Les inexactitudes de la Bible et Jean 3:16 (partie 1 de 5)
Description: Une analyse du fameux verset biblique qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. » Partie 1 : la fiabilité de l’Évangile selon Jean.
- par Laurence B. Brown, MD
- Publié le 28 Dec 2015
- Dernière mise à jour le 01 Jul 2018
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Pour plusieurs, le débat islamo-chrétien tourne autour du problème des inexactitudes contenues dans les textes bibliques. Je suis l’un des nombreux auteurs qui ont parlé de ce sujet, que ce soit sous forme de brochures ou de livres. Pour les besoins de cette série d’articles, j’aimerais cependant me pencher sur un seul exemple, un verset qui met en lumière plusieurs arguments utilisés dans le débat islamo-chrétien.
Les chrétiens évangélistes mettent souvent à l’avant-plan ce fameux verset Jean 3:16 (qui constitue d’ailleurs le fondement de toutes leurs croyances): « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. » C’est ce verset que vous voyez sur tous leurs produits publicitaires, que ce soient leurs t-shirts, autocollants de pare-chocs ou affiches géantes pour lesquelles ils paient lors d’événements sportifs ou publics.
Comment expliquer cet attrait de Jean 3:16? Eh bien, les chrétiens évangélistes souhaitent nous voir croire en la promesse d’un salut sans effort que nous fait ce verset, salut obtenu uniquement sur la base de la croyance en Jésus – ce qu’ils appellent la rédemption par la foi. Comme nous le savons, la beauté ou l’attrait d’une proposition n’en fait pas une vérité. Je peux proposer de nombreuses idées fantastiques, mais vous seriez bien imprudents d’y croire sans en vérifier d’abord la validité.
Alors faisons cela avec Jean 3:16 : étudions-le de près pour voir si nous devrions croire au message qu’il transmet. S’il dit vrai, le salut bon marché qu’il offre est certainement l’occasion d’une vie. Mais si rien ne soutient l’essence même de son message, nous serions fous de mettre en péril notre salut sur la base de cette fausse « écriture ».
Pour commencer, qui est l’auteur de ce livre du Nouveau Testament appelé « Jean »? Jean le disciple? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, non. Bart D. Ehrman écrit : « Matthieu, Marc, Luc et Jean n’ont pas rédigé les évangiles. »[1] Il ajoute : « Des vingt-sept livres du Nouveau Testament, seuls huit peuvent être attribués aux auteurs qui les signent : les sept lettres de Paul (Romains, Corinthiens 1 et 2, Galates, Philippiens, Thessaloniciens 1 et Philémon), de même que la révélation de Jean (bien que nous ne sachions pas avec certitude qui était ce Jean). »[2]
Le renommé spécialiste de la Bible, Graham Stanton, abonde dans le même sens : « Les évangiles, contrairement à la plupart des écrits gréco-romains, sont anonymes. Les titres qui sont devenus familiaux aux gens et qui semblent fournir le nom de l’auteur (l’Évangile selon…) ne faisaient pas partie des manuscrits originaux; ils furent ajoutés au début du second siècle. »[3] Par qui? « Par des inconnus au sein de l’église de l’époque. Dans la plupart des cas, les noms sont des suppositions ou, peut-être, le produit de vœux pieux. »[4] Ce qui n’est pas du tout le degré d’exactitude scolastique auquel on s’attend d’un livre qui se présente comme une révélation divine.
Le fait que « L’Évangile selon Jean » ne fut pas rédigé par Jean le disciple n’est pas connu des profanes. Néanmoins, Ehrman affirme : « La plupart des spécialistes, de nos jours, ont abandonné ces identifications et reconnaissent que ces livres furent rédigés certes par des inconnus, mais par des chrétiens relativement éduqués et de langue grecque au cours de la deuxième moitié du premier siècle. »[5]
De nombreuses sources reconnaissent qu’il n’y aucune preuve, à part quelques témoignages douteux d’auteurs du second siècle, démontrant que le disciple Jean fut à l’origine de « l’Évangile selon Jean ».[6],[7] Sans compter que le verset Actes 4:13 affirme sans détour que Jean était illettré.
Stanton pose cette question percutante : « La décision d’accepter les noms de Matthieu, Marc, Luc et Jean était-elle acceptable? De nos jours, il est généralement reconnu que ni l’évangile de Matthieu ni celui de Jean ne furent rédigés par des apôtres et que Marc et Luc n’ont probablement jamais connu aucun des apôtres. »[8]
Le professeur Ehrman est plus direct : « Des spécialistes à l’esprit critique s’accordent, aujourd’hui, pour affirmer que Matthieu n’a pas rédigé le premier Évangile ni Jean le quatrième et que Pierre n’a pas écrit 2Pierre et probablement même pas le premier. Et aucun autre livre du Nouveau Testament ne prétend avoir été rédigé par l’un des disciples de Jésus. »[9] Pourquoi, alors, les quatre évangiles portent-ils les noms de Matthieu, Marc, Luc et Jean? Certains érudits suggèrent quelque chose de semblable à une stratégie de marketing visant à vendre un produit en utilisant le nom d’une personne connue.[10] Les chrétiens du deuxième siècle, qui optèrent pour ces quatre évangiles, avaient le choix : soit reconnaître leur caractère anonyme, soit leur attribuer un auteur. Le bluff s’avéra irrésistible et ils choisirent donc d’attribuer ces évangiles à certaines autorités apostoliques, leur conférant ainsi un caractère officiel.
