Malcolm X, USA (partie 1 de 2)
Description: L’histoire du cheminement vers l’islam de l’une des personnalités afro-américaines les plus connues. Partie 1 : La Nation de l’islam et le Hajj.
- par Yusuf Siddiqui
- Publié le 05 Jan 2009
- Dernière mise à jour le 05 Jan 2009
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« Je suis et serai toujours musulman. Ma religion est l’islam. »
- Malcolm X
Ses premières années
Malcolm X est né Malcolm Little le 19 mai 1925, à Omaha, dans l’État du Nebraska. Sa mère, Louise Norton Little, était mère au foyer auprès de ses huit enfants. Son père, Earl Little, était un pasteur baptiste connu pour son franc-parler et un partisan passionné du leader du Black Nationalism, Marcus Garvey. L’activisme de Earl en faveur des droits civiques lui valurent de nombreuses menaces de mort de la part de l’organisme Black Legion, partisan de la suprématie blanche, et força la famille à déménager à deux reprises avant que Malcolm n’atteigne l’âge de quatre ans. Malgré les efforts constants de la famille Little pour se soustraire aux attaques de la Black Legion, en 1929, leur maison de Lansing, au Michigan, fut rasée par les flammes et, deux ans plus tard, on découvrit le corps mutilé de Earl jeté en travers des rails du tramway. Malcolm avait alors six ans. Quelques années plus tard, Louise sombra dans une profonde dépression et fut internée dans un hôpital psychiatrique. Ses enfants furent séparés et confiés à divers orphelinats et foyers d’accueil.
Malcolm était un étudiant brillant et déterminé, en plus d’être premier de classe. Mais lorsqu’un des professeurs qu’il aimait le plus lui fit savoir que son rêve de devenir avocat n’était pas réaliste pour un Noir, Malcolm perdit tout intérêt pour les études et abandonna l’école. Se retrouvant à flâner dans les rues, il fit la connaissance de voyous, de voleurs, de trafiquants de drogues et de proxénètes. Reconnu coupable de vol à l’âge de vingt ans, il demeura en prison jusqu’à ses vingt-sept ans. Durant son emprisonnement, il se remit aux études. Parallèlement, il fit la connaissance de membres de la Nation de l’islam et se joignit à eux, étudiant les enseignements d’Élijah Muhammad. En 1952, c’est un homme complètement transformé qui sortit de prison.
La Nation de l’islam
Tout de suite après sa libération, il se rendit à Détroit où il prit part aux activités quotidiennes de la secte, après avoir rencontré Elijah Muhammad et reçu des ordres de lui. Son engagement fit avancer l’organisation au niveau national en plus de le faire connaître de tous. Il fut invité à des émissions de télévision et interviewé par des magazines à grands tirages et donna des conférences partout au pays, dans diverses universités et assemblées. Son éloquence était sa plus grande force; ses mots décrivaient de façon très réaliste la détresse vécue par les Noirs et condamnaient avec véhémence les Blancs et leur comportement. Lorsqu’un Blanc fit un jour référence au fait qu’une université du Sud avait accepté l’inscription d’étudiants Noirs sans baïonnettes, Malcolm réagit avec mépris :
« Quand j’ai commis des erreurs, le responsable du programme a sauté sur l’occasion : « Ah! M. Malcolm X! Vous ne pouvez nier qu’il s’agit là d’un progrès pour votre race! »
« J’ai sursauté. Je ne pouvais aller nulle part sans entendre parler du « progrès des droits civiques »! Les Blancs semblent croire que l’homme noir doit toujours s’écrier « alléluia »! Durant quatre cents ans, le Blanc a tenu son couteau de trente centimètres de long enfoncé dans le dos du Noir. Et maintenant, le Blanc retire peu à peu son couteau, mais le laisse encore enfoncé de quinze centimètres! Et le Noir est censé lui être reconnaissant? Pourtant, même si le Blanc retirait tout son couteau, cela laisserait quand même une profonde cicatrice! »
Même si les paroles de Malcolm portaient souvent sur les injustices commises contre les Noirs aux États-Unis, les vues tout aussi racistes de la Nation de l’islam l’empêchaient de reconnaître qu’un Blanc pouvait être sincère ou posséder la volonté de remédier à la situation. Durant douze ans, il prêcha que l’homme blanc était le diable et qu’Élijah Muhammad était le messager de Dieu. Malheureusement, la plupart des photos de Malcolm qui circulent de nos jours ont été prises durant cette période de sa vie, malgré le fait que la transformation qu’il allait bientôt connaître allait lui faire prêcher un message autrement différent et bien plus important pour le peuple américain.
