Qu’est-ce qu’un miracle?
Description: La différence entre les miracles, les karamahs et la magie.
- par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
- Publié le 04 May 2015
- Dernière mise à jour le 04 May 2015
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L’islam définit les miracles comme des événements ou actes extraordinaires qui sont contraires aux lois de la nature et qui ne peuvent se produire ou être réalisés que par l’intervention directe de Dieu. Le terme arabe pour désigner un miracle est mou’jizah, qui est dérivé du mot-racine ajz, signifiant une chose qui rend impuissant, à laquelle on ne peut s’opposer et qui est unique. Les miracles sont accomplis par les prophètes de Dieu et seulement par Sa permission. Les miracles ne peuvent être comparés à de la magie, laquelle, par définition, est une illusion. Et ils ne peuvent être accomplis par des personnes vertueuses versées dans la religion, mais qui ne sont pas des prophètes de Dieu. Lorsque ces personnes semblent accomplir des choses extraordinaires, ces choses sont appelées karamahs. C’est ainsi que les événements sortant de l’ordinaire sont divisés en trois catégories, soit les miracles, les karamahs et la magie.
Dieu a envoyé des prophètes et des messagers pour guider l’humanité. C’étaient des êtres humains de noble caractère, pieux et dignes de confiance, qui servaient d’exemple et de référence aux gens. Ils n’étaient ni des dieux ni des demi-dieux ni des saints possédant des qualités divines; c’étaient des mortels, investis d’une tâche difficile. Ils possédaient des qualités exceptionnelles, car ils devaient faire face à des circonstances et à des épreuves exceptionnelles au cours de leur mission consistant à appeler les gens à adorer Dieu de manière exclusive.
« Je (Dieu) n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Coran 51:56)
Pour rendre chaque prophète crédible à une époque et à un lieu particuliers, Dieu leur a accordé des miracles pertinents et compréhensibles pour les peuples à qui ils étaient destinés. À l’époque de Moïse, par exemple, la magie et la sorcellerie étaient très répandues et c’est pourquoi les miracles de Moïse (que la paix soit sur lui) étaient de cette nature. À l’époque de Mohammed, les Arabes, bien que majoritairement illettrés, étaient passés maîtres dans l’art oratoire. Leur prose et leur poésie étaient considérées comme exceptionnelles et comme des modèles d’excellence littéraire. C’est pourquoi les miracles de Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) étaient de cette nature, entre autres. Par ailleurs, le plus grand miracle du prophète Salomon (que la paix soit sur lui) fut son unique royaume. À l’époque de Jésus (que la paix soit sur lui), les Israélites étaient relativement versés dans le domaine de la médecine. Par conséquent, les miracles de Jésus furent de cette nature; par la permission de Dieu, il rendit la vue à l’aveugle, guérit le lépreux et ressuscita les morts.
« Et tu guérissais, par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. » (Coran 5:110)
Une karamah est un événement extraordinaire qui arrive à un croyant pieux et obéissant envers Dieu, qui s’abstient de commettre des péchés et dont la piété, aux yeux de Dieu, se situe à un très haut niveau. Contrairement à un miracle, qui est habituellement accompli en public afin que les gens reconnaissent le caractère véridique d’un prophète, une karamah touche uniquement la personne à qui elle est destinée. Une karamah peut se manifester, par exemple, sous forme de savoir, de pouvoir ou par un événement hors de l’ordinaire, comme celui qui avait touché Ousayd ibn al-Houdayr, un des compagnons de Mohammed. En effet, un groupe d’anges, rassemblé dans un nuage de lumière, abritait Ousayd lorsqu’il récitait le Coran.[1]. Une karamah toucha également Maryam, la mère de Jésus :
« Et son Seigneur l’agréa parfaitement et la fit grandir de la meilleure manière. Et Il en confia la garde à Zacharie. Chaque fois que celui-ci entrait dans le sanctuaire où elle se trouvait, il trouvait près d’elle de la nourriture. « Ô Marie ! D’où te vient cette nourriture ? », lui demanda-t-il un jour. Elle répondit: « Cela me vient de Dieu. Dieu donne sans compter à qui Il veut. » (Coran 3:37)
Les miracles sont accordés par Dieu, aux prophètes, comme signes de leur véracité et il ne peut en découler que du bien. Ils sont accompagnés par une vie de mœurs et un caractère exemplaires, de même que par un message d’espoir aux peuples.