Au final, nous n’avons aucune preuve démontrant qu’aucun des livres de la Bible, y compris les évangiles, fut rédigé par des disciples de Jésus. De plus, la plupart des érudits ne reconnaissent la plume de Paul que dans la moitié des écrits qui lui sont attribués. Mais peu importe qui a rédigé quoi, les altérations et les incohérences ont mené à plus de variantes qu’il n’y a de mots dans le Nouveau Testament! D’ailleurs, les érudits eux-mêmes n’arrivent pas à s’entendre sur le sujet.[11] Pourquoi? Parce que « les considérations dépendent des probabilités et parfois, le critique textuel doit soupeser un ensemble de probabilités par opposition à un autre. »[12] De plus, en ce qui concerne les problèmes textuels plus complexes, « les probabilités sont divisées plus également et le critique doit se contenter de choisir le texte le moins insatisfaisant ou encore admettre qu’il n’y a aucun fondement justifiant de choisir un texte plutôt qu’un autre. »[13]
Pour pousser cette pensée un peu plus loin : « À l’occasion, aucune des variantes ne semble acceptable et le critique textuel sera forcé soit de choisir celle qui semble la moins insatisfaisante, soit de s’enliser dans des corrections et des amendements conjecturaux. »[14]
Humm. « Amendements conjecturaux », n’est-ce pas là une autre appellation pour « déduction logique »?
Alors peut-être ne devrions-nous pas nous étonner que, comme Jérémie se plaignait des « fausses plumes » des scribes de l’Ancien Testament, le père de l’église du troisième siècle, Origène, se plaignait des « fausses plumes » des scribes du Nouveau Testament : « Les différences entre les manuscrits sont devenues importantes, soit par la négligence de certains copistes ou par l’audace perverse de certains autres parmi eux; soit ils négligent de vérifier ce qu’ils ont transcrit ou encore, lors de la vérification, ils font des ajouts ou des suppressions comme ils l’entendent. »[15] C’est ce que disait un père de l’église du troisième siècle en commentant les deux premiers siècles du christianisme. On ne peut que se demander à quel point la situation s’est empirée depuis. C’est ce dont nous discuterons dans le prochain article.
Au sujet de l’auteur :
Laurence B. Brown a rédigé divers articles et livres et l’adresse de son site
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Note de bas de page:
[1] Ehrman, Bart D. 2009. Jesus, Interrupted. HarperOne. p. 5.
[2] Ehrman, Bart D. Jesus, Interrupted. p. 112.
[3] Stanton, Graham N. 1989. The Gospels and Jesus (Les Évangiles et Jésus). Oxford University Press. p. 19.
[4] Funk, Robert W., Roy W. Hoover, and the Jesus Seminar. The Five Gospels: The Search for the Authentic Words of Jesus (Les cinq Évangiles: une quête des paroles authentiques de Jésus). p. 20.
[5] Ehrman, Bart D. 2005. Lost Christianities (Christianismes perdus). Oxford University Press. p. 235.
[6] Kee, Howard Clark (Notes and References by). 1993. The Cambridge Annotated Study Bible, New Revised Standard Version. Cambridge University Press. Introduction to gospel of "John." (Introduction à l’Évangile de "Jean")
[7] Butler, Trent C. (General Editor). Holman Bible Dictionary (Dictionnaire Holman de la Bible). Nashville: Holman Bible Publishers. Under "John, the Gospel of."
[8] Stanton, Graham N. pp. 134–135.
[9] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. p. 236.
[10] Ibid., p. 235.
[11] Metzger, Bruce M. A Textual Commentary on the Greek New Testament (Commentaire textuel sur le Nouveau Testament grec). Introduction, p. 14.
[12] Ibid., p. 11.
[13] Metzger, Bruce M. and Ehrman, Bart D. The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration (Le texte du Nouveau Testament: sa transmission, sa corruption et sa restauration). p. 316.
[14] Ibid., p. 343.
[15] Metzger, Bruce M. 1963. "Explicit References in the Works of Origen to Variant Readings in New Testament Manuscripts," in J. N. Birdsall and R. W. Thomson (ed.), Biblical And Patristic Studies In Memory Of Robert Pierce Casey. Herder: Frieburg. pp. 78–79.
Les inexactitudes de la Bible et Jean 3:16 (partie 2 de 5)
Description: Une analyse du fameux verset biblique qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. » Partie 2 : Déclarations de spécialistes de la Bible sur l’authenticité et la préservation de la Bible.
- par Laurence B. Brown, MD
- Publié le 04 Jan 2016
- Dernière mise à jour le 04 Jan 2016
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Dans cet article, nous poursuivons notre examen des inexactitudes bibliques en prenant pour exemple le verset Jean 3:16 qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. »
Parmi les choses qui troublent plusieurs lecteurs de la Bible est cette habitude des traducteurs d’utiliser une lettre majuscule pour écrire tous les pronoms qui font référence à Jésus. Écrire les pronoms avec une majuscule lorsqu’il s’agit de Jésus mais pas lorsqu’on parle d’autres personnes est basé sur un préjugé doctrinal plutôt que sur une convention littéraire. Comme dit le proverbe latin : Corruptio optimi pessima (Le meilleur, une fois corrompu, devient le pire.).
