Qu’est-ce que le bouddhisme? (partie 1 de 2): La voie vers l’éveil spirituel

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Description: Une vue d’ensemble du bouddhisme.

  • par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
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Définition: une religion ou philosophie asiatique répandue, fondée par Siddartha Gautama, en Inde, au 5e siècle av. J.-C., qui enseigne que l’illumination peut s’atteindre par l’élimination des désirs terrestres et de l’idée du moi.[1]

Buddhism1.jpgLe bouddhisme est la religion de plus de 500 millions de personnes à travers le monde.  La plupart d’entre elles vivent en Asie, mais on retrouve des bouddhistes sur tous les continents.  Le bouddhisme est divisé en deux branches principales : le bouddhisme Theravada (doctrine des Anciens) et le bouddhisme Mahayana (terme sanskrit signifiant « grand véhicule »).  Le bouddhisme n’est pas, à proprement parler, une religion; il est souvent décrit comme une philosophie. 

Qui était Bouddha?

Selon les écritures Theravada, Bouddha (Siddartha Gautama) est né au 5e siècle avant J.-C.  Il était le fils du roi Shuddhodana, qui régnait sur un petit royaume situé sur les lieux de ce qui est le Népal actuel.  Peu de temps après sa naissance, huit brahmanes éminents furent appelés pour prédire le futur de l’enfant.  Sept d’entre eux prédirent que le jeune prince deviendrait soit un grand roi, soit un homme qui renoncerait aux plaisirs de ce monde pour mener la vie d’un homme saint.  Le huitième s’affirma convaincu que l’enfant deviendrait un homme saint.  Comme le roi avait beaucoup d’ambition pour son fils, il fit en sorte qu’il demeure soigneusement à l’intérieur des limites du palais royal.  Mais, à l’âge de 29 ans, le prince s’échappa et eut plusieurs occasions d’entrer en contact avec le monde extérieur.  Ces contacts avec le monde sont connus, dans les écritures, comme les quatre visions.

Quand Siddartha vit un vieil homme, une personne malade, un cadavre et un ascète, il résolut de se lancer dans une quête spirituelle visant à trouver une fin permanente à la souffrance qu’il avait observée.  Il étudia avec les meilleurs enseignants religieux, mais réalisa qu’ils ne disposaient d’aucun moyen pour mettre un terme aux souffrances du monde.  Il pratiqua ensuite un ascétisme extrême, croyant pouvoir libérer l’esprit humain en renonçant aux besoins du corps.  Siddartha se soumit à des jeûnes prolongés, se pratiqua à retenir sa respiration, s’imposa la douleur et faillit mourir de faim avant de comprendre que ces méthodes ne pouvaient aucunement mettre un terme à la souffrance humaine.

Siddartha n’abandonna pas sa quête, mais décida de se fier à son intuition et à ses sentiments et se mit à pratiquer la méditation.  Il s’installa sous un figuier, arbre connu sous le nom de Bodhi, dans la ville de Bodh Gaya, en Inde, et jura de ne se lever de cet endroit que lorsqu’il aurait atteint l’illumination.  Après un certain nombre de jours, il dépassa les limites imposées par son esprit et se libéra du cycle de souffrances et de réincarnations, devenant ainsi un être totalement illuminé.  C’est à travers ces méditations que Siddartha découvrit ce que les bouddhistes appellent la Voie du milieu, i.e. une voie de modération sise entre les extrêmes consistant soit en une quête incessante de plaisirs, soit en une mortification constante.[2]  Peu de temps après cette illumination, Bouddha (celui qui est éveillé), auparavant connu sous le nom de Siddartha, fonda un ordre monastique et passa le reste de sa vie à voyager pour enseigner les méthodes menant à l’illumination.  Bouddha mourut vers l’âge de 80 ans à Kushinagar, en Inde.[3]

Cette histoire est tirée de la branche Theravada et diffère un peu des autres récits.  Son authenticité historique a déjà été remise en question, mais selon l’auteur Michael Carrithers, « les grandes lignes de sa biographie sont fiables : sa naissance, son enfance, sa maturité, sa renonciation, sa quête, son éveil spirituel, sa libération, ses enseignements et sa mort. »[4]

Enseignements bouddhistes de base

Le bouddhisme est divisé en deux branches principales, lesquelles ont chacune plusieurs ramifications influencées par les lieux et la culture.  Toutefois, la plupart partagent un ensemble de croyances fondamentales.  Une de ces croyances fondamentales est souvent appelée, incorrectement, réincarnation.  Mais il s’agit, en réalité, de renaissance.  Le site Religious Tolerance l’explique ainsi :

