Les grandes femmes derrière les grands hommes (partie 3 de 4): L’épouse
Description: Khadijah, l’épouse du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).
- par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
- Publié le 08 Jun 2015
- Dernière mise à jour le 08 Jun 2015
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« Et parmi Ses signes, Il a créé pour vous des épouses issues de vous-mêmes pour que vous viviez en tranquillité auprès d’elles. Et Il a mis entre vous de l’amour et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour les gens qui réfléchissent. » (Coran 30:21)
L’amour et la bonté dans le cœur des époux est une belle façon de décrire une relation harmonieuse entre un homme et une femme. Le mariage est un contrat sacré qui est conclu non pas entre un homme et une femme, mais entre un couple et Dieu. Il s’agit d’une relation dans laquelle les droits et responsabilités de chacun sont clairement définis et dont l’objectif est de plaire à Dieu en fournissant les efforts nécessaires pour s’assurer une place au Paradis. Tout comme une mère peut avoir une grande influence sur son fils, une épouse peut en avoir tout autant sur son mari. Les grandes femmes, celles qui aiment Dieu par-dessus tout, sont une bénédiction et leurs maris sont souvent de grands hommes grâce au soutien indéfectible qu’ils reçoivent d’elles.
Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Les meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont les meilleurs avec leurs épouses. »[1] Pourquoi a-t-il pris la peine de souligner cela? Probablement parce qu’une relation fondée sur l’amour et la bonté ne peut être qu’un succès, tandis qu’une relation fondée sur la domination et la méfiance ne mène qu’au chagrin et à l’amertume. Une autre raison est peut-être le fait que dans l’Arabie préislamique, les femmes étaient tellement sous-estimées qu’elles étaient considérées comme des possessions au même titre que le bétail et que l’on n’hésitait pas à enterrer vivantes les filles nouvellement nées.
Un des meilleurs exemples pour les femmes, et plus particulièrement pour les épouses, vit le jour à cette époque de profonde ignorance. Elle arriva à surmonter la discrimination et connut l’un des mariages les plus réussis de l’histoire. Il s’agit de Khadijah, la première épouse de Mohammed et l’unique durant plus de 25 ans. Pourquoi est-elle considérée comme une épouse modèle? Pourquoi considère-t-on que Khadijah, fille de Khouwaylid, fut une grande femme qui se tenait aux côtés d’un grand homme?
« Marie, la fille d’Imran, fut la meilleure femme du monde (de son époque) et Khadijah est la meilleure femme (parmi celles de cette nation). »[2]
Khadijah avait 40 ans et avait été veuve à deux reprises lorsqu’elle épousa Mohammed, qui avait alors 25 ans. À ce moment, il n’avait pas encore entamé sa mission prophétique. C’était une femme d’affaires accomplie, qui possédait sa propre fortune, et qui avait la réputation d’être bonne envers les handicapés, les orphelins, les veuves et les pauvres, pour qui elle éprouvait beaucoup de compassion. Le prophète Mohammed était surnommé Al-Amine (le digne de confiance) et Khadijah était surnommée At-Tahira (la pure). Khadijah fut impressionnée par l’honnêteté de Mohammed lorsqu’elle l’embaucha pour aller vendre des marchandises en Syrie. Alors, lorsqu’il revint à la Mecque, elle défia les conventions et lui proposa de l’épouser, ce qu’il accepta sans hésiter.