La décision d’écrire les pronoms référant à Jésus avec une majuscule n’a aucun fondement dans les manuscrits fondateurs. Le grec koinè, qui est la langue à partir de laquelle le Nouveau Testament est majoritairement traduit, ne contient pas de majuscules (voir la Nouvelle Encyclopédie catholique, vol 13, p. 431 (pour la version anglaise)). Alors les pas-si-originaux manuscrits à partir desquels est traduite la Bible ne font pas référence à Jésus à l’aide de lettre majuscules. Ce sont les traducteurs de la Bible qui décidèrent d’ajouter ces majuscules pour symboliser leur conviction que Jésus est comme Dieu. Ces majuscules sont donc le résultat de convictions religieuses plutôt qu’un respect de certaines conventions et sont ajoutées par doctrine plus que par fidélité aux textes bibliques. Pour un exemple flagrant, comparez Matthieu 21 :9 aux Psaumes 118 :26. Psaumes 118 :26 utilise un pronom sans majuscule : « Oui, béni soit celui qui vient au nom de l'Éternel! » Mais Matthieu 21 :9 cite les Psaumes 118 :26 et les traducteurs, dans Matthieu, ont commodément converti le « celui » des Psaumes en « Celui » afin de faire paraître Jésus plus divin. Il est évident qu’il ne s’agit pas d’une faute typographique. En effet, Matthieu 23 :39 reproduit l’exagération. Cette manipulation textuelle est flagrante et indique clairement que des gens ont malhonnêtement déshonoré le texte.
Certains diront qu’il ne s’agit que d’un détail. Mais tout groupe qui défend cela et qui prend la Bible pour guide se tend un piège à lui-même si l’on considère la mise en garde de Luc 16:10 : « Mais celui qui n'est pas fidèle dans les petites choses ne l'est pas non plus pour ce qui est important. » Alors si les scribes et traducteurs de la Bible se sont montrés malhonnêtes dans ce genre de détails, comment se fier au reste de leur travail?
Le problème est que la Bible présente tellement de points de vue différents que les gens peuvent créer une myriade de religions à partir de ses textes. Et en fait, c’est exactement ce qui s’est produit. Nombreux sont les groupes de théologiens qui ne sont pas arrivés à s’entendre sur quels livres devaient être inclus dans la Bible. Les apocryphes d’un camp sont les écritures d’un autre. Même parmi les livres qui ont été canonisés, les nombreux textes-sources manquent d’uniformité. Ce manque d’uniformité est si répandu que l’Interpreter’s Dictionary of the Bible affirme : « On peut raisonnablement affirmer qu’il n’y a pas une seule phrase, dans tout le Nouveau Testament, pour laquelle la tradition manuscrite est totalement uniforme. »[1]
Le fait est qu’il existe plus de 5700 manuscrits de langue grecque de diverses parties du Nouveau Testament.[2] De plus, « parmi ces manuscrits, il n’y en a pas deux identiques… et certaines de leurs différences sont importantes. »[3] Il faut compter environ dix milles manuscrits de la Vulgate latine, ajouter les nombreuses autres variantes anciennes (i.e. syriaques, coptes, arméniennes, géorgiennes, éthiopiennes, nubiennes, gothiques, slaves) et nous nous retrouvons avec beaucoup de manuscrits qui ne correspondent pas les uns aux autres, même dans les passages les plus critiques, et qui se contredisent même dans certains autres passages. Les spécialistes évaluent le nombre de variantes manuscrites à des centaines de milliers, certains avançant le chiffre de 400 000.[4] Dans les mots mêmes de Bart D. Ehrman : « Il est plus facile de présenter l’affaire en termes comparatifs : il y a plus de différences entre ces manuscrits qu’il n’y a de mots dans le Nouveau Testament tout entier. »[5]
Comment tout cela a pu se produire n’est pas important, ici. Ce qui est important est que ces inexactitudes que l’on retrouve dans les premiers manuscrits sont si répandues et profondes qu’on ne peut considérer les conclusions basées sur la Bible qu’en usant d’un scepticisme sain. Considérez le fait qu’aucun des manuscrits originaux, datant des premiers temps du christianisme, n’a été préservé.[6],[7] Les manuscrits complets les plus anciens (Vatican MS, no. 1209 et le Codex Sinaiticus) datent du quatrième siècle, soit plus de trois cents ans après la fin de la mission de Jésus. Mais tous les originaux sont perdus. Et les copies de ces originaux? Perdues elles aussi. En d’autres termes, les manuscrits disponibles les plus anciens sont des copies de copies de copies de personne-ne-sait-exactement-combien de copies des originaux. Ce qui est, évidemment, seulement une des raisons pour lesquelles il n’y en a pas deux identiques.
Même lorsque les manuscrits se trouvent entre les mains des meilleurs copistes, des erreurs peuvent se glisser. Cependant, de l’aveu même des érudits chrétiens, les manuscrits du Nouveau Testament n’étaient pas entre les mains des meilleurs copistes. À l’époque de l’apparition du christianisme, les scribes étaient mal entraînés, non fiables, incompétents et, dans certains cas, illettrés![8] Ceux qui avaient des problèmes de vision pouvaient facilement confondre des lettres, tandis que ceux qui avaient des problèmes d’audition pouvaient se tromper lorsqu’ils copiaient ce qui leur était récité oralement. Il était également fréquent que les scribes soient surmenés et donc enclins aux erreurs que provoque une trop grande fatigue.