Changement vers le véritable islam
Le 12 mars 1964, forcé à agir par les jalousies internes au sein de la Nation de l’islam et les révélations scandaleuses au sujet de l’immoralité sexuelle d’Elijah Muhammad, Malcolm quitte la Nation de l’islam avec l’intention de fonder sa propre organisation :
« Je me sens comme un homme qui a en quelque sorte dormi tout au long et qui a été soumis au contrôle d’un autre homme. Aujourd’hui, ce que je pense et ce que je dis provient de moi-même alors qu’auparavant, je pensais et parlais sous la direction d’une autre personne. »
Malcolm a quitté la Nation de l’islam à l’âge de trente-huit ans. Revenant sur les pensées qui l’ont assailli avant ce départ, il dit :
« Souvent, dans les collèges et universités, lors des réunions informelles qui avaient lieu après mes discours, une douzaine de personnes, habituellement de race blanche, venaient me voir et se présentaient à moi comme musulmans d’origine arabe, moyen-orientale ou nord-africaine qui voyageaient, étudiaient ou vivaient aux États-Unis. Ils me disaient qu’en dépit de mes accusations contre les Blancs, ils sentaient que j’étais sincère lorsque je disais me considérer comme musulman et que si je découvrais ce qu’ils appelaient le véritable islam, je le comprendrais et l’embrasserais sans hésiter. Automatiquement, en tant que fidèle d’Elijah, chaque fois que l’on me parlait de cela, je me cabrais. Mais après que l’on soit venu m’en parler à plusieurs reprises, seul avec moi-même, je me questionnai et me demandai : « Si une personne est sincère lorsqu’elle professe sa religion, pourquoi hésiterait-elle à élargir ses connaissances sur cette religion? »
Ces musulmans orthodoxes que j’avais rencontrés m’avaient fortement incité à aller rencontrer le Dr Mahmoud Youssef Shawarbi. Puis, un jour, le Dr Shawarbi et moi fûmes présentés l’un à l’autre par un journaliste. Il était très cordial; il me dit qu’il avait suivi mes différentes interventions dans la presse et je lui répondis qu’on m’avait souvent parlé de lui. Nous discutâmes durant quinze ou vingt minutes. Nous devions tous deux quitter car nous avions d’autres rendez-vous, mais avant de partir, il me dit une chose dont la logique me frappa. Il me dit : « Nul n’a véritablement la foi tant qu’il ne souhaite pas pour son frère ce qu’il souhaite pour lui-même. ». En fait, cette parole provenait du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). »
Les effets du pèlerinage
Malcolm raconte, au sujet du Hajj :
« Le pèlerinage à la Mecque, connu sous le nom de Hajj, est une obligation religieuse pour tout musulman qui en a les moyens, au moins une fois au cours de sa vie.
Le Coran dit :
« Et le pèlerinage à la Maison [de Dieu] est un devoir envers Dieu pour (tous) ceux qui peuvent se permettre le voyage. » (Coran 3:97)
« Et appelle les hommes au pèlerinage; ils viendront vers toi à pied ou sur le dos de chameaux efflanqués, (amaigris par le voyage). Ils viendront des contrées les plus lointaines... » (Coran 22:27)
Chacun des milliers de pèlerins attendant de quitter pour Jeddah, à l’aéroport, était habillé de la même façon. Roi ou paysan, personne ne pouvait savoir qui vous étiez. Certaines personnalités connues, que l’on me montra discrètement, portaient le même vêtement que moi. Ainsi vêtus, nous avons commencé à répéter « Labbayka, allahoumma labbayka » (« me voici, Seigneur, me voici ») à intervalles réguliers. Dans l’avion, nous étions des frères de toutes les races et couleurs : noirs, blancs, rouges, jaunes, yeux bleus, cheveux blonds... tous ensemble! Nous adorions tous le même Dieu et avions tous le même respect pour chacun.
