mériter le respect des autres.  Le fait de ne pas se soumettre à Dieu mène à une vie dépourvue de respect.  Traiter les autres avec mépris, médire et commérer sont des signes de manque de respect, dans nos vies.  Mentir, espionner les autres et faire usage de mauvais langage signifient également que nous ne méritons pas le respect des autres.

Mentir

Le mensonge est l’un des principaux actes responsables de la corruption, au sein de la société.  N’importe quelle forme de mensonge crée de l’inimitié et du manque de respect, entre les gens.  Mais la pire forme de mensonge est de faussement attribuer des choses à Dieu ou à Ses prophètes.  L’islam interdit le mensonge et enjoint à ses fidèles de se montrer véridiques en toutes circonstances.  Dieu dit, dans le Coran :

« Ô vous qui croyez!  Craignez Dieu et soyez avec les véridiques. » (Coran 9:119)

Et :

« Qui donc est plus injuste que celui qui invente un mensonge et qui, sans se baser sur aucun savoir, l’attribue à Dieu pour égarer les gens? » (Coran 6:144)

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a souvent exhorté ses fidèles à faire preuve d’honnêteté et à se tenir éloignés des vices inhérents au mensonge.  Il a dit :

« Prenez garde à mentir, car le mensonge mène à l’immoralité et l’immoralité mène à l’Enfer. »[1]

Même l’un de ses plus grands ennemis reconnaissait que Mohammed était un véridique et qu’il enjoignait les autres à l’être également.  Abou Soufian[2], même s’il méprisait le Prophète, dut reconnaître, lorsqu’on l’interrogea à ce sujet, que ce dernier enjoignait la prière à ses fidèles et leur ordonnait d’être véridiques et de maintenir les liens de parenté.[3]

Espionner

Le prophète Mohammed a mis en garde ses fidèles sur les conséquences néfastes découlant du fait d’espionner les autres.  Il a dit :

« Prenez garde à la suspicion, car la suspicion est le plus mensonger des discours.  N’écoutez pas aux portes, ne vous espionnez pas les uns les autres, ne vous enviez pas les uns les autres, ne vous délaissez pas les uns les autres et ne vous haïssez pas mutuellement.  Soyez des frères, ô serviteurs de Dieu! »[4]

Dieu Lui-même nous a rappelé d’éviter la suspicion.  Il a dit :

« Ô vous qui croyez!  Évitez le plus possible de soupçonner (les autres), car la suspicion, dans certains cas, est un péché.  Ne vous espionnez pas les uns les autres et ne médisez pas les uns des autres. » (Coran 49:12)

En islam, il est interdit de chercher à découvrir les secrets des autres ou de les révéler.  Espionner et tout ce que cela implique, comme écouter aux portes et poser trop de questions personnelles, est interdit car cela équivaut à un manque de respect envers la vie privée des autres.

Le calife Omar ibn Abdoul-Aziz dit, un jour, à quelqu’un qui avait fait courir une rumeur calomnieuse sur lui :

« Si tu veux, nous pouvons examiner la chose.  Ainsi, si tu mens, alors tu fais partie des gens mentionnés par Dieu dans le verset qui dit : « Si un malfaisant vous apporte une nouvelle, prenez soin d’en vérifier la véracité de crainte que, par inadvertance, vous portiez atteinte à des gens [innocents], ce dont vous auriez ensuite à vous repentir. » (Coran 49:6)  Si tu dis la vérité, alors tu fais partie des gens mentionnés dans le verset qui dit : « Et n’obéis pas au méprisable qui a le serment facile, détracteur, colporteur de calomnies... » (Coran 68:11)  Si tu le souhaites, aussi, je peux te pardonner.  L’homme dit : « Pardonne-moi, ô guide des croyants; jamais plus je ne referai une telle chose. » 

Langage vulgaire

Les mauvais mots sont un manque de respect envers ceux à qui l’on s’adresse et un manque total de respect pour soi-même.  Injurier, insulter, maudire et se montrer rude se font à l’aide de paroles vulgaires lorsqu’une personne est dans un état de colère.  La colère est une émotion violente qui peut facilement ouvrir la porte à toutes sortes de mauvaises actions qui, à leur tour, peuvent parfois mener à la rupture des liens d’amitié ou de parenté.  Sans compter que la colère, à certains moments, ne se limite pas qu’aux paroles et pousse la personne à des gestes violents.

Le prophète Mohammed n’était pas connu pour proférer des insultes ni faire usage de langage vulgaire.  Et jamais il ne maudissait les gens.  S’il voulait réprimander quelqu’un, il disait : « Qu’est-ce qui ne va pas avec lui?  Malheur à lui! »[5]  Le véritable croyant, qui est soumis à Dieu, doit apprendre à contrôler sa langue et à s’abstenir de parler à moins d’avoir une bonne chose à dire.  Le Prophète a maintes fois rappelé que quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier doit dire de bonnes choses ou garder le silence.[6]  Il a également dit qu’échanger des insultes avec un croyant était grave, que se battre équivalait à une forme mineure d’incroyance et que maudire un croyant était comme le tuer.[7]

Des paroles sévères qui ne laissent aucune place à l’interprétation.  Les mauvaises paroles mènent aux mauvaises actions et, ultimement, au châtiment.  Dieu nous rappelle que le meilleur discours est l’évocation de Dieu, car il apporte le contentement et la paix intérieure.

« N’est-ce point par l’évocation de Dieu que se tranquillisent les cœurs? » (Coran 13:28)

La personne qui sait occuper son temps à accomplir de bonnes actions et à chercher à plaire à Dieu est une personne qui comprend ce qu’est le respect.



Footnotes:

[1] Sahih Mouslim.

[2] Dans les premières années de l’islam, Abou Soufian était un ennemi juré de Mohammed et de l’islam.  Mais après la conquête de la Mecque, il embrassa l’islam.

[3] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim.

[4] Sahih Mouslim.

[5] Sahih Al-Boukhari.

[6] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim.

[7] Sahih Al-Boukhari.

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