Comme disent Metzger et Ehrman : « Puisque la plupart, sinon tous [les scribes] étaient probablement des amateurs dans l’art de la copie, il ne fait aucun doute qu’un nombre élevé de fautes se sont retrouvées dans les textes qu’ils ont reproduits. »[9] Pire encore, certains scribes laissaient leurs préjugés doctrinaux influencer leur transmission des écritures.[10] Comme l’affirme Ehrman : « Les scribes qui recopièrent les textes les modifièrent également. »[11] Plus précisément : « Le nombre d’altérations délibérées faites dans l’intérêt de la doctrine est difficile à évaluer. »[12] Et encore plus précisément : « Dans le langage technique de la critique textuelle – que je retiens pour sa lourde ironie– ces scribes ont « corrompu » les textes pour des raisons idéologiques. »[13]
Ces « fautes » furent introduites, dans les textes, sous forme d’additions, de suppressions, de substitutions et de modifications, le plus souvent de mots ou de phrases et, à l’occasion, de versets entiers.[14],[15] En fait, « de nombreuses modifications se sont immiscées dans les textes »[16], avec pour résultat que « tous les textes du Nouveau Testament sont en fait des mélanges de divers textes et même les manuscrits les plus anciens ne sont pas exempts d’erreurs flagrantes. »[17]
Dans son ouvrage intitulé Misquoting Jesus (Déformer les propos de Jésus), Ehrman présente des preuves convaincantes à l’effet que l’histoire de la femme adultère dans Jean 7:53-8:12 et les douze derniers versets de Marc ne se trouvaient pas dans les évangiles originaux, mais furent ajoutés plus tard par des scribes.[18] Et ces exemples « ne sont que deux parmi des milliers où des scribes prirent la liberté de modifier les textes du Nouveau Testament. »[19]
En fait, ce sont des livres entiers de la Bible qui furent forgés.[20] Cela ne signifie pas que leur contenu soit nécessairement mauvais, mais cela ne signifie pas qu’il soit bon non plus. Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que ces faiblesses font que nous ne pouvons considérer la Bible comme un livre ayant préservé la révélation divine.
Alors quels livres furent forgés? Éphésiens, Colossiens, 2 Thessaloniciens, 1 et 2 Timothée, Tite, 1 et 2 Pierre et Jude – c’est-à-dire neuf des vingt-sept livres et épîtres du Nouveau Testament – sont, à divers degrés, considérés comme suspects.[21] Plusieurs des autres livres sont d’auteurs anonymes. Et, fait assez incroyable, même les auteurs des évangiles sont inconnus.[22]
Au sujet de l’auteur :
Laurence B. Brown a rédigé divers articles et livres et l’adresse de son site web officiel est www.leveltruth.com
Note de bas de page:
[1] Buttrick, George Arthur (Ed.). 1962 (1996 Print). The Interpreter’s Dictionary of the Bible. Volume 4. Nashville: Abingdon Press. pp. 594-595 (Under Text, NT).
[2] Ehrman, Bart D. 2005. Misquoting Jesus (Déformer les propos de Jésus). HarperCollins. P. 88.
[3] Ehrman, Bart D. 2003. Lost Christianities (Christianismes perdus). Oxford University Press. P. 78.
[4] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus. P. 89.
[5] Ehrman, Bart D. The New Testament: A Historical Introduction to the Early Christian Writings (Le Nouveau Testament : une présentation historique des écrits des premiers chrétiens). 2004. Oxford University Press. P. 12.
[6] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. P. 49.
[7] Metzger, Bruce M. 2005. A Textual Commentary on the Greek New Testament (Commentaire textuel du Nouveau Testament grec). Deutsche Bibelgesellschaft, D—Stuttgart. Introduction, p. 1.
[8] Ehrman, Bart D. Lost Christianities and Misquoting Jesus.
[9]Metzger, Bruce M. and Ehrman, Bart D. The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration. P. 275.
[10] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. P. 49, 217, 219-220.
[11] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. P. 219.
[12] Metzger, Bruce M. and Ehrman, Bart D. The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration. P. 265. See also Ehrman, Orthodox Corruption of Scripture.
[13] Ehrman, Bart D. 1993. The Orthodox Corruption of Scripture. Oxford University Press. P. xii.
[14] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. P. 220.
[15] Metzger, Bruce M. A Textual Commentary on the Greek New Testament. Introduction, p. 3
[16] Metzger, Bruce M. A Textual Commentary on the Greek New Testament. Introduction, p. 10.
[17] Metzger, Bruce M. and Ehrman, Bart D. The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration. P. 343.
[18] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus. P. 62-69.
[19] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus. P. 68.
[20] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. Pp. 9-11, 30, 235-6.
[21] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. P. 235.
[22] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. P. 3, 235. Also, see Ehrman, Bart D. The New Testament: A Historical Introduction to the Early Christian Writings. P. 49.
Les inexactitudes de la Bible et Jean 3:16 (partie 3 de 5)
Description: Une analyse du fameux verset biblique qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. » Partie 3 : encore plus de raisons de douter de la crédibilité de la Bible.
- par Laurence B. Brown, MD
- Publié le 04 Jan 2016
- Dernière mise à jour le 04 Jan 2016
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Voici un résumé de ce dont nous avons parlé jusqu’ici dans cette série d’articles :
1) Article 1 : il est presque certain que l’évangile « selon Jean » n’a pas été rédigé par le disciple Jean.
2) Article 2 : des traducteurs de la Bible ont, de manière illégitime, ajouté des majuscules aux pronoms faisant référence à Jésus dans Jean 3 :16 (« Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. ») pour faire croire que Jésus était Dieu.
3) Également dans l’article 2 : la Bible n’est pas à la hauteur des exigences de base sur la crédibilité et ne répond donc pas aux normes des écritures sacrées.
Ce troisième fait est critique. Car pour prêter foi aux paroles de Jean 3 :16, c’est toute la Bible qui doit pouvoir supporter une analyse critique. C’est cette analyse que nous poursuivons ici. L’article précédent était plus scholastique; ce qui suit relève plutôt du bon sens.
Commençons par l’évidence même : si la Bible est la parole de Dieu, que doit-on penser des versets qui affirment ne pas être la parole de Dieu? Étonnamment, c’est exactement ce que l’on trouve dans 1 Corinthiens 7 :12 : « Pour les autres couples, en l'absence d'indication expresse de la part du Seigneur, voici ce que je dis… » – laissant entendre que ce qui suit ne provient pas du Seigneur, mais de l’auteur (dans ce cas-ci, Paul). En tout cas, cette section de la Bible, de l’aveu même de Paul, n’est pas la parole de Dieu. 1 Corinthiens 1 :16 souligne que Paul ne pouvait se souvenir s’il avait baptisé qui que ce fut d’autre à part Crispus, Gaius et la famille de Stephanas : « À part ceux-là, je crois n'avoir baptisé personne. » Maintenant, cela ressemble-t-il à la parole de Dieu? Dieu dirait-Il : « Paul a baptisé Crispus, Gaius et la famille de Stephanas et il y en a peut-être eu d’autres. Mais c’était il y a longtemps et, vous savez, tant de choses se sont produites depuis. C’est un peu vague dans Ma mémoire… »?