C’est à ce moment que j’ai commencé à apprécier de nouveau l’homme blanc, que je me suis rendu compte que le terme « homme blanc », tel que nous l’utilisions entre nous, faisait d’abord référence à des attitudes et à des actes, et à la couleur de la peau de façon accessoire seulement. Aux États-Unis, « homme blanc » voulait dire des attitudes et des actes précis envers l’homme noir et envers tous les non-blancs. Mais dans le monde musulman, je me rendais compte que les hommes à la peau blanche manifestaient plus de sincérité et de fraternité envers moi que toutes les personnes que j’avais pu rencontrer dans ma vie. Ce matin-là fut le début d’un changement radical dans ma façon de percevoir l’homme blanc.
Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins venus des quatre coins du monde. Ils étaient de toutes les races, de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus aux Africains à peau noire. Nous participions tous au même rituel, dans un esprit d’unité et de fraternité que mes expériences personnelles aux États-Unis m’avaient amené à croire impossible entre Blancs et Noirs. L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, car c’est l’unique religion qui fait tomber toutes les barrières entre les races. Au cours de mes voyages dans le monde musulman, j’ai rencontré, j’ai parlé et mangé avec des gens que j’aurais considérés comme « Blancs », aux États-Unis – mais parce qu’ils étaient musulmans, l’attitude « blanche » ne faisait pas partie d’eux. C’était la première fois que je voyais une telle fraternité entre toutes les races. »
Malcolm et sa nouvelle vision des États-Unis
Malcolm poursuit :
« Chaque heure passée ici, en Terre Sainte, me permet d’approfondir ma vision spirituelle de ce qui se passe aux États-Unis entre les Blancs et les Noirs. Le Noir américain ne peut être blâmé pour son animosité raciale – il ne fait que réagir à quatre cents ans de racisme ouvert de la part des Blancs américains. Mais comme le racisme est en train de mener l’Amérique à sa perte, je crois, selon l’expérience que j’ai eue avec eux, que les Blancs de la nouvelle génération, dans les collèges et universités, vont voir l’écriture sur le mur et que plusieurs d’entre eux se tourneront vers la voie spirituelle menant à la vérité – le seul moyen, pour l’Amérique, d’éviter le désastre auquel le racisme mènera inévitablement.
J’ai l’impression, désormais, que Dieu est en train de donner à la prétendue société blanche et chrétienne sa dernière chance de se repentir et d’expier ses crimes d’exploitation et d’esclavage des populations non-blanches. C’est exactement comme lorsque Dieu a donné à Pharaon une chance de se repentir. Mais Pharaon s’est obstiné dans son refus de rendre justice à ceux qu’il opprimait. Et, comme nous le savons, Dieu a finit par le détruire.
Je n’oublierai jamais le dîner auquel j’ai assisté chez le Dr Azzam. Plus nous parlions, plus son bagage de connaissances semblait illimité. Il a parlé de la lignée raciale des descendants de Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), démontrant que certains étaient Blancs et d’autres, Noirs. Il a également souligné le fait que les problèmes raciaux qui existent dans le monde musulman sont surtout présents dans les régions qui ont été très influencées par l’Occident. Il m’a dit qu’à chaque fois qu’il s’était trouvé en présence de racisme, dans le monde musulman, il avait remarqué que cela reflétait de façon directe le degré d’influence occidentale de cette région.
Malcolm X, USA (partie 2 de 2)
Description: L’histoire du cheminement vers l’islam de l’une des personnalités afro-américaines les plus connues. Partie 2 : un nouvel homme, porteur d’un nouveau message.