L’islam enseigne que la femme devrait toujours se montrer tendre envers son époux. Khadijah soutint son mari à travers les difficiles premières années de l’islam. Dans l’esprit de partenariat et d’amitié inhérent à un mariage basé sur le respect de l’islam, les grands hommes et les grandes femmes trouvent facile de s’entraider. Le Prophète était connu pour participer régulièrement aux tâches ménagères et pour raccommoder ses propres vêtements. On a dit de lui : « Il s’occupait à diverses tâches ménagères et sortait lorsque venait l’heure de la prière. »[3]
Khadijah, de son côté, faisait en sorte que leur domicile soit un refuge contre les épreuves auxquelles Mohammed faisait face chaque jour. Elle soutenait son mari en le conseillant et en lui faisant part de ses points de vue et faisait tout en son pouvoir pour l’aider d’une manière générale. Mohammed dit : « Ce monde est temporaire et le plus grand réconfort, en ce monde, est une femme vertueuse [épouse, mère, fille]. »[4]
Quand Mohammed reçut la révélation transmise par l’ange Gabriel, la toute première fois, ce fut une expérience des plus terrifiantes pour lui. Il avait pour habitude de se retirer dans une grotte et d’y passer quelques jours, seul, pour méditer. Mais jamais ne se serait-il attendu à voir apparaître un ange lui ordonnant de lire, lui qui était illettré. Il courut chez lui à toutes jambes pour se réfugier auprès de son épouse, à laquelle il dit : « Couvre-moi! Couvre-moi! » (avec un manteau). Il lui raconta ce qui lui était arrivé et lui dit à quel point il était terrifié. Khadijah ne se moqua pas de lui et n’exprima point d’incrédulité. Elle le couvrit, pour le rassurer, et lui dit :
« Jamais Dieu ne t’abandonnera. Tu maintiens les liens de parenté, tu dis toujours la vérité, tu aides les pauvres, tu donnes en charité aux démunis, tu honores tes invités et aide les gens frappés par diverses épreuves. »[5]
Khadijah fut la première personne à accepter le message de l’islam et elle épaula son époux au moment où des amis et des membres de leur propre famille lui tournaient le dos, allant jusqu’à comploter pour le tuer. Alors que le groupe des premiers musulmans prenait de l’ampleur, Khadijah soutint la montée de l’islam avec son argent et son énergie. Elle fournit de la nourriture, de l’eau et des remèdes aux membres de la communauté qui faisaient l’objet d’un boycott. Même si elle n’avait jamais été habituée aux privations, jamais elle ne se plaignit des conditions difficiles qu’elle était forcée d’endurer ni du fait que tout son argent était dépensé pour soutenir son mari dans sa mission.
Khadijah est un modèle d’épouse parfaite pour toutes les femmes de toutes les époques. Un mariage, aux yeux de Dieu, fait de deux personnes une seule unité. Elles s’aiment et se protègent mutuellement et ne perdent jamais de vue le grand schéma de la vie. Khadijah comprenait que la vraie vie, la vie éternelle, avec Mohammed, se déroulerait au Paradis, où ils n’auraient plus jamais besoin d’argent ni de refuge.
Un jour, l’ange Gabriel vint voir le prophète Mohammed et lui dit : « Ô Messager de Dieu! Khadijah vient à toi avec des récipients contenant de la nourriture et de l’eau. Lorsqu’elle arrivera, transmets-lui les salutations de paix de la part de Dieu, qui l’aime et qui la soutient, et de ma part. Et annonce-lui la bonne nouvelle d’une maison de perles au Paradis, dans laquelle il n’y a ni bruit ni dur labeur. »[6]
Khadijah mourut peu de temps après la fin du boycott. L’amour et la bonté entre elle et son époux avaient continué de grandir à travers les épreuves et les tribulations et même la mort ne put rompre le lien solide qui les unissait. Aisha, un jour, demanda au Prophète si elle était aimée de lui autant que Khadijah l’avait été. Il répondit : « Elle a cru en moi quand personne d’autre n’y croyait; elle a embrassé l’islam quand tout le monde me rejetait; et elle m’a aidé et soutenu quand personne d’autre ne me tendait la main. » Ces paroles nous donnent une idée de la profondeur de l’amour entre un homme et une femme dont le mariage est basé sur la foi et la satisfaction de Dieu.
Un jour, Aisha dit : « Je n’ai jamais été aussi jalouse d’une femme que je l’ai été de Khadijah. Elle était décédée depuis trois ans lorsque le Prophète m’épousa. Je l’entendais souvent la louer et je savais que son Seigneur, le Glorieux, lui avait dit d’annoncer à Khadijah la bonne nouvelle d’une maison de perles au Paradis. Et, chaque fois qu’il égorgeait un mouton, il en donnait une partie à ses amies. »[7]
On dit que le mariage est la moitié de la religion[8] et cela apparaît évident lorsqu’on considère un mariage comme celui de Mohammed et Khadijah. Cette grande femme se tint aux côtés d’un grand homme quand celui-ci se sentit perdu, seul et en proie à l’angoisse.
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