1 Corinthiens 7:25-26 rapporte que Paul aurait écrit : « Pour ceux qui ne sont pas mariés, je n'ai pas d'indication expresse de la part du Seigneur, mais je leur donne mon avis comme celui d'un homme qui, par la grâce du Seigneur, est digne de confiance: à cause des détresses de l'heure présente, j'estime qu'il est bon pour chacun de demeurer comme il est. » 2 Corinthiens 11:17 affirme : « En parlant comme je vais le faire, je ne m'exprime pas comme le Seigneur veut qu'on parle, je le ferai comme dans un accès de folie… ». Encore une fois, y a-t-il quelqu’un pour croire que Dieu s’exprime de la sorte? Paul admet qu’il répond [aux questions] sans être guidé par Dieu et sans autorité divine aucune et qu’il s’estime lui-même digne de confiance, par la grâce de Dieu, dans un cas, mais s’exprimant dans un accès de folie dans un autre cas. Et il justifie sa présomption d’autorité en disant : « Toutefois, à mon avis, (…) je pense, moi aussi, avoir l'Esprit de Dieu. » (1 Corinthiens 7:40). Le problème est que nombreux sont ceux qui ont prétendu avoir « l’Esprit de Dieu », tout en faisant, en parallèle, des choses bien étranges et, surtout, très peu morales. Alors doit-on admirer ou plutôt condamner la confidence de Paul? Peu importe la réponse, l’essentiel est que toute confidence humaine est une faiblesse, caractéristique qui ne sied absolument pas à l’Omniscient, au Créateur Tout-Puissant. Jamais Dieu ne dirait « j’estime », comme le dit Paul.
Bref, la Bible constitue elle-même son pire critique.
Si nous considérons la Bible comme une révélation (incluant l’histoire de Jésus), alors nous devons nous demander pourquoi elle contient autant d’inexactitudes. Par exemple, lorsque des célébrités décèdent, leurs dernières paroles sont souvent immortalisées. Et pourtant, la Bible nous donne deux versions différentes des dernières paroles de Jésus. Luc 23:46 dit : « Alors Jésus poussa un grand cri : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Après avoir dit ces mots il mourut. » Mais Jean 19:30 rapporte des paroles complètement différentes : «Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit: « Tout est accompli. » Il pencha la tête et rendit l'esprit. »
Un des enseignements de Jésus les plus connus et respectés est probablement le « Notre Père », que Matthieu 6 :9-13 cite comme suit : « Priez donc ainsi: « Notre Père, toi qui es dans les cieux, que tu sois reconnu pour Dieu, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, et tout cela, sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui le pain dont nous avons besoin, pardonne-nous nos torts envers toi comme nous pardonnons nous-mêmes les torts des autres envers nous. Garde-nous de céder à la tentation, et surtout, délivre-nous du diable. [Car à toi appartiennent le règne et la puissance et la gloire à jamais.] » Mais Luc 11 :2-4 répète la même prière avec d’importantes différences : « Quand vous priez, dites : « Père, que tu sois reconnu pour Dieu, que ton règne vienne. Donne-nous, chaque jour, le pain dont nous avons besoin. Pardonne-nous nos péchés, car nous pardonnons nous-mêmes à ceux qui ont des torts envers nous. Et garde-nous de céder à la tentation. »
Humm. On parle, ici, de la plus célèbre prière de Jésus et les deux évangiles n’arrivent pas à s’entendre sur sa formulation. D’ailleurs, le Jesus Seminar, un groupe constitué de spécialistes de la Bible bien connus, a affirmé sans détour que le seul mot du Notre Père qui puisse être directement attribué à Jésus est « Père » (Newsweek, 31 octobre 1988, p.80). Cette conclusion est pour le moins étonnante, car elle ébranle un des piliers de la foi chrétienne en remettant en question sa légitimité.
Concernant la loi, il est connu que le « rabbin » Jésus enseignait la loi de l’Ancien Testament et qu’il précisait que cette loi continuerait d’être applicable jusqu’à la fin des temps : « Ne vous imaginez pas que je sois venu pour abolir ce qui est écrit dans la Loi ou les prophètes; je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. Oui, vraiment, je vous l'assure: tant que le ciel et la terre resteront en place, ni la plus petite lettre de la Loi, ni même un point sur un i n'en sera supprimé jusqu'à ce que tout se réalise. » (Matthieu 5 :17-18). Et ajoutez à cela : « Si tu veux entrer dans la vie, applique les commandements. » (Matthieu 19 :17). Voilà ce que Jésus enseignait. Maintenant, qu’enseignait Paul? Réponse: la justification par la foi – ce concept vain voulant que la foi en Jésus efface les péchés d’une personne. Paul n’a pas que modifié une lettre ou supprimé un point sur un i; non, il a effacé la loi tout entière : « C'est par lui [Jésus] que tout homme qui croit est acquitté de toutes les fautes dont vous ne pouviez pas être acquittés par la Loi de Moïse. » (Actes 13 :39) Une généralisation plus grande encore serait difficile à concevoir. Nous pouvons aisément imaginer le public s’exclamer : « S’il-vous-plaît! Nous voulons encore plus de déclarations de ce genre! » Eh bien en voici : « Mais maintenant, libérés du régime de la Loi, morts à ce qui nous gardait prisonniers, nous pouvons servir Dieu d'une manière nouvelle par l'Esprit, et non plus sous le régime périmé de la lettre de la Loi. » (Romains 7 :6). Ou, si je peux me permettre de paraphraser librement : « Maintenant, je vous dis d’oublier cette vieille loi, dont nous avons trop longtemps souffert des inconvénients, et de vous conformer à la religion que nous avons nous-mêmes choisie plutôt qu’aux vieilles et désagréables obligations révélées par Dieu. » Selon Paul, la loi de Dieu était bonne pour Moïse et Jésus, mais pas pour le reste de l’humanité.