« Dans la réincarnation, l’individu peut revenir de manière répétée.  Dans la renaissance, il ne revient pas nécessairement sur terre en tant que même entité.  Nous pouvons comparer cela à une feuille qui pousse sur un arbre.  Quand la feuille flétrie tombe, une nouvelle feuille prend sa place.  Elle est similaire à l’ancienne feuille, mais pas identique. »[5]

D’autres croyances fondamentales incluent les trois joyaux, les quatre nobles vérités, le chemin octuple et les cinq préceptes.  Les trois joyaux sont le Bouddha, le Dharma (les enseignements) et le Sangha (communauté); chercher refuge en eux constitue la base de la pratique bouddhiste.  Les quatre nobles vérités sont l’universalité de la souffrance, l’origine de la souffrance, le fait de surmonter la souffrance et la voie menant à l’élimination de la souffrance.

Le chemin octuple se divise ainsi:

-dṛṣṭi (ditthi): vision juste de la réalité (telle qu’elle est et non telle qu’elle apparaît)

-saṃkalpa (sankappa): discernement juste (renonciation, liberté et absence de préjudice)

-vāc (vāca): parole juste, qui ne mène pas à la discorde

-karman (kammanta): action juste

-ājīvana (ājīva): moyens d’existence justes

-vyāyāma(vāyāma): persévérance juste

-smti(sati): attention juste, pleine conscience, prise de conscience du soi, sans envie ni aversion

-samādhi(samādhi): concentration ou méditation juste

Les cinq préceptes constituent un résumé de l’éthique bouddhiste.  Ne pas tuer, être bon envers toutes les créatures, ne pas voler, donner plutôt que prendre, ne pas mentir, être honnête et ouvert, ne pas abuser du sexe, ne pas consommer d’alcool ni de drogues.

Tout comme les définitions hindoue et bouddhiste de la réincarnation et de la renaissance diffèrent, il en va de même pour le terme nirvana.  Dans l’hindouisme, il s’agit de l’union avec l’Être Suprême.  Pour les ascètes, autant dans le jaïnisme, l’hindouisme que le bouddhisme, il s’agit d’un état où l’être est libéré de toute souffrance et, dans le bouddhisme, il prend le sens littéral d’éteindre, dans le sens d’éteindre les feux de la haine, de la cupidité et de l’illusion.  Le nirvana est aussi caractérisé par le savoir transcendantal, ou bodhi, un concept traduit par « illumination ».  Bouddha lui-même n’a jamais donné de définition exacte du nirvana.  Toutefois, il n’y a pas de dieu, dans le bouddhisme; les bouddhistes croient qu’en rompant le cycle des renaissances et en atteignant, ainsi, l’illumination, ils atteindront le nirvana – état éternel où ils verront la fin de leurs souffrances, un état où il n’y a point de désirs et où la conscience individuelle prend fin.

Dans l’article suivant, nous parlerons du concept de Dieu, dans le bouddhisme, et comparerons certains fondements du bouddhisme avec les enseignements de l’islam.



Note de bas de page:

[1] Dictionnaire Google en ligne.

[2] (http://www.buddhanet.net/cbp2_f4.htm)

[3] Nidanakatha - biographie de la branche Theravada au Sri Lanka.  Buddhaghoṣa.  5e siècle de notre ère.

[4] Carrithers,M.  (1986) Bouddha, livre de poche de l’Oxford UniversityFounders of Faith, p.  10.

[5] (http://www.religioustolerance.org/buddhism1.htm)

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Qu’est-ce que le bouddhisme? (partie 2 de 2)

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Description: Le concept de Dieu dans le bouddhisme.

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Buddhism2.jpgDans le bouddhisme,[1]  l’objectif ultime consiste à mettre un terme au cycle des renaissances et à atteindre l’illumination (ou nirvana).  Le nirvana est un état transcendantal dans lequel il n’y a ni souffrance ni désir ni conscience de soi.  Toutefois, Bouddha n’a pas donné de description claire du nirvana.  Il est bon de souligner, ici, que si le terme Bouddha fait le plus souvent référence au fondateur du bouddhisme, Siddartha Gautama, quiconque a atteint l’illumination (ou nirvana) est considéré, lui aussi, comme un Bouddha.

Dans la plupart des groupes religieux, la croyance de base est la reconnaissance de l’existence d’un Être Suprême ou, en d’autres termes, d’un Dieu créateur.  Dans toutes les traditions bouddhistes, cependant, la croyance de base est la méditation, qui est considérée comme la voie menant à la libération, laquelle se traduit par la fin de la souffrance humaine.  Les bouddhistes ne croient ni en un créateur ni en Dieu; ils rejettent une telle notion et considèrent l’idée de Dieu comme une réponse aux peurs et aux frustrations humaines.  Selon l’idéologie bouddhiste, les humains ont créé l’idée de Dieu pour se réconforter dans un monde rempli de peur et d’hostilité.