- par Yusuf Siddiqui
- Publié le 05 Jan 2009
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L’unicité de l’homme sous l’unicité de Dieu
C’est au cours du pèlerinage que Malcolm se mit à écrire des lettres à ses fidèles assistants de la nouvelle mosquée de Harlem et à leur demander de les photocopier et de les distribuer aux médias :
« Jamais je n'ai connu d'hospitalité aussi sincère, de fraternité aussi bouleversante que celles des hommes et de femmes de toutes races réunis sur cette vieille Terre Sainte, patrie d'Abraham, de Mohamed et des autres prophètes des Saintes Ecritures. Jamais je n'ai été honoré comme ici. Jamais je ne me suis senti plus humble et plus digne. L'Amérique a besoin de comprendre l'islam, parce que c'est la seule religion qui ignore le racisme. Ce pèlerinage m'a obligé à réviser certaines idées qui étaient miennes, à rejeter certaines conclusions auxquelles j'étais parvenu. Au cours des onze journées que j'ai passé ici, dans le monde musulman, j'ai mangé dans le même plat, bu dans le même verre, dormi dans le même lit (ou sur le même tapis) j'ai prié le même Dieu que mes coreligionnaires aux yeux les plus bleus, aux cheveux les plus blonds, à la peau la plus blanche. Dans leurs paroles comme dans leurs actes, les musulmans "blancs" sont aussi sincères que les musulmans "noirs" d'Afrique nigériens, soudanais, ghanéens. Nous sommes véritablement frères. Parce qu'ils croient en un seul Dieu, ils excluent toutes considérations de race de leur esprit, de leurs actes, de leurs comportements. J'ai pensé en les voyant que si les blancs américains admettaient l'Unicité de Dieu, ils pourraient peut-être admettre l'unicité de l'homme et ils cesseraient de s'affronter, de nuire à autrui pour des raisons de couleur. Le racisme étant le véritable cancer de l'Amérique, nos "chrétiens" blancs devraient se pencher sur la solution islamique du problème; solution qui a fait ses preuves, et qui pourrait peut-être intervenir à temps pour sauver l'Amérique d'une catastrophe imminente. Celle-là même qui s'est abattue sur l'Allemagne raciste et qui a finit par détruire les Allemands eux-mêmes. »
« On m’a demandé ce qui m’avait le plus impressionné au Hajj et j’ai répondu : « La fraternité! ». Ces gens de toutes les races et de toutes les couleurs, réunis en un seul et même lieu... J’y ai vu toute la puissance de notre Dieu unique. Tout, dans l’atmosphère du Hajj, nous rappelait l’unicité de l’homme sous l’unicité de Dieu. »
Malcolm revint du pèlerinage portant un nouveau nom : El-Hajj Malik al-Shabazz. Il vivait un intense renouveau spirituel et pour lui, sa lutte s’était déplacée; il n’était plus un nationaliste luttant pour les droits civiques des Noirs, mais un humanitaire luttant pour les droits de l’homme, de tous les hommes.
L’après-pèlerinage
Les journalistes de race blanche avaient hâte de connaître les nouvelles opinions qu’El-Hajj Malik s’était faites à leur sujet. Ils pouvaient à peine croire que cet homme qui, durant tant d’années, avait prêché contre eux pouvait soudainement changer d’avis et les appeler ses frères. À ces gens, El-Hajj Malik avait ceci à dire :
« Vous me demandez si j’ai bel et bien dit que désormais, je considère les Blancs comme des frères. Ma réponse est que dans le monde musulman, j’ai senti que mon esprit s’était ouvert et c’est ce que j’ai écrit dans mes lettres. Alors que je les écrivais, je ressentais, au fond de moi, un amour véritable et fraternel envers les musulmans de race blanche qui ne manifestaient aucune animosité envers les musulmans d’autres races ou couleurs.
« Mon pèlerinage m’a ouvert l’esprit et m’a apporté de nouveaux points de vue. En deux semaines, en Terre Sainte, j’ai vu ce que je n’ai jamais vu en trente-neuf ans aux États-Unis. J’ai vu des gens de races et de couleurs diverses s’unir, fraterniser et adorer Dieu ensemble, des gens qui n’auraient même pas su définir le terme « ségrégation ».