Cliquez sur « omettre ». Nulle part, dans la Bible, Jésus n’a enseigné la trinité. En fait, il a clairement enseigné le tawhid (monothéisme divin). Lisez Marc 12:30, Matthieu 22:37 et Luc 10:27 : « Le premier commandement est : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton énergie et de toute ta pensée. » Mais voilà que les théologiens pauliniens ont adopté la trinité sans ciller.
Ainsi, les enseignements les plus importants de Jésus – ses dernières paroles, sa prière, l’unicité de Dieu et la loi du Créateur pour Sa création – furent tous annulés ou abrogés ailleurs, dans la Bible, par Paul ou par les théologiens qui marchèrent sur ses traces. Quels enseignements de Jésus, exactement, ne sont pas contredits par d’autres versets de la Bible?
Le caractère douteux des versets bibliques est si connu que les gens ne savent plus que croire. 2 Samuel 24 :1 dit : « L'Éternel se mit de nouveau en colère contre les Israélites et il incita David à agir contre leurs intérêts en lui suggérant l'idée de faire le recensement d'Israël et de Juda. » Cependant, 1 Chroniques 21 :1 dit : « Satan se dressa contre Israël et il incita David à faire le recensement d'Israël. ». Ah bon? Qui donc incita David à faire le recensement d’Israël? Dieu? Ou le diable? Les deux versets décrivent le même événement historique, mais avec une différence de taille! Si un livre « révélé » ne peut faire la différence entre Dieu et le diable, la seule chose que l’on peut en déduire est que ces écritures ne sont pas pures et qu’elles ont très manifestement été altérées par l’homme.
Il y a tellement de contradictions dans le Nouveau Testament que des auteurs ont rédigé des livres entiers sur le sujet. Par exemple, Matthieu 2 :14 et Luc 2 :39 divergent à savoir si la famille de Jésus prit la fuite vers l’Égypte ou vers Nazareth (en Palestine). Matthieu 6 :9-13 et Luc 11 :2-4 offrent différentes formulations pour le « Notre Père ». Matthieu 11 :13-14, 17 :11-13 et Jean 1 :21 ne semblent pas d’accord à savoir si Jean-le-Baptiste était Élijah ou non.
Les choses empirent lorsque l’on entre dans le sujet de la prétendue crucifixion. Qui porta la croix? Simon (Luc 23:26, Matthieu 27:32, Marc 15:21)? Ou Jésus (Jean 19:17)? Jésus était-il vêtu de rouge (Matthieu 27:28) ou pourpre (Jean 19:2)? Les soldats romains mélangèrent-ils du fiel au vin qu’ils offrirent à Jésus (Matthieu 27 :34)? Ou de la myrrhe (Marc 15 :23)? Jésus fut-il crucifié avant la troisième heure (Marc 15 :25)? Ou après la sixième heure (Jean 19 :14-15)? Jésus fit-il l’ascension le premier jour (Luc 23 :43)? Ou non (Jean 20:17)?
Ce n’étaient là que quelques exemples d’une très longue liste d’inexactitudes et de contradictions que l’on retrouve parmi les versets de la Bible et elles mettent en évidence l’impossibilité de se fier au Nouveau Testament en tant qu’écriture sacrée. Et si nous ne pouvons nous fier à la Bible dans son ensemble, comment nous fier à n’importe quelle partie de ce livre comme, par exemple, Jean 3 :16, sur lequel les chrétiens fondent leur salut?
Au sujet de l’auteur :
Laurence B. Brown a rédigé divers articles et livres et l’adresse de son site web officiel est www.leveltruth.com
Les inexactitudes de la Bible et Jean 3:16 (partie 4 de 5)
Description: Une analyse du fameux verset biblique qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. » Partie 4 : une discussion sur les concepts chrétiens du sacrifice, de l’expiation et de la rédemption par la foi.
- par Laurence B. Brown, MD
- Publié le 11 Jan 2016
- Dernière mise à jour le 11 Jan 2016
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L’élément central de Jean 3 :16 et, d’ailleurs, de tout le concept chrétien de rédemption par la foi, est le sacrifice expiatoire de Jésus. Jean 3 :16 dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. ». Pourtant, un grand nombre d’érudits religieux nous disent que ce n’est tout simplement pas vrai. Alors qui devons-nous croire? Eux ou la Bible? Soulignons, tout d’abord, que nous savons qui sont ces érudits, tandis que nous ne savons pas qui sont les auteurs des évangiles (tel que discuté dans le premier article de cette série). Ensuite, des traducteurs de la Bible ont, sans aucun droit, ajouté des majuscules aux pronoms du verset Jean 3 :16 (et de nombreux autres versets) afin de prêter un caractère divin à Jésus (tel que discuté dans le deuxième article de cette série). Enfin, ce que j’ai présenté jusqu’ici est conforme et à la raison et au bon sens, contrairement à la Bible, qui est bourrée d’incohérences et à laquelle on ne peut se fier en ce qui a trait aux faits (articles 2 et 3 de cette série).
