Connaître Dieu, connaître le bien : Dieu et la moralité objective (partie 3 de 3)
Description: La croyance en Dieu est-elle le seul fondement rationnel à la moralité objective? Partie 3 : Réponse à ceux qui nient que la moralité soit objective, qui associent l’épistémologie morale à l’ontologie morale, qui associent la moralité absolue à la moralité objective et qui maintiennent que la moralité est liée aux normes culturelles.
- par Hamza Andreas Tzortzis (www.hamzatzortzis.com)
- Publié le 29 Oct 2018
- Dernière mise à jour le 29 Oct 2018
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Et s’ils rejettent la moralité objective?
En dernier recours, certains athées tentent d’éviter l’embarrassement intellectuel en répondant à la conclusion qui précède en niant que la moralité soit objective. Très bien. Je suis d’accord. Si quelqu’un n’accepte pas l’axiome selon lequel les règles morales sont objectives, l’argument ne tient pas. Mais c’est une lame à double tranchant. Dès que l’athée nie l’objectivité de la morale, il n’a pas le droit de pointer du doigt la religion ou, plus précisément, l’islam, de manière objective.
Il ne peut même pas pointer du doigt le KKK ou ISIS. Mais l’ironie, ici, est que c’est exactement ce que font beaucoup d’athées. Ils établissent des jugements moraux à saveur objective. Ils devraient rattacher une mise en garde à tous leurs jugements moraux et dire, simplement : « Ceci est mon point de vue subjectif ». Mais faire cela rendrait leurs désaccords ou leur outrage vains. Au fond, la majorité des êtres humains sains d’esprit ne nient pas l’objectivité de certaines règles morales de base, comme l’interdiction de tuer ou d’abuser d’autrui.
Mal comprendre l’argument
Certains athées, et même certains universitaires, comprennent mal l’argument en associant l’épistémologie morale et l’ontologie morale. L’argument que j’ai présenté jusqu’ici ne s’intéresse pas à comment définir ce qui est bien, ce qui concerne l’épistémologie morale – il s’intéresse à la provenance et à la nature des règles morales, ce qui concerne l’ontologie morale. Les commandements de Dieu fournissent la base ontologique pour que les règles morales soient objectives.
Cet article ne s’intéresse pas à l’épistémologie morale, mais à l’ontologie morale, qui concerne les fondements et la nature de la moralité. Pour simplifier : si quelque chose est bon, est-il objectivement bon? S’il est objectivement bon, ce fait requiert l’existence de Dieu, car Il est le fondement du bien objectif. Cet argument ne s’intéresse pas à la façon dont nous pouvons déterminer qu’une chose est bonne.
Absolu vs objectif
Une question qui pourrait être soulevée par des théologiens en herbe est qu’au sein du discours théologique islamique (et pratiquement tous les systèmes de justice au monde), le fait de tuer devient permis dans certaines situations bien précises (comme se défendre ou défendre sa famille). Par conséquent, rien n’est objectivement mauvais. C’est là une réflexion intéressante, mais elle associe la moralité absolue et la moralité objective, alors que les deux sont très différentes. La moralité absolue implique le fait qu’un acte moral soit bon ou mal indépendamment du contexte. Par exemple, une personne qui croit que le meurtre est absolument mal croira également qu’il est absolument mal même en contexte de défense. La moralité objective, cependant, reconnaît que certains actes moraux sont liés à certains contextes. Un fait moral objectif pourrait être : tuer des êtres humains sans justification appropriée est mal. Cela laisse également entendre que le meurtre est, généralement, un acte injustifié.
Remarque sur le relativisme éthique
Un relativiste moral, qui maintient que la moralité est relative aux normes culturelles, affirmerait qu’une discussion sur la moralité absolue et objective démontre que les règles morales ne sont pas objectives. Ceux qui maintiennent que les règles morales sont objectives affirmeraient que ce que les gens croient ou ressentent n’est pas pertinent et ne change rien aux vérités morales objectives (et c’est précisément là la définition de l’objectivité). De ce point de vue, le relativisme éthique est invalide, car il désigne les pratiques culturelles pour réfuter ce qui est objectivement vrai. Cela est voué à l’échec parce que la définition de la moralité objective est que les règles morales sont indépendantes des sentiments, des croyances et des pratiques culturelles. Alors les utiliser pour nier l’objectivité morale est insensé.
Cet article a des conséquences saisissantes pour l’athée. S’il considère certaines règles morales comme objectives, il doit admettre que Dieu existe – car Il est l’unique fondement rationnel pour l’existence de la moralité objective – et il doit donc fournir une alternative convaincante. S’il en est incapable, il doit ignorer sa disposition innée à reconnaître le bien et le mal objectifs et rejeter la notion de moralité objective. Une fois cela fait, ses jugements moraux envers l’islam seront réduits au niveau de subjectivité personnelle. Du point de vue de la moralité, cet argument rend sensé le concept islamique du divin. Dieu est parfaitement bon et sage et Ses commandements ne contredisent pas Sa nature parfaite. Par conséquent, Ses commandements sont parfaitement bons. Savoir cela, au sujet de Dieu, apporte une base aux règles morales objectives. Autrement dit, connaître Dieu, c’est connaître le bien.
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