La magie, de son côté, peut aussi créer des choses qui paraissent extraordinaires. Toutefois, aucun bien ne peut en découler. Elle est faite par des gens foncièrement mauvais qui, après avoir établi des contacts rapprochés avec les diables, agissent avec leur assistance. Les miracles ne peuvent s’apprendre ni être annulés, tandis que la magie s’apprend et ses effets peuvent être annulés.
La rencontre entre Moïse et les magiciens, devant la cour de Pharaon, nous donne une bonne idée de la différence entre la magie et les miracles.
« Ils dirent (à Moïse) : " Ô Moïse! Soit tu jettes (ton bâton) le premier, soit c’est nous qui jetons (les nôtres) les premiers." " Jetez ", dit-il. Et lorsqu’ils jetèrent (leurs bâtons), ils ensorcelèrent les yeux des gens et les épouvantèrent par cet exploit de magie. Et Nous inspirâmes à Moïse : " Jette ton bâton! " Et voilà que celui-ci se mit à engloutir tout ce qu’ils avaient fabriqué (avec leur fausse magie). Ainsi se manifesta la vérité, et tout ce qu’ils avaient fait devint insignifiant. Ils furent vaincus et se trouvèrent humiliés. Alors ils tombèrent prosternés, en disant : " Nous croyons au Seigneur des mondes, au Seigneur de Moïse et d’Aaron." » (Coran 7:115-120)
Les magiciens comprirent tout de suite que Moïse ne faisait pas de la magie, comme eux, et que ce qu’il avait fait ne pouvait s’expliquer que par un miracle. C’est pourquoi ils acceptèrent la vérité et tombèrent prosternés devant Dieu, même s’ils savaient que cet acte serait susceptible de les mener à leur mort, pour avoir désobéi à Pharaon.
Les miracles sont de deux types : ceux qui se manifestent à la demande des gens, qui souhaitent voir un signe démontrant le caractère véridique d’un prophète, et ceux qui se manifestent par surprise, sans que les gens ne s’y attendent. Un exemple du premier type eut lieu quand le peuple du prophète Saleh lui demanda de faire apparaître, de derrière une montagne, une chamelle accompagnée de ses petits. Un autre exemple eut lieu lorsque les mécréants de La Mecque demandèrent au prophète Mohammed de leur faire voir un miracle et que, par la permission de Dieu, il sépara la lune en deux. Un des compagnons du Prophète raconta ainsi cet événement : « Nous étions en compagnie du messager de Dieu, à Mina, lorsque la lune se sépara en deux. Une partie se retrouva derrière la montagne et l’autre, de ce côté-ci de la montagne. Le messager de Dieu nous dit alors : "Soyez témoins de cela". »[2]
Un exemple du deuxième type de miracle eut lieu lorsqu’un tronc de palmier se mit à pleurer parce que le prophète Mohammed lui manquait. Le Prophète avait pour habitude de prononcer le sermon du vendredi en s’adossant au tronc d’un palmier. Un de ses compagnons suggéra qu’ils construisent une chaire pour lui, ce qu’ils firent. Alors, le vendredi suivant, quand le Prophète monta sur la chaire pour prononcer son sermon, le tronc de palmier se mit à gémir comme un enfant.
Les musulmans croient que le Coran constitue un miracle en lui-même. Le Prophète a dit : « Chaque prophète est venu avec des miracles qui ont fait en sorte que les gens croient en lui. De mon côté, j’ai reçu une révélation divine, qu’Allah m’a révélée. J’espère que mes fidèles seront plus nombreux que ceux des autres prophètes, au Jour de la Résurrection. »[3] Le Prophète laissait ainsi entendre que le Coran lui-même est le plus grand de tous les miracles. Sa révélation, son excellence littéraire, son contenu, incluant des informations sur la science, la prophétie et l’histoire, tout cela contribue à faire de ce livre un véritable miracle.
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