Dans cet article, je parlerai des concepts de sacrifice et d’expiation et du salut facile et sans efforts que cherchent à obtenir les gens à travers le concept chrétien de la rédemption par la foi.
Le fondement de ce concept repose sur la validité du concept de péché originel, cette doctrine de l’Église selon laquelle chaque être humain qui naît est déjà entaché du péché d’Adam; ce qui est tout à fait faux, sachant qu’Ézéchiel 18 :20 dit : « Le fils ne portera pas le poids de la faute de son père, ni le père le poids de la faute de son fils. A celui qui est juste, sa droiture sera portée à son compte, et l'on portera au compte du méchant sa méchanceté. » et que le Deutéronome 24 :16 répète essentiellement la même chose. Ce sont des livres de l’Ancien Testament, mais ils ne sont certainement pas plus vieux qu’Adam! Si le péché originel remontait vraiment à Adam et Ève, nous ne retrouverions le concept désavoué dans aucune écriture, à aucune époque!
Quant au concept voulant que le fait de croire au sacrifice de Jésus soit suffisant pour s’assurer son propre salut, Jésus semble le réfuter lorsqu’il dit : « Pour entrer dans le royaume des cieux, il ne suffit pas de me dire: «Seigneur! Seigneur!» Il faut accomplir la volonté de mon Père céleste. » (Matthieu 7 :21) et « Si tu veux entrer dans la vie (éternelle), applique les commandements. » (Matthieu 19 :17) « Jacques » était en désaccord avec Paul sur cette doctrine et s’efforçait d’enseigner l’importance des bonnes œuvres : « Car comme le corps sans l'esprit est mort, la foi sans les actes est morte. » (Jacques 2:26).
Où, dans le Nouveau Testament, Jésus conseille-t-il à ses disciples de relaxer et de ne pas s’en faire, car dans quelques jours, il sera sacrifié et ils pourront tous aller au paradis sur la simple base de leur croyance? Nulle part. D’ailleurs, lorsque Jésus est prétendument ressuscité, pourquoi ne parle-t-il pas de la rédemption? Pourquoi n’annonce-t-il pas avoir racheté les péchés du monde, passés, présents et futurs? Serait-ce que certaines personnes se sont amusées à insérer, dans les écritures, des affirmations correspondant à leurs propres désirs? Ce ne serait sûrement pas la première fois…
Alors d’où vient cette histoire de rédemption? Y a-t-il quiconque pour s’étonner si j’avance le nom de Paul? Une autre doctrine douteuse provenant d’une source douteuse? Eh bien oui. Actes 17 :18 affirme : « Quelques philosophes, des épicuriens et des stoïciens, engageaient aussi des débats avec lui. Les uns disaient: « Qu'est-ce que cette pie bavarde peut bien vouloir dire? » D'autres disaient : « On dirait qu'il prêche des divinités étrangères. » En effet, Paul annonçait la Bonne Nouvelle de «Jésus» et de la «résurrection».
Paul affirme lui-même avoir conçu la doctrine de la résurrection : « Souviens-toi de Jésus-Christ, descendant de David, ressuscité d'entre les morts, conformément à l'Évangile que j'annonce. » (2 Timothée 2 :8). Et bien sûr, le concept de Jésus donnant sa vie pour racheter les péchés de l’humanité se trouve dans les épîtres de Paul (i.e. Romains 5 :8-11 et 6 :8-9) et nulle part ailleurs. Nulle part ailleurs? Pas même dans les paroles de Jésus? Ni de ses disciples? Est-il possible qu’ils aient oublié les détails les plus importants sur lesquels repose toute la foi chrétienne? C’est très peu probable.
Que dirait Jésus s’il revenait et découvrait qu’une majorité de ses « fidèles » a préféré la théologie pauline à ses propres enseignements? Peut-être citera-t-il Jérémie 23 :32 : « Je vais m'en prendre à ces prophètes, déclare l'Éternel, qui ont des songes mensongers, qui les racontent pour égarer mon peuple par leurs mensonges et par leurs balivernes. Car moi, je ne les ai pas mandatés, je ne leur ai pas donné d'ordres, ils ne sont, pour ce peuple, d'aucune utilité, l'Éternel le déclare. »
Lorsque Jésus reviendra pour de bon (car il reviendra), une chose dont nous pouvons être certains qu’il ne fera pas, c’est féliciter ses « fidèles » pour avoir rejeté ses enseignements et fait exactement le contraire, en suivant Paul.
Dans le prochain et dernier article, nous nous demanderons pourquoi les chrétiens aiment tellement Jean 3 :16 en dépit de toutes les preuves allant à son encontre.
Au sujet de l’auteur :
Laurence B. Brown a rédigé divers articles et livres et l’adresse de son site web officiel est www.leveltruth.com
Les inexactitudes de la Bible et Jean 3:16 (partie 5 de 5)
Description: Une analyse du fameux verset biblique qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. » Partie 5 : encore plus de raisons de ne pas croire au verset Jean 3 :16.
- par Laurence B. Brown, MD
- Publié le 11 Jan 2016
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Pour récapituler, dans les quatre derniers articles de cette série, nous avons parlé du verset Jean 3 :16, qui dit : « Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. »
1) L’évangile selon « Jean » n’a fort probablement pas été rédigé par le disciple Jean.
2) Dans Jean 3:16, comme partout ailleurs dans la Bible, des traducteurs ont, sans droit, ajouté des majuscules aux pronoms faisant référence à Jésus afin de lui attribuer un caractère divin.
1)La Bible, à cause de ses incohérences et de ses inexactitudes factuelles, n’est pas à la hauteur des exigences de base sur la crédibilité et ne répond donc pas aux normes des écritures sacrées.
