L’intérêt et son rôle au sein de l’économie et de la vie en général (partie 1 de 8) : Introduction
Description: Point de vue islamique sur le rôle de l’intérêt dans la société d’aujourd’hui, suivi d’une étude historique et contemporaine de l’intérêt. Partie un : raison pour laquelle les musulmans interdisent l’intérêt en dépit du fait que les sécularistes juifs et chrétiens appellent à sa légalisation.
- par Jamaal al-Din Zarabozo (© 2011 IslamReligion.com)
- Publié le 14 Feb 2011
- Dernière mise à jour le 28 Apr 2013
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Introduction
L’Oxford English Dictionary définit l’intérêt comme suit : « Argent payé par le débiteur au créancier pour l’usage de l’argent prêté, ou pour l’attente du remboursement d’une dette, selon un taux fixe. »[1]
La majorité des gens, de par le monde, connaissent fort bien le fardeau que représente l’intérêt. Quiconque vit dans une société capitaliste connaît le principe de l’intérêt. Il est devenu si institutionnalisé et accepté au sein de l’économie moderne qu’il est difficile, voire impossible, pour beaucoup de gens, de concevoir que certaines personnes s’y opposent totalement et refusent toute transaction dans laquelle on retrouve de l’intérêt, sous quelque forme que ce soit. Il existe pourtant de nombreux musulmans qui refusent de participer à ce système.
La raison pour laquelle ces musulmans refusent les transactions à intérêt est que l’intérêt est interdit par l’islam. Les musulmans croient que les règles de Dieu sont basées sur Son savoir infini, de même que sur Sa sagesse et Sa justice. En d’autres termes, Dieu n’impose pas d’interdictions aux hommes sans qu’elles ne soient pleinement justifiées. Il existe donc de sérieux motifs pour lesquels Dieu a interdit cette pratique.
De nos jours, les musulmans sont souvent bombardés d’arguments en faveur de l’intérêt. Et nombreux sont ceux qui ont déjà succombé à cette pression et à ces soi-disant arguments logiques, jusqu’à accepter le concept même de l’intérêt.
Cette série d’articles décrira le point de vue islamique sur l’intérêt, basé sur les textes fondamentaux de l’islam, et évaluera de façon rationnelle les différents arguments en faveur de l’intérêt.
Dieu, guide de l’humanité
L’islam enseigne que Dieu, dans Sa miséricorde, a guidé les hommes dans toutes les sphères de leur vie, qui comprennent, entre autres, le spirituel, l’économie, l’éthique des affaires, la vie conjugale, les relations internationales et l’éthique de la guerre. Un des traits qui, de nos jours, distinguent les musulmans du commun des mortels est qu’ils croient toujours à ces règles établies par Dieu, tandis que la majorité des gens ont depuis longtemps rejeté les enseignements de leur religion qui entrent en conflit avec les questions « laïques ».
Plusieurs raisons expliquent qu’un grand nombre de musulmans ait refusé de suivre la même voie que beaucoup de juifs et de chrétiens, entre autres. L’une des raisons principales est que les musulmans ne doutent pas un instant que la révélation qui forme le fondement de l’islam n’a jamais été modifiée d’aucune manière depuis l’époque où elle fut transmise à l’humanité. Autrement dit, il n’y a eu aucune intervention humaine dans cette révélation. Les musulmans n’ont donc pas besoin, aujourd’hui, de tenter de corriger des erreurs commises par des personnes du passé, comme aiment à le suggérer les sécularistes juifs et chrétiens. Le seul résultat auquel arriveraient les musulmans en cherchant à « réparer des erreurs du passé » [qui, de toute façon, n’existent pas] serait de déformer la révélation de Dieu.
Ensuite, la majorité des musulmans considèrent que nul ne leur a apporté de preuve convaincante ou irréfutable démontrant que leur religion est déconnectée de la réalité ou impossible à appliquer à notre époque. Nombreux sont ceux qui reconnaissent, par exemple, que l’islam n’a jamais été en conflit avec la science, alors qu’un tel conflit entre la science et la religion a mené, chez les chrétiens, à une perte de confiance généralisée envers l’Église et à une rébellion contre l’autorité de la religion en Occident.[2] De nombreuses personnes, et parmi elles quelques musulmans, ont réclamé des changements dans l’islam; mais les arguments qu’elles ont avancés pour soutenir leur point de vue sont assez peu solides, quand ils ne contiennent pas des informations carrément erronées. Le cas qui nous intéresse, c’est-à-dire le sujet de cet article, est un parfait exemple de cette nature.
Bien que ces derniers temps l’islam ait été cité maintes fois, dans les médias, l’auteur de cet article s’étonne de constater que la majorité des non-musulmans ne connaissent pas le point de vue de l’islam sur l’intérêt. Cet article fait la lumière sur ce sujet important, qui n’est pas un sujet « médiéval » dépassé, mais un sujet très pertinent dans le monde d’aujourd’hui.
Footnotes:
[1] Oxford English Dictionary Software (Oxford, England: Oxford University Press, 2002), entry, “interest.” (Traduction libre)
[2] Le livre de John William Draper intitulé History of the Conflict between Religion and Science (Order of Thelemic Knights, 2005), est un ouvrage classique sur l’histoire de l’expérience chrétienne/européenne du conflit entre la religion et la science. Notez que le titre de son ouvrage devrait être corrigé, car il s’agit plutôt de l’histoire du conflit entre la science et le christianisme, en Europe. Dans un autre ouvrage intitulé A History of the Intellectual Development of Europe (Honolulu, Hawaii: University Press of the Pacific, 2002), ce même John William Draper divise l’histoire de l’Europe en deux époques, l’âge de la foi et l’âge de la raison, mettant en relief, encore une fois, le conflit entre la raison et la science, d’un côté, et la foi, de l’autre côté, au sein du christianisme en particulier, mais aussi du judaïsme.
L’islam n’a jamais connu une telle crise. À vrai dire, le fait que l’islam ait toujours été en parfaite cohérence avec la science moderne en a amené plus d’un à se convertir à cette religion. On pense, entre autres, au professeur Tejatat Tejasen, de l’Université Chiang Mai, en Thaïlande, qui a étudié le lien entre l’islam et la science moderne et qui a fini par déclarer ce qui suit :
"Durant les trois dernières années, je me suis intéressé au Coran... D'après mes études et ce que j'ai appris au cours de cette conférence, je crois que tout ce qui a été rapporté dans le Coran, il y a quatorze siècles, est la vérité, qui peut être prouvée par des moyens scientifiques. Comme le prophète Mohammed ne pouvait ni lire ni écrire, Mohammed est nécessairement un messager qui a transmis cette vérité, qui lui a été révélée à titre d'édification par le Créateur. Ce Créateur est Dieu. Par conséquent, je crois qu'il est temps, pour moi, de déclarer... [ici, le professeur prononce l’attestation de foi qui le fait entrer dans l’islam]. » Extrait du Petit Guide Illustré Pour Comprendre L’islam, d’I.A. Ibrahim (Houston: Darussalam, 1997). Cet ouvrage se trouve au www.islam-guide.com/fr et on y retrouve les commentaires et conclusions de plusieurs autres hommes de science.
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