L’homme primitif vivait dans la crainte des animaux sauvages et des phénomènes naturels comme le tonnerre et les éclairs.  Les bouddhistes croient que le concept de Dieu est né de ces peurs.  Ils croient également qu’il n’existe aucune preuve de l’existence de Dieu et que, par conséquent, un dieu n’est pas nécessaire, dans la vie des êtres humains, pour que ceux-ci soient heureux et que leur vie ait un sens.  Ils disent qu’après tout, des millions de personnes ont vécu parfaitement heureuses sans croire en l’existence de Dieu.  Les musulmans, quant à eux, ne doutent pas un instant que le bonheur véritable ne peut s’atteindre que par la soumission à la volonté de Dieu.  Selon l’islam, les peurs et les frustrations ne peuvent être surmontées que par une confiance totale et inébranlable en Dieu.

      Bien qu’il n’y ait pas, dans le bouddhisme, deDieu créateur unique et tout-puissant, les bouddhistes mahayana adorent des bodhisattvas.  Ceux-ci sont des personnes auxquelles on a attribué un caractère divin parce qu’elles ont atteint l’illumination et ont eu la possibilité d’entrer au nirvana, mais ont plutôt décidé de rester en ce monde pour aider les autres.  Certaines écoles de pensée mahayana, qui se sont répandues à l’extérieur de l’Inde, attribuent un certain degré de divinité aux bouddhas transcendantaux (i.e. toute personne ayant atteint l’illumination), mais cela ne peut se comparer au Dieu monothéiste de religions telles que l’islam.  Dans certains textes sacrés bouddhistes, Bouddha (Siddartha) réfute les prétentions de l’un de ces bodhisattvas et lui démontre qu’il est lui aussi soumis à la loi du karma.

Le concept du karma existait avant même la venue de Bouddha (Siddartha), mais c’est lui qui l’a définie et expliquée.  En termes simples, la loi du karma sert d’explication pour les inégalités qui existent entre les gens.  Selon le bouddhisme, les inégalités sont le résultat de nos propres actions passées et de nos propres comportements présents.  Nous sommes donc totalement responsables de notre bonheur ou de notre malheur.  Nous créons notre propre enfer ou notre paradis; nous sommes les artisans de notre destin.  Toujours selon le bouddhisme, rien n’est permanent; le changement est possible et à chaque action, il y a des conséquences.  Un concept qui peut être comparé à la théorie chrétienne qui veut que l’on récolte ce que l’on sème ou au verset coranique suivant :

 « Si vous faites le bien, vous le faites pour votre âme; et si vous faites le mal, vous le faites contre vous-mêmes. » (Coran 17:7)

Contrairement aux enseignements bouddhistes, l’islam enseigne qu’il n’existe qu’un seul et unique Dieu créateur tout-puissant, qui administre l’univers et qui est aime pardonner.  Il est seul, sans partenaires ni associés.

Selon plusieurs livres et site bouddhistes, le bouddhisme ne se définit pas par la croyance ou la non-croyance en Dieu; il cherche plutôt à amener les gens à reconnaître qu’une telle croyance ne revêt aucune utilité dans les efforts d’une personne pour atteindre l’illumination.  Le bouddhisme n’est pas synonyme d’athéisme, mais d’absence de théisme.  Cela peut nous amener à nous demander pourquoi il est si commun de voir des bouddhistes offrir des prières et apporter des offrandes aux représentations de Bouddha, qu’elles soient sous forme d’images ou de statues.

Lorsqu’un bouddhiste offre des fleurs ou de la nourriture à une représentation de Bouddha, c’est pour lui démontrer son respect.  Lorsqu’il se prosterne devant une image de Bouddha, il reconnaît que Bouddha a atteint la parfaite illumination.  Par opposition, lorsqu’un musulman se prosterne, il ne le fait jamais devant une image ou  une statue; le musulman pose son front sur le sol en signe de soumission totale à Dieu, qui n’a ni associés ni intermédiaires ni enfants.

Au 5e siècle avant J.-C., et après que Siddartha eût atteint l’illumination, lui et ses fidèles voyagèrent à travers l’Inde pour répandre le message du bouddhisme.  Celui-ci, dans ses formes diverses, fut adopté dans plusieurs pays comme l’Inde, le Sri Lanka, l’Asie du Sud-Est, la Chine, la Corée, le Japon, le Tibet, le Népal et la Mongolie.  Et même de nos jours, des siècles plus tard, cette philosophie est de plus en plus adoptée par des Occidentaux.



Note de bas de page:

[1]Svp, vous référer aux notes du premier article. 

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