2)L’idéologie de base (les présumés crucifixion, résurrection et sacrifice pour racheter les péchés de l’humanité) est si déficiente que l’on ne peut raisonnablement se fier à Jean 3 :16 (ni, d’ailleurs, à toute la Bible en général) pour assurer son salut.
Ce qui nous amène à nous demander pourquoi des gens croient à Jean 3 :16 alors qu’autant de preuves s’accumulent pour démontrer qu’il n’est pas fiable. Le fait est que Jean 3 :16 plaît aux chrétiens, qu’il soit vrai ou non. Dans l’article précédent, j’ai parlé de quelques-unes des erreurs logiques liées au sacrifice de Jésus. Je vous ai gardé le meilleur pour la fin : selon la Bible, Dieu n’a pas besoin du sacrifice de qui que ce soit. Mettons de côté, un instant, les arguments basés sur le gros bon sens (que le pardon n’a pas à être payé, qu’une personne ne peut porter le poids des péchés d’une autre, que si Dieu avait voulu, Il aurait pardonné les péchés de toute l’humanité, etc) et attardons-nous sur le simple fait que la Bible elle-même nous dit que Dieu ne souhaite voir qui que ce soit sacrifié. Matthieu 9 :13 dit : « Je désire que vous fassiez preuve d'amour envers les autres plutôt que vous m'offriez des sacrifices. » et il reprend les mêmes paroles au verset 12 :7. Quel est l’argument des chrétiens, déjà? Que Dieu avait besoin du sacrifice de Jésus pour pardonner aux gens? Au mieux, ce concept est sérieusement problématique.
Il y a plusieurs autres raisons pour ne pas croire à Jean 3 :16 et l’une des meilleures est que nous ne pouvons être sûrs de rien en ce qui concerne « l’Évangile selon Jean ». Malgré le fait que personne ne sait qui a rédigé cet évangile, le Jesus Seminar a pris la peine d’analyser les paroles attribuées à Jésus qui s’y trouvent et « a été incapable de trouver une seule citation pouvant être retracée avec certitude jusqu’à Jésus. Les paroles attribuées à Jésus, dans ce quatrième évangile, sont, pour la plupart, la création d’un évangéliste. »[1] Maintenant, pourquoi un évangéliste ferait-il une telle chose? On nous répond que telle est la raison : « Les fidèles de Jésus étaient enclins à adopter et à adapter ses paroles selon leurs propres besoins. Cela les a amenés à inventer des contextes narratifs basés sur leurs propres expériences, dans lesquels ils importèrent Jésus comme figure d’autorité. »[2] Le Jesus Seminar documente ainsi des centaines d’exemples dans les évangiles, incluant des cas où « les fidèles de Jésus empruntèrent librement à la sagesse populaire et inventèrent leurs propres adages et paraboles, qu’ils attribuèrent ensuite à Jésus. »[3]
Cela jette le discrédit non seulement sur Jean 3 :16, mais sur tout « Jean ». Par extension, si la Bible est remplie de contradictions, comment savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, n’importe où dans la Bible?
Les chrétiens aiment peut-être le message de Jean 3 :16, mais cela n’en fait pas une vérité. En fait, plus nous examinons ce verset, plus nous découvrons de raisons de ne pas y croire.
Il faut se méfier des propositions attrayantes. Un vieil adage anglais dit que l’appât cache l’hameçon. Jean 3 :16 est l’appât par lequel les évangélistes espèrent attraper et embobiner les gens. Ils nous disent que Dieu a donné « son fils unique », sans même analyser le concept. Si Jésus était vraiment le « fils unique de Dieu », pourquoi les Psaumes 2 :7 disent de David : « Il [Dieu] m'a dit: «Tu es mon Fils; aujourd'hui, je fais de toi mon enfant. » Ainsi, Jésus serait le fils unique de Dieu tandis que Dieu aurait fait de David son fils au moins quarante générations auparavant?
La Bible décrit plusieurs personnes, Israël et Adam inclus, comme « fils de Dieu ». 2 Samuel 7 :13-14 et 1 Chroniques 22 :10 disent : « C'est lui qui construira un temple en mon honneur et je maintiendrai à toujours son trône royal. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils… ».Une fois, George Pettie amenda l’ancien proverbe qui dit : « Errer est humain, pardonner est divin » en y ajoutant : « et persister dans l’erreur est tout simplement bête. » L’arrogant « l’Esprit Saint est en moi et je ne peux donc commettre aucun tort » qui émane de Jean 3 :16 est offensant pour maintes raisons. D’abord, ça nous rappelle trop la tactique de l’avocat consistant à argumenter à l’aide de faits lorsqu’il a raison et à gueuler lorsqu’il a tort.
Si je peux me permettre de faire écho à la conclusion de Voltaire : le doute n’est pas une condition agréable, mais la certitude, face aux preuves contraires accablantes, est totalement absurde.
Malgré les preuves accablantes qui s’accumulent contre Jean 3 :16, une majorité de chrétiens refuse de reconnaître le caractère erroné et faux de ce verset.
Matthieu 5 :9 cite ainsi Jésus : « Heureux ceux qui répandent autour d'eux la paix, car Dieu les reconnaîtra pour ses fils. » Peut-être devrions-nous cesser d’argumenter et faire la paix à ce sujet. Si nous ne pouvons nous rejoindre sur ce point, unissons-nous au moins pour accomplir des actes charitables. Devenons des gardiens de la paix et appelons-nous les « fils de Dieu ». Et soulignons qu’il s’agit d’un autre verset qui contredit le concept du « fils de Dieu unique » de Jean 3 :16. Rien ne dit que nous ne pouvons faire la paix, tout en continuant de maintenir poliment notre position. C’est là un élément important de tout dialogue religieux : demeurer poli tout en maintenant son opinion.
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