« Il est vrai que par le passé, j’ai fait des déclarations à l’emporte-pièce au sujet des Blancs. Je ne m’en rendrai jamais coupable à nouveau; car je sais maintenant que certains Blancs sont vraiment sincères, que certains sont réellement capables de considérer comme frère un homme de race noire. L’islam véritable m’a appris que les accusations généralisées à l’endroit des Blancs sont aussi inacceptables que les accusations généralisées à l’endroit des Noirs. »
Aux Noirs qui le percevaient comme un leader, El-Hajj Malik se mit à prêcher un nouveau message, totalement différent de celui qu’il prêchait alors qu’il était ministre dans la Nation de l’islam :
« J’ai appris, dans le véritable islam, que divers éléments religieux, politiques, économiques, psychologiques et raciaux sont essentiels pour former une société humaine complète.
« J’ai dit à mes auditeurs de la rue Harlem que ce n’est que lorsque l’humanité se soumettrait au Dieu unique, qui nous a tous créés, qu’elle pourrait tendre vers la paix dont on entend tellement parler, mais pour laquelle si peu d’actions sont entreprises. »
Trop dangereux pour durer
Le nouveau message universaliste d’El-Hajj Malik représentait le pire cauchemar de l’establishment américain. Non seulement s’adressait-il aux Noirs, mais aussi aux intellectuels de toutes les races et de toutes les couleurs. Les médias se mirent donc à le démoniser, l’accusant de militantisme et d’encouragement à la violence alors qu’en réalité, sa vision des choses se rapprochait de plus en plus de celle de Martin Luther King :
« Le but a toujours été le même, avec des approches aussi différentes que les miennes et celles des marches pacifiques de Luther King, qui dévoilent au grand jour les brutalités perpétrées contre des Noirs sans défense par des hommes de race blanche. Dans le climat racial que connaît notre pays, aujourd’hui, il est impossible de dire laquelle de ces approches visant à régler les problèmes des Noirs est la moins bonne : la « non-violente » de King, ou la mienne, soi-disant « violente ». »
El-Hajj Malik savait parfaitement qu’il était la cible de plusieurs groupes hostiles à ses propos. Malgré cela, il ne s’empêchait jamais de dire ce qu’il avait à dire, au moment où il jugeait bon de le dire. À la fin de son autobiographie, il écrit :
« Je sais qu’il est souvent arrivé que des sociétés tuent ceux qui les avaient aidées à changer pour le mieux. Et si je meurs en ayant apporté une certaine lumière, en ayant mis de l’avant une vérité significative qui aidera à enrayer le cancer du racisme aux États-Unis... alors tout le mérite en revient à Dieu et toute erreur commise dans le processus aura été mienne. »
L’héritage de Malcolm X
Même si Malcolm X savait qu’on cherchait à l’assassiner, il en acceptait le risque sans demander de protection policière. Le 21 février 1965, alors qu’il s’apprêtait à prononcer un sermon dans un hôtel de New York, il fut tué par balles par trois hommes de race noire, à trois mois de ses quarante ans. Bien qu’il soit clair que la Nation de l’islam ait joué un rôle dans cet assassinat, nombreux sont ceux qui croient que plus d’une organisation était impliquée. Certains ont même suggéré que le FBI, connu pour ses tendances racistes, avait été complice du crime. Peut-être ne saurons-nous jamais avec certitude qui était derrière le meurtre d’El-Hajj Malik ou même des meurtres de plusieurs leaders nationaux du début des années soixante.
La vie de Malcolm X a affecté de diverses façons certains Afro-Américains, qui ont développé un nouvel intérêt envers leurs racines islamiques. Alex Haley, qui a rédigé l’autobiographie de Malcolm, a plus tard écrit l’épopée Roots, qui décrit l’expérience de l’esclavage d’une famille africaine musulmane. De plus en plus d’Afro-Américains se convertissent à l’islam, adoptent un nom musulman ou s’intéressent à la culture africaine. Il y a eu récemment un regain d’intérêt pour la vie de Malcolm X suite à la sortie du film « X », de Spike Lee. El-Hajj Malik est une source de fierté pour les Afro-Américains, les musulmans, et les Américains en général. Son message était simple et clair :
« Je ne suis raciste d’aucune façon. Je ne crois en aucune forme de racisme, ni en aucune forme de discrimination ou de ségrégation. Je crois en l’islam. Je suis musulman. »
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